Commençons :
Nous reconnaissons ici les très belles coques de l'ensemble du centre sportif de Chamonix. Depuis cette carte postale Cap dont le cliché est dû à Monsieur J. Lang (certainement pas l'ancien Ministre de la Culture !)
On admire le dessin du plan, la succession des triangles qui s'emboîtent selon le programme, la parfaite maîtrise de ce jeu plastique et l'audace fine des coques blanches de béton qui réussissent l'exploit d'une intégration jouant... d'une rupture avec son environnement fort : la montagne.
Ne dirait-on pas depuis cette hauteur, une œuvre découpée dans du papier, comme un pliage japonais ?
Une autre "collerette":
Les amateurs du sport que je crois on appelle foutebôle auront reconnu le stade du Parc des Princes. Les éditions Chantal (grand éditeur) nous livrent là une bien belle carte postale nous permettant d'observer le principe constructif et plastique de ce très beau stade dont la reconversion prochaine en première "place de lecture publique" est maintenant avérée.
On regardera là aussi l'extrême finesse du squelette. Si nous comparons le volume global à la quantité de matière (béton) nous sommes bien dans un rapport qui se rapproche de celui des travaux en papier ou en tissu. Ici, les forces remplacent les matériaux. Le dessin des arcs qui forment en succession les gradins du stade est remarquable également. D'une grande élégance, élancé, ce dessin donne l'image
dynamique d'un déploiement comme une sorte d'accordéon, de pliage ouvert. Nous trouvons de superbes photographies de Gilles Ehrmann dans le numéro 164 (1972) de l'Architecture d'Aujourd'hui :
un dessin technique :
Nous poursuivons avec une carte postale vraiment étrange :
Cette édition Cap nous montre quoi ?
Elle nous montre l'entrée de la piscine de Deauville qui est également un autre superbe morceau de Roger Taillibert. Mais pourquoi diable ce cadrage ? Pourquoi, alors que la piscine déploie des formes audacieuses si souvent d'ailleurs représentées en carte postale vouloir faire cette image un rien... inattendue sur une partie certes importante mais qui ne dit pas grand-chose de cette piscine ?
Regardez comme tout est cerné dans un immense cadre sombre, on devine à peine la piscine à l'arrière plan... Une carte postale qui cherche à être moins servile à l'audace de l'architecture... ? Mais, me direz-vous, il s'agit là aussi de l'architecture de Roger Taillibert et cette image ne fait que rendre compte d'un des moments de cette piscine. Sans doute que le passage par cette entrée sombre permettait de créer une sorte de sas contrastant avec la "révélation" de l'espace même des bassins. Peut-être... On notera que l'architecte est nommé sur cette carte postale expédiée en 1968. On retrouve ce volume de l'entrée ici :