vendredi 1 juillet 2011

petites choses sur la route

Allez... prenons la route vers Saint Nicolas d'Aliermont pour ranger l'exposition.
D'abord on fera un arrêt à Eslettes au club des jeunes du même type que celui de Pitres dans l'Eure vu ici.


On remarquera que le plan diffère un rien mais qu'il s'agit bien du même type de construction assez étrange d'ailleurs mais qui ne manque pas, dans le détail, d'une certaine beauté ;
par exemple les petits plots en métal plié qui reçoivent le toit.


Toit d'ailleurs aussi assez intéressant avec ses plaques de métal et son système d'écoulement des eaux.







La forme générale tient de la pointe pyramidale qui fait saillie et offre en bord de mur un abri.
Ce Club des Jeunes est dans le même état que celui de Pitres dans l'Eure. On sent l'abandon gentil, l'indifférence passive, bref on laisse le temps faire son œuvre puis au matin frisquet on rasera tout ça avec contentement.

Un château d'eau à Dieppe.
Celui-là je le vise depuis longtemps et toujours je poursuivais mon chemin en me disant que j'irais voir un autre jour.
C'est aujourd'hui !






Les amoureux des années soixante-dix se réjouiront de ce monument peint par Vasalery lui-même ! Son nom est d'ailleurs indiqué. Mais le château d'eau manque d'entretien et la peinture si vive et joyeuse s'efface aussi...
Arrivons à Arques-la-Bataille. Là, j'avais repéré ce beau groupe scolaire si moderne.








Une vraie merveille dont il faudra visiter l'intérieur un jour. Je n'ai pas osé franchir le perron... mais déjà la volumétrie de l'ensemble est superbe. Il est protégé... Ouf !



En sortant d'Arques-la-Bataille ne pas oublier de passer voir sa piscine Tournesol toujours active et en bon état. C'est un classique pour nous sur ce blog.
Puis au carrefour vers Saint-Nicolas-d'Aliermont, les plus "Architecture Principe" d'entre nous se régalerons d'un bunker un peu caché. Je vous laisse le trouver.
Enfin nous arrivons à Saint-Nicolas-d'Aliermont. Après la visite du Musée de l'Horlogerie, vous achèterez à la maison de la presse cette carte postale :


Elle nous montre la résidence Myosotis que l'on doit à l'architecte diplômé (sic !) Monsieur Antoine George qui est établi à Fécamp.
C'est certes simple mais de bon aloi.
Bonne route !

le piège de l'ombre



Une carte postale finalement assez banale d'une vue intérieure de piscine.
Nous sommes à Amneville en Moselle et le toit en lamellé-collé offre une belle courbe bien sentie, bien dans le goût économique et spacieux d'une architecture des joies sportives.
L'ambiance est à l'unisson et les enfants sur le bord du bassin regardent ceux dans l'eau comme l'habitude de ce type de cliché.
Mais...
Mais...
Voilà que le soleil passe, un rien rasant, par la grande baie vitrée de la piscine. Il envoie une lumière orangée bien nécessaire qui dessine des ombres longues. Nous serions donc soit tôt le matin, soit tard le soir.
Et puis soudain comme un indice incroyable un jeu d'ombres se détache tout particulièrement du premier plan.
Regardez bien :


Vous avez compris.
Il s'agit du photographe présent par son ombre et celle du pied de l'appareil photographique !
Ne devine-t-on pas également le geste de la main qui se lève tenant le déclencheur ?
Ils sont même deux derrière cet appareil photographique que nos amis Alan, Sylvain ou Julien nous aideront à identifier. Une chambre photographique non ?
Mais regardons encore un peu mieux le déroulement de la scène.


A gauche deux gamins regardent les photographes. Ils attendent. Au bout du plongeoir, un nageur est en plein vol et je crois qu'il ne s'agit pas d'un hasard, ce plongeon est commandité par le duo de photographes qui attendent, déclencheur à la main, le moment subtil du corps suspendu entre l'eau et l'air. On remarque comment l'espace devant les photographes est parfaitement dégagé. Dans le bassin trois nageurs regardent également les photographes. Trois plongeurs ayant effectué déjà pour l'image un plongeon à saisir ?



Mais à droite une petite fille au maillot de bain rouge et au bonnet bleu attend de pouvoir traverser le champ de l'image. Elle a cette position typique de sortie de bain, essayant de se réchauffer en serrant ses mains et ses bras sur sa poitrine.
On peut être certain que "Le Rapport Photographique S.A" à l'origine du cliché doit avoir dans ses archives des clichés successifs de ce moment où une fois le déclencheur est parti trop tôt et une fois trop tard !
Mais cette ombre me saisit tout particulièrement comme un autoportrait assumé du ou des photographes. Il est donc certain maintenant que nos images de cartes postales ne sont pas immanentes et mécaniques, que malgré parfois des images qui semblent intangibles elles sont bien œuvres humaines.
La photographie enregistre certes la lumière mais ce faisant elle dessine des ombres. Dans ma collection de cartes postales, il ne fait aucun doute que ces ombres-ci sont parmi, pour moi, les plus belles et les plus touchantes.

La carte postale fut expédiée en 1981 pour un jeu du "coffre-fort" vers le Luxembourg et R.T.L.