Nous avons déjà bien parcouru l'œuvre du prolifique Pierre Dumas sur ce blog
ici ou encore
ici voire
ici également.
Il fut sans doute l'un de ceux qui marquèrent le plus par des églises modernes nos paysages. Et comme j'aime tenter d'être complet, je vous propose à nouveau des cartes postales nous montrant ses églises.
On verra que le béton en voile mince et courbe fut sa spécialité, on verra qu'il aimait les courbes, leur dessin, leur volume. On verra qu'il a bien travaillé.
On commence avec un complément stupéfiant de la série de l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus en construction à Belfort. On retrouve là grâce à une carte postale l'extraordinaire exploit technique de ce toit tout en courbes et d'une finesse inouïe qui d'ailleurs se refuse sur le cliché à donner son épaisseur :
Quelle merveilleux document que cette carte postale Lapie qui nous dit : "Le voile de béton après Décoffrage."
C'est l'éditeur qui met le D majuscule sur décoffrage sans doute pour accentuer la magnificence de ce moment constructif !
On pourrait presque regretter que l'église ne soit pas restée ainsi, ouverte totalement comme un suaire protecteur donnant une image de fragilité, de tension et de sécurité.
Le chantier est encore bien vivant et le bois des coffrages est partout sur le sol nous rappelant ainsi que toujours les architectures de béton sont d'abord des architectures de bois de coffrage. Quelques détails :
La carte postale des éditions Deriaz Baulmes nous donne à voir la construction depuis le ciel. On devine donc un ensemble composé d'un corps d'église et d'un campanile bien éloigné qui forment ensemble une place sur un plan carré.
Le choc est fort entre cet ensemble architectural et le reste des habitations de cette ville. Mais l'architecte en n'occupant pas totalement la parcelle a su conserver l'effet aéré de l'espace urbain offrant une modernité dont l'espace libre agit comme une transparence urbaine. Le contraste est alors plus fort et plus spectaculaire et les courbes douces mais néanmoins fermées de l'église lui donnent un aspect massif comme un beau rocher dont on voudrait jouir de la beauté.
Difficile depuis ce point de vue d'en dire plus. Là encore, le béton se courbe dans tous les sens et le campanile dans sa rigueur géométrique fait contrepoint à ces lignes.
Pierre Dumas donne encore toute la mesure de son talent. Je vous promets que, dès que possible, je vous donnerai d'autres vues de cette église ! On notera pour finir que l'éditeur nomme Pierre Dumas et le situe à Fribourg...