mardi 16 décembre 2008

l'autre ville nouvelle de Monsieur Maneval ?


Après Mourenx, voici Epinay-sous-Sénart. S'agit-il réellement d'une ville nouvelle ?
Non, plus certainement de la construction d'un nouveau quartier. La carte postale Combier nous renseigne bien. Les architectes sont nommés : Cabinet Maneval et Douillet, Paris VIème. On parle de nouvelles résidences et non de ville nouvelles.
J'aime beaucoup cette carte postale.
J'aime le réseau dru des lignes de façades, la coloration brun foncé et gris répondant au bitume étalé généreusement, j'aime le vide relatif de l'espace contre-balancé par un groupe d'enfants éparpillés. J'aime la croix franche qui marque le lieu de l'habitat faite d'un geste sûr et bien appuyé que l'on doit à Corinne qui remercie sa tata et son tonton et présente ses vœux d'une écriture ronde quittant l'enfance mais encore empreinte de maladresses.
Pour un tel vide, l'été est nécessaire, les autos sont sur les routes des vacances. 
Ce que j'ai pu voir de cette ville aujourd'hui c'est une couleur horrible entre rose saumon (un must de la réhabilitation en ce moment) et jaune. Dommage.

Mourenx sans bulle

Voilà une ville nouvelle qui a aimé se faire photographier et que les habitants ont aimé faire connaître.
Effectivement on trouve très facilement des cartes postales de Mourenx, ville nouvelle. Je regardais peu ces cartes postales ne trouvant pas l'ensemble assez palpitant mais une nouvelle fois le nom de l'architecte me fait regarder cela d'un peu plus près. Il s'agit du célèbre Monsieur Maneval le concepteur de la bulle six coques, petite construction en plastique moulé devenue le symbole pop de l'architecture des années 60.
Rien de bien commun donc avec des ensembles de bâtiments rectangulaires, blancs qui semblent posés sur une grille. Le dessin des fenêtres montre un souci de grande ouverture sur le paysage dans une régularité... efficace. Des petites tours viennent contredire le plan et apparaissent comme des vigies amicales de petites zones bien déterminées. Pour parfaitement comprendre le dessin de cette ville je vous conseille d'aller là :  

http://www.cc-lacq.fr/accueil
Ne manquez pas la petite animation.


Commençons notre promenade d'un peu haut avec cette carte postale éditée par le syndicat d'initiative en photo véritable de Monsieur C. Roux. Du ciel, de loin et en noir et blanc l'accent est mis sur le paysage. La tour centrale n'est pas achevée. Pas d'infrastructure routiére lourde visible, on devine trois zones : L'ensemble des tours et des barres et deux autres zones de pavillons blanc  posées sur les flans de collines et séparées par un bosquet d'arbres. Mais où est le village d'origine ?


Nouvelle vue aérienne en couleurs éditée par le photographe de la précédente Monsieur C. Roux en Lyoncolor. Encore un peu de travaux sur la gauche mais l'ensemble semble terminé. On remarque au premier plan les terrains de sport et la piscine ainsi que des jardins que l'on dirait ouvriers.


On descend un peu et on s'approche toujours avec Monsieur Roux avec cette carte postale expédiée le 1er juillet 1970. On devine les routes d'accès et le toit de l'église apparaît au pied de la grande tour.


On descend encore avec cette vue étonnante prise, j'imagine d'une des tours (17 étages ?). On aperçoit un peu mieux les ouvertures amples et les balcons encaissés dans la façade. Le dernier étage plus bas doit abriter pourtant des appartements car il y a des rideaux. L'immeuble au second plan n'est pas dessiné de la même manière. Grandes fenêtres, petits pilotis formant galerie, s'agit-il de boutiques ou d'un bâtiment administratif ? Le carré ouvert au centre est, je crois l'Hôtel de ville.


Cette vue multiple envoyée en juillet 1971 nous rapproche encore un peu. Piscine, église au toit si étrange, tour aux 17 étages nous montrent une ville plus colorée, ensoleillée. On aperçoit des enfants jouant dans les bassins de l'Hôtel de Ville. c'est une édition Yvon.

On termine avec la nuit tombant sur Mourenx. On nous indique qu'au loin on perçoit le complexe chimique d'Aquitaine-chimie. Quant les lumières de la ville retrouvent celles de l'entreprise dans un lyrisme lumineux assez étrange. La ligne de tulipes rouges permet à Monsieur C. Roux de poser encore sa signature.
La ville a cinquante ans cette année.