Le boulevard Joseph Vallier est visé par le photographe de carte postale. Il met l'accent sur la ville proche de l'horizon montagneux. Une ville grise.
Mon regard s'attache immédiatement à deux constructions qu'il reconnaît. En bas à gauche l'église St-Jean apôtre et en haut je reconnais à la fois le Palais des Sport et la tour de la houille blanche des frères Perret.
L'église a encore son très beau toit conique, nous verrons plus loin en détail cette construction.
Rapprochons-nous du centre :
Deux très beaux bâtiments dans un parc. Toujours le Palais des Sports et le nouvel hôtel de ville dont l'éditeur Iris nous donne les architectes : messieurs Novarina, Welti et Giovannoni.
En 1977 voici comment la ville se représente :
On retrouve les stars (icônes ? Ai-je le droit ?) de cette ville moderne : le stade de glace, les tours vues ici, la maison de la culture de Mr Wogensky, la gare et son stabile de Calder et la mairie ou l'hôtel de ville. La carte est une édition André.
Voici l'un d'eux :
Le Palais des Sports qui est donc aussi appelé le stade de glace est ici parfaitement photographié pour une carte postale typique. Un panache de branches et de feuilles au premier plan ouvre la vue vers la construction qui ne démérite pas face à ce modèle de la "nature"!
J'aime beaucoup cette construction que nous devons à Messieurs Demartini et Junillon.
Revenons au Boulevard Vallier :
Le canyon que produit cette artère nous offre encore une vision un rien sévère de la ville qui est accentué par la barrière de la Montagne au fond. Et malgré la largeur de ce boulevard, j'étouffe un peu.
Qui nous racontera l'histoire de cet urbanisme à Grenoble qui semble avoir poussé d'un coup et de manière si homogène ? Les jeux olympiques ne peuvent pas être les seuls responsables de cette sensation ?
Pour venir à Grenoble, vous arriverez par la gare :
Elle est avec son stabile de Calder (ici admirablement ignoré par le photographe), une carte postale très populaire.
En voici un autre exemple :
On pourra un peu mieux voir le beau stabile et aussi regarder la belle qualité du traitement graphique du sol. On regrettera sans doute les inévitables jardinières bourrées de fleurs qui atterrissent on ne sait comment comme s'il fallait absolument combler le vide. Je déteste toutes ces jardinières, petites poésies minables d'un manque probant de qualité paysagère.
Et voici la preuve :
La nuit aurait pu baigner la ville d'une étrangeté puissante et orange. La nuit serait tombée sur l'œuvre de Calder et l'aurait effacée doucement par le haut. Mais la jardinière emplie de fleurs droites et figées bien moins libres que la sculpture offrent l'occasion au photographe de s'agenouiller et de se planquer derrière ces plantations : un premier plan inutile.
La gare de Grenoble est donc photographiée à 11h45, 13h10, et... 21h50.
altitude urbaine :
La carte postale André nous donne : Tour de l'exposition, Parc et Place Paul Mistral. A l'angle du Boulevard et à gauche, le Park Hôtel. On a même le numéro de téléphone ce qui me fait penser à une carte postale promotionnelle pour cet hôtel.
Mais revenons un peu en arrière en retournant vers l'église Saint-Jean apôtre de l'architecte Maurice Blanc.
On a déjà conté l'histoire de sa couverture et de ses problèmes dans ce message mais ces deux cartes postales nous permettent de bien comprendre et regretter la grande beauté de ce toit disparu. Et je me permets de dire que ce très beau tressage n'avait rien à envier à ceux de Shigeru Ban...
La nuit tombe, nous devons quitter Grenoble et sa grande richesse architecturale. Certainement que nous y reviendrons bientôt.
Alors...
Dans une très belle lumière, les trois tours de Anger et Junillon font horizon. Le soleil chatouille encore un rien les montagnes de Belledonne.
Il ne fait aucun doute que je devrais revenir à Grenoble.