lundi 29 octobre 2012

Vichy au bord de l'eau et de la nuit

Depuis un moment des cartes postales de Vichy finissent par faire un petit paquet intéressant. Je vous propose donc une petite visite de cette ville au travers de quelques cartons 10x15cm. On verra que l'architecture y est belle et moderne.
Commençons fort :



Ce très beau bâtiment est en fait l'internat d'un "groupe technique" du lycée d'état de Vichy-Cusset. La carte postale Léo Lafont nous montre bien sa belle façade et les très jolis piliers qui dégagent les ouvertures. C'est sérieux mais bien dessiné et le correspondant indique au verso : " J'ai été plus sensible au charme de ce bâtiment qu'à celui de la ville, presque morte en cette période d'avant-saison. Voilà un internat dont nous nous contenterions n'est-pas ? " Tout est dit...
Mais la construction moderne de Vichy qu'on trouve le plus en carte postale est la Rotonde sur le Lac par l'architecte Marol. Et c'est bien normal tant cette construction a marqué les esprits par sa forme, son articulation particulière au lac et sa grande ouverture (quasi-totale) au paysage. C'est une sorte de machine à voir le paysage d'une grande élégance.
Regardons :



La carte postale Iris nomme bien l'architecte Marol et nous montre la Rotonde attachée par sa passerelle au quai. La sensation d'être à ras de l'eau pour les visiteurs est bien visible ici. On doit se croire sur un bateau !



L'autre carte Iris est plus "maritime" et accentue la valeur de loisirs nautiques de la construction en prenant le point de vue depuis le Lac et en laissant glisser le petit voilier. Mais d'ici la Rotonde semble un rien écrasée sur les quais, moins libre.
La dernière carte postale, toujours chez Iris, nous montre la Rotonde toute illuminée, de nuit, en faisant de son reflet un spectacle doré à la feuille !



Mais les lumières de la nuit donnent aussi beaucoup de qualité au quartier des Ailes à Vichy. Le logement social et ce quartier moderne, sans souci, trouvent dans les cartes postales un moyen d'expression de leur rôle urbain. La grande qualité photographique de ce cliché fait vibrer des bleus intenses contre des points lumineux. On accorde alors à ce type de quartier tout l'égard qu'il mérite et on en dégage une grande plasticité. Je n'ai pu trouver nulle part le nom du ou des architectes du quartier des Ailes.



On notera que le Yacht Club, la Rotonde donc, eut les honneurs d'un petit article dans le numéro de Février 1964 d'Architecture d'Aujourd'hui. Cela nous permet de relever une erreur d'attribution de l'architecte par l'éditeur des cartes postales qui indique L. Marol alors qu'il s'agit bien de Jean Marol que nous connaissons bien sur ce blog.

samedi 27 octobre 2012

Le Corbusier en vrac

Aujourd'hui quelques nouveautés corbuséennes arrivées dans la collection depuis peu. C'est un rien mélangé, mais quand c'est Le Corbusier on aime sans trop de condition. Et puis, est-ce ma faute si l'architecte a chanté l'angle droit pour finalement faire des carapaces de crabe ?
On commence ?



Cette très belle prise de vue aérienne par le service aviation de Combier nous montre Ronchamp et sa chapelle dans toute sa splendeur. Le point de vue nous permet de mieux saisir la forme tortueuse du toit mais une belle surprise est cachée sur cette carte postale. Regardez bien...
Alors ?



Oui ! Bien vu ! Le tas de planches du coffrage de notre chapelle reste visible, abandonné dans le bosquet ! On aimera ce fatras de lignes droites qui ont permis de réaliser le moulage des courbes de Ronchamp ! L'ultime vision du chantier avant son nettoyage nous permet de saisir la fabrication de la chapelle. On notera que Le Corbusier est nommé sur cette carte postale non datée malheureusement.
Encore depuis les airs :



















Nous sommes à Rezé au dessus de ce que l'éditeur Gaby nomme la cité "le Corbusier". On se demandera pourquoi il ne dit pas "Cité Radieuse"! Le cliché du photographe Heurtier nous permet de voir la ville de Rezé et l'implantation dans la presque campagne de la Cité Radieuse, souvent nommée Maison Radieuse à Rezé. L'objet architectural est bien isolé, seul dans son échelle et ses proportions. On imagine les enfants profitant encore de ces petits chemins verdoyants tout autour de la Cité. même si c'est un peu loin, on en profite tout de même aussi pour voir la différence de traitement du toit-terrasse avec la Cité Radieuse de Marseille.



En 1959 :



A. Caillon le photographe de cette carte postale éditée par les dominicains d'Eveux pour récolter des fonds pour soutenir l'œuvre de Le Corbusier a fait un beau cliché, une belle carte postale. La pente du terrain que rétablit à l'horizontale le couvent est bien marquée au premier plan. Elle forme un triangle sombre sur lequel le béton se pose. Les pilotis partent du haut vers le bas pour rejoindre une assise. Le contraste du noir et blanc fait chanter les vibrations des volumes sur la façade. Simplement une belle photographie.




mercredi 24 octobre 2012

Une carte postale de Royan très rare

Je vous montre, une fois n'est pas coutume, une carte postale très rare de Royan.
Je sais même beaucoup de choses sur cette carte postale. Elle fut éditée à seulement cent exemplaires, elle date du mois de septembre de cette année, le photographe est votre serviteur et la prise de vue, sur le toit de l'église de Royan, fut réalisée pendant la résidence du Comité de Vigilance Brutaliste.
Donc...une rareté !
Certains l'ont même déjà reçue.
La voici :


Vous aurez remarqué que cette carte postale possède sur son verso une déclaration du Comité de Vigilance Brutaliste. On notera aussi que cette carte postale est reprise par le Café Perdu pour faire l'annonce de notre soirée sur Royan. Il y sera question de la ville, de l'église et de la résidence du C.V.B. Vous pourrez y voir en exclusivité nationale une sélection des rush vidéo réalisés sur place pendant la résidence avec Thomas Dussaix.
Venez nombreux ! Nous fêterons les 500 000 visiteurs du blog, la belle architecture française, la plus belle ville du monde ! A cette occasion, la carte postale sera distribuée gratuitement.
à lundi 29 octobre au Café Perdu à Rouen !


Un demi-million !

Quelle coïncidence !
Alors que ce soir nous allons fêter l'inscription à la liste supplémentaire des Monuments Historiques du centre commercial dessiné par Monsieur Claude Parent à Sens, voici que ce matin j'apprends que plus de 500 000 pages ont été visitées sur ce blog !
500 000 !
Merci à tous pour votre fidélité !
En espérant que cela vous ait donné envie de défendre, aimer, voir, visiter l'architecture moderne et contemporaine.
Allez ! Encore un petit effort et nous fêterons notre millionième  visiteur !
A ce soir !



lundi 22 octobre 2012

Un patrimoine au pied des barres

Comme pour atténuer la rigueur d'une orthogonalité un peu rude, souvent au pied des tours et des barres H.L.M, on pose une petite construction tourmentée. Nous avons eu l'occasion maintes fois ici de voir que l'église moderne joue souvent ce rôle à la fois d'objet architectural original qui opère alors comme un signal et même un signe du nouveau quartier.
Mais il arrive aussi souvent que la hall des sports, la piscine, la maison des jeunes, le marché, s'accordent également cette place et, dans une expression quasi sculpturale, offrent aux habitants une sorte d'effet Bilbao à rebours !
Voyez encore un exemple ici à Malakoff :



Nous sommes sur la place Henri Barbusse et au pied du hard french un effet de style vient se poser. Le petit centre commercial est d'ailleurs d'une très grande beauté avec son toit en double courbure typique du goût pour les paraboloïdes hyperboliques de l'époque. Les mathématiques font de belles courbes, donnent l'impression d'un geste moderne et gratifient les constructeurs (et l'architecte !) d'un sentiment de prouesse et de devoir accompli : ici, je le répète, avec justesse.
Le voile de béton dessine bien des courbes fines, une sorte de toile de tente figée qui abrite un ensemble extrêmement léger de pans de verre (aujourd'hui bouchés semble-t-il).





On admirera aussi le beau dessin des points d'appui et la récupération des niveaux du sol. Sur ce ciel de béton tendu, se posent quelques bulles de plastique distribuant de la lumière. On pourra tout de même reprocher à ce centre commercial d'être un rien trop proche sans doute des habitations offrant aux regards des fenêtres un étrange paysage courbé et vide. Mais c'est bien ce patrimoine qui fait les belles surprises de la banlieue, qui donne envie de venir la voir et de l'aimer aussi comme un laboratoire de l'architecture que les éditeurs de cartes postales (ici Lyna) ont su révéler et offrir.
Regardons encore :



La carte postale Combier nous donne le ciel comme hauteur sur la ville de Charleville-Mézières, Mohon. Nous sommes au-dessus de "Ronde-couture", quartier dessiné par le Cabinet Charlot-Despas si on en croit l'éditeur. Une fois encore, plantés au milieu des monolithes de béton dont ici les proportions restent humaines on devine des constructions bien plus étranges aux toits hérissés de pointes spectaculaires.




On retrouve un peu ce type de dessin sur une architecture de Courbevoie vue ici. Les constructions renferment les services habituels : centre commercial, bibliothèque, etc. Mais une fois encore c'est bien dans le contraste que se décident ces gestes architecturaux, sans doute pour offrir au regard des immeubles et de l'habitation une architecture originale, presque un spectacle de la modernité. On prendra le temps pour cette image de regarder le plan urbain si typique également du traitement de ce genre de quartier. Les immeubles sont jetés au milieu de pelouses dont le seul traitement semble bien le tracé des chemins piétonniers tortueux et "libres", comme inventés par le cheminement des piétons et des habitants. L'organisation de places et de placettes sur lesquelles on pose les jeux pour les enfants et les bancs pour "les liens sociaux". On rejette les parkings des automobiles en périphérie pour justifier des espaces-jardins libres et végétalisés. Si tout cela ne manque pas de volonté, tout cela manque tout de même un rien d'idées. Il semble que la vue depuis une tour sur une pelouse verte plate et vide reste le summum de l'urbanisme. Plus tard, comme partout, planter des arbres et faire faire des graffs sur les murs du préau de l'école seront les deux seules politiques visibles de la transformation urbaine. Le cimetière des hommes est toujours là mais celui des automobiles visible au bas de la carte postale a disparu. On n'en déduira rien.

samedi 20 octobre 2012

Une école suisse de l'église bunker ?

En France nous avons la plus belle église bunker du Monde à Nevers, église Sainte-Bernadette du Banlay, par Claude Parent et Paul Virilio.
La référence objective est bien le bunker.
Mais la Suisse qui raffole des montagnes fausses en béton formant des abris anti-atomiques n'est pas en reste avec parfois, des églises qui font du moins depuis leurs images un sérieux coup d'œil à ces objets architecturaux et militaires.
Nous dirons au moins que, ces églises offrent des volumes de béton fermés, tendus, arrondis sur les bords, repliés sur eux-mêmes et dont la pénétration ne semble vouloir être réservée qu'à ceux qui ont compris où se trouve l'entrée.
J'ironise, mais bien entendu, j'aime aussi beaucoup cela !
Voyez ces deux exemples :



Nous sommes en Suisse à Sarnen devant l'église St-Martin. Eglise... Oui !
La petite croix modeste (et donc belle) est bien plantée sur l'édifice. Nous admirerons comment les volumes se forment au gré de courbes douces mais bien closes sur elles-mêmes. Elle semble imprenable cette église comme si elle contenait un trésor incroyable ou un danger nucléaire imminent !




On ne sait si elle se défend de l'extérieur ou tient à nous préserver de ce qu'elle contient ! Ernst Studer serait l'architecte de cet objet de culte. La carte postale est une édition Reihnard expédiée en 1967 par un correspondant qui indique que la Suisse est belle et très moderne comme le prouve ce monastère bénédictin.
Une autre ?



L'éditeur nous annonce : Bruderklaus, Kirche Birsfelden. Cette église est de Hermann Baur, architecte. Le noir et blanc accentue encore l'effet un rien clos de l'ensemble même si, évidemment, il ne s'agit bien là que d'une impression. Nous avons largement déjà évoqué cette question du "rendu" photographique comme constituant la définition d'image d'un bâtiment. Cette qualité parfois pose même la question de sa lecture et démontre bien que seule la visite, l'utilisation et le déroulement des espaces dans le réel permettent une vraie vision architecturale. Ici, depuis cette carte postale, cette église semble réduite à un cylindre haut et fin, un autre plus trapu relié à des boîtes de béton. Tout cela extrêmement clos, fermé. Or la subtilité de ce type de construction vient bien du génie du plan offrant au regard une impression immédiatement contrariée par le déploiement des espaces dès que l'église est "parcourue" fabriquant ainsi une sorte de "machine spatiale" propre à évoquer par les jeux d'ouvertures une expérience spirituelle. Regardez donc sur ce site les autres images de cette église pour comprendre un peu mieux cette église de Hermann Baur.
On trouve une double page dans l'Architecture d'Aujourd'hui de 1961( l'architecture religieuse ) consacrée à cette église. En voici quelques extraits, les photos sont de R. Spreng :






mercredi 17 octobre 2012

Argenteuil, sol, air.



















Personne cette fois.
Les forains ont dû reprendre la route laissant la place du marché de la cité Joliot-Curie à Argenteuil complètement vide.
Pourtant traîne encore un photographe. Il a attendu ce moment précis, sans personne, pour faire son cliché pour les éditions Abeilles-Cartes. Pourquoi ce besoin de vide ? A-t-il voulu ainsi souligner l'architecture étonnante de ce marché que nous avions découvert bien animé et coloré ? Voulait-il dire à quel point, nichées au milieu du Hard French, se trouvent parfois des petites audaces architecturales qui en animent la froide et belle rigueur ?
Comme si, pour contre-balancer la poésie de l'angle droit il fallait jouer d'une débauche de formes surprenantes et faire le spectacle, l'événement qui dira que là, ici, se joue une urbanité plus sensible ?
Mais l'image est belle, l'architecture aussi. Le photographe couvre le bleu du ciel pourtant si prisé des cartes postales par le toit de la promenade. Son ombre découpe le sol sur lequel d'étranges petits volumes de béton se posent.









Mais le parachute de béton, forme commune et aimée de l'époque comme un subconscient encore du débarquement et de la Libération, le parachute donc n'a pas réussi comme à Royan à se poser directement sur le sol. Il s'appuie sur des volumes blancs qui contrastent avec la barre au fond de l'image.









Les habitants des étages ont donc cet objet architectural comme objet de visée. Et ils entendent certainement au matin, très tôt, le brouhaha des forains qui arrivent, les bip bip des marches arrière des camions. Ils râlent un peu car ils auraient bien dormi plus longtemps... Mais à 13h lorsque ce brouhaha signe la fin du marché, ils se dépêchent de descendre pour acheter vite fruits et légumes.
Pour le moment, il est seul le photographe. Seul.

Un bruit épouvantable.
Difficile de parler, de s'entendre.
"J'appuie un peu sur ma gauche........ gauche..... là..... regarde....."
"Non, non, appuie sur ta gau....... gauche... je te dis..... là.... c'est ça..."
Le vent soulève la carte sur les genoux de Monique François. Elle a du mal à entendre le pilote avec le hublot ouvert.
"Tu peux repasser.... re... pa.... sser...?"
"quoi ?.... passer où ?"
"Repasser, refaire un tour.... je voudrais faire encore quelques clichés."
Le pilote exécute la manœuvre au-dessus d'Argenteuil et de la Z.U.P.
"Oui, c'est bon.... bon.... je dis.... c'est....."
Fermant d'un coup sec le cockpit, Monique François pose son appareil photo sur ses genoux et enfin peut parler plus normalement avec le pilote. Elle regarde le paysage, se laisse prendre par la ville ainsi rangée. Elle doute et elle cherche le marché Joliot-Curie. Elle ne le voit pas, elle est un peu désorientée. Elle espère que ses photographies aériennes plairont à l'éditeur Lyna. Elle y travaille depuis peu. Mais déjà le pilote retourne vers l'aéro-club.
Argenteuil est dans la boîte.

mardi 16 octobre 2012

104 (presque !) raisons de vivre nu

1 François J. Lopez a construit au Cap d'Agde un endroit superbe pour cela.
(avec Claude Bonnefoy, François Coste, Christian Pypos, Christian Rebillard, Jean Rihet )

2 cet endroit est réservé aux culs nus donc sans regard mal placé.
3 cet endroit est en béton qui ne fait pas mal aux fesses...
4... mais plaisir aux yeux et aux corps.
5 Le soleil est partout présent, bien utilisé
6 Au milieu, tout nu vous irez vous baigner.
7 Des "textiles" vous oublierez le monde car...
8 vous en serez totalement isolés.
9 les pieds comprennent mieux le sol
10 l'architecture est faite pour le corps, pas pour les habits
11 les habits sont souvent de bonnes architectures mais on ne les habite pas ensemble en même temps...
12 là, oui !
13  Parce que ensemble c'est moins difficile que tout seul
14 vous trouverez que finalement c'est facile.
15 vous pourrez voir que "vous êtes comme tout le monde"
16 que cela suffit la dictature du ventre plat
17 des seins refaits et des gros quiquis.
18 et vous n'oublierez pas qu'il y a aussi un plaisir sain
19 à profiter des beautés du Monde quand on offre la sienne.
20 Que l'architecte a tout bien étudié
21 mais que personne ne peut me dire si Jean Le Couteur était naturiste.
22 Le Corbusier oui
23 alors ?
24 à poil le Modulor, à poil !
25 l'eau vous fera découvrir des libertés
26 le soleil vous réchauffera des endroits inédits,
27 vous aimerez les protéger aussi.
28 vous serez vraiment comme le Bon Dieu vous a fait.
30 parce que vous aimerez découvrir qu'il existe des architectes qui "réfléchissent" à la question de la nudité et ce n'est pas si souvent...
31 que celui-ci a construit un immeuble au Mans où il est déplacé d'être tout nu, enfin dans les espaces communs !
32 Que Jean Le Couteur a aussi dessiné le Cap d'Agde et que là aussi, sauf dans l'eau, difficile de se promener tout nu
33 Le modernisme architectural fonde beaucoup de sa théorie sur une redécouverte du corps
34 de l'hygiène et être nu c'est sain, c'est parfait.
35 vous ne voudriez pas passer à côté de cette réjouissante disposition moderniste ?
36 vous en rêvez mais finalement vous croyez que cela n'est possible que lors des bains de Minuit de vos années d'adolescence
37 n'ayez pas peur les garçons, on apprend à vivre avec et surtout... sans
38 Héliopolis porte ce nom pour vous inviter au voyage
39 La ville du Soleil est celle du retour aux sources de la vie
40 vous ricanerez et serez gênés les trois premières minutes puis... vous serez comme libérés !
41 Les bateaux ne sont pas loin
42 les autos non plus mais faudra remettre un slip, le skaï cela brûle !
43 même....


44... celui de la 104 Peugeot

45 Si Peugeot a choisi ce décor, c'est bien une invitation...
46 il faut savoir accorder confort moderne automobile et vérité du corps architectural

47 Le Lion du capot de la Peugeot ne vit-il pas nu lui-aussi ?
48 vous retrouverez un peu de sa savane en vous débarrassant de vos vêtements à Héliopolis

49 vous aurez plaisir alors à vous rhabiller

50 conduire nu est rare
51 dormir nu est possible, surtout à Héliopolis
52 la pudeur n'est pas absente, bien au contraire
53 elle est bien mieux placée que dans les strings des "textiles"
54 laissez les strings dans la boîte à gants de la Peugeot 104
55 mais sortez couverts tout de même
56 vous serez dorés comme la jeune fille blonde de la publicité
57 vous serez heureux comme les garçons en jean de la publicité

58 regardez comme ils sont heureux de venir vivre nu à Héliopolis !
59 non, ce n'est pas que de la publicité non.
60 vous verrez vous aussi comme après un voyage en Peugeot 104, vous aurez envie de vous mettre à poil !
61 surtout dans une voiture sans air conditionné qui roule depuis Paris !

62 le seul pare-soleil dont vous aurez besoin à Héliopolis est un ami avec une orangeade à la main.
63 la seule suspension dont vous aurez besoin à Héliopolis est le matelas pneumatique sur la piscine.
64  juste avant d'entrer à Héliopolis, vous pourrez poser fièrement autour de votre auto

65 vous oublierez vos cigarettes dans l'auto, nu c'est aussi sans cigarette. (ça brûle des endroits pas marrants !)
66 les pommes d'Héliopolis sont celles du Paradis, ne les laissez pas dans le coffre.
67 c'est mon année de naissance, juste pour voir si vous lisez tout ! Bravo !
68 c'est une année importante pour la Révolution et la Libération des corps !
69 c'est la meilleur raison de cet inventaire...
70 c'est la décennie qui vous l'autorise : à poil !
71 la Peugeot 104 est rouge comme le désir de vivre nu
72 en Sarthe on peut vivre nu aussi à la campagne, dans les fermes de Corbu à Piacé
73 je commence à manquer d'inspiration...
74 bon enfin bref... la carte postale est une édition Mar du centre naturiste.
75 c'est de là que vient la Peugeot 104
76 c'est de là que vient Marc Hamandjian qui m'a offert cette publicité d'époque de la Peugeot 104 ! Merci !
78 les spécialistes de l'architecture remarqueront que le photographe avait choisi plein d'autres spots du littoral sud !
79 je n'ai plus d'idée... à vous de jouer...

lundi 15 octobre 2012

Sur la pente

Dans la ville de Longwy, on trouve, posé sur la pente, le hall des sports. C'est précis et même corrigé par l'éditeur de la carte postale "La cigogne" qui a même fait caviarder l'inscription piscine au verso de son édition.



Est-ce que cela signifie une erreur simplement de nomination ou de programme de l'architecture ?
Mais regardons d'abord ce hall des sports :



La pointe d'un triangle est fichée dans le sol de Longwy afin de récupérer en symétrie la pente naturelle sur laquelle l'architecte Filliatre a remarquablement ancré sa construction. Ce rattrapage du terrain fait faire à l'ensemble bâti une belle articulation solide qui démontre qu'intégration ne veut pas forcément dire disparition.
Le jeu solide des piliers semble même retenir de la glissade le poids de l'ensemble s'arc-boutant merveilleusement contre le dénivelé de cette pente. On sent parfaitement cette force, elle est déterminée et soulignée. C'est une bien belle architecture.



Le reste est à l'envi : qualité du dessin, jeux heureux des ouvertures et des fermetures qui allègent l'ensemble et laissent en même temps mystérieux l'intérieur, polychromie délicate du béton, structure métallique du toit que l'on devine.
Bref, en Province, en 1971 depuis cette carte postale, une œuvre architecturale qui parle bien de son environnement, de la terre sur laquelle elle se pose. Un de ces petits chefs-d'œuvre de notre patrimoine qu'il serait bien de regarder, d'aimer et de sauvegarder.
Qui connaîtrait un peu mieux ce Monsieur André Filliatre, architecte ?


Un heureux accident

Thibault me donne une info curieuse par le biais de Gorafi :



Il se trouve que nous avions parlé de ce centre commercial Soleil de Créteil il y a peu ici :
http://archipostcard.blogspot.fr/2012/07/liberte-du-pouvoir-dachat.html
Faisons notre possible pour que cette erreur, si elle est confirmée, devienne une réalité volontariste !
Attendons d'avoir plus que des rumeurs et de mieux connaître les circonstances de ce classement !
Merci Thibault pour l'info !

dimanche 14 octobre 2012

face à face extrême

J'ai eu l'occasion de vous montrer sur ce blog sans doute l'une des plus modernes architectures du Vingtième siècle, le très avant-gardiste pavillon de l'U.R.S.S par Constantin Melnikov. Ce pavillon aujourd'hui détruit était d'une très grande audace et d'une grande beauté.
Cette avant-garde assumée et défendue par le pays en question fut quelques années plus tard oubliée, rejetée et même combattue...
La preuve passe par les cartes postales qui enregistrent ces retournements et (étrangement ?) il semble que parfois les idées politiques aient mauvais goût d'un bord comme dans l'autre, et qui plus est, aiment à s'affronter face à face par l'architecture avant que ce ne soit par les armes.
On devrait faire plus attention aux expositions internationales !
On connaît tous cela :



Pendant l'exposition internationale de Paris, face à face, l'Allemagne Nazie de 1937 et l'U.R.S.S stalinienne font la preuve de leur puissance avec deux pavillons qui se ressemblent beaucoup au moins sur le fait qu'ils ne sont que des socles puissants à leur idéologie : l'Aigle pour l'un, la faucille et le marteau pour l'autre.
Les cartes postales de ces deux constructions sont fort nombreuses et je parie que si vous fouillez un rien dans le grenier de Tata Alphonsine ou de Mémé Lucienne vous allez en trouver. Il faut dire que l'exposition internationale de 1937 fut un grand succès populaire : " vite allons voir l'architecture moderne avant les bombardements ". Une forme de prescience de la foule...
Malgré quelques grands noms de l'architecture de l'époque comme Aalto, le Corbusier ou encore Mallet-Stevens, cette exposition a du mal à devenir un point important de l'histoire de l'architecture moderne. On ne se souvient souvent que de cet affrontement idéologique.
L'architecte du pavillon de l'Allemagne nazie est Speer (cela va de soi !) et celui de l'U.R.S.S est  Iophan selon l'éditeur de ces deux cartes postales. Mais si finalement on est peu surpris par la grandiloquence néo-classique épuisée de Speer on reste surpris de pouvoir lire ainsi le retournement de la Révolution russe et la formidable machine arrière de son architecture. Tout pourtant parle de Staline : lourdeur, masse, ambition. Mais on pourrait croire que cela s'arrête à l'extérieur de la construction. Or, dans le pavillon lui-même une autre ignominie architecturale prend place :



Non, il ne s'agit pas d'un gâteau de mariage pour l'un des membres du Parti, mais bien d'un projet de Palais des Soviets ! La beaucoup plus rare carte postale Studio Henry Sarian vous donne les échelles ! La statue de Lénine aurait fait 100 mètres de haut ! Là encore, le bâtiment est traité comme socle géant à la sculpture. Pour le reste... Cela pourrait bien être une architecture de Speer !
Je vous laisse lire la phrase de Staline à l'arrière de la maquette... Comment ne pas comprendre que la guerre est là. Mais je suis troublé.
Troublé par mon désir de voir cette architecture construite finalement. Je ne sais pas pourquoi mais malgré sa laideur la possibilité qu'un tel monstre ait pu être construit me réjouit. Une telle masse, une telle lourdeur, une telle ambition présentes dans le réel auraient pu avoir un effet de saisissement presque (j'ose !) magique. Car la force des constructions aussi gigantesques c'est de ne jouer finalement que sur le rapport d'échelle avec l'humanité : ce que vous croyez impossible est bien là sous vos yeux.
Mais le Palais des Soviets ne fut pas construit... ni d'ailleurs celui prévu par Le Corbusier.
Retournons en 1937 et voyons d'autres cartes postales :



Un gros plan de la sculpture qui est portée par le pavillon. L'éditeur Chipault nous donnent les architectes suivants : Iophan et les collaborateurs français : Bonnères, Coquet et Jossilewitch.
Admirablement colorisée :



Toujours chez Chipault nous découvrons le pavillon soviétique sous un autre angle. La succession ici des emboîtements des volumes pourraient, en allant très vite, faire penser un Malévitch. Enfin un peu...
Encore un peu de promenade :



Cette fois nous sommes au pied du pavillon nazi dont le drapeau flotte sur la place. On remarquera le très beau petit train qui promenait les visiteurs.
Une vue générale :



Prise depuis le Pavillon italien, on voit au fond les deux pavillons qui se font face. On notera la qualité... médiocre des sculptures italiennes et on comprend bien qu'elles ne sont pas faites pour durer !
Dans une belle publication de l'époque éditée par les arts et métiers graphiques tout en héliogravure on retrouve la totalité des Pavillons de l'exposition de 1937. Toutes les photographies sont de Pierre Verger qui n'oublia pas de photographier notre marchand de cartes postales ! On y retrouve aussi quelques grands noms de l'architectures comme Le Corbusier, Aalto ou Sert.
Bonne visite.




retrouve-t-on nos cartes postales ?

Détails du Pavillon allemand et des sculptures d'Arno Breker. 

Aalto, Drouet, Bier, Jauvey, Bagge, Jacques, architectes

José Luis Sert, Abella, Luis Lacasa, architectes

























On reconnaît la sculpture de Picasso devant le Pavillon de l'Espagne Républicaine bien entendu ! Dans ce Pavillon, on découvrait Guernica.
Puis le Pavillon de la lumière et de l'électricité par Mallet-Stevens avec la grande Fée Electricité par Raoul Dufy aujourd'hui déposée au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Peinture que Jacques Ramondot, mon Maître en gravure, m'avait dit avoir vue de ses yeux vue alors qu'il était enfant.