dimanche 31 mai 2009

Stella Matutina


Elle fait partie de ces églises que j'aimerais beaucoup voir de visu. Elle est dans notre guide favori.
J'ai trois cartes postales de cette église à vous proposer. 
Voici :
Chez Abeille-cartes en photo véritable Saint-Cloud-Montretout (j'adore ça !) l'église Stella Matutina. La correspondante nous dit : "...j'ai été acheter une carte en faisant les courses. C'est l'église avenue Foch. Elle est finie, elle est jolie..."
Nous serions donc en 1966 ? C'est vrai qu'elle est jolie. Il faut remercier Monsieur Alain Bourbonnais son architecte.

Quasiment le même point de vue mais d'un peu plus loin voici une autre Abeilles-cartes, même descriptif, pas de date et maman caresse Kario. Il s'agit d'une vue en noir et blanc colorisée. On admirera l'Ami 6 qui pointe son museau, cela nous donne bien le ton de l'époque.

Enfin et toujours chez l'admirable éditeur Lyna, voici encore notre Stella Matutina prise cette fois sur un autre angle. Expédiée en 1976 pour un jeu sur France Culture, émission Allegro la carte porte un tampon de l'O.R.T.F.
Voyez aussi ce que nous dit notre guide :

Beaucoup d'églises modernes ont joué ainsi des angles, du pointu comme si accentuer les pentes et les coins des toits traditionnels formés un jeu plastique contemporain. Hypertrophier une caractéristique pour le tirer dans la modernité. Les clochers deviennent des pointes de flèches très ardues. C'est surprenant comme dérive mais souvent aussi très efficace.

un gros mimi


En préparant un article, je trie et range un peu. Je m'aperçois que finalement je possède beaucoup de cartes postales du même quartier Beauregard de Poissy dans les Yvelines. Comment se fait-il qu'on en trouve autant ?
La proximité certainement avec ma région, le fait aussi, peut-être que, comme Elbeuf avec Cléon et la Régie Renault, Poissy soit une ville de l'automobile avec SIMCA. (Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile, je crois).
La plupart de ces cartes sont dans un classeur "boring" mais voici qu'une d'entre elles est dans un classeur d'architecte car elle nous donne en son verso le nom de l'architecte Monsieur Stopskof Gustave.
Donc elles iront toutes bien sagement se ranger là où il faut.
Commençons avec celle qui nomme l'architecte car elle est intéressante à plusieurs niveaux. D'abord elle nous donne la solution pour ce qui est de l'architecte. Ensuite Alice l'expéditrice nous donne son étage et le lieu de sa cuisine.


C'est donc aussi une carte postale située. Vient le supermarché au pied de la tour, un supermarché "Famiprix" ? Difficile à lire.
Mais ce qui me tracasse c'est l'étrange sculpture totem au pied de la tour.


Je suis certain d'avoir déjà vu ça mais où ? J'ai tenté le sculpteur Székely mais non. Stahly non plus... Tout de même, j'ai déjà vu ça.
Reprenons de l'altitude grâce à cette carte postale Combier.


L'architecte est nommé, la date est donnée : 1960. On comprend le... magnifique plan de la cité, hymne à l'orthogonalité. La grande tour au milieu agit comme un campanile, un signe urbain.
Depuis cette tour est photographiée cette vue :

"un gros mimi mon petit bidou de ton papa qui pense bien à toi, amuse-toi bien dis."
C'est déjà ça. une carte postale Arlix en bromocolor.
Voici le centre commercial aux arbres encore chétifs.


Un penseur de Rodin sur un banc attend. Les couleurs sont euh... d'époque. Mais c'est un beau dessin non ? C'est chez Lyna pour Abeille-cartes. Lyna c'est magnifique.
Finissons là.


La carte postale Combier nous donne comme titre la Cité Beauregard. Aucune date. Ciel un peu fabriqué et colorisation au pochoir. Superbe.

le nez creux


Il y a barre et barre.
Celle que nous venons de voir à Saint Etienne a subi un sort funeste.
Celle que je vous propose est d'une autre trempe. Celle du luxe, celui qui fait tenir debout.
Nous sommes à Funchal (Madeira) au casino Park Hôtel.
Lorsque j'ai acheté cette carte j'ai failli passer à côté me disant qu'il s'agissait là encore d'un hôtel monstrueux, de ceux qui "bétonnent" (vocabulaire Thalassa) nos bords de mer. Mais je ne sais pas, un rien, un frémissement m'ont fait mettre cette carte dans ma besace.
Et là, je cherche et je trouve... Oscar Niemeyer !
Cet Hôtel est signé de l'un de mes architectes favoris ! Comment se fait-il que je ne l'aie pas connu plus tôt cet hôtel ?
Il est toujours debout, magnifique et inabordable. Il vient d'être restauré. Ce qui m'intéresse là à nouveau c'est comment l'indifférence relative d'une image me conduit à une profonde palpitation !
L'image serait trompeuse ou encore l'architecture ne dirait pas forcément ce que l'on attend d'elle. Finalement cet hôtel n'est peut-être pas si intéressant que ça d'un point de vue architectural mais le nom de l'architecte suffit à le rendre moins ennuyeux qu'il ne semble. Ce vrillement est la raison de ce blog.
Si je me mets du côté de Monsieur Niemeyer je pourrais arguer : une courbe légère s'inscrivant dans la sinuosité du paysage et dégageant la vue sur mer à tous les résidents. Un jeu de terrasse contredisant cette courbe, un bâtiment sur pilotis libérant le sol, une franchise de la grille et une longueur de serpent diminuant l'impact dans le paysage...
Question de point de vue sur l'image et mes connaissances.
la carte postale est une édition Ribeiro par Hans Huber KG en Allemagne...


Voici encore Oscar Niemeyer au Havre. Là je connais bien. Mais voici une grande image projetée sur le pot de yaourt comme le nomment les havrais. On dit aussi volcan si on travaille au service culturel de la Ville.
Une grande image dans la cité, une grande image pour faire un brun de fantaisie, une projection géante sur des murs comme un écran pour des images qui bougent, tout cela n'est pas neuf. Le son et lumière au service du spectacle car tout devient spectacle (il paraît qu'on dit ça) même les architectures camouflées derrières des images. La peur du vide.
Grande image, petite image d'une carte postale La Cigogne qui nous dit : Espace Oscar Niemeyer, Maison de la Culture du Havre, projection relatant l'histoire du Havre lors de "juin dans la rue". Expédiée en 1985, le Havre était encore communiste mais pas encore classé Patrimoine Mondial de l'Unesco. Quand les uns s'en vont, on voit ce qui prend la place. Le volcan est aujourd'hui de la blancheur immaculée d'un yaourt nature.

cliquez

Juste comme ça, un petit rappel.
Si vous cliquez sur les images elles s'agrandissent !
N'oubliez pas ça pour bien profiter du paysage.

la muraille de Chine est tombée


Du coin en bas à droite part une fuyante faite de buis taillés. La pente ainsi accusée laisse pourtant une Renault 16 prendre de la vitesse.
Une barre immense et haute soulignée de fines lignes rouges est un barrage au ciel. Les trottoirs sont larges et généreux et pourtant peu de monde les arpente. Nous sommes à Saint Etienne dans le quartier du Montchovet, sur le boulevard de Fraissinette. C'est charmant ça comme nom.
Cette barre si j'ai bien suivi est détruite. C'était l'une des plus grandes d' Europe et 4 explosions l'ont réduite à rien. 
La même histoire partout. Les quartiers difficiles.
Ce bâtiment avait reçu le baptême avec ce nom qui dit beaucoup : la muraille de Chine.
Une frontière longue, infinie et immuable. Et boum. 
Une édition la Cigogne en H Color expédiée en 1972.

encore Lille


Ce matin je trouve ça.
J'aime immédiatement. J'aime les grilles.
Quelque chose de soviétique, de puissant un rien terrorisant.
Il s'agit de la cité administrative de Lille. On ne rigole pas, on n'a pas le droit. C'est de l'architecture idéale pour les méandres administratifs. Le dossier passe du second étage, bureau 12 au sixième étage bureau 5. Entre deux une copie est faite au rez-de-chaussée et deux pages sont perdues là sous la ronéotype puis ça remonte, pas l'original du dossier archivé au sous-sol mais la copie à l'étage 7. Il reçoit un avis défavorable au bureau 9 car il manque les pièces justificatives feuillet 2b et alinéa 6. Ça redescend pour contrôle et retour au second étage bureau 12. Le bureau est fermé, le dossier est déposé sur le coin du secrétaire bureau 13. 
Pendant ce temps les deux feuillets sont retrouvés, ils repartent au bureau 12, non au douzième étage au bureau 6. Erreur fatale. 
A 14h le dossier incomplet et les deux feuillets se croisent sans le savoir dans l'ascenseur des étages pairs. Puis finalement à la cafétéria du sixième étage le dossier se retrouve complet autour d'un décaféiné.
Mais c'est trop tard la date est passée. On devra revenir.
C'est une architecture de Monsieur Albert Laprade. La carte postale est une édition Iris en mexichrome expédiée en 1970.

mercredi 27 mai 2009

Sens Oblique à la radio

Bon.
Belle surprise.
Monsieur Chaslin évoque notre combat pour la protection du centre commercial de Sens dessiné par Monsieur Parent.
Que dire ?
L'humour de Monsieur Chaslin, un message parfaitement circonstancié et l'intérêt pour notre action. Quoi demander de plus ?
Comment le remercier ?
Avec une image d'architecture.
je propose :


Une carte postale vraiment contemporaine, voici c'est écrit en gros Euralille. La carte postale nous informe au verso par un petit texte.
Euralille : centre d'affaires international et nouveau quartier de Lille, cité marchande.
Située au cœur du quadrilatère le plus densément peuplé au monde (Londres-Amsterdam-Cologne-Paris), Lille se trouve connectée en moins d'une heure aux grandes capitales septentrionales grâce à la gare TGV de Lille-Europe. Dans ce contexte, elle a développé avec Euralille un quartier résolument contemporain constituant le vecteur des ses nouvelles aspirations. Le Corbusier Viaduc at the heart of Euralille : one of the major pieces of this modern business area.
Voilà.
Interrogation, pourquoi donc la phrase consacrée à la passerelle est en anglais et non traduite ?
Est-ce une manière de donner quelque chose de compréhensible aux visiteurs d'une langue étrangère ? Cette manière d'être international seulement sur l'un des objets architecturaux du lieu est assez unique ! Le nom de Le Corbusier devant certainement susciter la curiosité. On remarquera que, à part le Corbusier et une passerelle qui porte son nom, aucune mention n'est faite des architectes. Le texte travaille sur la question économique avec du vocabulaire adéquat comme vecteur, capitales, connectée, affaire internationale. Euralille est donc bien d'abord un positionnement politique et non architectural ou urbain. Finalement sa forme n'est pas en question ici sur cette carte postale et d'ailleurs la nomination outrancière sur l'image sonne comme une marque de fabrique, un slogan.
Pourtant ce que l'on voit ici grâce à ce cliché de Jean-Pierre Duplan donne envie de se rendre là. Cela ne manque pas de pittoresque (oui j'ose). Le bleu de l'entre chien et loup, les formes architecturales de la passerelle et la pente de la construction juste derrière donne furieusement envie d'aller y faire un tour. Et le choix de cette lumière a peut-être aussi quelque chose à voir avec une manière d'adoucir le caractère par trop contemporain du site. Les effets lumineux sont un spectacle féerique qui doivent calmer tout ça.
La passerelle serait de Monsieur Deslaugiers dont on connaît un beau bâtiment à Nemours et la belle pente brutale qui descend est le centre commercial de Monsieur Jean Nouvel.
François Chaslin, Jean Nouvel, centre commercial, Claude Parent, Sens...
Dans 20 ans rappelez moi de faire une demande de classement pour le centre commercial Euralille de Monsieur Nouvel !
Si vous voulez entendre l'émission de François Chaslin :



dimanche 24 mai 2009

bunker archéologie postale

Les cartes postales de bunkers sont rares.
Je crois que d'une certaine manière c'est normal.
C'est sans doute sur cette normalité que la pensée de Monsieur Virilio a eu raison de se fonder lorsque il écrit Bunker Archéologie et qu'il ose mettre en avant ces objets, en faire des architectures, les visiter et les vivre comme des agents créateurs de bouleversements corporels ; il ose mettre de côté la fonction pour laquelle ils sont construits. Je ne paraphraserai par le philosophe, j'en suis bien incapable et à quoi bon, tant ce texte est puissant et juste mais je dirai, que moi qui suis pourtant d'une autre génération, j'avais pressenti cette possibilité et je l'avais pressentie à rebours, cherchant et ressentant ce trouble dans des bâtiments qui n'ont rien de militaire. 
N'oublions pas que la puissance de cette expérience tient justement dans l'ensemble des jeux de la sensation, c'est une idée de l'architecture qui ramène du corps.
L'expérience des bunkers est celle fondamentale des grottes. L'adjectif de Monsieur Virilio est cryptique.
Mes parents adoraient nous faire visiter des grottes lorsque nous étions enfants. Nous visitions aussi des caves. Malgré une peur bleue du noir (tiens c'est coloré !) j'aimais ces visites. J'aimais sentir la fraîcheur descendre sur les épaules et l'incroyable saisissement des espaces qui se révélaient là, pourtant insoupçonnables de l'extérieur. L'espace qui se déploie ainsi semble improbable, fort et rassurant.
Il en va ainsi des bunkers. D'abord masse de puissance et de terreur, il est toujours incroyable de voir soudain une fente bleue les ouvrir, les écarteler sur des horizons. Ils offrent à la fois la fragilité du monde extérieur, palpable, et le sentiment d'un privilège incroyable et d'une intimité de la visée. L'œil se serre sur la mire. J'ai aussi reconnu ce phénomène dans les stands de tir. Lorsque l'œil vise, le corps n'appartient qu'à cette espace étroit mais ferme qui va de la cible à la mire. Tout autour disparaît.
Mais les bunkers aussi s'écroulent et leur déstabilisation offre des gravités inattendues.
Les percées, selon les bunkers et leur état de dégradation ne visent plus la mer mais le ciel ou le sable, l'obscurité est déchirée par une fente dans la paroi et le sol se dérobe sous les pieds. Plus rien n'est stable alors que la masse offre encore l'idée de cette stabilité. Ils sont là pour mille ans et finalement 20, 30 ou 50 ans après ils sont déjà ailleurs dans le domaine de l'archéologie.
C'est la terre qui les avale. les nazis n'y avaient pas pensé. La terre les avale, la mer les giffle à grand coup de vagues.
Voici :



 
Une série de cartes postales éditées par l'office de loisirs, forêt de Eperlecques dans le Pas-de-Calais. On voit sur celle représentant le calvaire des déportés le texte suivant :
Plus de 6000 prisonniers, déportés, jeunes du S.T.O de dix nations différentes vécurent ensemble au camp de concentration de Watten-Eperlecques pour ériger ce formidable Blockhaus de plus de 100 000 m3 visuel.
C'est bien aussi de le dire.



dimanche 17 mai 2009

la réponse de Monsieur Claude Parent

Bon, c'est un peu délicat mais je crois que c'est nécessaire.
Monsieur Claude Parent répond lui-même aux questions que je pose dans mon dernier article par un courrier qu'il m'adresse.
Je n'aime pas beaucoup publier ma correspondance mais voici :
"...J’ai été content de retrouver la carte postale premier jour de la MJC de Troyes ; Comme vous l’avez deviné le dessin du bâtiment a été fait après réalisation, ainsi que le tampon.

Mais le timbre officiel de la poste a bien été réalisé par un jeune Prix de Rome de gravure. Qui est venu me voir mais n’a rien compris au bâtiment.

Mes associés dans ce projet sont Georges Patrix, peintre et designer qui s’est occupé de l’intérieur et des couleurs ; il est mort.

Et Guy Vacheret, jeune architecte qui travaillait chez moi et qui était spécialiste en architecture des castors (je construis moi-même mon logement) et club des jeunes.

Le ministre qui patronnait tout ça était Herzog l’alpiniste, il est venu à l’inauguration.

Ma maison était un prototype industrialisé qui permettait par éléments qui permettaient des combinaisons différentes autour de la salle de théâtre pivot.

Malheureusement, le ministre a changé et la politique aussi, il a été rasé avec mon accord après avoir servi pendant une dizaine d’années pour les combats entre blousons dorés et blousons noirs de la ville : Bataille et destruction progressive jusqu’à ce que la gendarmerie  découvre un mort dans le théâtre fermé.

 

Piet blom, c’est incroyable !

 

Amicalement, Claude Parent "


 Le reste de la lettre, je le garde pour moi et c'est vraiment jubilatoire ...

C'est curieux mais dans cet extrait on retrouve avec Monsieur Vacheret l'évocation des clubs des jeunes dont on parlait récemment. Pour les castors, je dois avoir une carte postale quelque part.

Et voilà, même deux !


Commençons par en avion au dessus de... Poissy, Enclos de l'Abbaye, les castors, une carte postale Lapie en véritable photographie au bromure ! On devine les pavillons qui, pour certains ne sont pas terminés. Je crois qu'il s'agissait d'auto-constructions sur un système d'entraide collective, chacun aidant l'autre à la réalisation de sa maison. Le principe est assez intéressant mais du point de vue de l'architecture c'est assez sommaire. C'est un peu la maison du bonheur. Mais bon, après tout j'habite dans une maison Phénix de 1975 qui n'est autre qu'une machine à habiter. Dalles bétons, charpente métallique (fierté de mon père !) et revêtement crépi blanc. On n'oublie pas les volets en plastiques en accordéon et les gouttières carrées elles aussi en plastique ! Toujours sur la nôtre, je refuse qu'on y touche ! Et là, je fus et je suis heureux c'est le quartier général du sauvetage de Sens, c'est mon atelier de lithographe. Donc les Castors ont sûrement trouvé dans leurs murs chargés d'amitié et de solidarité un bonheur qu'on n'a pas le droit de leur reprocher même si vraiment architecturalement...

Un autre exemple de Castor mais je ne suis pas certain qu'il s'agisse du même programme mais peut-être tout simplement du nom du quartier.


Nous sommes à Ris-Orangis, en avion au dessus de... les nouveaux immeubles des Castors. Expédiée en 1963, cette carte postale Lapie ne nous montre malheureusement pas encore le supermarché de Monsieur Claude Parent. Il n'est pas encore construit. Décidément, la boucle est bouclée.

Il est encore debout ce supermarché. Allez le voir, la passerelle à elle seule est digne du plus beau bunker de l'atlantique.

samedi 16 mai 2009

Sens Oblique, des nouvelles ?

Je profite de l'arrivée à mon domicile de cette carte postale édition du premier jour pour vous donner des nouvelles du dossier de classement du supermarché de Sens.
J'ai encore envoyé des dossiers et la liste s'allonge et s'allongera autant que nécessaire. Il me faudra peut-être inventer un téléchargement en ligne depuis mon blog en PDF par exemple. Si vous savez comment je dois faire, dites-le moi.
Pour le moment, les seuls retours que j'ai sont les accusés de réception de la poste !
Aucune manifestation sur mon blog, courriel ou téléphone.
Mais ne désespérons pas, c'est encore un peu juste. En tout cas la demande officielle est bien partie. Si, parmi vous, les fidèles il y en a qui désirent le dossier pour l'envoyer à une personnalité qu'elle croit utile de joindre dites-le moi.
N'oublions pas que Monsieur Parent aura une superbe exposition en décembre et que c'est le moment de faire pression. Alors fendez-vous d'une lettre, d'un coup de téléphone à la D.R.A.C Bourgogne par exemple. Merci.
Maintenant admirons :

Il s'agit donc d'une édition de la Fédération Française des Maisons de la Culture, Paris 15, rue de la Condamine pour le XXème anniversaire 1945-1965.
La carte postale nous indique que la conception architecturale est de Messieurs Claude Parent, Georges Patrix et Guy Vacheret. Mais qui sont ces deux derniers ?
Des collaborateurs de l'architecte ?
On admire le dessin aux larges coups de feutres un peu épais qui dégagent la forme générale de la bâtisse. La signature de Claude Parent est bien reproduite, il s'agit donc d'un dessin de l'architecte. Dessin d'ébauche ou dessin final ? On ne sait pas, je penche pour la deuxième solution vu la proximité avec la réalisation mais je n'irai pas jusqu'à penser que ce dessin fut réalisé pour la carte postale. Ce qui est intéressant sur cette image c'est qu'elle comporte sur quelques centimètres carrés trois représentations de la M.J.C de trois manières différentes. le dessin du timbre, belle gravure en taille-douce (mon domaine) due à Monsieur Bequet dont il faudrait savoir s'il travaillait d'après une photographie ou autre chose, on a également le tampon d'oblitération très stylisé et beau qui nous indique date et lieu et le dessin de Claude Parent !
Pour des informations sur la M.J.C de Troyes vous pouvez taper Troyes en haut à gauche de la page blog dans recherche, n'allez pas à Troyes, la M.J.C est détruite depuis longtemps...

Piet Blom, vous vous rappelez ?



Cette carte postale est vraiment passionnante.
D'abord par ce qu'elle représente : Panorama van de boomwoningen aan de Blaak (hetBlaakse Bos).
Oui... je sais.
Donc elle représente le programme d'habitations si extraordinaires à Rotterdam le Kubuswoming. Il faut que vous retourniez à l'article du 24 janvier 2009. J'étais très étonné de retomber à nouveau sur ces bâtiments dans mes fouilles sur les foires à tout.
On perçoit bien sur l'image comment l'ensemble s'insère dans la ville de Rotterdam qui me paraît bien alléchante.
On remarque également les deux typologies de cubes avec simplement une taille différente. Piet Blom a bien travaillé.
Mais le photographe de cette carte postale édition panejersberg lui...
Pourquoi en effet, avoir laissé au premier plan la rambarde de ce balcon ? Pourquoi ne pas avoir légèrement penché le corps par dessus et nous avoir ainsi offert une belle vue plongeante à la perspective ouverte sur le pont ?
J'avoue ne pas comprendre.
Avec ce point de vue décalé cette carte postale pourrait bien rejoindre les cartes postales de Martin Parr. Mais elle est tout sauf boring. 
Bien au contraire, elle rejoindra le classeur des cartes postales d'architectes (Piet Blom) et sera même, vu l'originalité des constructions, une de mes cartes postales préférées.


Port, Port, Candilis



Le nom de Monsieur Candilis a déjà été prononcé ici.
Voici à nouveau quelques images de ses réalisations.
D'abord une vue partielle du port de Port Leucate aux éditions Dino. On voit très bien les petites constructions cubiques aux toits pyramidaux qui semblent fragiles.


 On les retrouve dans l'ouvrage que l'architecte publia chez Karl Krämer : Recherches sur l'architecture de loisir.
Cet ouvrage regroupe dans une mise en page étonnante les réalisations et théories de l'architecte.
Légèreté, modularité et géométrie simple qui en découle, sont les qualités de l'architecture ici abordée. On sait aussi que l'influence de l'architecture de l'Afrique du Nord fut grande pour cet architecte. Les grilles des plans et le jeu souvent magnifique des formes s'imbriquant les unes dans les autres sont aussi la signature de son travail. Patios, balcons se mélangent habilement dans des constructions aux systèmes économiques mais qui n'abandonnent rien à un fonctionnalisme et une rigueur certainement nécessaire à ce type de programme.
 

Une carte postale aux éditions Audumares nous montre plusieurs vues de Port Leucate. J'avoue beaucoup aimer la fontaine...


Sur cette carte de Port Barcarès, on trouve d'étranges constructions en dômes blancs "Bora-Bora", sont-elles également de Monsieur Candilis ? Elles semblent pourtant en parfaite rupture avec le reste des constructions et ne figurent pas dans l'ouvrage. Alors ?







Mais voici une petite digression.
Ce petit camion porte sur son plateau une petite maison en plastique bien dans le goût de cette époque. La petite construction ressemble étrangement à celle décrite par Monsieur Candilis. S'agit-il d'une inspiration ? D'une évocation ou bien à l'echelle de la reproduction exacte d'une de ces petites constructions ?
Ce camion Majorette au 100ème est un Saviem, une série spéciale Port Leucate, Port Barcarès ?

Nous finirons avec cette carte postale de Port-Leucate aux éditions de France. Pas de mention de l'architecte ni même de la fonction du bâtiment pourtant d'une grande élégance avec ses auvents légers et sa transparence. là aussi, cette construction échappe à l'ouvrage de l'architecte. La carte postale fut expédiée en 1974.

lundi 11 mai 2009

pour Silvia

Il semble que l'Art Sacré moderne et contemporain soit vraiment un sujet qui passionne mes lecteurs.
Silvia m'a laissé un message très sympathique, alors je lui réponds avec ça :


 
J'ai cette carte postale depuis un moment dans ma collection, classeur "Vatican 2" et j'attendais je ne sais quelle occasion pour la publier. Eh bien voilà !
Si on peut faire plaisir à l'Espagne ! 
Peut-être que Silvia connait bien cette église et nous apportera toutes les précisions possibles.
En attendant la carte postale ediciones FISA nous indique que nous sommes à Gandia (Valencia) devant le port et l'église de " San Nicolas".
J'ai du mal à lire la date imprimée sur la joue gauche d'un Franco tout orange mais je dirais 1978 ce qui me semble un peu tard par rapport au dit Franco... Mais là aussi Silvia nous aidera. Mais au fait, la révolution "Vatican 2" a-t-elle passé la frontière espagnole et offert ici aussi de stupéfiantes églises modernes ?
Wikipedia me donne Gonzalo Echegaray y Comba et Eduardo Torroja Miret comme architectes avec une date de construction de 1962. Pourquoi pas ?
Eduardo Torroja Miret m'a l'air d'être très intéressant comme utilisateur du béton.
 A suivre...

dimanche 10 mai 2009

Tatooine, Tataouine

Georges Lucas a offert aux gens de ma génération l'occasion d'avoir leur main dans la main de leur père pour aller au cinéma voir "La Guerre des étoiles".
Ce cinéma vous le connaissez c'est celui d'Elbeuf, belle boîte de verre et de fer de Marcel Lods.
Le génie de Lucas fut son équipe et son sens de l'économie.
Un exemple remarquable pour ce qui concerne ce blog c'est la manière dont il a su mêler les influences, faire de lieux étrangers des lieux étranges.
On dit qu'à la recherche de décors pour la planète désertique sur laquelle Luke Skywalker fut élevé par son oncle, il aurait beaucoup aimé Matmata (Matmatha). Cette ville enterrée, faite de trous troglodytes habités, devient la ferme ou Luke jeune homme rêve de rejoindre la Rébellion. Le soir, les deux soleils se couchent sur l'horizon lointain.
En Tunisie, un seul soleil, très chaud et donc des gens qui vivent pour s'en protéger dans des trous aménagés. C'est une idée remarquable d'économie. Lucas en acceptant de filmer ici retourne l'idée du décor, Il ne construit pas ou peu mais aménage des trous d'autochtones ! Summum de l'étrangeté, j'entends pour nous enfants occidentaux, il suffira de quelques bouts de cartons et l'affaire est jouée. Une tempête de sable emportera le tout.
D'ailleurs il faudrait aller voir ces lieux. Ils doivent être nombreux les fans qui se rendent là-bas. Mais j'aimerais en savoir plus sur la manière dont on vit dans ce genre de lieu. Le toit c'est la rue, la place, et là ça nous rappelle quelqu'un... Mais je ne vois pas de pentes ici pour descendre dans les maisons mais des escaliers. Les cours sont donc à la fois très intimes et totalement ouvertes. J'imagine qu'il doit y avoir dans les familles des histoires drôles et des commérages générés par cette situation. Cela forme une ville bien loin de nos habitudes. De notre point de vue, homme debout sur le sol cette ville n'existe pas ! C'est un peu comme dans le métro soudain vous prenez conscience que vous êtes dans un tube, qu'il y en a un au-dessus et un en dessous avec des gens comme vous qui attendent. Voir le très beau film" les Gaspards" de Pierre Tchernia dans lequel des parisiens pour échapper à la vie moderne et frénétique décident d'investir les métros, galeries de carrières abandonnées et catacombes. Il me faudra le revoir.
On dit aussi que Georges Lucas à la recherche d'un nom pour cette planète se rappela du nom de Tataouine à proximité. Avec la fatigue, la chaleur et l'accent américain cela devint Tatooine...
Je me souviens de mon effarement lorsque j'appris que ce lieu existait réellement. A la fois l'envie d'y aller et une forme de déception, le génie n'avait pas tout inventé. Mais on peut aussi dire que c'est là son vrai génie.
Quand Marcel Lods, Pierre Tchernia et Georges Lucas se rencontrent, je crois que c'est autour de cartes postales !
Voici donc deux cartes postales de Matmata orthographiée ainsi au verso, il s'agit d'éditions Chaman à Tunis. Pas de date, donc difficile de savoir si Georges Lucas a pu en expédier de telles à sa famille !


Et quelques images du tournage et du film. Admirons la plongée du micro du perchiste !

Regardez comment avec une sculpture étrange servant à la culture "hydroponique" (sic) on fait d'un lieu réel une entité imaginaire...

l'équipe de tournage en pique-nique.

Luke Skywalker essaie de convaincre son oncle qu'il doit partir pour rejoindre la Rébellion. Est-il encore possible de se procurer la merveilleuse vaisselle blanche ?




les petites choses




Si on devait mesurer la popularité d'une architecture ou d'une manifestation par le nombre de cartes postales que l'on déniche dans les boîtes à chaussures, cagettes et boîtes à galettes bretonnes on pourrait facilement décerner un prix d'honneur à l'Expo 58 à Bruxelles.
Voici un nouvel exemple, peut-être un peu moins courru car sortant de la série officielle de l'exposition. Il s'agit du beau petit pavillon, place de Brouckère, un pavillon d'information. On le doit aux architectes messieurs Baucher, Blondel et Filippone.
La carte postale est une Bromophoto expédiée en 1963.
J'aime, vous le savez, ces toits ainsi constitués, les paraboloïdes hyperboliques... C'est comme à Royan mais tendu dans l'autre sens.
Puisqu'on évoque Royan, nous sommes tout près de La Palmyre et des Mathes. Voyez cette Chapelle Notre-Dame des Pins.

Voyez sa simplicité de cabane de boys-scouts. Voyez l'énorme autel en pierre et la nature tout autour et les petits sièges au premier plan. C'est étrange mais cela me touche. Bien sûr c'est le ciel et l'air de Royan mais cet édicule est d'une candeur désarmante et d'une vérité œcuménique au fond très chrétienne.
Un signe, un lieu défini par lui, des matériaux pris sur place, un espace qui prend sa fonction et je crois que nous sommes là finalement devant quelque chose qui nous parle des premiers temps du Christianisme. Oui touché.
Je le suis aussi par la pause du curé et des enfants de chœur un peu au loin, un peu timides, regardant le photographe. Ils nous laissent l'espace, nous attendent et je ferais bien là une pause.
La carte postale est une édition Artaud en Mexichrome.
Je ne trouve rien sur cette construction. Si dans nos lecteurs spécialisés en Art Sacré du Vingtième siècle, quelqu'un se souvient de ce moment gracieux qu'il nous informe vite ! sait-on jamais, derrière cette pyramide de rondins se cache peut-être un architecte, un sculpteur ayant offert là aux fidèles une bien jolie chapelle. Comme cela contraste avec Monsieur Gillet à Royan et Notre-Dame.
Monsieur Gillet repose sous sa voûte de béton pré-contraint. Quel heureux homme ! Mais finalement si j'avais à choisir, j'opterais bien moi pour ce morceau de terre sous le ciel de la Charente Maritime, je vous rassure le plus tard possible ... Il me faudra alors me faire baptiser.
Je pourrais le faire là :

Sanctuaire de Notre Dame de Rocciamelone par Emanuele Godone en 1959. J'arriverais avec ma décapotable italienne et le gravier gris croustillerait sous les pneus. Le curé me mettrait un peu d'eau bénite et fraîche sur la tête et je repartirais dans l'air tiède, les cheveux mouillés séchant grâce au vent violent dû à ma vitesse...
Oui bon là il faut que je me calme.
La carte postale est une édition Sacat en Fotocolor et la Riproduzione vietata ! Et celle-ci est volée sur internet, désolé vraiment désolé je suis.

vendredi 8 mai 2009

Qui la trouvera ?



Voyons...le modulor...voyons voyons...


Qui la trouvera la carte postale de la cantine de Marçon ?
Cette cantine dessinée par Wogenscky et le Corbusier.
Qui m'enverra cette merveille ?
Car j'ai visité les tourniquets du village pendant que les étudiants dessinaient la cantine. Et rien. Elle n'y est plus.
Pourtant elle est belle cette cantine, elle est classée, elle fonctionne.
Y aller un jour de classe à midi pétante pour voir les enfants courir sur la rampe et attendre à la porte que la cantinière leur ouvre.
Voir comment un petit bâtiment, presque discret est riche d'inventions et de qualités. Voir aussi le bonheur du maire de l'époque à nous raconter l'histoire avec passion. Voir cette petite ville nous recevoir gentiment.
85 000 repas, l'ancien maire nous a répété ce chiffre plusieurs fois, 85 000 repas sans incident.
Que des bons souvenirs.
Wogensky est venu, pas Le Corbusier. Wogenscky a quitté le Corbusier avec sous le bras la cantine à terminer.
C'est beau.
C'est un peu enfermé maintenant par des constructions récentes épouvantables et épouvantablement proches.
Mais elle est où cette carte postale ?

les pissotières ... dessinées par Le Corbusier !

le dessin du pilier de la rampe est une vraie réussite.
mobilier dessiné par Le Corbusier

les porte-manteaux dessiné par Le Corbusier

Ne pas oublier à Marçon, d'aller jeter un oeil au Club des jeunes du programme Mille Clubs. Je crois qu'il s'agit d'une édition " Ed-kit", voir l'article dans "les années ZUP" par Richard Monnier et Richard Klein aux éditions Picard.