lundi 3 août 2009

Léopold, Martin, Gohard et Christophe

Comme j'ai fait une petite mise à jour pour les piscines Tournesol, je fais également une petite mise à jour en Art Sacré et églises modernes.
Commençons fort et puissant.



On retrouve le hangar au Bon Dieu de Lunéville. J'ai chanté déjà cette magnifique église de Monsieur Jacquot architecte, si représentative des audaces de l'architecture sacrée de la moitié du XXème siècle. La prise de vue nous occulte un peu le clocher mais nous donne un peu plus d'informations sur l'environnement très... euh... ruiné du bâtiment. On remarquera que la 2cv est toujours là. Celle du photographe, pourquoi pas !
C'est vraiment une magnifique église digne de conserver un Zeppelin. La carte postale est une édition Combier qui nous donne : Lunéville, église Saint-Léopold (1954-1955).



On poursuit avec l'église Saint Martin de Donges en Loire Atlantique. Une église au double effet.
L'extérieur un peu banal même s'il est bien élancé et dessiné ressemble bien à une église. Respect du toit double pente, choix de matériaux, logique du transept et clocher (pas achevé sur l'image) tout est là pour nous donner une image d'église comme on s'attend à en trouver dans une ville de province. Le calvaire démesuré pris dans une ogive au portail pourtant déjà devrait nous inquiéter. La superbe ligne courbe ainsi formée prend sa place dans un triangle bien obtus et audacieux. Tout cela est très massif, retenu et pur.
Mais lorsque le visiteur passe le portail, il découvre ça :


Et là...
J'avoue que j'aimerais bien la faire la visite !
Si l'image ne nous ment pas c'est réellement d'une audace de lignes remarquable ! La carte postale très luxueuse joue l'effet gravure avec un coup de planche et un bord blanc généreux. Les couleurs sont superbes aussi donnant à l'ensemble un air d'expressionnisme allemand un rien inquiétant... Quel document tout de même ! Qui aujourd'hui ferait avec autant de soin une image telle que celle-ci pour une église de province ?
Les éditeurs sont Les Artistes Associés-Aigueperse (Puy-de-Dôme). Les Architectes de cette merveille sont Jean et Ch. Dorian. Bravo Messieurs. On notera que le calvaire est l'œuvre de Bizet-Lindet sculpteur.



L'austérité de l'église Saint-Gohard de Saint Nazaire n'a rien de sévère. Au contraire, je trouve dans ce dessin une belle jubilation de la géométrie, une confiance dans les formes simples à donner le sentiment du sacré. C'est rigoureux mais sans effet grandiloquant. C'est, on pourrait dire, si j'osais, roman.
Une masse fendue de quelques lignes bien proportionnées qui allègent la surface, un portique réduit à sa plus simple expression mais là aussi aux détails attentifs invite à l'intérieur de la construction que l'on doit à Monsieur Guillou architecte. Il y a là une humilité touchante dans cette simplicité. La carte postale est une édition Artaud pour Gaby et en gabycolor ! Elle fut expédiée en 1966.
C'est encore cette maison d'édition qui nous propose en noir et blanc cette fois une vue de l'intérieur de l'édifice.


La structure est remarquablement mise en avant par ce choix et l'articulation du croisement est superbe. Mais si on s'attarde sur ce dessin nous manquent tout de même quelques notations par exemple du matériau. Bois ? Béton ?
Le bâtiment vu de l'intérieur semble aussi plus ramassé, plus carré presque pyramidal.
On terminera ce petit tour par l'église saint Christophe-Martinique.



Etrange mélange de volumes ouverts se cherchant une fonction, on ne sent pas là une radicalité audacieuse. Si les volumes sont empruntés à l'univers industriel et commercial, les ouvertures nous replacent dans un registre bien plus religieux et c'est un peu cette fantaisie (au-dessus du portail) qui nous ramène devant une église. Le clocher semble largement inspiré de Ronchamp.
Il aurait fallu peu, je crois, pour que, sans concession, cette église prenne de la puissance. On reste un peu devant une salle des fêtes agrémentée d'un clocheton. Dommage.
Mais peut-être que l'intérieur recèle des merveilles, que les vitraux et les volumes jouent de concert. On ne sait jamais.
Cette église est l'œuvre de Messieurs Tessier et Crevaux en 1955. La carte postale est une photographie de Félix Rose-Rosette. On notera qu'au verso est imprimé sur la carte : "Hommage preux et reconnaissant, B. Bidou" (?) remerciement pour une offrande à la construction de l'église ?