Elle avait voulu léviter dans tous les escaliers.
Elle avait dit aux hommes que sa puissance était sa poésie.
Elle avait des ponts retenu surtout la suspension. Elle avait assouvi un cheminement dans les airs, senti le béton comme un allié, un bras tendu et musclé.
Elle voulait une protection transparente et libre. Elle voulait danser dedans, voulait embrasser les foules, jouer avec les regards.
Elle s'amusait de son audace mais en fut elle-même surprise.
Elle aura construit le plus incroyable musée d'art moderne, le plus brutal, le plus radical, le plus beau.
Elle aura dessiné le Musée d'art Moderne de São Paulo.
Lina Bo Bardi, c'est son nom.
Au dos de la carte postale Brasilcolor, d'étranges notations. Des radio-opérateurs ? On remarquera que la structure n'est pas recouverte de ce rouge qu'on lui connaît maintenant.
A Madrid, dans le fabuleux (Fa Bu Leux) Musée Reina Sofia par Monsieur Jean Nouvel, nous avions vu une exposition sur l'architecture brésilienne et avions vu déjà ces belles projections de Lina Bo Bardi. Il s'agit d'un autre projet le Museo à Beira do Oceano (photo Hans Flieg). On retrouve d'une autre manière l'objet suspendu, ouvert, horizontal :
Dans le numéro 49 de 1953 de la revue Architecture d'Aujourd'hui, je trouve la maison de Lina Bo Bardi dessinée par elle-même. Toute la modernité est concentrée dans cette maison. Toute sa révolution, sa légereté, sa transparence. Et, là, sur les photographies, l'élégance d'une silhouette féminine.
Est-ce vous Lina ?
Lina ?
Répondez moi Lina... ne partez pas... Lina... Lina...