D'abord Epinay et son quartier de la Cité d'Orgemont et sa Chapelle St-Patrice :
A l'horizontale, le cadre de la carte postale Guy essaie et réussit à placer son église et son paysage de logements sociaux en ne donnant ni à l'une ni aux autres une plus grande importance. Le piéton est photographe. Il choisit de loin (pour la hauteur) de regarder ce morceau de ville tranquillement et marque même par un premier plan vide l'espace qui semble généreux de la cité. Il s'agit là, sans doute, exactement ce qu'on attend d'une carte postale : voir sans jugement, pouvoir se situer, s'y reconnaître.
On s'amusera tout de même du pavillon parfaitement rangé dans l'espace du pied de la tour formant un collage dont l'objet reste encore à interroger... Mais les draps blancs sèchent sur le fil.
Il faudra dire tout de même que la tour offre le beau dessin de sa grille alternant ici un noir et blanc avec qualité. Regardez bien la différence de traitement entre ses deux façades. Un beau morceau.
Et l'église Saint-Patrice ! Quelle construction ! Une courbe là aussi brésilienne dont la blancheur immaculée est contrariée par un cercle sombre (noir ?) dont j'ignore s'il a une valeur décorative ou pratique. En contraste et posé sur une ouverture généreuse, un portique rectangulaire accueille les fidèles.
Superbe.
Daniel Michelin serait l'architecte en chef de cette Cité d'Orgemont et de sa Chapelle.
retour sur Mourenx :
On reconnaît Mourenx des architectes Maneval et Douillet et on reconnaît le très beau travail de Claude Roux qui est à la fois l'éditeur et le photographe de cette carte postale. C'est à lui que nous devons la série de Mourenx avec les rondes enfantines vues ici ou ici.
Sur cette incroyable composition Claude Roux réussit à faire jouer admirablement la courbe du toit de l'église et la tour. Quelle photographie ! Le ciel, la lumière, tout est à l'unisson pour composer une image d'un équilibre parfait. Nous sommes sous l'auvent de l'église qui nous passe au-dessus et vient mordre le haut de l'image. On suit sa courbe qui nous entraîne jusqu'au bas de la tour qui par sa verticalité puissante nous fait remonter vers le ciel.
Les deux silhouettes féminines de dos jouent également ce rôle de cheminement et de point d'appui.
Même la porte de l'église et son carré noir agissent en contrepoint et forment comme un écho miniature à la géométrie de la tour.
Une de mes plus belles cartes postales.
Touchante, humble, la signature de Monsieur Roux se pose dans le gazon.
On notera que l'éditeur nous donne le nom de Ph. Douillet comme architecte et oublie (?) Maneval. Mourenx a eu droit sur ce blog à de nombreux articles. Voyez ici ou encore ici.