samedi 27 août 2011

petites pépites françaises.

Notre sol national se couvre souvent de laideur.
Mais il faut aussi reconnaître que parfois, de-ci de-là, à la faveur d'une reconstruction, au carrefour d'un village, dans l'horizon lointain d'un champ, on peut voir surgir des petites choses construites remarquables.
Bien évidemment il ne s'agit pas forcément d'icônes internationales de l'architecture mais on sent là une attention, une leçon bien apprise, une modestie provinciale mais sérieuse qui donnent parfois des résultats touchants, beaux et même surprenants.
Et de ce fait, les éditeurs de cartes postales, dans leur réseau national savent prendre en compte l'architecture française moderne "dans sa pleine et entière territorialité". (Là c'est une citation que seuls les grands cinéphiles peuvent comprendre.)
Je vous propose quelques exemples aujourd'hui.
Regardez :



N'est-il pas intéressant ce centre ville de Saint-Pol-sur-Ternoise ?
Et notamment son hôtel de ville sur pilotis et toit terrasse. Regardez comme le travail des volumes est bien dessiné, comment le jeu entre briques et lignes blanches sait faire lire le bâtiment. Des volumes en creux, d'autres en relief composent bien l'ensemble qui reste discret, simple et fait passer au-dessus de lui le clocher de l'église que l'on retrouve sur l'autre carte postale. Malheureusement rien sur le ou les architectes... Et aujourd'hui cette façade de l'hôtel de ville est défigurée par une tour que j'imagine être un ascenseur mais Bon Dieu que c'est moche !
Puis :



Alors ?
Superbe non ?
Nous sommes à Villerupt devant sa spectaculaire gare routière qui sait se faire signe urbain. Pas de doute, il se passe quelque chose ici et la construction accepte d'être dans sa grande particularité architecturale le signe de cet événement, le point de rendez-vous. On remarque aussi comment cette forme joue le contraste avec le chevet de l'église. Pas de doute, ici à Villerupt nous sommes devant un événement architectural. Malheureusement, une fois de plus il reste une œuvre anonyme.
Et encore :


D'une tout autre échelle la patinoire de Lyon affiche fièrement grâce à cette carte postale La Cigogne les noms de ses architectes : messieurs Batton et Roustet.
La structure se fait lisible et on peut aisément en lisant la façade et le pignon comprendre le système constructif. C'est bien là une construction marquée par son époque mettant en avant sa structure, la faisant même un rien déborder avec une franchise radicale, celle du génie civil.
On s'amusera de la très grande présence de 2CV sur le parking, pas moins de 6 (si on compte la Diane) sur 13 véhicules ! La carte fut expédiée en 1971.
Puis :


La salle des fêtes de Bruay-sur-Escaut.
J'avoue ne pas savoir si j'aime l'image ou si je déteste la construction... Ou encore si j'aime la construction et déteste l'image...
Mais avouez que finalement cette construction ne manque pas d'une certaine présence. Le lamellé-collé fait ici son travail. Il s'agit d'une sorte de charpente dont on aurait comblé les espaces pour faire des murs. Le placage d'un bleu puissant ajoute à cette image une force assez étonnante sur lequel l'annonce de vacances en U.R.S.S. donne soudain une perspective très festive !


Le photographe de cette carte postale des éditions de l'Europe cadre fermement la salle des fêtes qui respire peu dans cet espace. C'est ce qui renforce encore la beauté étrange de cette image.
Pour finir, d'un peu loin :



Accroché à son rocher, Le Vistaëro de Roquebrune-Cap-Martin est un hôtel qui "de son éperon rocheux, vous offre un magnifique panorama".
C'est l'éditeur Yvon qui l'affirme et nous le croyons bien volontiers.
Tout son plan sur des triangles, son porte-à-faux spectaculaire, le dessin de son auvent et la gestion des niveaux, font de cette construction un objet bien typé que je trouve assez beau. Pour cet hôtel, je trouve deux architectes : Lachanaud et Minangoy. De ce dernier nous connaissons Marina Baie des Anges.
Qui saura redonner son architecte à ce Vistaëro ?
En attendant voici un détail :



Hérémence en morceaux.

Certains rêvent d'aller voir et d'autres bien plus intelligents y vont.
Je fais malheureusement partie souvent de la première catégorie.
Voici que ce matin, je reçois un étrange courrier à l'écriture familière. Dans l'enveloppe des pages imprimées en noir et blanc et je comprends assez vite qu'il s'agit d'un défi.
Une architecture fragmentée attend d'être remise en place et, avec le type d'architecture en question ce n'est pas si simple...
Il s'agit de l'église d'Hérémence dont nous avons parlé ici.
L'expéditeur, mon ami photographe Alan Aubry, pour me brouiller encore plus, avait mélangé les deux images mais je suis assez fort en puzzle... (merci de prononcer PU SLE et non à l'anglaise PEU ZEULE)
J'espère que toute la famille Aubry est allée voir cette église suite à une visite sur mon blog. Cela d'une certaine manière me réconfortera de ne pas y aller. Et si mon filleul, devant cette construction, pouvait avoir une nouvelle petite mécanique cérébrale qui se mette en route, comme un déclic bienveillant cela serait parfait.
Merci en tout cas à Alan, car comme l'image est grande, je peux plonger dedans et être un rien à Hérémence.
Alors voilà :