lundi 8 mars 2010

miroirs vide.


Personne.
Pas même à bien y regarder dans les reflets.
La ville vide.
Peut-être un dimanche ?
Le mois d'août ?
Mais la place des Miroirs d'Evry porte bien son nom. Sur des pans de verre tout de biais le soleil tape jusqu'à s'égarer sur le sol dans des reflets ombrés.
Difficile de lire l'espace et encore plus l'architecture. Que dire alors de sa fonction...
La sensation aussi d'un bordel de formes, d'un agglomérat de matériaux que le point de vue écrase surtout dans le fond de l'image.
Les immeubles qui dépassent aux larges jardinières font bien penser à messieurs Andrault et Parat.
Mais les volumes de briques ?
Cette place d'ici a l'air bien peu ouverte et ressemble plus à une voie piétonne encadrée de vérandas.
On ne peut rien juger d'ici.
Le vide de marcheur, le manque d'animation, heureusement contrebalancés par un ciel éclatant et une lumière écrasante, ne font pas peur.
Une oblitération de la Poste nous dit : "venez voir grandir Evry"
Oui. On viendrait bien. Nous sommes en 1980.


les shorts


Trois gamins au coin d'une rue.
La rue en friche, un peu.
Herbes folles passées et laissées derrière eux.
Ça pique les mollets.
Et puis dans l'accueillant petit immeuble se prépare sans doute un goûter mémorable, quelque chose de gargantuesque.
Mais aussi les devoirs à finir.
Demain, oui demain, les shorts un peu sales reprendront l'exploration du terrain vague. L'espoir d'une cabane à construire là, en secret.
Car le chantier des immeubles ne laissera pas beaucoup le temps d'en profiter.
Construire aussi ce souvenir.
La flèche peinte un peu sèchement sur le bitume donne le sens de circulation de la course cycliste de ce week-end.
Et les rochers, immuables enregistreurs d'une énergie tellurique, composent malgré eux un désuet paysage.
Nous sommes à Saint Michel sur Orge, devant les H.L.M Saint Michel.
La carte postale Combier nous donne également une date : 1974
Et mieux encore un nom d'architecte : Monsieur André Gossin.