Alors je vais vous gâter.
Aujourd'hui en terme de rareté de point de vue, vous allez être servi et servi avec un verre de Martini à la main, Martini Bianco cela va de soi, "avec deux olives pour les entendre s'entrechoquer mollement." (Cette citation pour les érudits seulement...)
Alors voilà :
Nous sommes sur la terrasse du 52, Avenue des Champs-Elysées à Paris, nous sommes sur la terrasse Martini et Rossi !
La carte postale Publicitas-Publistip est bien une carte... publicitaire ! La photographie est de G. Souris et l'ensemble doit dater des années soixante. Pourtant la carte ne fut expédiée pour un jeu qu'en 1986 !
Mais...
J'ai cru pendant un moment qu'il pouvait s'agir du décor d'un film magnifique "laisse aller... c'est une valse" où l'on peut voir Mireille Darc prendre un bain dans une piscine sur une terrasse de Paris. Mais finalement... non.
Et ma surprise fut de taille lorsqu'hier en cherchant dans Architecture d'Aujourd'hui des documents je tombe sur cet aménagement dans un article fort complet !
Il m'a fallu un moment avant de retrouver à son tour la carte postale... Le rangement je vous jure...
Enfin voilà, vous allez donc apprendre que sur ce toit, dans cette avenue célèbre, les architectes sont Marion Tournon-Branly, Bernard de la Tour d'Auvergne, que le paysagiste est M. Pechere et le sculpteur... Calka (!) que nous avons vu hier.
J'imagine bien la rédaction d'Architecture d'Aujourd'hui dans une party joyeuse faire ici une fête à tout casser. Les verres de Martini à la main discutant âprement des problèmes des maisons des jeunes et de la Culture en France. Et puis Mireille Darc pourrait bien passer à son tour avec une robe très décolletée et Dany Wilde demander s'il ne pourrait pas avoir une seconde olive dans son Drink.
La vraie vie quoi...
Au fait, la réponse inscrite au dos de la carte postale est la suivante : Toujours, c'est aussi long que jamais.
Si en plus on peut philosopher...
On peut alors se demander si cette terrasse a conservé son aménagement, si des privilégiés continuent d'y boire des verres en regardant le coucher de soleil sur l'Arc de Triomphe au loin.
Je crois bien que je n'appartiens pas au monde qui pourrait témoigner de cette réalité.
Les photographies de cet article sont de Pierre Joly et Vera Cardot, les deux très grands photographes d'architecture.
N° 112 d'Architecture d'Aujourd'hui.