lundi 30 avril 2012

Frank Gehry même les Simpson

La culture populaire finalement s'empare peu de l'architecture contemporaine et le désert de l'édition de cartes postales représentant nos belles constructions contemporaines est égal à l'absence de visibilité des architectes dans les films, les chansons, la musique et même le cinéma.
La figure héroïque de l'architecte au moins a disparu.
Aujourd'hui, on ne cite même plus les noms des architectes à la télévision lorsqu'on parle en bien ou mal d'une nouvelle construction, du feu dans les banlieues, du réaménagement des quartiers. Il faut entendre comme par exemple France 3 Haute Normandie n'ose plus nommer les immeubles des hauts de Rouen "les Lods" comme il était courant de le faire il y a encore peu.
Maintenant on a droit au lénifiant "verre et acier". Pourtant "les Lods" sont bien de Marcel Lods... A moins que les ayants-droit en ait marre de l'assimilation de l'architecte avec les incendies.
"Dé-nommer" c'est aussi éviter de rappeler le nom de l'un de nos plus éminents architectes et d'éteindre sans doute, si ce n'est le feu, les velléités de patrimonialisation...
Enfin...
Regardons ces deux cartes postales du restaurant "la Perle de Prague" à... Prague par Franck Gehry :




La première est une édition Nakladatelstvi Artfoto et la suivante une édition Vydavatelstvi Julius Puffer datée de 2004. On notera que les deux éditeurs nomment l'ensemble "les maisons dansantes" et l'architecte.
On pourrait dire qu'il s'agit là finalement de cartes postales bien normales, bien faites, bien... postales ! Pourtant elles ont par le fait même d'exister et de signaler la présence d'une construction de Gehry à Prague quelque chose d'exceptionnel aujourd'hui. Elles disent que cette ville s'est reconnue dans cette construction, qu'elle y a sans doute vu l'image de la modernité, du changement sur son territoire. Prague est redevenue internationale. Combien de constructions contemporaines similaires croyez-vous pouvoir trouver en cartes postales à Paris ? (à part la pyramide du Louvre...) Essayez, tiens, de trouver l'Institut du Monde Arabe de Nouvel ou pour rester avec Gehry, essayez de trouver une carte postale de la Cinémathèque...
Bon courage...
Cette absence fait écho à une présence tout aussi inattendue de Gehry.
Alors que je me délectais des Simpson en un après-midi un rien vide, je tombe sur un épisode où l'architecte américain apparaît et joue son propre rôle avec toute l'acidité possible de ce dessin animé !
Il faut voir comment les auteurs se moquent de l'effet Bilbao !
Marge Simpson écrit une lettre au célèbre architecte pour lui demander de réaliser à Springfield, la ville des Simpson, un Opéra (auditorium) qui fera venir les touristes dans la ville et redorera le blason de la petite cité américaine. Gehry accepte mais c'est un échec et sa construction est transformée en... prison ! Si l'épisode perd un peu de sa causticité vis-à-vis de l'architecte dans sa deuxième moitié, le début est hilarant et d'une justesse...
Je vous propose d'en voir un extrait même si c'est en italien, vous verrez, vous allez comprendre !
Alors à quand Rudy Ricciotti dans "Plus belle la vie" ou Jean Nouvel dans un épisode de "Joséphine Ange Gardien" ?




dimanche 29 avril 2012

la chemise rose

































- Tu crois que ça va être bien avec cette ombre en premier plan ? Et toutes ces bagnoles ?
- Il me faut du recul... et c'est le meilleur point de vue non ?
- J'sais pas... ouais... Il aurait fallu un zoom pour le détail du décor, je t'avais dit de prendre le zoom...
- Trop lourd, j'en ai un peu marre de porter les appareils et puis bon ce n'est pas non plus un chef-d'œuvre cet immeuble non ? 
- Ça c'est sûr mais j'aime bien les trucs comme ça, c'est un rien prétentieux et minable en même temps, c'est touchant.
- Faut pas traîner, allez hop ! Voilà, j'en ai fait deux, y en aura bien une de bonne, on verra ça au retour.
- Ouais, vivement demain, la Grande Motte....
















- C'est vraiment un cliché ton point de vue !
- Trop drôle, on dira au prof que je voulais faire une carte postale ! Les bateaux, le port et les pyramides au fond sur un ciel bleu ! T'as raison c'est vraiment trop cliché !
- Si seulement on pouvait prendre un de ces bateaux et faire une virée en mer...
- T'as déjà mal au cœur à l'arrière des DS...  je t'imagine vachement mal sur une coquille de noix !
- Au lieu de te foutre de moi, avançons pour voir la ville, il faut que l'on travaille tout de même...
- T'es bien le seul à croire encore que l'on est là pour le boulot !...
...















- Faut reconnaître que ces archis français, ils ont tout de même une sorte de chic non ?
- C'est clair mais en même temps y a toujours un truc qui cloche, là c'est la vue sur les bâtiments du fond...
- Bah... oui mais c'est tout de même pas la faute de Balladur, s'il y a des machins moches sur les horizons !
- C'est tout de même bien dessiné non ce point zéro. Les petites fleurs m'emmerdent mais l'ensemble est vachement bien dessiné, surtout les circulations. Fait trop chaud... pour parler urbanisme, si on allait se baigner ?
- T'exagères pas un peu non ? On en revient de la plage ! Mes espadrilles sont encore humides !... Mais t'as raison, filons à la plage ! Qu'est-ce que j'ai fait de mon carnet de notes ? Tu l'as pas vu ? Ah non il est là... ouf....















- Quelle grosse blague ce truc tout de même !
- Ouais... une belle blague ! Tu crois que les gens qui viennent là sont conscients de la tromperie ? Faut pas qu'on oublie de faire quelques interviews tout de même, tu sais que ça compte vachement pour le Mémoire la parole des habitants...
- Il arrête pas de nous baratiner avec ça le prof... parler aux gens, demander l'avis aux gens, que pensent les gens qui vivent là, pourquoi ils vivent là, comment ils vivent ensemble les gens... les gens, les gens, les gens... Au bout d'un moment moi j'en ai un peu marre de ce truc de la parole aux habitants...
- Tout de même, faut bien savoir si ça marche l'architecture non ? Tu crois pas que c'est ceux qui y habitent qui peuvent mieux le dire....
-Ah, j'en sais rien, des fois, je me demande... Habiter un décor comme ça, c'est possible ? Tiens demande à la dame qui passe... Madame ! Madame ! Partez pas... Mada... elle en a rien à foutre de notre demande tu vois !
-Bah... ouais... je mettrai ça dans le Mémoire !
-T'es trop un marrant toi !
















- Alors là, ça, j'adore !
- Je te l'avais dit que ça valait le coup de venir là !
- La vache, quel ensemble ! Et pas de compromis ! Ça fait du bien de voir ça ! Mais comment t'as connu ces tours ?
- Je suis venu avec mes parents dans le coin pour faire du ski... je me suis emmerdé sauf quand on est venu là... tu sais, c'est certainement ces tours qui m'ont donné envie de faire de l'archi, au fond maintenant j'en suis certain.
- T'es émouvant des fois avec tes souvenirs ! Mais bon, je reconnais, c'est chouette ! Tu crois qu'on pourrait visiter un appartement ?
- On a rien à perdre à essayer ! Et puis, même si ça ne fait pas partie de notre boulot sur les aménagements récents du bord de mer français, leurs implications dans le paysage et les relations avec l'architecture traditionnelle et gnagnagna on fera plaisir au prof d'avoir débordé un peu, il dira qu'on a de quoi déjà ? de... des....
- De l'Initiative, avec un grand I comme Idée qu'il dit toujours le prof !
- Ouais... initiative comme le syndicat !
- Arrête ! t'es trop marrant, j'en peux plus !
- I...ni...tia...tive...
- On devrait monter un groupe d'archis qui s'appelerait comme ça ! 
- Bon, dis, t'as pas envie d'une bière ?
- Si mais où j'ai foutu mon carnet de notes ?
- Je te dirais bien où il est mais ça ne te fera pas rire !
- Ah il est là, j'ai trop peur de perdre tout le boulot ! 
- On a les cassettes aussi, tu sais.
















-Dis donc t'es vachement chic avec ta chemise rose...
- Je savais que ça te plairait.
- T'as dégotté ça où ?
- Hier, quand j'ai fait le tour de la ville pendant que tu prenais encore le soleil !
- Bah, j'ai vachement avancé hier, crois pas que je fous rien quand je suis sur la plage ! J'ai écrit deux chapitres...
- Eh bien... je demande à lire ça ! Ça doit sentir bon l'Ambre Solaire ! T'as pas trop de mal à écrire avec du sable sous la pointe Bic ?
- Et toi ? Tu t'y mets quand à la rédaction de ton Mémoire ?
- J'en sais rien... au retour... tranquille... on a le temps...
- Eh bien tu vois ! Moi aussi je profite ! En attendant, elle est vachement bien ta chemise...
- Tu veux aller voir la boutique, c'est à côté ?
- Tu me tentes, allez ! Oui ! C'est pas chez moi que je trouverai une chemise comme ça !
- Ah ça c'est sûr ! Mais t'achètes pas la même ! Y a plein d'autres couleurs sympas....
- Vert. Il y a de beaux verts ? J'ai toujours rêvé d'une chemise vert pomme...
- Bah là, tu vas être servi !
- T'as pas vu mon carnet de notes ? 

 


Merci à Claude pour cette donation (ici partielle).
Dans l'ordre d'apparition à l'écran :


La Grande Motte, la Grande Pyramide et l'Eden, éditions d'Art Yvon, 1979

La Grande Motte, le "Point Zéro", les 5 toits et moi, Architecte : Balladur, Combier éditeur.

Port-Grimaud, Cité lacustre, la nouvelle église œcuménique, Architecte : Spoerry D.P.L.G


Alicante, Paseo Maritimo, Seix Barral

mercredi 25 avril 2012

un moine à l'équerre

















Sur cette carte postale du couvent des dominicains d'Eveux, on ne voit pas le couvent.
Non.
On voit sa maquette.
Cette maquette fut réalisée par le Père Sage et fut photographiée par Recamier de Lyon. On s'y croirait.
La carte postale servait en fait de moyen de communcation pour réaliser les travaux et demander des fonds au public.
On y trouve même le nom du Père Provincial pour lui envoyer les dons.
Entièrement calculées sur le Modulor, nous avions eu l'occasion de voir un cliché mettant en avant les... dispositions spatiales des cellules des dominicains et notamment leur largeur. Je vous propose un nouveau cliché pris dans la foulée (c'est le cas de le dire !) par le photographe de l'agence Lynx :




















La démonstration est frappante, la pose du dominicain incroyable ! Il serait bien le Modulor en personne, touchant ainsi, bras écartés et levés, le plafond et le mur de sa cellule. A-t-il été choisi pour cela ? Car, Diable, il devait bien y avoir parmi ces moines des plus grands et des plus petits. Il y a eu, j'imagine, en quelque sorte, casting de Modulor, casting de moine par le photographe.
On pourra ainsi constater qu'entre la carte postale d'un projet (imaginaire) qui ne dit rien des échelles des espaces et une photographie (réalité) de ce même espace confronté à un vrai corps, les représentations de l'architecture soient bien différentes.
Il ne fait pour moi aucun doute que les images du moine de dos mesurant son lieu de vie, sont des images accusatrices. D'ailleurs le plus frappant c'est bien ce dos... On aurait tout aussi bien pu mesurer cet espace avec un moine de face, souriant, heureux de ce lieu. Certes, les bras ainsi écartés auraient sans doute ajouté une image christique un peu forte à ces clichés.
Dans toute ma collection de cartes postales sur Eveux, il n'y en a qu'une seule où un moine est présent et il l'est également de dos et de loin. Finalement il est réduit à un signe comme la maquette du couvent,  ce moine fait office de preuve qu'il s'agit bien d'un lieu religieux comme un "habitant", un utilisateur de cette machine à prières. Sans doute également que le règlement de vie des moines ne pousse pas à la démonstration mais pourtant on trouve facilement des clichés sur lesquels la vie au Monastère d'Eveux ou d'ailleurs n'a pas de secret... Mais aussi, les photographies de Lucien Hervé pour ce même couvent de la Tourette et publiées dans Architecture d'Aujourd'hui (juin 1961) nous montrent également très peu  (et de loin) les moines. Comme si l'architecture et son fonctionnement pouvaient par la représentation seule de ses murs être comprises. Comment se fait-il que dès lors que l'on perçoive ainsi un moine dans son espace, nous ayons cette sensation étrange qu'il s'agit de le dénoncer ?
Le Corbusier aurait-il eu peur de la réalité figurée des proportions de son Modulor ?

mardi 24 avril 2012

Gaston Jaubert par Claude Parent

Les fidèles parmi les fidèles doivent se rappeler.
Une vigie, un port tout neuf, un béton expressif, une sculpture utile, bref un chef-d'œuvre de l'architecture française par Gaston Jaubert à Fos-sur-Mer...
Non ?
Vous ne vous rappelez pas... ah... alors :



Et là, cela vous dit quelque chose ?
Oui, je sais... Magnifique... Reprenez votre respiration... asseyez-vous... vous voulez un verre d'eau ?
Alors je vous offre un second choc avec cette autre carte postale :



Cette carte Combier nous donne bien toutes les informations : l'architecte est bien Mr Gaston Jaubert et nous sommes en 1974.
Ce point de vue, certes moins spectaculaire que le premier, nous permet d'admirer le reste du traitement du programme. Regardez la franchise du long bâtiment presque aveugle dont seulement une fente noire brise la monotonie. Regardez l'étalonnage des hauteurs, la gestion des vides entre les constructions, et l'utilisation des ombres comme seul motif... Perfection.
Pour compléter cette belle carte postale, je vous offre l'occasion de voir également quelques extraits du livre consacré à Gaston Jaubert et qui est une pure merveille éditoriale. Dans Gaston Jaubert, rythmes et volumes, la reproduction des clichés, la mise en page, servent le travail de l'architecte d'une manière remarquable et juste. Cela permet de découvrir ce travail peut-être un peu oublié aujourd'hui, du moins par un public moins averti comme moi. Et puis, comme ça, l'air de rien, Claude Parent avait en son temps, dans cet ouvrage écrit un article sur Gaston Jaubert.
Alors ne nous privons pas de cet écho entre les deux grands architectes. Bonne lecture.
(je sais, je sais, vous jalousez déjà ce livre...)

Gaston Jaubert, rythmes et volumes
éditeur inconnu
1976
Azur-Offset


cliquez pour lire :





couverture photo Tabourdeau-Bossut















 
Gaston Jaubert et sa vigie photo Marc Garanger



































habitat collectif économique, le plateau, Casablanca,  avec Paul Coldefy, photos Marc Lacroix




















terrasse 28, Paris 16ème, avec Novarina, photo Etienne Hubert





















résidence Guynemer, photo Tabourdeau-Bossut











immeubles pyramides, photos Tabourdeau-Bossut









lundi 23 avril 2012

bouger son corps

Chaque fois que les beaux jours arrivent, je sens l'impérieux besoin de croire que je dois aller à la piscine pour faire bouger mon corps.
Mais étrangement l'automne revient et j'ai oublié...
Alors je me console (et mon corps aussi) en regardant les images des piscines.
Ma collection de cartes postales vous en a déjà montré beaucoup et notamment les piscines Tournesol. Mais en voici trois autres exemples tout aussi aguicheurs mais un peu loin.
C'est sans doute cela mon problème, c'est toujours un peu loin la piscine...
Si un autre courageux comme moi veut s'entraîner...

















... à Antony !
Cette carte postale Lyna nous montre la piscine massive d'Antony. On pourrait deviner un socle en béton remontant et formant les estrades puis, posée dessus, la charpente courbe en lamellé-collé. Cela donne un profil un rien enflé comme une baleine.
On pourrait tout aussi bien aller à Montrouge...

















Les éditions Raymon nous montrent en effet la belle construction au toit spectaculaire mais ne nous donnent pas le nom de l'architecte. Pourtant, elle a fière allure cette piscine ! Bien moderne, bien dessinée, elle permet sur l'un de ses murs d'offrir aux peupliers de belles ombres.
Et soyons fous, allons à...

















... l'hôtel Don Miguel (oui cher collègue !), au Club Méditerranée de Marbella en Espagne. Un gros hôtel comme il y en a plein, au style parfaitement international mais qui offre cette surface bleue fort accueillante. Il semble que les vacanciers soient plus intéressés par les beaux sièges en plastique moulé qui offrent à leurs fesses une belle boule blanche !
Bien trop peu de courageux dans l'eau ! Comment cela se fait-il ?
Le fauteuil boule serait le modèle Pastilli Chair du designer Eero Aarnio.
Pourquoi bouger son corps quand une orangeade à la main on peut regarder les autres faire des longueurs ?


vendredi 20 avril 2012

une voisine moderne

Pourquoi si peu de messages et de cartes postales sur la Belgique sur ce blog ?
Pourquoi dans les boîtes à chaussures, la Belgique est-elle si peu représentée ?
Pourtant c'est tout proche, trop proche ?
Alors quand on pense à la Belgique moderne on pense à cela :






















L'Atomium.
On a raison car il est beau surtout ainsi de nuit vu par les éditions Beatic de Bruxelles. Mais de Bruxelles on pourrait aimer voir cela :







































Cette fois c'est le centre administratif des P.T.T. On aura du mal à définir cette architecture comme belge... Nous pourrions être partout, Allemagne, Suisse, France. La carte Demol ne donne aucun nom d'architecte. Pourtant, cela est beau, cette brillance froide et glaçante, presque acide.
Et là :

















Bruxelles et sa place Schuman et son complexe Marché commun...
Toujours aux éditions Demol. Tellement international, finalement tellement Marché Commun... Et je reste fasciné par ce côté très clair, ouvert, bleu.






















J'aime beaucoup les deux petits bus "Combi Volkswagen" jaunes. De la Poste ?


























Puis...




















Ce building (sic) est celui de la Prévoyance Sociale de Bruxelles, on le doit, semble-t-il, à Hugo Van Kuyck architecte. Ce serait l'un des premiers buildings à murs rideaux de Belgique. La modernité belge s'exprime dans cette carte postale Kruger avec la circulation automobile rendue floue par la vitesse. Américaines, allemandes, françaises, les automobiles là aussi sont internationales. Et j'aime cette image, j'aime cette Belgique moderne.




jeudi 19 avril 2012

un blog avec de vrais morceaux d'architecture dedans

Parfois je suis un incorrigible fétichiste et mes amis nourrissent mon vice...
Au pied de la Cité Radieuse de Marseille, alors que les balustrades étaient en réfection, je ne pus m'empêcher de passer ma main au travers du grillage du chantier pour ramasser un morceau de l'édifice sacré...
Ce fragment marseillais trône aujourd'hui dans ma bibliothèque comme une belle prise même si je suis finalement le seul en le voyant à savoir son histoire. Il ne s'agit que d'un bout de béton. Un caillou.
Mais aujourd'hui la mode est aux galeries et aux salles des ventes qui vendent des morceaux de façades de Jean Prouvé, des luminaires de Chandigarh.
Alors je ne suis finalement qu'un tout petit glaneur bien sage.
Voici le morceau :






















Et voici quelques vues du chantier, moulages des nouvelles balustrades :

















Et comme mes amis connaissent ce vice et qu'eux-mêmes parfois peuvent l'exercer soit en vrai soit dans leurs rêves, ils m'apportent dans de jolies boîtes des morceaux d'architectures que je vénère un peu trop.
Voici ces autres morceaux :



























Devinerez-vous d'où ils peuvent bien provenir ?
Je vous donne un indice mais attention ! Il y a un piège !






















Vous aurez tous reconnu les Etoiles de Jean Renaudie à Givors. Il s'agit d'une carte postale éditée par la Maison du Fleuve Rhône par S.L éditions. La très belle photographie est de Jacques Del Pino qui a su plonger la tête la première dans ce chef-d'œuvre absolu du logement en France.
Je vous donne quelques détails des terrasses :




































Pourquoi toute cette humanité, cette intelligence, cette compréhension d'un espace construit, pourquoi toutes ces leçons d'architecture ont-elles tant de mal à faire école ?
Givors et Ivry sont parmi les plus beaux paysages français. Merci Monsieur Renaudie.
Mais...
Mais ces morceaux d'architecture, ces pépites de béton ne viennent pas de Givors....
Elles viennent en effet du chantier d'Ivry et me furent offertes par Dominique M. qui, lui, chérit Guimard. Je promets à mon ami Dominique que si l'occasion m'en est donnée, je volerai pour lui un morceau de Guimard, une balustrade, un banc, un moellon tourmenté !
Les spécialistes du béton jugeront de la différence de granulométrie des deux architectures mais je me permets d'égaliser cela. Que voulez-vous ? Quand la matérialité de l'architecture prend forme dans des cailloux ainsi chargés d'amitié et de souvenirs, j'ai droit à ma sentimentalité !
Je vous donne deux photographies du chantier d'Ivry prises et offertes par Dominique M.
Et merci, merci Dominique !