Nous retournons à Noisy-le-Grand au milieu des arènes de Picasso.
Je me pose, je ne sais pas bien pourquoi aujourd'hui, je me pose donc la question de la patrimonialisation de ce lieu.
A quel moment cet espace aimé-détesté dans le même temps par l'histoire de l'architecture et par les habitants passera un cap étrange et bienveillant en devenant un Monument Historique.
Verra-t-on là un changement d'image, une propulsion vers le curieux et l'étrange qui feront venir les touristes ici comme on va à Arc-et-Senans ?
Je crois bien que c'est fait et même je crois que la particularité et la force de ce lieu c'est d'avoir été ainsi accepté comme tel dès le lendemain de sa livraison !
La sidération est souvent (et je sais de quoi je parle) l'objet d'un intérêt voire d'un culte pour des constructions, une adoration des monstres.
Mais Noisy est beau. Sorte de mélange, d'hybridation pour parler arty entre un Ricardo Porro, un Gaudí et un Ledoux, entre le théâtre et les insectes.
Comme pour Bofill au moins, ici, on habite quelque part même si habiter un signe, une légende, un rêve fou ne fait pas forcément un habitat idéal.
Alors j'aime ces images comme j'aime les frontispices de Piranèse y trouvant à la fois l'exactitude d'un architecte qui décrit les ruines qui l'entourent et une imagination pour les recomposer.
Alors n'attendons pas que Noisy-le-Grand soit en ruine pour l'aimer.
Rappelons que l'architecte de ces merveilles est Monsieur Manuel Nunez-Yanowsky.
Cette première carte postale appartient à la collection images de France par La Cigogne éditeur. La Photographie est du Studio Mandarine. L'architecte n'est pas nommé. La carte fut expédiée en 1992 :
Cette deuxième carte postale est des excellentes éditions Raymon. La photographie est de J. N. Duchâteau que nous connaissons déjà. Pas de date, pas de nom d'architecte :
Prise le même jour ?
Alors même si j'ai été critique avec Monsieur Nunez-Yanowsky, je dois dire que pour les arènes de Picasso je n'éprouve que de la jubilation.