vendredi 29 avril 2011

le design, les cartes postales, le TGV.

Hier, j'ai fait des remerciements à mes correspondants.
Il en existe encore un qui me fait très souvent des envois copieux et que je dois remercier. Il s'agit de Dominique M. qui aime particulièrement Guimard.
Pourtant ce que nous allons découvrir ici est vraiment plus contemporain avec une série de cartes postales d'un éditeur de mobilier de bureaux : Bulo.
Vous savez que sur ce blog on aime bien aussi le design et cette série va nous permettre d'aborder aussi quelques-uns de ces créateurs. En plus, cette série a quelque chose de remarquable. On pourrait la croire un rien préventive. On peut facilement s'imaginer dans quelques décennies se délecter de ces images comme nous nous délectons aujourd'hui de cartes postales nous montrant du mobilier des années 50 ou 60.
Je crois que le mobilier photographié sans animation, sans les corps qui le font fonctionner est toujours un rien étrange, vide puissamment... inutile. Comme si malgré tous les efforts des photographes (ici très bons) il était impossible de ne pas finalement s'étonner de telles images, de tels lieux.
Cela résonne même parfois comme des photographies de Thomas Demand...
Allez, on regarde :

H20 collection design : Claire Bataille et Paul Ibens, photo de Bart Van Leuven

M2 la quadrature du cercle, design ? photo de Bart Van Leuven

H2O collection design : Claire Bataille et Paul Ibens photo de Steffen Jänicke
On reconnaît je crois dans ce cône de verre, l'architecture de Jean Nouvel.
FriedrichstadtPassagen Berlin.

H2O collection design : Claire Bataille et Paul Ibens photo de Rafaël Coolen

Bibliothèque du film, Paris
H2O collection design de Claire Bataille et Paul Ibens photo de Marie-Claire Bordaz

Kreon Antwerp
M2 collection design ? photo de Bart Van Leuven.

Vadobag Tilburg
H2O collection design de Claire Bataille et Paul Ibens photo de Bart Van Leuven

Mais il existe d'autres designers qui passent par la carte postale. Voici un exemple un rien curieux également :



je vous mets aussi le verso :


Moi qui aime tout particulièrement Konstantin Grcic, j'y trouve beaucoup de plaisirs mélangés.
D'abord pour les objets eux-mêmes qui sont d'une pureté superbe et d'une très grande délicatesse (et épouvantablement onéreuse...) puis l'image qui, en les réunissant forme une suite un rien urbaine et très de Stilj. J'aime moins les tables basses et leur panneaux de verre.
Puis le verso nous offre des dessins très secs à la Ikéa avec les dimensions. J'aime cette sécheresse technique. Il restera une carte postale vraiment surprenante.
Terminons pour aujourd'hui avec un autre designer :

Alors...
Roger Tallon bien sûr !
La carte postale Combier nous donne beaucoup d'informations sur ce beau train orange mais ne nous dit pas qui dessina cette merveille ; d'ailleurs j'ai un doute sur le dessin extérieur. Je suis quasiment certain que Roger Tallon aménagea les rames mais est-il le designer de la motrice ?





jeudi 28 avril 2011

j'ai reçu.

Tout de même, c'est bien comme cela que l'on utilise une cartes postale. On la choisit, on pense à son correspondant, à ce qui lui ferait plaisir et on ajoute un mot gentil au verso de la dite carte.
Je vous communique aujourd'hui quelques cartes postales reçues de la sorte, envoyées par de très sympathiques lecteurs de ce blog.
On commence très fort :



Ces deux cartes postales de l'église de Firminy me furent envoyées par Djamel Derdiche. Merci. Le format carré est assez rare et permet de voir la très belle réalisation de l'achèvement de cette église de Le Corbusier que nous, Claude et moi, avons eu la chance de voir en chantier et d'en toucher le sommet !
Quel moment !
La carte postale nous donne le nom des deux architectes : Le Corbusier (1960-1965) et José Oubrerie (1968-2007). On devine bien sur cette carte postale les deux tonalités du béton. La base laissée à l'abandon pendant des années est plus foncée et le chapeau nouveau est plus blanc.
Quel dessin tout de même ! Et quel travail remarquable cette reprise !
Le format plus traditionnel nous montre l'intérieur et sa constellation de lumière. Une vraie merveille.
Un autre ciel de nuit :


Pas besoin de vous dire où nous sommes grâce à cette belle carte postale envoyée par Patrick Bellenfant. Merci. La ville derrière les bateaux offre ses volumes. Il s'agit d'une carte Abeilles-carte qui nomme bien M. Balladur comme architecte.
En vacances :


Fabien et Florian ont bien profité de la belle architecture des Arcs et ont pensé à leur professeur de gravure, collectionneur de cartes postales. Ils ont fait une belle croix bien marquée pour se situer dans ce paysage. Merci à vous deux.
Un peu différent :



Ces deux cartes postales nous sont envoyés par Julie Desprairies. Merci. Elles sont étonnantes non ?
Nous sommes en Hollande (Friesland) et il s'agit d'une digue terminée en 1932. Un rien Martin Parr...
Merci, merci encore à tous pour ces envois généreux.
On poursuit demain avec une chose curieuse...

lundi 25 avril 2011

de l'eau en réserve

Amusons-nous.
Voici quelques cartes postales dont le seul point commun est une forme de rétention de l'eau sous forme liquide ou... solide.
D'abord de la belle et majestueuse architecture :


Arrivée récemment dans ma collection, cette carte postale du château d'eau de la Guérinière de Caen.
Nous le connaissons déjà un peu. Ici les éditions Glatigny nous en donnent une superbe vision.
Elle nous donne également le nom de l'architecte dont nous apprécions tant le travail : Monsieur Guillaume Gillet.
C'était magnifique non ? Aujourd'hui le dessous de la galerie est encombré de boutiques inutiles. Allez, un bon nettoyage et hop !
De Guillaume Gillet à Royan, la transition est aisée vous en conviendrez, alors :


Ce très beau et élégant château d'eau est bien à Royan mais n'est pas de Guillaume Gillet. L'éditeur Berjaud de la carte postale nous donne comme nom : J-J. Dartenuc, architecte.
Quelle forme ! Cela jaillit de terre comme un geyser de béton. Étrangement, dans l'ouvrage l'invention d'une ville, Royan année 50 il n'est pas fait mention de cet architecte pour la construction de ce château d'eau.
Maintenant de l'eau un peu plus froide :


J'ai acheté cette carte postale As de Coeur il y a bien longtemps et deux choses m'intéressaient alors dans ce cliché de Monsieur S. Deschamps.
En premier lieu, la "muraille de neige" qui forme un véritable canyon et vu sa hauteur une architecture superbe.
A n'en pas douter il s'agit bien là d'un lieu extraordinaire ! Comment fut-il constitué ? Regardez comme la lumière rasante offre une matière superbe à la neige sur ce mur.


L'autre chose c'est l'automobile au fond de l'image. Une Talbot Rancho. Cette voiture, je l'adorais quand j'étais jeune. Mélange un rien inutile de camionnette, de 4x4, de véhicule de baroudeur du dimanche, on aurait dit un gros jouet. Elle était faite par Matra et elle était le précurseur de bien des autos dites cross-over d'aujourd'hui. J'en possède une version téléguidée.
(on ne se moque pas s'il vous plaît )


Mais...
Mais ce qui est étonnant c'est que très récemment j'ai trouvé cette autre carte postale :


Alors !
La carte postale est une édition de la collection de l'hôtel Refuge du col de l'Iseran. La photographie est toujours de S. Deschamps et la carte s'appelle encore "muraille de neige, dans les lacets du col début juillet."
On retrouve la très belle Rancho en contre-jour...
Je crois qu'il ne fait aucun doute qu'il s'agit certainement de l'automobile de Monsieur Deschamps ! Heureux homme !
Il devait se servir de son auto sur le cliché pour donner l'échelle de cette muraille. J'imagine que la Talbot Rancho a dû maintenant disparaître. Pourtant, j'irais bien refaire un jour le chemin à l'envers.
Je m'égare.

samedi 23 avril 2011

Centre Pompidou plein de vues

Et nous revoici devant l'esplanade du Centre Pompidou.


Mais cette carte postale est à bien des titres exceptionnelle.
D'abord parce que le Centre lui-même vient juste d'ouvrir, on peut même se demander vu le nombre de personnes s'il ne s'agit pas du jour de l'ouverture au public !
L'autre chose vraiment étonnante c'est que le Diatope de monsieur Xenakis est en construction à droite de l'image.
A moins qu'il ne soit... en démontage !
Enfin, pour les amateurs de photographie il convient de vous dire que cette carte postale des éditions CCI du Centre Pompidou est un cliché de Robert Doisneau. Oui. La carte est bien datée de 1977.
Finalement à part une ponctuation du rouge assez forte voire même un rien exagérée (pantalon, Escalators, Diatope, chaperon rouge au premier plan) rien dans cette image ne révèle le photographe.
Il est un piéton de Paris comme les autres, il est dans la foule des curieux et c'est sans doute cela qui en fait un témoignage émouvant.
Et encore :



Cette carte postale Yvon d'une vue aérienne nous montre le Centre Pompidou dans sa toute jeunesse également. On y retrouve le Diatope de Monsieur Xénakis et d'autres choses assez intéressantes.
Par exemple qui peut me dire ce que cache l'objet gonflé jaune à l'endroit même de la fontaine Stravinsky ?


S'agissait-il du chantier de la dite fontaine pour permettre à Niki de Saint-Phalle et Tinguely d'y travailler ?
On voit aussi très bien le chantier du quartier de l'horloge. Ce lieu d'ailleurs mériterait d'être un peu mieux regardé aujourd'hui.


On devine également sur la façade du Centre Pompidou le logo de l'exposition Paris-Moscou. Cela nous permet de dater la carte postale de l'année 1979 car l'exposition eut lieu entre mai et novembre.


Donc... le diatope était encore debout au moins jusqu'en mai !
Enfin il faut souligner une fois de plus la force incroyable de ce Centre dans le paysage parisien.

Suite à la demande de Claude, je vous ajoute un agrandissement de l'atelier de Brancusi :



jeudi 21 avril 2011

navet intergalactique mais écran fantastique


Nous sommes nombreux je crois à aimer l'architecture moderniste et prospective parce qu'elle n'a pas peur de son rapport à la science fiction.
Je fais partie de ceux qui aiment le travail de Claude Parent aussi parce que certains de ses dessins sont comme des épreuves d'un futur, la concrétisation d'un idéal que souvent seule la science fiction et les aventuriers des formes savent rêver et inventer.
Alors lorsque je tombe sur une série de premiers numéros de la revue l'écran fantastique sur un vide grenier je ne peux m'empêcher de les acheter et d'un œil réjoui me repaître des monstres, des vaisseaux et des architectures fantastiques.
Et me voici bien récompensé car dans le numéro 11 de 1979 à la page 121 je tombe sur cette image et sur cet article :



Mon sang ne fait qu'un tour et je reconnais immédiatement l'objet architectural au premier plan.
Il s'agit du Yad Kennedy, un mémorial en hommage au président John Kennedy. L'architecte de cet objet curieux est David Reswick. L'éditeur de cette carte postale nous dit seulement le nom du bâtiment et le lieu de l'édition : Holy Land !


Mais il est évident que malheureusement la bonne (?) architecture ne fait pas forcément le bon film et l'Umanoide (Humanoide) de Georges B. Lewis est un sacré navet !
On pourra bien à loisir y trouver l'influence de Georges Lucas. Il s'agit même d'une sorte de plagiat intergalactique réjouissant. On peut même finir par aimer ça et rire tout à loisir.
Je vous conseille tous les extraits sur You Tube c'est, euh... une expérience à ne pas rater.
Je cherche dans les décors d'autres références architecturale et je me demande si le premier bâtiment tout de béton visible dans les premières minutes du film ne serait pas le somptueux monument aux morts de la Brigade Neguev de Dani Karavan. Il y aurait une logique puisque les deux constructions sont en Israël.
Au moins ce film nous permet de voir ces constructions...



Le problème avec les navets c'est que, on a beau savoir que ça fait mal au ventre, on ne peut s'empêcher d'en manger. Alors soyez prudent !

mardi 19 avril 2011

du logement, des formes.

Voici trois exemples bien différents de ce qu'il était possible de produire comme logements en France.
On commence avec le plus simple sans aucun doute :


Nous sommes à Harfleur-Beaulieu (sic) en Seine Maritime au-dessus du groupe H.L.M. La carte fut expédiée en 1959 et les petites barres basses sont pour certaines encore en construction. Il s'agit du logement social dans sa définition la plus ... basse. La densité est grande, c'est très serré !
On remarque que la voisine, Le Havre de Monsieur Perret ici n'a pas de prise.
Certainement que ces constructions ont eu un mérite, celui minimum d'une certaine qualité de vie offrant l'eau courante, un chauffage décent et une pièce d'eau...
On remarque plus à gauche un ensemble de pavillons aux toits plats qui semble, vu d'ici, d'une veine plus moderniste. Il me faudra à mon prochain passage au Havre aller voir ce qu'il en est exactement. Les logements des cadres ? Au loin on devine les usines pétrochimiques. La carte postale est une édition Galf.
Sans aucun doute beaucoup plus beau :


Quelle ambiance !
Nous sommes au pied de très célèbres immeubles de Monsieur Fernand Pouillon à Boulogne-Billancourt. Il s'agit de l'opération "point-du-jour".
Au-delà du document exceptionnel que représente cette carte postale Lyna pour Abeille-cartes, on notera un effet photographique étonnant. Une zone de netteté est visible sur la façade puis disparaît laissant le flou sur le haut de l'immeuble visé.
On peut tout de même aisément se rendre compte de la très belle facture de l'ensemble. La façade creusée par les balcons est comme un pan de transparence généralisée.
Comme si l'immeuble était tout simplement ouvert.
C'est limpide.


Et au pied de l'ensemble la vie : bus, autos, station-service.
Un détail m'intrigue. A chaque coin en haut de l'immeuble semble être suspendu quelque chose.
Un éclairage urbain ? Un éclairage de l'immeuble ?
La carte postale n'est pas datée et ne donne pas le nom de l'architecte.
Une très belle carte postale :


Nous sommes à Vigneux dans l'Essonne devant la Croix-Blanche.
La carte postale Combier d'une grande qualité éditoriale nous donne le nom de son architecte : M. Sautelli.
Il s'agit plus certainement de Monsieur Santelli. L'éditeur a mal orthographié le nom de l'architecte !
Regardez le dessin des grilles, regardez le jeu des tours entre elles, formant des masses au rythme bien senti. C'est très sculpté et le jeu des vides et des pleins, des espaces ouverts et fermés forment un paysage, c'est certain.
J'aime tout particulièrement les pans gris quasiment aveugles et seulement ponctués de petites ouvertures qui viennent en contraste avec la grille très ouverte des autres pans.


Le dessin est parfois sophistiqué laissant monter du bas vers le haut un jeu de lignes brisées dont je n'arrive pas à déterminer ce qu'il signifie. Alternance des types d'appartements ?
Reste un magnifique paysage urbain construit par l'architecture. Pourtant le parking au pied des immeubles marque là une faiblesse. La minéralité cinétique de l'ensemble aurait pu trouver sur son sol l'occasion d'un vrai travail du paysage.
Mais quelle carte postale !
En m'appuyant sur la bonne orthographe (ouf !) je retrouve une autre carte postale de Vigneux-sur-Seine :

On devine derrière de petits ilôts d'ailleurs eux-aussi très bien dessinés, les tours de la Croix-Blanche.
La carte postale des éditions Combier nous offre un beau vert de gazon au premier plan et forme un horizon avec les tours au loin. La carte un rien mal colorisée est datée de 1969 et nous donne bien Santelli et non Sautelli comme architecte. Comme quoi le même éditeur, à quelques années d'intervalle peut faire une erreur de nomination !




lundi 18 avril 2011

maintenant des classiques à la française

Quelques constructions françaises de grande tenue.
Quelques formes architecturales parmi les plus belles.
Toutes de noir et blanc vêtues.
Simplement pour vous les faire partager avant que je ne les disperse à nouveau dans des classeurs différents.
Marseille :


Chez Mireille éditeur, expédiée en 1958 les quais du port. D'un peu loin certes les magnifiques immeubles de Monsieur Pouillon.
On devine pourtant de si loin les creux puissants des façades, leur rigueur permettant leur présence sans heurt et sans faiblesse non plus. Du très grand art.
Maintenant :


Le centre hélio-marin de Vallauris grâce à une carte postale Lyna et un cliché de J. Cellard. Ce bâtiment d'une grande beauté est dû à Pierre Souzy.
Quel beau jeu de verticales et d'horizontales ! Et l'effet de gradin du bâtiment central comme collé à la grande barre nous donne la sensation de deux constructions jointes.
Paris, le Musée d'Art Moderne :


Aujourd'hui dans un état d'abandon qui est un scandale surtout pour ce qui est des bassins et des terrasses ce lieu est pourtant lui aussi l'un des plus beaux de Paris.
La colonnade d'une pure abstraction, les décrochements successifs des volumes et la justesse de ses proportions font de cet ensemble un bâtiment rigoureux et presque froid.
Aujourd'hui à gauche se déroule le Palais de Tokyo dont j'aime mieux taire son réaménagement qui tente de me faire croire qu'une friche aux puces du Design serait de l'architecture et j'essaie avec difficulté de jubiler parfois des accrochages. Le dernier ayant retenu mon attention étant les sculptures de Monsieur Ganivet qui avaient le mérite, elles, de montrer une réflexion architecturale.
De l'autre côté, le Musée d'Art Moderne offre encore sa belle collection malgré le barrage des caissières d'une humeur toujours déplaisante qui vous poursuit dans les halls d'expositions...
Allez vite :
Metz... à nouveau...
Et cette fois c'est très beau.


On reconnaît l'église Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus par Monsieur Expert, architecte et les vitraux sont de Monsieur Untersteller.
Les éditions d'art Poll nous montrent l'église avant la construction de sa flèche qui lui offre une aiguille aiguisée dans le ciel.
J'ai eu la chance de visiter cette église qui est une splendeur pour tous les amoureux comme vous d'architecture, d'Art Sacré et de béton.
Elle est l'alliance subtile d'un héritage gothique et d'un hangar à dirigeables.
Une petite chose :


Ce joli petit immeuble est au Havre.
Rien d'extravagant j'en conviens mais c'est juste bien dessiné, sans faute mais aussi sans trop de fantaisie.
La carte postale Cap ne nous donne pas le nom de l'architecte et nous indique seulement que nous sommes place Clémenceau en 1955.
Pour finir :


Je reste toujours très admiratif de ce très beau vaisseau de béton souterrain : la Basilique St Pie X.
La carte postale Doucet nous donne plein d'informations : Consacrée le 25 mars 1958, forme ovale, longueur : 200m, largeur : 80m, hauteur : 10m, contenance... 20 000 personnes.
Les architectes de cette réussite française sont messieurs Vago, Le Donné et Pinsard.

dimanche 17 avril 2011

arlequin 7


Sylviane était heureuse.
Toute sa jeunesse elle avait rêvé de Cannes, des acteurs, de la vie de cinéma.
Et aujourd'hui, elle était là, un verre de jus d'orange à la main sur l'un des balcons de l'hôtel Splendid à Cannes.
Elle savait que dans cette ville on peut mettre un maillot de bain un rien boudinant et garder en même temps tous ses bijoux en or.
Elle avait demandé la même coiffure que Charlotte Rampling.
Elle savait que dans cette ville, les photographes aimaient bien d'un coup de flash puissant faire ressortir la carnation un rien étrange des corps bronzés d'avance à Paris.
Mais Sylviane s'en moquait. Elle était bien là, elle.


Ah si les copines de St-Michel-sur-Orge pouvaient la voir, elles seraient bien jalouses !
Elle avait dit, Sylviane, que rien ne l'arrêterait, qu'elle voulait cette vie de luxe sur la Côte. Elle avait bien réussi finalement et parfois même elle se demandait si c'était bien elle, là sur le balcon.


Elle avait rencontré Roberto alors qu'elle était serveuse au Bowling du complexe Charras. Il ne lui avait pas plu tout de suite mais il était revenu plusieurs fois avec l'équipe technique du tournage d'un Soap italien. Roberto était un simple assistant décorateur à ce moment là, rien de plus mais cela avait suffi à Sylviane pour imaginer toute une vie.
Roberto était venu la chercher trois fois à 2 heures du matin à la fin du service de Sylviane. Et puis ils avaient tous deux épuisé les distractions du complexe Charras : patinoire et piscine. Sylviane ne voulait pas trop s'afficher avec Roberto au bowling car, après tout, c'était son lieu de travail.
Mais le tournage finissait bientôt et toute l'équipe italienne allait repartir. Sylviane ne crut pas avoir ce courage de tout laisser tomber ici. Pourtant elle le fit car elle sentait bien que sa vie, sa vraie vie, celle partagée avec les stars des magazines qu'elle achetait pourrait bien débuter comme ça.
Et voilà Sylviane quelques mois après à l'auberge du Val de Saône "chez Berthe" pour un mariage étonnant.


Elle croyait facilement Sylviane que le luxe, le vrai, c'était de grandes salles, beaucoup d'invités et une pièce montée un peu ridicule. C'était comme ça : Sylviane ne connaissait pas bien l'échelle des valeurs.
Et si Roberto était devenu l'accessoiriste préféré de réalisateurs ce n'était que pour des émissions de la télé italienne. Mais qu'importe pour Sylviane. Elle profitait de son mariage. Et Roberto des serveuses...
Sylviane, elle disait toujours qu'elle aimait la vie, le soleil et les chiens.
Sylviane aimait beaucoup, beaucoup de choses.
Ses nouvelles amies disaient d'elle qu'elle était toujours heureuse. Et c'est vrai qu'il lui suffisait que Roberto, le soir très tard, lui raconte qu'il avait aperçu sur le plateau de l'émission Claudia Cardinale pour que Sylviane croit avoir partagé quelque chose avec elle.
Pourtant elle sentait bien Sylviane que Roberto était toujours un peu loin, un peu en retard, un peu fatigué, un peu distant.
Sylviane voulut ignorer longtemps cette impression.
Mais l'année dernière, Sylviane en entrant à l'hôtel Noga Hilton compris que Roberto ne s'occuperait plus d'elle.


Elle vit l'hôtel de jour pour la dernière fois.
La nuit tomba.


La petite automobile américaine un rien prétentieuse de Roberto s'arrêta devant l'hôtel. Il n'était pas seul.
Sylviane si.
On ne la retrouva pas. Jamais.
Certains affirment pourtant qu'ils l'ont vue à Saint Michel sur Orge. Elle aurait changé de nom.

Hotel Splendid
édition Aje

St-Michel-sur-orge
Résidence la Source
architectes : Paul Guesdin D.P.L.G à Vanves
Edouard Hartane D.P.L.G à St-Mandé
édition Combier

Courbevoie, complexe Charras
abeille-cartes éditeur

auberge du Val de Saone
Seveux
Photo studio André.

French Riviera, Cannes Le Noga Hôtel
édition Prestige Mar

Palais Croisette, Cannes
édition Binucci, Photo Scoop