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mardi 10 avril 2012

de la peinture moderne (presque)

Voilà un cas vraiment intéressant.
En même temps on verra qu'intéressant ne veut pas forcément dire beau...



Cette carte postale du Centre Pompidou est une reproduction d'une peinture de M. Legendre aux éditions Krisarts (1981).
Et là, c'est le choc !
D'abord bien évidemment par le style de la peinture dont on devine l'habitude de peindre plus certainement les mamelons gonflés de Montmartre que de l'architecture moderne. Ensuite parce que l'objet peint abrite lui-même l'avant-garde picturale et subit ainsi une sorte de retournement fond-forme assez saisissant !
Monsieur Legendre le peintre pourtant joue sa carte stylistique avec vigueur dans une sorte d'imitation grise d'un post-post-impressionnisme rejoint de manière fatale (hélas pour lui) par une naïveté d'effets picturaux éculés.
Mais ...
Car, vous vous doutez bien que je ne prendrais pas cinq minutes à défendre cette œuvre s'il n'y avait pas un mais...
On remarque sur cette peinture un élément incroyable c'est le Diatope de Monsieur Xenakis et ici, sur cette peinture, il est représenté à un moment tout aussi incroyable : sa construction !*



On peut donc malgré la qualité relative de cette peinture lui rendre grâce d'avoir su enregistrer ce moment ! Aucune autre carte postale dans ma collection ne me montre ainsi le Diatope. On devine même les drapeaux flottants de Radio-France !
Comme quoi, un document malgré des qualités redoutables peut tout de même porter des informations étonnantes : ici la structure de l'œuvre éphémère de Monsieur Xenakis.
Enfin reste à relativiser le réalisme de cette représentation...
D'ailleurs est-ce d'abord une représentation du Centre Pompidou ou une représentation de la peinture de Monsieur Legendre ?
Je vous laisse y répondre avec les empâtements, les rehauts et la gamme chromatique du peintre et aussi une certaine forme de tendresse...

* et si, vu la date de l'édition, il s'agissait du démontage ?...

mardi 21 février 2012

la plus belle exposition de Beaubourg

Voici un cas intéressant.
D'abord parce que depuis une architecture un peu oubliée nous en regardons une autre beaucoup regardée :



Puis ensuite, il faut reconnaître que les images promotionnelles pour les ventes d'immobilier sont rarement aussi bien faites et aussi curieuses...
Avouez que la vue est belle !



En fait, je n'avais jamais vraiment réalisé que certains privilégiés vivaient avec ce type de paysage derrière leurs fenêtres !
De quoi est-il question au juste ?
Il s'agit d'une carte postale vantant l'investissement dans les logements du "Quartier de l'Horloge" à Paris donc. Au dos de la carte postale figure cette légende :
" Paris construit une place par siècle : après la place des Vosges, la place Vendôme, la place de l'Etoile, et la place de l'Opéra... au XXe siècle la Piazza Beaubourg "
L'adresse du bureau de vente est indiquée : "Quartier de l'Horloge, 56 rue Rambuteau" suit le téléphone...
Ce qui est amusant c'est aussi l'appellation Piazza, certainement un héritage de l'italien de nos deux architectes Rogers et Piano !
On rira également du jeu de mot sur "exposition" bien senti par les communicants.
Le Quartier de l'Horloge lui, ne démérite pas, et souvent j'aime à le regarder. Aujourd'hui, il présente encore certains beaux éléments même s'il semble enclavé et oublié... Je me souviens être allé voir la belle horloge automate à mon arrivée à Paris, elle marchait bien alors, et aujourd'hui ?
Le Quartier de l'Horloge est l'œuvre de Jean-Claude Bernard.
J'aime bien le résumé qu'en fait Eric Lapierre dans son guide de Paris : " Les bâtiments, alignés sur la rue et respectueux du gabarit parisien, ont une expression pittoresque mâtinée de lointaines références à l'architecture de Carlo Scarpa."
Tout est dit, tout tient dans le "mâtinée" et "lointaines".
Mais ce que nous aimons aussi dans cette illustration de E. Glushak c'est le fauteuil des Eames ! Cela ajoute à notre ambition Artie !



L'illustrateur a bien choisi son mobilier pour faire moderne mâtiné de classicisme et aux aspirations lointaines américaines...
Je retrouve dans ma collection de Flip Books (oui je sais... aussi ça...) ce très bel exemple où l'on assiste au montage de la Lounge Chair, bon film :

vendredi 20 janvier 2012

Pompidou embrasse Pompidou

Nous allons regarder deux cartes postales du Centre Pompidou. Deux Cartes postales très différentes mais qui donnent à voir et à comprendre toutes deux la construction emblématique du Paris des années 70.
D'abord...



...cette carte postale Abeilles-cartes pour Lyna par le grand photographe de cartes postales : Rolf Walter.
Une carte postale somme toute qui pourrait dans l'accomplissement de sa tâche ne rien dire de particulier que la présence d'un piéton qui regarde Paris. L'escalator dans sa diagonale semble relier deux morceaux du Vieux Paris mais bien vite deux particularités de cette image excitent l'œil averti. On retrouve en effet un peu caché le diatope de Xénakis dont nous avons parlé ici. Sur cette image, il semble un peu sali, déjà la toile se distend ce qui le rend fragile et réel. La foule est à ses pieds.



Mais dans le ciel de Paris un timbre et un tampon déclarent le centenaire de la naissance de Pompidou. Pour ce centenaire et cette commémoration postale, la Poste choisit de coller la face du Président contre l'établissement qui porte son nom créant une confusion possible entre centenaire de Pompidou et... centenaire du Centre Pompidou car le langage populaire aime à dire "je vais à Pompidou !" ou "les expos sont nulles à Pompidou" ou encore "j'ai adoré Pompidou"...



Ajoutant encore à l'hommage, le tampon oblitérateur reprend le profil du Président un peu à la manière des médailles et pièces de monnaie et la ligne de ce profil vient amoureusement embrasser la construction. Pompidou embrasse Pompidou en quelque sorte !



Mais une autre particularité postale de cette carte vient de la double oblitération. Envoyée une première fois en septembre 1978, cette carte postale fut à nouveau oblitérée en 2011 année du centenaire mais cette fois elle n'a dû rejoindre personne à part le classeur du philatéliste qui le jour de l'oblitération "premier jour" s'est rendu au bureau provisoire de la Poste pour obtenir ce cachet. Pourrai-je à mon tour, le jour du centenaire du Centre Pompidou en 2077 faire une oblitération supplémentaire sur cette carte postale pour encore faire rejoindre Pompidou et Pompidou... J'aurai 90 ans... qui sera à mes côtés ? Qui poussera le fauteuil roulant ?
Puis...



... cette très belle édition Chantal choisit de faire un cadrage serré sur la façade. Quel incroyable réseau de lignes et d'ombres ! Presque une jungle.
Le rouge gagne l'image et la brillance du tube fait vernis. La machine Pompidou fonctionne, le tube délivre des visiteurs que l'on devine et l'un des panneaux manque, remplacé par un plastique flottant.



Devant la beauté d'une telle image on peut s'interroger si la jubilation plastique provient de l'image ou du Centre Pompidou. Il ne fait aucun doute que l'un compose l'autre dans le jeu subtil des désirs d'images des architectes et des réalités iconiques des cartes postales. L'abstraction vient du bâtiment, sa matérialité de la photographie. J'oserai dire ici son existence. Mais Beaubourg (ou Pompidou si l'on veut) est pour moi toujours et encore ce lieu merveilleux ayant dans ma poitrine serré quelque chose d'inaliénable, quelque chose qui me fonde comme un amoureux de l'architecture et des espaces, une surprise indéfiniment renouvelée, des souvenirs d'amitié puissants et le retour triomphant dans une maison Phénix en Province en ayant ce sentiment fort d'avoir vécu son époque, d'être debout au Monde et de raconter raconter raconter Paris, sa modernité vivante, son actualité sans attente d'un futur ambigu et sans cynisme.
Alors les noms des architectes au dos des cartes postales ont pour moi ce mystère étrange d'être ceux de personnes inconnues mais familiers, une petite formule magique qui agite quelques particules : Rogers et Piano. Un instrument de musique un peu italien et une sonorité anglaise de personnage de bande dessinée.



dimanche 12 juin 2011

Centre Pompidou de nacre et de carton




Et voilà !
Il fallait bien que ça arrive !
Le Centre Pompidou de Metz a rejoint ma collection. Les deux cartes postales seront les premières de ce bâtiment et les premières de son architecte dans ma collection.
Je n'ai toujours pas eu l'occasion de visiter le chapeau chinois et ses grandes boîtes mais j'ai hâte.
Les deux cartes postales sont assez curieuses et m'offrent l'occasion d'un doute bien typique de notre époque : s'agit-il de photographies ou d'images infographiques du projet ?
Oui, j'ai un doute.
Alors je plonge dans les détails mais surtout dans les impressions, les sensations de lumière et de transparence.
L'œil s'habitue et tombe alors la vérité de l'image : infographie !
Car sur ce détail, les visiteurs sont bien... fantomatiques !


J'imagine alors les infographistes collant à qui mieux mieux les silhouettes contemporaines de nos vies pour donner à la réalité virtuelle une réalité. Il doit y avoir des banques d'images avec des silhouettes à choisir selon la catégorie sociale, la saison, le profil du futur utilisateur du bâtiment. Je me souviens des somptueuses planches de LETRASET pleines de voitures, d'arbres, de wc et effectivement de personnages que l'on grattait pour les insérer dans les dessins.
Aujourd'hui on "glisse" un bobo au sac orange, une femme au corsage blanc, un costume bleu nuit...


Les visiteurs fantasmés du Centre Pompidou sont ainsi, marchant d'un pas assuré, plutôt jeunes et à leur place. Personne assis par terre, pas d'enfants, de poussettes. Le Centre est pour les adultes de trente ans bien habillés.
Mais qu'importe car les cartes postales et le lieu sont beaux. Mon regard ne peut s'empêcher de voir le motif de l'étoile de David dans l'entrelacs du toit. C'est très bête mais ça m'émeut. Vous savez, finalement, on ne voit bien que ce que l'on a envie de voir.


Le verso des cartes a une partincularité : il est nacré !
Il nous donne bien les noms des architectes : Messieurs Shigeru Ban Architects Europe avec Jean de Gastignes.
Mais de Shigeru Ban je me souviens avoir vu un hangar pour un musée à Pouilly-en-Auxois. Je vous en propose quelques vues en stéréoscopie. On retrouve ce qui fit la célébrité de l'architecte avec son utilisation de tubes en carton. C'est dans sa simplicité apparente et sa légèreté absolument remarquable.







D'ailleurs qui sait ce qu'est devenu le bâtiment éphémère posé dans les tubes du Centre Pompidou de Paris et que l'architecte occupait pour travailler sur le projet de Metz ?
Détruit ?
Remonté ailleurs ?

samedi 28 mai 2011

sur le perron, la Cité le Corbusier


Nous sommes devant l'une des cités radieuses de le Corbusier, celle de Nantes-Rezé.
Nous sommes un peu loin d'ailleurs. Pourquoi ?
Il était pourtant aisé de cadrer plus fort le bâtiment. Il était aisé au photographe des éditions Artaud de s'approcher, de parcourir ce terrain un peu vague empli d'herbes folles.
Que venait-il chercher d'aussi loin ?
La campagne, la verdure ?
Mettre la Cité à la campagne ?
Mais un indice me fait tourner de l'œil au sens propre. Ce perron et cette volée de marches à droite de l'image qui ne mènent nulle part.
Est-ce une ruine de la guerre pas si lointaine que cela ?
Est-ce la destruction volontaire d'une maison de Rezé pour faire place nette à la modernité ?
Mais ce petit escalier m'émeut tout particulièrement, comme une ruine à rêver. J'imagine là, sur ces quelques marches les "au-revoir" nombreux, l'odeur du repas du soir déjà présente, les fesses des gamins assis là en attendant.
Mais je m'égare.
Au fond de l'image tout est radieux, l'avenir, le logement, la France reconstruite. Et les gamins dans les herbes ont du faire de cette petite ruine un château de pirate, une forteresse bouleversante, une île aux trésors.
Alors le photographe sensible au changement d'état de ce lieu aura l'air de rien cadré la liberté des usagers et la transformation de la ville et de la vie.
Regardez bien comme le chemin qui mène à la Cité Radieuse est un chemin d'habitude, tracé par les pas des gens et non par un plan d'urbanisme. Un chemin creux et émouvant.

la carte postale fut expédiée en 1964 au mois d'août.

samedi 23 avril 2011

Centre Pompidou plein de vues

Et nous revoici devant l'esplanade du Centre Pompidou.


Mais cette carte postale est à bien des titres exceptionnelle.
D'abord parce que le Centre lui-même vient juste d'ouvrir, on peut même se demander vu le nombre de personnes s'il ne s'agit pas du jour de l'ouverture au public !
L'autre chose vraiment étonnante c'est que le Diatope de monsieur Xenakis est en construction à droite de l'image.
A moins qu'il ne soit... en démontage !
Enfin, pour les amateurs de photographie il convient de vous dire que cette carte postale des éditions CCI du Centre Pompidou est un cliché de Robert Doisneau. Oui. La carte est bien datée de 1977.
Finalement à part une ponctuation du rouge assez forte voire même un rien exagérée (pantalon, Escalators, Diatope, chaperon rouge au premier plan) rien dans cette image ne révèle le photographe.
Il est un piéton de Paris comme les autres, il est dans la foule des curieux et c'est sans doute cela qui en fait un témoignage émouvant.
Et encore :



Cette carte postale Yvon d'une vue aérienne nous montre le Centre Pompidou dans sa toute jeunesse également. On y retrouve le Diatope de Monsieur Xénakis et d'autres choses assez intéressantes.
Par exemple qui peut me dire ce que cache l'objet gonflé jaune à l'endroit même de la fontaine Stravinsky ?


S'agissait-il du chantier de la dite fontaine pour permettre à Niki de Saint-Phalle et Tinguely d'y travailler ?
On voit aussi très bien le chantier du quartier de l'horloge. Ce lieu d'ailleurs mériterait d'être un peu mieux regardé aujourd'hui.


On devine également sur la façade du Centre Pompidou le logo de l'exposition Paris-Moscou. Cela nous permet de dater la carte postale de l'année 1979 car l'exposition eut lieu entre mai et novembre.


Donc... le diatope était encore debout au moins jusqu'en mai !
Enfin il faut souligner une fois de plus la force incroyable de ce Centre dans le paysage parisien.

Suite à la demande de Claude, je vous ajoute un agrandissement de l'atelier de Brancusi :



samedi 5 février 2011

les tubes des années 70, volume 4

Revenons aux cartes postales Prestige chez Cap-Théojac.
D'abord avec cette vue étonnante pour son point de vue sur le tube :

Nous la devons à M. Garanger qui serait bien Marc Garanger, le photographe des femmes algériennes dévoilées par la brutalité militaire lors de la guerre d'Algérie.
Notre carte postale nous montre un Centre Pompidou encore sous échafaudage dont la dégringolade du tube s'achève sur une entrée encombrée de détritus de tous genres.
Pour ma part, je n'ai jamais pénétré dans le Centre Pompidou par cette entrée et je ne sais pas si elle fut un jour réellement active.
Pourtant elle disait la grande liberté d'appréhension du lieu, faisant glisser les visiteurs depuis la place vers l'intérieur du Centre ou les laissant se servir à loisir du boyau transparent pour circuler sur la façade comme on le fait d'un sol.
L'image de Marc Garanger dit bien cette aptitude à avaler et digérer les visiteurs et la bouche béante du tuyau offre cette image un rien organique.
Heureusement le jeu superbe là aussi de la structure porteuse du tube offre à la fois la perspective et rigidifie l'objet.
La lumière dont on ne sait si elle est celle du soir ou du matin encore une fois est bleue.
Soleil :


Il s'agit encore d'une carte postale Prestige que nous devons cette fois à l'Agence Top dont je ne sais rien.
Ici c'est la transparence du tube de l'escalator qui est mise en avant avec un contre-jour dont le jaune puissant du soleil fait toute la noirceur.
C'est une image très dure au sens qu'elle ne s'amuse finalement que peu de l'architecture mais semble surtout vouloir la faire travailler contre un élément habituel et pittoresque, le lever ou coucher du soleil.
Vu l'orientation du Centre Pompidou, il ne peut s'agir je crois que d'un soleil de l'ouest donc en soirée.
Mais ce qui m'étonne c'est que nous avons la sensation d'être à l'intérieur du Centre. C'est assez étrange...
Peut-être que finalement le photographe aurait non pas visé l'objet mais son reflet. Je reste dubitatif...
Pour finir cette série (qui reste ouverte) je dirai qu'une architecture reste toujours un moyen de façonner des images.
Il existe pourtant des architectures qui portent en elles leurs images à venir, voire sont constituées pour en produire un certain nombre bien précis (I am a monument !) et d'autres qui par leurs qualités plastiques semblent tout à la fois insaisissables et totalement ouvertes aux regards photographiques, comme un terrain de jeu perpétuel.
Elles sont à la fois l'objet à regarder et l'objet qui permet de voir, machines optiques et de promenades.
Le Centre Pompidou est de cette catégorie, il joue des images familières, même les accuse (industries, usines...) mais également par le lieu même de sa construction et les milliards de contrastes que cela produit, il est un objet vibrant, brisant et surprenant que rien ne semble lasser.
Il est à jamais un étonnement.

vendredi 4 février 2011

les tubes des années 70, volume 3



Cette fois c'est pris dans la structure.
Sur cette carte postale éditée par le Centre Pompidou (donc une image "officielle"), Béatrice Hatala photographie la structure bien reconnaissable et place l'escalator dans le décor, dans son espace comme finalement un élément parmi d'autres.
Pourtant une nouvelle fois, c'est évidemment difficile de comprendre son rôle et sa fonction pour un correspondant recevant cette carte postale et n'ayant jamais mis les pieds au Centre Pompidou.
Il s'agit de la composition d'un paysage architectural assez classique dans son cadrage mais en quelque sorte débordé par les particularités du lieu lui-même comme si finalement pour faire une photographie originale de ce lieu il suffisait de le photographier, l'objet produisant seul l'image.
Une nouvelle fois le bleu domine s'étalant du ciel au blanc de la peinture du Centre.
Il semble possible aussi que depuis ce point de vue, Béatrice Hatala ait voulu nous dire la transparence de cette structure et sa capacité à s'ouvrir au paysage parisien visible en permanence dans les creux de l'image.
On remarque aussi l'ouverture rare aujourd'hui de l'espace d'exposition à l'extrême droite de l'image qui prolonge la longueur et donne une sensation d'espace encore accentuée.
L'image est également vide de visiteur, ce qui ne permet que difficilement d'en comprendre l'échelle.
Là aussi c'est une belle image et un beau document mettant en avant le système constructif d'une grande beauté.
J'aimerai toujours le dessin des appuis de poutres comme des os de dinosaures, des dessins de Tanguy.

jeudi 3 février 2011

les tubes des années 70, volume 2

Reprenons l'escalator :


Cette carte postale a de commun qu'elle est du même éditeur que la première carte postale du message précédent, les éditions Chantal.
Mais il s'agit cette fois d'un cliché de Cl. Rives.
Le tube de l'escalator reste ici encore le centre de l'image et donc, une fois de plus il est censé représenter à lui seul la globalité de l'architecture du Centre Pompidou ou du moins, il est son signe.
Etant donné (le gaz d'éclairage ?) étant donné donc que l'on envoie rarement trois ou quatre cartes postales du même site à son correspondant, choisir cette image c'est bien faire le choix d'une représentation à soi du lieu. C'est en quelque sorte là, l'accord tacite entre le photographe de la carte postale et l'acheteur qui se retrouvent ensemble sur une même représentation d'un objet architectural : ici l'extrémité de l'escalator.
Le photographe en visant ce point de vue limite la perception de la construction à peu de choses. On perçoit le tube, quelques éléments métalliques et des poutrelles.
Il s'agit sans aucun doute d'une manière de dire la fonction de promontoire de l'escalator qui ici perd sa fonction de circulation et de distribution des visiteurs pour ne devenir qu'un balcon moderne sur Paris. Le Paris éternel celui de la colline de Montmartre totalement visée et choisi par le photographe au risque même de faire perdre le lieu de la prise de vue : le Centre Pompidou !
Mais ce qui est assez (très) drôle ici c'est que ce promontoire qui sert à regarder Paris, les visiteurs s'en servent pour... regarder le photographe !
Qui vise qui finalement ?
En effet comment faire ? Soit les visiteurs ont le regard perdu vers Montmartre et tournent le dos au photographe, soit ils le fixent au risque d'ailleurs de se prendre le soleil en pleine figure !
Ce soleil qui fait éclater sa lumière sur le verre de l'escalator en nous offrant tour à tour une lumière chaude certes, mais aussi les traces grasses et poussiéreuses sur la paroi du Grand Verre pas encore brisé...


On admirera l'alternance parfaite homme-femme et l'alternance des appuis sur la rambarde. Savent-ils qu'ils sont photographiés pour une carte postale ? Sont-ils complices du photographe Cl. Rives ?
On peut imaginer un tel rendez-vous de copains aidant un ami(e) photographe à faire son cliché. D'où peut-être leur sourire goguenard...

mercredi 2 février 2011

les tubes des années 70, volume 1

Voici un petit exercice comparatif essayant certainement en vain de déceler les différences d'approches possibles entre les photographes de cartes postales sur un même détail architectural.
L'objet ?
Un mythe : l'escalator du Centre Pompidou.
Je vous donne de suite les deux images.



Celle du haut est due au photographe A. Choisnet pour l'éditeur Chantal. Le photographe est debout, il choisit une des particularités du Centre Pompidou qui fait son succès populaire, le tube de l'escalator. Il ne joue pas trop de la symétrie mais se pose finalement comme un visiteur lambda, regardant la chute vertigineuse de l'engin mécanique et ainsi il vise également sa transparence montrant sans doute le paysage et le point de vue que peut offrir cette étrange fenêtre moderne sur le vieux Paris.
En un sens, c'est un homme qui visite et qui note ce qu'il voit, donc il est dans la réalité constructive de ce que permet de percevoir cette architecture. C'est simplement superbe tant dans le dessin de l'objet, les champs de couleurs (bleu-gris) et le choix de la pointe de rouge de la robe de la femme en bas de l'escalier n'est certainement pas un hasard.
A. Choisnet a ici fait un beau travail que l'on pourrait qualifier en quelque sorte d'objectif, c'est-à-dire tentant au mieux d'être juste quant à une place possible, une réception fidèle du lieu. C'est là un document superbe et populaire.
L'autre carte postale est aux éditions Prestige. Rien que ce nom d'éditeur nous dit beaucoup d'une volonté de différenciation des éditeurs jouant sur le luxe et aussi certainement l'originalité. Si ici c'est Prestige, ailleurs c'est... banal...
Sur l'image le logo de l'éditeur signe comme un cachet la photographie et le dos n'est pas divisé comme les autres cartes postales plus vulgaires. En fait Prestige est une collection éditée par le grand éditeur Cap-Théojac. Ce cliché est dû à P. Dubois et il faut l'avouer sans retard, ce cliché est superbe !
Le photographe à genoux, se glisse entre les deux rampes en caoutchouc, dans cet interstice de verre du garde-corps et vient visser l'angle produit par la courbe de l'escalator, accentuant encore plus sa plongée.
Le jeu des reflets et des lignes courbes et droites forment un travail abstrait qui tout en étant au plus proche de l'objet le rend moins lisible et presque arachnéen. Il est évident que ce cliché est lisible pour celui qui a visité le Centre Pompidou et ne permet en rien d'avoir de ce lieu une image représentative. Il ne construit donc pas une image de l'architecture (le correspondant ne peut "rien en tirer") mais il permet à l'expéditeur de dire combien le lieu offre à la fois une étrangeté et une photogénie.
L'acheteur de ce type de cliché se reconnaît donc dans une attitude d'originalité et de positionnement décalé devant un objet architectural qui est déjà très marqué en ce sens. Il est bien question ici de faire sens (si ce n'est pas œuvre).
P. Dubois cherche, vise, construit son cliché dans cette direction. Il se veut original et pour cela il lui suffit finalement de descendre son corps vers le sol et de viser non plus un espace arpenté par le corps des visiteurs mais un espace que seul l'œil et l'appareil photographique peuvent viser.
Est-ce un lieu valide pour cette architecture ? Sans aucun doute puisqu'il fait image ! Il va sans dire que certainement ni Piano ni Rogers n'auraient pu imaginer ce canyon de verre d'un escalator comme un point de vue sur leur architecture mais finalement P. Dubois leur rend justice.
Les architectes ayant mis les tripes du bâtiment sur la façade, il fallait bien que soudain, comme au travers d'une coloscopie inventive un photographe vise ce tube comme un boyau conduisant un fluide très particulier : les visiteurs.
Ce sont bien eux qui animent la façade et c'est bien ce muscle mécanique qui les digère !
Reste que ces deux clichés pris à quelques centimètres de différence disent beaucoup de la manière dont on construit une image architecturale. L'un servant l'architecture, l'autre s'en servant pour son compte. Mais P. Dubois et A. Choisnet nous offrent aussi tous les deux de très belles photographies dont on doit prendre la mesure mais sans hiérarchie. Comment finalement choisir entre qualité documentaire et œuvre photographique ?
Disons que si je voulais montrer ce lieu à quelqu'un qui ne l'a pas vu, je lui dirais "regarde cette photographie de A. Choisnet" et à quelqu'un qui l'a visité, je lui dirais "regarde nous aurions pu voir ça aussi, comme P. Dubois."
Et je vous avoue que, chaque fois que je passe au centre Pompidou, je cherche systématiquement les deux visées.
Et ce plaisir du retour de l'image sur son lieu, je le dois aux photographes de cartes postales mais aussi bien évidemment aux architectes qui ont permis par leur travail incroyable de nous offrir un lieu ouvert, étrange et poétique.

vendredi 9 juillet 2010

promenade parisienne

Mardi un petit tour dans Paris.
Toujours un peu le nez en l'air et donc quelques belles rencontres :
D'abord ce superbe immeuble de Monsieur Rouillon.



D'une superbe volumétrie de briques sachant rompre avec l'alignement en proposant à la fois une image un rien défensive et pourtant accueillante, l'immeuble est immédiatement perçu et reconnu comme différent.




Il offre une sorte de respiration bien typée dans cette rue Saint-Sabin tout en n'étant pas un spectacle ou une élucubration passagère.
C'est réussi.
Étrangement je ne trouve pas cet immeuble dans mon guide d'architecture de Paris de Mr Eric Lapierre.
Puis la visite de l'exposition Dynasty dans les deux ailes du Palais de Tokyo me remet sous les yeux entre autres les beaux volumes de Vincent Ganivet dont je vous ai déjà parlé ici.








Deux propositions toujours aussi spectaculaires et audacieuses d'arches de parpaings tenant par les forces de la gravité et des sangles tendues qui offrent une sorte de minima constructif comme une déclaration d'intention de ce que pourrait être l'acte architectural.
Tendre dans le vide du solide et par là même inventer de l'espace.
Car ce qui est construit par Monsieur Ganivet a bien à voir avec l'architecture.
Les références sont nombreuses et presque faciles mais ce travail est un travail de jonction au sens propre comme au sens figuré.
Il joue de l'équilibre des forces et des images, de la totale compréhension d'un matériau.
Un beau travail que j'envie.
N'oubliez pas de bien lire dans cette exposition les cartels des œuvres, c'est je crois l'un des moments de rigolade les plus forts qui soient ! Ne loupez pas ce plaisir ! Il faudra faire un travail avec ce verbiage, retrouver là les Incohérents et Alphonse Allais sinon on pourrait aussi pleurer...
Puis au détour d'une rue surgit...


Ça c'est Paris !
Toujours et encore mon admiration pour cette chose imposée et imposante venue se placer là sans crainte.
Le Centre Pompidou a cette force inouïe de captation. Il s'impose.
J'aime la ville ainsi totalement et en permanence comme brutalisée. C'est bien avec de telles surgissements que l'on forme une ville, dans le tissu urbain, dans sa trame rien ne me plaît plus que les nœuds et les déchirures.
Sur une carte postale Chantal, photo de l'agence Pix, je retrouve ma rue.


Posé là durement tout contre les immeubles, le Centre Pompidou est bien selon je crois les mots de Francis Ponge un pacemaker sur le cœur de Paris...
Et puis pour bien finir cette journée, une rencontre avec Julien Donada à l'actualité toujours pressante.
Vous pouvez voir cette vidéo qu'il a réalisée sur Marcel Lachat et sa bulle pirate ici.
Vous pouvez aussi enfin vous rendre à la librairie du Moniteur pour vous procurer son livre Bulles, Conversations avec Pascal Häusermann, chez Facteur Humain éditeur.
il est en effet disponible et indispensable.

Lettre de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris

Vous savez que sur ce blog, j'ai défendu un peu, trop peu, le Forum des Halles dans son état actuel.
C'est vrai que je le fais à rebours, surtout contre le nouveau projet.
Mais c'est vrai aussi que j'ai toujours trouvé que certains morceaux comme le puits de lumière , les verrières étaient de vraies réussites.
Alors lorsque j'ai lu hier la lettre de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris et la manière dont il démonte le futur projet, j'ai eu envie de me faire le relais de ce courrier et je me permets donc de vous le donner à lire.
Il s'agit aussi d'une énergie qui m'intéresse, d'une écriture qui argumente et d'une position qui s'affirme.
Et cela mérite toujours qu'on en prenne connaissance.

Je fais un intermède avec cette carte postale Guy qui dans la découpe des vues reprend la forme de la verrière.
Pour d'autres cartes postales et avis sur ce site parisien vous pouvez aller là et.


Lettre ouverte de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris

Avec mon confrère Claude Vasconi, malheureusement disparu en décembre 2009, j'ai signé l'architecture du Forum des Halles et en particulier celle des grandes verrières emblématiques de cet équipement, qui dessinent en son centre une succession de places publiques et introduisent une inestimable lumière naturelle sur la grande majorité des circulations souterraines. J'ai pris connaissance par les documents que vous avez communiqués à l'association « Accomplir » du dossier de Permis de construire relatif aux travaux projetés sur le Forum des Halles actuellement en cours d'instruction.

J'en suis très sincèrement scandalisé.

Lorsque furent identifiés les problèmes d'accès et de sécurité du pôle d'échange RER et les dysfonctionnements affectant les équipements publics et certaines parties du jardin des Halles, vous avez lancé une étude de définition en rappelant avec réalisme en juin 2003 qu'il ne s'agissait pas de faire « table rase » mais au contraire de « plutôt corriger que détruire ».

La complexité des lieux et des enjeux ainsi que la notoriété (et l'ego) des équipes invitées auraient dû imposer de cadrer clairement le programme et les limites de l'étude pour obtenir des réponses utiles. Au lieu de cela, c'est un catalogue de visions irréalistes qui a été livré au public lors de l'exposition d'images en 2004.

Le battage médiatique qui a suivi vous a malheureusement conduit à oublier votre sagesse initiale. Ainsi, au lieu de prendre acte du caractère infructueux de cette consultation dont aucune contribution ne répondait aux problèmes posés, vous avez d'un même mouvement couronné un modeste vainqueur et annoncé une nouvelle consultation chargée de transformer l'impéritie esthétique de son projet en « grand geste architectural ».

Ayant enlevé à ce lauréat son pouvoir de conception vous lui avez maintenu un pouvoir de nuisance qu'il a utilisé pour verrouiller le cahier des charges du concours de 2007. Celui-ci a produit des réponses totalement affligeantes, à l'exception d'une bien élégante proposition de « Canopée » qui confrontée aux contraintes de la réalité sera à son tour conduite au naufrage.

L'analyse de l'état actuel du projet des Halles permet de noter les points suivants :

1 - LA RÉPONSE URBAINE: le projet frappé d'un inexplicable acharnement destructif, prend sur tous les points et contre toute raison le contre-pied des solutions de l'aménagement existant.

- Le jardin se retrouve organisé selon l'axe Est/Ouest, suivant un schéma issu de la fonctionnalité des halles de Baltard, mais qui n'est pas adapté à l'environnement ni aux modes d'usage de l'espace actuel. - Aucun point du jardin n'échappe aux délires conjoints de la dictature de l'axe et du terrorisme d'une trame polyédrique omniprésente : des centaines d'arbres, la place René Cassin, le dessin sensible de la Porte du Louvre, les verrières des jardins d'hiver etc.., tout doit disparaître. - La visibilité du chevet de Saint Eustache et la lecture du jardin depuis la fontaine des Innocents sont effacées pour faire place à un mur de boutiques alignées sous un chapeau ridicule. - Le Forum se retrouve écrasé sous un couvercle et coupé de toute lumière naturelle. - Le caractère « public » des places centrales et des circulations souterraines est nié au profit du caractère exclusivement mercantile.

2 - L'ORGANISATION FONCTIONNELLE : la nécessaire prise en compte des contraintes fonctionnelles, techniques ou réglementaires, invalide toutes les hypothèses qui servaient à légitimer le parti retenu en 2004 :

- Les nouvelles sorties de la gare RER repositionnées sous les escalators Berger et Rambuteau du Forum et hors de son emprise vers la place Marguerite de Navarre, n'interfèrent nullement avec les circulations du Forum et ne justifient donc par elles-mêmes aucune modification de celui-ci. - Les dispositions de liaison entre les espaces en sous-sol et le jardin existent aujourd'hui, mais ont été désaffectées pour des raisons de gestion. Elles pourraient facilement être rouvertes et sans doute améliorées sans pour autant remettre en cause la totalité du Forum. - Dans la même logique de l'absurde, l'escalator « direct » Lescot est supprimé sans raison, pour faire place à un nouvel escalator vers le jardin, qui tourne le dos à la direction que prennent dans leur grande majorité les usagers du RER. - Il est reproché aux équipements publics existant leur absence de visibilité et l'inadaptation de leur organisation. Une réhabilitation fût-elle lourde des volumes de superstructure peut donc s'avérer nécessaire. - Mais au lieu d'améliorer la situation, le projet de « Canopée » après avoir tout détruit, accentue la confidentialité des accès et asservit les futurs équipements publics aux contraintes d'un nouveau formalisme architectural parfaitement inadapté à leurs besoins.

3 - L'ARCHITECTURE DU FORUM : la destruction des verrières et la suppression de toute pénétration de lumière naturelle dénature sauvagement une œuvre exceptionnelle.

- Les rives de planchers du Forum autour du vide central sont déplacées pour satisfaire une axialité théorique et indécelable, ce qui nécessite des tours de force techniques aussi inutiles que dispendieux (voir par exemple les quatre énormes poutres-échelles sous le niveau 0) - De ce fait, les verrières existantes qui sont en parfait état, sont détruites. Elles sont remplacées par de médiocres murs-rideaux. - Toute arrivée de lumière zénithale sur les circulations souterraines est supprimée pour faire place à des terrasses qui n'ont d'autre utilité que d'effacer définitivement l'arrivée dans les étages inférieurs de la maigre luminosité naturelle qui aurait pu filtrer au travers du couvercle.

4- L'ARCHITECTURE DE LA CANOPÉE : l'image actuelle est totalement indigne du cœur de Paris.

- Le projet de « Canopée » retenu en 2007 pour sa légèreté et son élégance s'est progressivement alourdi et dénaturé au fur et à mesure que les contraintes du site imposaient leur réalité. - Le vide central, coupé à la fois des espaces du Forum et de l'air libre, se dessine comme un parfait entonnoir à courants d'air. - Les surfaces commerciales ont totalement envahi le rez-de-chaussée et toutes les transparences se sont évanouies. - La pureté initiale du volume extérieur laisse place à un empilement de bandeaux, d'ouvertures parasites et d'éléments structurels au dessin particulièrement mal maîtrisé. - Le raccord au sol de ce volume et sa lecture depuis l'espace urbain qui l'apparente à un marché couvert bas de gamme, est d'une insondable médiocrité. - La couverture de l'espace central, devenue compliquée, pesante et illisible, n'est plus que la caricature d'une idée morte.

- 5 - LA COMMUNICATION: la forfaiture de la représentation. - Les vues et perspectives du concours qui présentent une « Canopée » immatérielle en lévitation au- dessus du site ne correspondent absolument pas à la réalité décelable dans les plans. - Ce sont pourtant ces images mensongères qui continuent à être exposées au public. - Les photomontages plus réalistes du dossier de Permis de construire, mais qui restent confidentiels, annoncent malheureusement une catastrophe architecturale majeure.

L'œuvre d'architecture qui répond à un usage et à une fonctionnalité définis, peut difficilement prétendre à l'intangibilité dans la mesure où l'ouvrage nécessite souvent des adaptations dans le temps. Cependant, ces adaptations relèvent en général d'impératifs justifiés. Or dans le cas présent, les réponses proposées par le parti architectural retenu se sont trouvées contredites par la réalité technique, réglementaire ou organisationnelle et rendues inapplicables dans les faits. Le projet actuel n'a plus aucune légitimité, ni fonctionnelle, ni esthétique, ni économique.

Monsieur le Maire vous aviez souhaité un « grand geste architectural », mais le projet qui devait porter cette ambition a perdu la qualification d'Architecture. Il reste un geste, qui en l'occurrence n'est qu'une gifle portée à l'opération des Halles et qui ne procède plus aujourd'hui que du vandalisme architectural.

J'espère que cette lettre vous inclinera à réexaminer attentivement le projet en cours d'instruction et que vous saurez arrêter à temps ce qui se présente comme une erreur majeure d'aménagement urbain.

samedi 3 avril 2010

beaubourg presque


Voici une de ces cartes postales spéciales destinées avant tout aux amateurs d'affranchissements du premier jour.
Cette fois il s'agit du Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou.
La date ?
Facile ! C'est l'objet même de cette édition : 5 février 1977.
Il m'est arrivé d'assister à ce genre d'événements philatéliques. On y voit des bureaux de poste provisoires avec des préposés munis de leur tampon-encreur et de leurs feuilles de timbres attendant les collectionneurs venant avec des cartes postales, des enveloppes et des documents divers pour faire poser le cachet de la poste.
Dans ce genre de moment et de lieu, il y a toujours des éditeurs spécialisés qui vendent des cartes postales ou des enveloppes imprimées avec des images correspondant à l'événement premier jour et cette carte postale à n'en point douter en fait partie.
Nous n'avons pas de nom d'éditeur mais celui du photographe : J. Couturier.
Et nous avons aussi le nom de l'imprimeur : Marchand à Thoissey.
On peut penser à une édition d'un particulier faisant un tirage spécialement pour l'occasion et le vendant sur place. La trame de la photographie (en noir et blanc) est un peu grosse mais la carte ne manque pas de qualité d'impression et surtout c'est un beau document sur le Centre Pompidou quelques jours avant son achèvement car si on regarde bien on comprend qu'il est encore en chantier.


Un chantier presque à sa fin mais des bâches et un encombrement de la piazza ne laissent aucun doute.
Dans notre guide vénéré, on remarque que la façade si célèbre avec sa volée d'escalators en serpent était d'abord prévue avec une colonne d'ascenseurs extérieurs.
Qui sait ce qui a motivé la transformation ?
A noter : l'article et l'image sont identiques dans les deux versions du guide.