Depuis longtemps j'envisageais de faire un livre avec les nombeuses photographies que nous avions prises de
la rafale de Reims.
Grâce à mon nouvel ordinateur et aussi grâce à mon apprentissage de celui-ci auprès d'Alan Aubry, j'ai pu enfin concrétiser ce désir.
La rafale de Reims Croix-Rouge était un centre commercial. Il était l'autre centre commercial intéressant de Reims avec celui de Monsieur Claude Parent dans un autre quartier de la ville.
Celle-ci possédait donc là un patrimoine exceptionnel d'œuvres architecturales et donc logiquement elle décida de les détruire...
Je me souviens si bien de ce jour, où notre guide à la main, Claude et moi avons découvert stupéfaits
la rafale.
Il s'agissait d'une chose totalement inédite en France, un pont commercial reliant deux plateaux d'un quartier. Dessous la circulation des autos jouait le jeu des eaux des fleuves sous les ponts habités de la Renaissance. Au-dessus, une passerelle couverte avec de chaque côté des boutiques de toutes sortes et même un petit supermarché.
L'ensemble d'un dynamisme et d'une force absolument grandioses se découpait en colonnes gigantesques de béton comme des piliers d'autoroute au dessin plus proche du génie civil que d'une architecture commune.
Les poutres jaillissantes achevaient de faire de ce lieu une œuvre particulièrement originale, forte et brutale.
Certainement l'une des œuvres majeure d'un brutalisme architectural à la française.
Mais...
Notre émotion passée, en photographiant sans relâche le vaisseau, nous apprîmes sa destruction future, coupable qu'il était des problèmes du quartier.
On le sait quand les politiques urbaines des quartiers échouent, n'accusez pas les politiques, accusez les architectes, vous aurez tout le monde derrière vous... Et cela que vous soyez de gauche comme de droite. Mais un jour, il n'y aura plus d'architecture à accuser et les foules crédules sauront voir les responsabilités.
La rafale nous y sommes retournés trois ou quatre fois pour en garder des images. Claude Lothier en numérique, Alan Aubry en argentique et moi-même en stéréoscopie, ce qui me permet aujourd'hui, les yeux dans ma visionneuse de voir pour l'éternité les magnifiques volumes de
la rafale en trois dimensions et en profondeur.
Vous savez : j'ai de la chance.
La rafale était un chef-d'œuvre de messieurs les architectes Damery, Vetter et Weil de 1972.
4000m2 répartis en 18 boutiques.
Ceux qui tiennent encore à l'architecture moderne de la ville de Reims feraient bien de surveiller l'extraordinaire faculté des lettres de Messieurs Dubard et de Gaillarbois. Vous verrez qu'un jour aussi on lui reprochera quelque chose.
Soyons vigilants.
Stop au massacre d'un patrimoine moderne.
Le livre est imprimé à la demande grâce à une fonction Mac. S'il vous intéresse, je vous indiquerai son prix.