dimanche 9 novembre 2008

plusieurs Atomium= une molécule ?

Parfois par une force magnétique étonnante, celle du temps et des dates d'anniversaire, les atomes s'agglomèrent en une collection moléculaire.
50 ans depuis l'exposition universelle de Bruxelles. Il aura fallu 50 ans pour que ces cartes postales se retrouvent regroupées chez moi. Peut-être que certaines d'entre elles étaient voisines de tourniquet il y a 50 ans. Et de boîtes à lettres en boîtes à chaussures, elles ont dormi éloignées les unes des autres pour se retrouver ici.
Il aura fallu que j'attende pour ma part 41 ans pour qu'un livre offert gracieusement par Claude vienne raviver mon intérêt pour cette manifestation et son étalage vertigineux d'architectures modernes.
Un monument : l'Atomium.
Une belle série de cartes postales : à vous de suivre...



On commence avec une vue d'un peu loin mais qui nous servira de générique. Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles 1958. La carte Egicarte nous indique que l'on voit la passerelle et le Pavillon de la France, pavillon de Guillaume Gillet dont on reparlera plus tard. Pas de date, pas d'expéditeur.



On monte dans le ciel et nous voici au-dessus de l'Atomium. Cette carte postale SOMINEX, concessionnaire exclusif de l'Atomium nous indique Hauteur : 102m, diamètre des sphères 18m, poids 2200t. Pas de date ni d'expéditeur mais l'estampille de l'Atomium. C'est une carte récente, l'exposition est finie depuis bien longtemps !



On redescend sur terre et dans l'exposition avec cette vue de la place du Fourquet, Belgique joyeuse chez Egicarte. Je crois reconnaître la silhouette de Tati sur un des magazines de la colonne Morris (?!)



Depuis la cascade une vue en contre-plongée de l'Atomium chez Beatic éditeur. Du monde plein les chemins !



De retour vers l'automne, la fête est finie et cette carte SOMINEX nous montre l'objet coincé entre les arbres.



Toujours chez SOMINEX, une carte envoyée en 1988. Pourtant une 4CV Renault est garée au pied de l'objet. Des fleurs au premier plan c'est tellement plus beau !



Attention les yeux avec cette carte postale métallisée aux effets très spéciaux. C'est atomique ! je ne crois pas que le scanner rende bien toute la gamme des couleurs irisées de cette image qui est une reprise d'une vue précédente, version luxe. Toujours chez Beatic.




Le pavillon Larousse aurait eu droit à ma visite si je n'avais pas eu la bêtise de naître 11 ans après... Edition Beatic. Le même point de vue en noir et blanc avec un beau timbre. C'est expédié le 15 mai 1958.




On arrive à deux étranges vues en dessin publiées par... Beatic. L'Atomium n'était peut-être pas encore construit ? Je crois lire un affranchissement du mois de mars 1958. La foule se presse en tout cas pour voir le monument !



Les arbres nus, les manteaux et impers des messieurs indiquent un temps d'automne ou d'hiver. La contre-plongée accentue la monumentalité et l'escalier métallique pousse très fort l'Atomium dans une pénétration de boules très euh... forte. Admirons le téléphérique un peu fragile.



Nous y sommes ! Nous montons ! Que la vue est belle ! Nous voyons bien l'entrée et les plaques de couverture de la boule. La carte est expédiée en 1968 mais nous montre l'exposition ! C'est l'année internationale des droits de l'homme. C'est le tampon de la poste belge qui nous le dit. Toujours le téléphérique riquiqui.



Enfin admirons le magnifique panorama de l'expo vue vers les grands palais. C'est une carte Egicarte. Une impression étrange de zone commerciale, les bâtiments, des grosses boîtes, se succèdent sans grand intérêt...



Mais le soleil se couche le 4 août 1982 sur l'Atomium. Le ciel belge flamboie sur cette carte SOMINEX.



1975, entre chien et loup l'Atomium commence à s'illuminer.
Et le 15 mai 1958 la nuit est là sur cette carte Beatic envoyée par Odile.



Mais c'est Jacques, dans une nuit totale sur cette carte de petit format qui part le dernier de l'exposition en... 1969 !
Pour finir, quelques signes graphiques au verso des cartes :



parlons livres et Claude Parent





Hier je vous ai parlé du très beau livre publié par HYX, Architecture/Sculpture collection Frac Centre et Centre Pompidou, qui sert de catalogue à l'exposition du musée de l'Hospice St-Roch d'Issoudun (du 10 octobre au 29 décembre 2008). Cet ouvrage nous montre d'extraordinaires photographies de Pierre Joly et Vera Cardot. Avec un titre pareil on retrouve évidemment le travail de Claude Parent et Paul Virilio à Nevers. L'église Sainte-Bernadette du Banlay dans sa toute puissance obscure et fendue est photographiée entière, lourde et dans son environnement. Des taches d'humidité coulent sur les façades, ça suinte. Puis la couleur, chaude ou froide nous révèle l'intérieur, le sculpte. Mais on se demande ce qui peut changer à ce point la température des couleurs entre les deux clichés. Réverbération du bois des bancs ? Installation des vitraux ? C'est troublant.



Dans un autre ouvrage, toujours chez HYX éditeur et qui porte le très beau titre "Bloc, le monolithe fracturé " on retrouve Claude Parent et Paul Virilio. Mais on retrouve aussi la maison de la jeunesse et de la culture de Troyes. On peut apprécier les photographies des maquettes en bois plein qui accentuent encore l'idée de bloc et de fermeture en travaillant contre un réalisme matériel. Le bois plein des maquettes de Claude Parent, dont on ne connaît pas le nom des réalisateurs, (menuisier, maquettiste, sculpteur ?) sont bel et bien des images closes, des surfaces occultées où le fonctionnement du bâtiment, son programme sont abandonnés au profit d'une masse indifférente à son échelle future. Elles pèsent. Il est bien ici fait allusion directement à la sculpture mais aussi et c'est plus étonnant aux chefs-d'œuvre du compagnonnage ! Les emboîtements complexes des formes (le bois souligne par le sens de ses fibres les jointures) donnent à lire la géométrie des plans mais uniquement pour un œil extérieur. Impénétrabilité du matériau, circulation uniquement possible sur les plans papier. Ainsi la projection que les commanditaires peuvent se faire du futur bâtiment n'est possible que par un passage, un glissement permanent entre une forme clause et lourde (maquette) et du dessin sur papier en deux dimensions. Cet aller-et-retour étant enrichi par le discours, la défense du projet par les architectes. Le langage comme manière de faire une circulation dans le bâti. La masse vaut le plan. Le verbe organise le mouvement, orchestre la lumière.
Les éditions HYX nous offrent donc beaucoup. Mais j'émets un souhait : faites-nous une belle monographie de Monsieur Pierre Székely.

Pour finir une nouvelle carte postale de la M.J.C de Troyes. La couleur nous révèle un jeu de rouge et de bleu encore inconnu. Qui en est responsable ? La carte postale Estel ne nous donne pas d'informations. Pas de nom d'architecte, pas de date. On apprend qu'on devait pouvoir regarder la télévision dans la M.J.C grâce à la magnifique antenne râteau sur le toit...

bloc, le monolithe fracturé
édition HYX, AFAA
rédaction : Frédéric Migayrou
1996 !
Achetez-le il est encore disponible, faites vite !!

Architecture Sculpture
édition HYX,
2008
Achetez-le, mes images ne rendent absolument pas compte de la superbe qualité éditoriale de l'ouvrage.

www.editions-hyx.com