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dimanche 5 octobre 2008
D'autres blocs pour l'Afrique
Continuons à feuilleter le livre.
Je vous avais promis du lourd...
Regardez ce magnifique projet d'André Bloc et Claude Parent d'un théâtre pour Dakar au Sénégal. Une pierre énorme, creuse, contient le théâtre. La radicalité que peut produire la poésie parfois...
Et puis encore une forme minérale, pleine, en courbe pour une église d'Alger par Andrault et Parat. La maquette nous laisse à penser une transparence totale laissant apparaître la membrane de la construction.
Malheureusement aucun de ces projets ne fut réalisé. Donc peu de chances de tomber sur des cartes postales...
Le livre : Architecture Nouvelle en Afrique par Monsieur Kultermann aux éditions Prismes.
Libellés :
Andrault-Parat,
André Bloc,
beau béton,
Claude Parent,
église moderne
comparaison n'est pas raison
Hier vous avez découvert l'architecture nouvelle en Afrique aux éditions Prisme.
Je continue à vous ouvrir le livre.
Voici un exemple de ce que la mémoire rapproche mais que la fonction éloigne. Un rapprochement formel infra-mince. Dans le livre, je tombe sur une maison en béton construite en éléments préfabriqués à Kampala en Ouganda par Ernst May. Ma mémoire colle immédiatement dessus une sculpture de l'artiste Absalon, Cell N°1 de 1992. J'aimais beaucoup le travail de cet artiste trop tôt disparu. Il avait condensé dans ces micro-bâtiments beaucoup de mes intérêts pour l'architecture, la sculpture et un certain dédain (violent, ironique et inutile) pour le monde. Il s'agit pour Absalon d'un minimum pour une fonction : au minimum vivre. J'aurais envie de dire que pour Ernst may c'est vivre au minimum. L'un s'inflige la dureté d'une réalité complexe faite de sa biographie et de son travail d'artiste, l'autre libéré d'un camp d'internement pendant la guerre reçoit comme mission de sauver des familles africaines des bidonvilles. C'est étrange non ?
Tous deux proposent des formes assez ressemblantes. J'avoue mon trouble. Que tirer d'un tel rapprochement ?
Je crois peu de choses. C'est sûrement plus significatif de mon univers que du leur. Un goût pour les formes pleine mais entr'ouvertes, pour la tension de surface, pour une mécanisation du lieu de vie, pour une forme d'isolement volontaire ou nécessaire due à un enthousiasme récalcitrant pour ce qui m'entoure. Être dedans-dehors, parmi-ailleurs. Une visibilité de l'isolement.
Mais arrêtons là le jeu psychologique qui ne conduira à rien. Restent deux constructions toutes deux très fortes et très belles. Il faudra revoir le travail d'Absalon, le revoir boxer le vide, vivre le vide et mourir. Il faudra espérer que l'expérience moins luxueuse de Ernst May aura sauvé quelques vies. C'est tout.
La carte postale d'Absalon est une édition Tate Gallery. Elle nous indique que la cellule est faite de bois, carton et de néon. C'est donc une image de solidité mais c'est une coquille fragile comme Sainte Bernadette du Banlay.
architectes multiples
Sur une carte postale de Saint Quentin en Yvelines au blason d'Elancourt (la différence ?) je repère assez facilement un immeuble de Marcel Lods semblable à ceux de Rouen à la Grand-Mare et qui sont aujourd'hui sujet d'une grande attention. Il s'agit bien ici d'une architecture éditée, multipliée grâce aussi sans doute au rêve d'une architecture industrialisée. J'ai visité ceux de Rouen, les appartements sont superbes. Juste dessous la vue des Lods, un immeuble m'intéressa également. Etagé en gradins, aux escaliers centraux, j'y trouvai une ressemblance avec beaucoup d'autres types d'architectures collectives comme, par exemple les Jardins-Gradins de Messieurs Andrault et Parat. Après une recherche rapide j'appris qu'ils avaient été dessinés par Philippe Deslandes. On trouve cette information et plein d'autres sur le site de la ville de Saint Quentin qui semble fière de son patrimoine architectural (c'est elle qui le nomme ainsi). Je crois qu'elle a raison.
Philippe Deslandes est aussi l'architecte de la gare de Cergy-St Christophe. Au dos de la carte postale on peut lire ces informations : horloge la plus grande d'Europe, architecte Deslandes, réalisation Huchez et Laubeuf, mécanisme de 400 kg pour le mouvement des aiguilles, calculé pour des vents de 160km/h, trotteuse, longueur totale 6m, poids 130 kg rouge (!). Petite aiguille, longueur totale 3,80m, poids total 75kg, noire. Grande aiguille, longueur totale 5,76m, poids 145kg noire. L'extrémité de la trotteuse se déplace à 0,52m/s. Elle parcourt ainsi 45km par jour.
ouf...
La photo est de P.Viard pour les éditions Lyna. Toujours aussi bon éditeur.
La carte multiple de Saint Quentin en Yvelines est une édition Estel.
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