Voilà qui est dit.
Reste que parfois dans l'histoire de l'architecture, la construction qui abrite l'assemblée a su trouver une expression, une forme qui transcende la question et autorise le passant, l'impie, l'athée à tenter pendant quelques instants furtifs de faire partie de l'assemblée.
L'architecte Jean Marol à l'Alpe-d'Huez a réussi cela.
Une forme un peu molle s'enroule autour d'un mât, presque une tour et laisse tomber des pentes de toit comme une toile de tente un peu tendue.
Le dynamisme ainsi créé l'air de rien signe le paysage.
J'aime cette architecture parfois juste à la limite parce que trop symbolique, trop référencée s'excusant par des citations d'être moderne.
J'aime cette fragilité qui pourrait passer pour des maladresses dans des formes hésitant entre fonction, gratuité formaliste et désir de faire image.
Par exemple ici la bulle au sommet de la tour.
Je ne l'aime pas mais à la fois également elle me touche. Elle veut dire la lumière intérieure généreuse et guidée, elle veut dire "canon de lumière". Mais elle finit l'élan, l'achève en un objet un rien artificiel, trop technique peut-être comme un hublot.
Cela m'émeut cette impossibilité finalement à une grande radicalité qui est parfois aussi à tort émise comme une qualité.
Sur cette carte postale Cellard expédiée en 1976, l'église vient juste d'être achevée et les abords sont encore en chantier.
Rapprochons-nous :
Toujours chez Cellard éditeur et du même point de vue simplement rapproché, Notre-Dame des Neiges porte ici bien son nom. On imagine facilement comment la poudre blanche glisse sur les pentes et parfois s'y accroche formant un tipi de neige.
Au pied :
D'ici l'aspect d'enroulement est moins visible et c'est le clocher traité en campanile qui prend le dessus. L'entrée semble même un peu faible, moins ambitieuse formellement comme pour nous dire de ne pas avoir peur de l'étrangeté de la construction un contrepoint à son originalité, une invitation tendre à entrer.
Encore un tas de terre à gauche, l'église est-elle ouverte ?
Entrons...
Je vous l'avais dit.
Incroyable.
Ici le dessin de la charpente appuyée sur le fût de béton brut fait tout le travail en offrant à la lumière de donner son maximum.
Elle arrive du haut, de la bulle et descend largement. La manière dont le cylindre est taillé à sa base est superbe. Quel travail !
Regardez comme la violence de la lumière extérieure produit la blancheur totale des ouvertures, les vide de paysage.
Descendons :
Nous sommes dans la crypte.
Ici la place est faite au béton qui à son tour dessine, sculpte une croix dans le ciel de la crypte. Regardez bien le petit carré au centre, c'est l'ouverture que l'on voit au centre du cercle sur la carte postale précédente. La crypte est donc bien sous le cylindre de l'autel.
Le béton brut ici est parfait, un rien gras parfois entre les planches de son coffrage. Ses défauts sont ceux aimés des pierres de taille et procurent couleurs, ombres et matières dans une grande rusticité nécessaire au lieu. Superbe.
Le petit autel (? ) est magnifique et son point d'interrogation fort intriguant.
Merci Monsieur Marol.
Beaucoup plus rare maintenant et surtout disparue :
Nous sommes au Québec devant ce qui fut l'église St Marcel de Chibouganau considérée longtemps comme une merveille de l'architecture moderne.
Ça c'est l'éditeur qui le dit.
Et le ton est donné car l'église fut bel et bien détruite en 1998.
Je ne sais pas pourquoi. Le feu qui couve sous la glace ?
Pourtant quelle merveille non ?
Elancée et large, puissante sur sa base comme fendue, un peu trop marquée d'un mouvement de tremplin de ski, cette église est tout de même un sacré (!) morceau.
Difficile de comprendre sa structure et de lire le plan mais il semble qu'il pourrait bien y avoir là aussi de belles prouesses.
Alors si un cousin québécois peut nous renseigner. Les architectes de cette beauté disparue furent Saint-Gelais, Tremblay et Tremblay.
Une petite chose :
Je ne sais pas pourquoi. Le feu qui couve sous la glace ?
Pourtant quelle merveille non ?
Elancée et large, puissante sur sa base comme fendue, un peu trop marquée d'un mouvement de tremplin de ski, cette église est tout de même un sacré (!) morceau.
Difficile de comprendre sa structure et de lire le plan mais il semble qu'il pourrait bien y avoir là aussi de belles prouesses.
Alors si un cousin québécois peut nous renseigner. Les architectes de cette beauté disparue furent Saint-Gelais, Tremblay et Tremblay.
Une petite chose :
Nous sommes à Saint Gervais les bains, au Bettex devant la Chapelle Bettex-Taguy.
La carte postale nous montre l'édifice presque caché complètement par la neige qui s'accroche à son toit tout de triangles. On devine une belle petite chose qui malheureusement ici manque un peu de lisibilité.
Mais j'aime le triangle blanc jouant avec les triangles du toit.
Les éditions de l'Europe ne nous donnent pas le nom de l'architecte.
C'est bien dommage mais cette modestie rejoint celle de la construction.