On pensera à bon droit ce que l'on veut de ce genre de construction mais on se doit aussi d'admettre que ce genre modeste, édité et populaire mérite bien finalement qu'on s'attarde un peu sur ses qualités.
Nous allons donc visiter le restaurant Jacques Borel sur l'autoroute A1 qui est situé à Assevillers entre Paris et Lille. On notera tout de suite le nom de D. Maurandy et R. Fatus pour l'architecture et la décoration car l'éditeur "la Cigogne" nous les inscrit au verso. Nous avons déjà rencontré Monsieur Fatus ici.
Pause pipi :
Le photographe se colle contre la glissière de sécurité (sans son gilet jaune !) et vise la passerelle et le restaurant de loin pour l'inscrire dans sa plénitude dans le paysage plat de l'autoroute. Déjà on est sensible à la simplicité relative de la construction : un losange plié en son milieu forme le toit qui couvre le restaurant, et la passerelle est un prisme triangulaire d'une belle légèreté. Le nom et le logo Jacques Borel sont du plus bel effet sur cette passerelle et sont chargés de diriger les automobilistes vers la bonne sortie. On s'amusera des triangles produits par la perspective implacable qui jouent avec ceux de la construction. Presque depuis le point de fuite principal un camion surgit. Seul le cercle d'un panneau vu de dos nous bouche finalement ce point de fuite. Quelle image !
Pause café :
Nous voici sous la passerelle de l'autre côté de la chaussée. Là également les triangles composent l'image. La rampe de lampes dit bien la nécessité d'une visibilité de nuit. On s'interroge sur le vide entre le toit en losange et le plafond du restaurant... Une terrasse ?
Pause cigarette :
Oui je sais... superbe...
Il y a là une légèreté certaine, un traitement que l'on devine économique, fait de matériaux simples mais ici bien utilisés : des tôles, un peu de béton, et même de la brique. J'aurais aimé avoir une vue intérieure de la passerelle. Amusons-nous aussi du dessin sur la passerelle !
Pause Mars :
Sur cette multi-vues on retrouve bien la vue extérieure mais on s'intéressera surtout aux vues du restaurant :
Mon œil glissera en particulier sur les barres chocolatées dont je suis malheureusement trop friand (il y a même, je les reconnais, des Treets !) mais aussi sur le tourniquet à cartes postales dont on devine qu'il devait contenir celles-là mêmes que vous avez sous les yeux...
Mais vite, il faut reprendre la route, la Renault 10 s'est bien reposée, son réservoir est plein et dans les dents un morceau de cacahouète restera coincé jusqu'à l'arrivée à Lille. Pourtant je m'étais promis de ne pas céder aux Treets cette fois-ci !