Une fois de plus, Claude joue le rôle du donateur.
Il me livre quelques beautés que je partage avec vous.
Pour commencer voici une carte postale bien intéressante.
J'ai reconnu immédiatement le point de vue alors que je ne suis jamais (du moins je ne crois pas) allé là mais mes souvenirs d'images m'ont ramené à ce lieu grâce à une autre carte postale, une de celle que j'aime le plus.
Celle de Claude :
La mienne :
Vous voyez ?
Sur la première l'éditeur Abeille-cartes nous indique place de la Boule. La place c'est encore un peu un lieu pour les piétons. Peut-être un marché, un espace disons partagé. Sur la seconde, l'éditeur Raymon parle de carrefour de la Boule. Cela change tout. Il s'agit bien maintenant d'un nœud routier, voué aux automobiles et rien d'autre. Mais que cela soit sur l'une ou l'autre on se demande bien comment un photographe-piéton pouvait regagner depuis son point de vue les immeubles blancs et neufs au fond de l'image...
Obligation du rond-point, tourner manège.
Mais évidemment l'élément essentiel de ces deux images c'est l'invention du toboggan à voitures.
Comment éviter un carrefour sans trop de frais ? Eh bien le toboggan à voitures vous offre la solution !
Je me souviens d'un semblable à Rouen et de la Renault 12 familiale sautant sur chacune des soudures des plaques de métal de la construction à grands renforts de badaboum, badaboum, badaboum. Je me souviens de notre joie d'enfants à passer là-dessus !
Oui certainement, le monument devait bien mériter une carte postale, il est le signe d'un progrès très pompidolien.
Mais pourquoi ce lieu ? Que représente de si important pour Nanterre ce carrefour pour qu'il mérite ainsi une permanence éditoriale en carte postale ?
Mais qui est l'architecte de ces immeubles si modernes ?
On remarquera aussi les deux trous sur la première image, certainement pour un classement des souvenirs dans un classeur.
Nous voici maintenant grâce à cette carte postale bien longue devant et dans l'hôtel Caravelle Beach que nous devons à Monsieur Bruyère.
Ce qui est étonnant c'est que cette carte postale est américaine ! Alors que nous sommes bien en France à Sainte-Anne en Guadeloupe ! Il s'agit d'une édition Hannau-Robinson imprimée aux U.S.A expédiée en 1969.
Malgré un pli très prononcé, on peut profiter du très bel aménagement intérieur. Regardez bien le mobilier, d'une très grande et simple beauté. On voit un peu moins bien l'extérieur pourtant lui aussi superbe.
Rappelez vous l'article sur ce blog
ici ou encore
ici.
En 1968, cette carte postale NBC arrive en France.
Elle nous montre Nightime Ginza à Tokyo.
On remarque au coin un cylindre superbe, concession automobile de la marque Mitsubishi. Il semble que le bâtiment soit une sorte d'immense panneau publicitaire tout ouvert sur les modèles de voitures bien rangées sur au moins trois des étages. La transparence permet de bien les voir et de lire le bâtiment dans ses fonctions. L'ensemble est rehaussé d'un autre cylindre en décrochement qui lui ne doit avoir d'autre fonction qu'un affichage forcené de lumière et de logo de la marque. Ne serait-il pas pivotant, ajoutant ainsi aux jeux de lumières un cinétisme de bon goût ?
En tout état de cause, l'ensemble est encore très contemporain mais existe-il encore ?
Oui.
On remarquera que ce morceau de ville ne semble que structuré par les publicités qui forment volumes et écrans jouant des échelles dans une ambiance pop joyeuse et un rien mercantile. Le ciel ne sait pas s'il doit tomber en nuit ou en petit matin.
L'architecture serait due à Nikken Sekkei.
Nous finirons avec Le Corbusier.
Voici la maquette du couvent Dominicain d'Eveux. La carte postale nous dit que la maquette a été réalisée par le Père Sage et le cliché par Récamier. Aucun nom d'éditeur pour cette étonnante image. La maquette semble très juste par rapport à la construction finale. Peut-être a-t-elle été construite après la construction pour des raisons didactiques. On peut en effet percevoir vers le bas de l'image une légende explicative.
Comme souvent, les photographies de maquettes de cette époque sont totalement nettoyées et détourées. Posant le bâtiment dans un vide blanc ou noir selon l'usage.