Gràce à Benoît, je peux donner un nom à l'architecte du parking sur le toit. Il s'agit de Antoine Dory. La carte postale va pouvoir rejoindre son classeur ; il faut également remercier le site internet http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ qui nous donne la réponse. On y apprend que ce bâtiment a reçu le label édifice du XXème siècle.
Il est donc possible qu'un jour sur ce toit, à Annecy, je fasse quelques photographies stéréoscopiques.
Merci Benoît, merci.
Mais est-ce que Monsieur Antoine Dory a réalisé d'autres constructions étonnantes ?
mobilisation !
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lundi 30 juillet 2007
samedi 28 juillet 2007
parking sur le toit
De retour de foire, je vous montre quelques cartes postales achetée à la Harengère.
D’abord ce surprenant centre commercial d’Annecy de forme circulaire offrant un toit terrasse servant de parking. J’aime beaucoup la spirale qui permet de monter sur le toit qui me rappelle le parking découvert grâce à Claude à Kassel.
Je n’ai pas le nom de l’architecte si vous le connaissez laissez moi un message.
Ce bâtiment existe-il encore ? Peut-on encore rouler sur son toit ?
Il s’agit d’une carte postale éditée par les Nouvelles Galeries et fut envoyée le 22 juillet 1971 de la poste d’Annecy centralisateur.
L’autre construction est la poste de Nevers. On est un peu loin de Claude Parent et de Virilio. L’architecte est Pierre Forestier. Il s’agit d’une carte postale de la Compagnie des Arts Photomécaniques en Real-Photo. Le cachet indique qu’elle fut envoyée le 28 août 1968 de la poste même représentée. Une forme de tautologie.
Lucien Hervé photographe
Voici donc une de mes cartes postales signée de Lucien Hervé.
Il s'agit d'une édition de la Société Immobilière de ND du Haut.
Modèle E-111-168-Chapelle de notre-dame du Haut
RONCHAMP- Architecte Le Corbusier.
Pas de date lisible.
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Lucien Hervé
disparitions
J’apprends par la voix de François Chaslin la mort de deux très grands photographes.
Lucien Hervé et Bernd Becher.
Tous les deux m’ont permis de regarder l’architecture et le paysage. Ils m’ont donné l’occasion de travailler à des rapprochements entre la photographie plasticienne et la carte postale ; j’ai aimé travailler avec eux par images interposées, regarder un peu autrement certains objets plantés sur nos horizons et jubiler des espaces.
En Allemagne, pendant notre grand tour, j’avais trouvé dans un journal un article avec un photographie de Hilla Becher photographiant son époux photographiant des hauts fourneaux. Je n’avais pas compris que l’article évoquait le décès de ce dernier. J’aime cette image énormément. Tout est là; le photographe au travail, la photographe au travail, les enfants fixant Hilla Becher et le paysage. les points de vues se croisent selon les intérêts respectifs ; l’un cherche les objets, l’autre amoureuse photographie son compagnon et les enfants regardent, joyeux, ce ballet. Hilla Becher nous offre une vue large où elle installe son époux dans un cadre englobant l’industrie, le mari, les enfants, les logements de ces derniers à droite, la terre haute et le lointain des silhouettes industrieuses. L’espace entre Hilla Becher et son époux, ce retrait nécessaire, m’émeut beaucoup. Et les enfants qui gardent la distance (sur demande ?) et restent groupés eux aussi maîtrisant les écarts entre eux, Hilla et Bernd Becher.
Rappelez-vous les enfants sur la carte postales de Fontenay.
Je n’ai pas d’image de Lucien Hervé au travail mais j’ai eu la chance de voir de très belles photographies de lui au Havre dans le cadre de l’exposition consacrée à Chandigarh, Brasilia et le Havre au Musée Malraux. J’ai dans ma collection des cartes postales réalisées à partir de clichés de Lucien Hervé et je vous en propose un.
Allez voir cette exposition, regardez bien et comme moi rêvez à un voyage entre ces trois villes que je sais aimer aussi grâce à des photographes.
L'article provient du Frankfurter Allgemeine Zeitung du lundi 25 Juin 2007, il est écrit par Werner Spies. La photographie est de Hilla Becher.
mardi 17 juillet 2007
chef d'œuvre
Aujourd’hui je viens de recevoir le numéro de la revue Architecture Principe de mai/juin
1966 consacrée au chantier de Nevers.
Dire que c’est formidable c’est peu dire.
Le complexe paroissial Sainte Bernadette de Nevers est pour moi un aboutissement et une sorte de mètre étalon contre lequel je mesure toute architecture.
J’aime son brutalisme d’une force incroyable, j’aime son dessin, son intégration niée et érigée en principe, j’aime son volume et sa matière j’aime par dessus tout sa masse terrible, son poids suggéré sur le sol et sur le monde. C’est un bunker mais c’est l’image d’un bunker car il s’agit en fait de deux fragiles coques de béton qui s’adossent. En fait il s’agit d’un point de vue constructif de deux secrètes coques espacées qui forment l’image d’une radicalité puissante et indestructible. Quel écart, presque un mensonge...
Et j’aime ça, j’aime me retrouver sur le mur de l’Atlantique au centre de la France.
Pendant longtemps une carte postale de cette église était une sorte de Graal introuvable et puis j’ai trouvé...
C’est le chef-d’œuvre de ma collection. Le point central. Si je devais garder une seule carte postale ce serait celle-ci.
Deux églises dans mon Panthéon. Oui.
Celle de Royan et celle de Nevers.
Tout doit suivre, l’élan des ingénieurs et la plasticité de la morale.
C’est construit. Pas d’utopie, c’est construit.
Cette revue est magnifique. Les images sont sublimes, construction d’une grotte, d’un rempart en temps de paix, non pour la défense et encore moins pour l’attaque mais pour y vivre le secret de la foi et de sa perplexité.
Je retiens cet extrait:
...La matérialisation d’une forme qui n’est due en premier chef à l’expression ni de la fonction, ni de la technique, ni de la recherche plastique, mais d’une “précipitation” à l’état brut dans une optique de lieu spirituel des principes essentiels implicites de l’engagement du groupe sur une recherche fondamentale en architecture et urbanisme.
Claude Parent.
Tout est là, dans cette précipitation que je crois aujourd’hui interdite, dans cette chimie intime de la pensée plastique maintenant usurpée.
Merci Messieurs Parent et Virilio, Merci.
La carte postale est une édition “les éditions Nivenaises” de Cosne sur Loire.
Pas de date mais une faute d’orthographe au nom de Virilio écrit au revers avec un T.
Les photographies extraites de la revue sont de messieurs Gilles Ehrmann et Patrice Goulet. Bravo à eux pour ces beaux clichés.
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lundi 9 juillet 2007
Maison Sylvestre
Voici un site que je viens de découvrir et qui vous donnera un autre exemple du travail de Jean Balladur. Il s'agit d'un bien beau bâtiment très différent de la Grande Motte ; une toute autre échelle...
http://silvestre.monsite.wanadoo.fr/index.jhtml
http://silvestre.monsite.wanadoo.fr/index.jhtml
dimanche 8 juillet 2007
le point Zéro
Une carte postale en noir et blanc qui place la Grande Motte très loin en arrière, presque dans les années cinquante.
De belles sculptures modernes ornent la place. Sont-elles encore là ? Cette carte fut expédiée le 26 juin 1969 du Grau du Roi; c'est une édition Publisa et c'est un cliché Moch (sic!)
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La Grande Motte
Babylone
Oulala ça j'aime beaucoup !
Carte postale Combier imprimeur Mâcon décidément les meilleurs !
La Grande Motte
"le Babylone"
arch. : bureau d'études à Neuilly.
Qui se cache derrière ce bureau ?
La carte est imprimée en cimcrome et elle fut expédiée le premier décembre 1986 à Montpellier.
Encore une carte envoyée pour un jeu télé-loisirs.
La phrase est : Jean-Luc Lahaye est un homme de cœur
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La Grande Motte
Pyramides à l'horizon
voici une carte postale Mar imprimée à Nice;
La Grande Motte.
"la ville de l'an 2000"
vue aérienne.
pas de date.
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La Grande Motte
architecture en revue
Voici la revue dont j'ai extrait l'article de Claude Parent et la photographie du terrain de la Grande Motte. Il s'agit d'une photographie de Alain Perceval.
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Jean Balladur,
La Grande Motte
les chambres de Balladur
Il s'agit d'une carte postale Combier Imprimeur Mâcon
La Grande Motte (Hérault)
Le port.L'hôtel Frantel
"la grande Pyramide"
Arch. : Jean Balladur
Pas de date.
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La Grande Motte
le jeu du béton sous le soleil, le nez de De Gaulle
carte postale éditée par les éditions MAR de Nice
La grande Motte
"la ville de l'an 2000"
La Motte du Couchant;
Imprimé en italie
pas de date
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La Grande Motte
Claude Parent et la Grande Motte
Comme il pleut et que souvent les cartes postales sont ensoleillées, j’y retourne et me décide de vous parler encore un peu de la Grande Motte. J’ai beaucoup de cartes postales qui la représentent et j'ai plaisir à vous en montrer quelques-unes. Et puis je cherche aussi dans mes revues et je trouve le numéro 7 de la revue “architecture” publiée en août/septembre 1979 et je vous livre quelques extraits provenant d’un article écrit par Claude Parent pour qui vous savez mon admiration:
... Quelle différence y-a-t'il entre la forteresse et les pyramides sinon sur l’objet social et sur l’esthétique inscrite dans son temps. Les deux formes sont aussi brutalement limitées et prédéterminées. Voilà où conduit un impérialisme lorsqu’il prend en charge ses propres réalités. Les résultats en sont cohérents et dans ce cas-là très appréciables ; les villes du Languedoc Roussillon se tiennent et se proposent aux habitants en dehors de tout laxisme et de tout démagogie. Quand on est le pouvoir le comble est de le renier dans les apparences architecturales. Dieu merci la méthode autoritaire au Languedoc Roussillon a au moins évité le n’importe quoi. (sic!!)
... La Grande motte c’est la grande kermesse du béton.
C’est la rigolade, la fête des vacances rendues obligatoires, imposées dans les dentelles de béton par un architecte parisien “en vacances” qui ne voit qu’à travers les vacances.
Et le tempérament des gens de cette région qui est moins gai qu’il n’y paraît, plus sauvage, plus replié sur des pensées intérieures ne s’accommode pas de la fête continuelle. La gravité, la tristesse doivent être apparentes dans les villes du sud de la France. C’est peut-être la plus grande faiblesse de cette architecture de n’exprimer que les joies des façades. Si les gens du cru y avaient davantage participé et pas seulement par élus interposés, mais directement, dans la pâte, on aurait éprouvé dans ces villes d’autres sentiments plus authentiques moins superficiels que cette jovialité apparente, que cette distraction des vacances.
La population s’y serait mieux reconnue. les étrangers se seraient plus certainement assimilés. La ville aurait vécu plus profondément.
L’aménagement en profondeur d’une région ne tolère ni Luna Park ni Disney Land. Hélas il semble que ce soit la seule voie actuellement ouverte par la complicité objective de la technocratie et de l’argent.
Claude Parent
Oui, oui, oui.
Mais entendre Claude Parent évoquer l’authentique, les gens du cru et leur participation active c’est un peu fort. Nous aurions eu quoi ? Du régionalisme ?
La fonction oblique en tuile romane faudrait voir... Peut-être que la tristesse à laquelle fait allusion Claude Parent nous aurait apporté de magnifiques constructions brutalistes râpeuses et âpres comme je les aime, des bunkers s’écroulant sur le sable, sublimes monuments sauvages d’aujourd’hui.
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La Grande Motte
un coin pour l'infini
De retour de foire (Elbeuf), je pose sur la table mes trouvailles bien modestes. Si j’aime toujours voir des images de la Grande Motte, il faut bien avouer qu’elles ne sont pas rares. Mais ne boudons pas notre plaisir.
D’abord vous redire mon intention d’aller hors saison, dans un presque vide, accompagné de mes photographes favoris (Claude, Sylvain, et Alan) arpenter les rues de la ville de l’an 2000. S’émouvoir des places minérales, des pyramides futuristes, des folies construites et d’une joie de vivre un peu artificielle.
Sur la carte postale représentant la place et les immeubles “St Clair” voir si les volumes en béton du premier plan sont toujours là et gommer les stores des glaciers. Puis étourdis par trop d’images à faire, gagner l’église St Augustin,se dire que le temps a passé en regardant la taille des sapins et entendre Claude se plaindre de la végétation qui gêne pour faire des images. Admirer les courbes audacieuses et tranquilles du lieu de culte signé de Jean Balladur et une nouvelle fois s’amuser du nombre d’architectes nécessaires à la construction d’un tel projet.
Et puis, grande réjouissance, s’asseoir sur les chaises polyprop de la chapelle du Saint Sacrement, regarder le coin du mur comme un morceau de l‘infini. Oui, nous pourrions nous réjouir ainsi mais Alan est en Afrique du Sud, Sylvain amoureux entre Lyon et Paris, Claude coupe ses papiers dans le Loiret et votre serviteur n’a pas le courage de partir seul avec la clio pour un safari photo.
Alors je remercie les éditeurs de cartes postales. Merci oui merci.
La Grande Motte (Hérault)
La place et les immeubles “St Clair”
Arch : M. Albert Cane à Beaulieu-sur-Mer
Carte C I M
34280
couleurs et lumière de France
34280 la Grande Motte (Hérault)
L’église Saint-Augustin
(architecte : Mr Balladur)
10 34 00 19
édition d’art YVON
1979
34280 la Grande Motte (Hérault)
La Chapelle du Saint-Sacrement
Arch. : Jean Balladur
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église moderne,
Jean Balladur,
La Grande Motte
samedi 7 juillet 2007
l'avenir, le pistolet, le solitaire
J’insiste un peu. Et, aussi pour comprendre, je suis le chemin de Mathieu Pernot.
Dans ma collection (classeur étiqueté “very boring” 5), je trouve cette carte postale de Fontenay-aux-Roses, rue Alfred de Musset. Elle date visiblement de la fin des années cinquante, début des années soixante, mais n’a été postée qu’en 1986, le 12 mai très précisément à 17h15.
Je suis attiré par l’impression de cette carte très similaire à celles de Mathieu Pernot et aussi par le groupe d’enfants qui se tient à distance du photographe. Est-ce lui qui a demandé aux enfants de ne pas s’approcher, voire de rester là pour animer le cliché ?
Le photographe vise le bâtiment c’est certain et les enfants eux sont là, simplement attirés par cette activité. Ils arrêtent leurs jeux et viennent voir. Deux d’entre eux regardent le photographe mais ils ne franchissent pas la pelouse, restent sur la bordure.
Les quatre autres du groupe regardent l’enfant solitaire à gauche qui semble partir. Mais ce qui attire mon œil, c’est le pistolet. Je l’ai vu immédiatement, le pistolet.
Et comme dans Blow-Up ou tel un Blade Runner, j’explore l’image et invente l’histoire.
C’est le plaisir de ce genre d’exploration. Ce jouet, ce pistolet est-il un cadeau de Noël, un cadeau d’anniversaire ? Et si ce seul objet et les amorces qu’il ne manque pas de faire pétarader étaient le point focal de cette réunion de gosses ? Ils jouent aux cow-boys et aux indiens et la 403 du photographe se gare. Celui-ci sort du véhicule la chambre, le pied et l’immense fourre-tout plein d’objets inconnus des enfants. Et c’est curieux un enfant. On va voir, on tourne autour du photographe, on lui pose des questions. Et ça l’embête un peu et finalement il se dit que ça fait vivant sur une image des enfants, c’est l’avenir les enfants, c’est la joie de vivre. Mais pourquoi l’un d’entre eux s’en va ? Doit-il aller chercher le pain ? A-t-il été exclu du groupe ? L’ombre est longue c’est donc soit le soir soit le matin. Ou va-t-il ce solitaire ? Il semble être visé par le pistolet. Menacé ?
Pas un seul adulte à l’horizon (sauf le photographe). Personne aux fenêtres.
Ils ont tous aujourd’hui quarante de plus.
“On ne subit pas l’avenir on le fait”. J’espère qu’ils ont eu cette chance.
carte postale André Leconte. Paris.
éditions d’art Guy.
Photo véritable.
vendredi 6 juillet 2007
le grand ensemble de Mathieu Pernot
J’ai hésité longtemps.
J’ai hésité longtemps à vous parler de ce livre. Je crois en partie parce que je ne comprends finalement pas son contenu. Il s’agit du livre de Mathieu Pernot Le Grand Ensemble publié aux éditions le Point du Jour.
Ce livre sans contextualisation aucune, à part une petite note de l’auteur en fin d’ouvrage, nous propose des reproductions de cartes postales de grands ensembles de l’après-guerre, reproduites avec une extrême qualité à l’échelle, entrecoupées de vues d’implosions d’immeubles du même genre en noir et blanc, d’agrandissements de détails des cartes postales orientées uniquement sur les personnages qui errent sur ces images (forte présence de la trame, les rendant très picturaux) et à la fin de l’ouvrage les textes des versos des cartes postales.
Je jubile évidemment des images et elles me renvoient à mes propres recherches et à celles de Martin Parr. Mais que dois-je penser de ce rassemblement ?
S’agit-il d’une critique de ce type de construction ? Le titre de l’ensemble se nomme “le meilleur des mondes”. Est-ce encore une attaque en règle de l’architecture comme le fautif d’une situation dégradée ? Est-ce un regard mi-ironique mi-désabusé sur cette situation et sur une forme d’échec de la politique de ces quartiers ? Est-ce une nostalgie d’un bonheur qui a eu lieu et qui s’achève dans la dynamite ?
Les personnes photographiées sur les cartes postales et ici agrandies par l’auteur sont nommées témoins. Témoins de quoi ? Ne sont-ils pas des gens en train de pratiquer ces espaces, de les vivre ? Pourquoi aucune image des habitants actuels ? Je sais que l’on peut jubiler de ne pas avoir à vivre dans ce genre de lieu et à profiter de l’écran (distancié puisque écran) que représente la carte postale et je connais ce malaise qui nous met en porte-à-faux, à la fois admiratif de l’architecture (si c’est possible), déçu qu’elle soit aujourd’hui accusée, et heureux finalement de ne pas y vivre aujourd’hui en voyant dans la pratique de la lecture des cartes postales un moyen de retrouver une joie d’y vivre à cette époque des trente glorieuses. C’est aisé. C’est aisé d’en faire une esthétique, d'en dégager une beauté toute relative à la pratique de notre petit cercle d’artistes contemporains et de jouer avec l’ironie qu’il autorise. Mais aujourd’hui ?
Si j’aime pour ma part ces images c’est parce qu’elles m’assurent d’une modernité affichée, vécue, jubilée, d’une époque où on vivait son temps sans nostalgie, avec des erreurs, des rapidités, mais d’un élan sans faille. J’aime ces images parce que je sais que c’est du bonheur et rien d’autre, puisque ce sont des cartes postales et que les cartes postales sont faites, existent pour le bonheur et que je trouve incroyable qu’on ait pu à cette époque le placer dans ces objets architecturaux et urbains. Où est aujourd’hui la jubilation de notre époque ? Dans quel objet se place-t-elle ? Les SMS ?
Alors oui le livre de Mathieu Pernot est un beau livre. Oui il a rejoint dans le rayon de ma bibliothèque les ouvrages de Martin Parr. Mais de la pages 50 à 56 des immeubles s’éffondrent sous des explosions (images de guerre ?) et soudain page 59 une petite fille court comme échappant à l’explosion, fuyant le danger. Mais elle a le sourire aux lèvres et cela sauve tout et notamment le risque un peu léger d’une mise en page qui se voudrait (et je le crains) par trop politique. Je resterai sur ce sourire.
Le Grand Ensemble
Mathieu Pernod
Le point du Jour éditeur
isbn: 978-2-912132-5-9
29 euros
mercredi 4 juillet 2007
la Clarté un peu sombre
dans la boule
Ledoux Brunoni
De passage à Genève, après le grand tour (Documenta de Kassel et biennale de Venise), nous voici dans la ville suisse qui abrite l’immeuble de Le Corbusier la Clarté. Nous trouvons l’immeuble en travaux ce qui est bon signe. Des dames nous y emmènent en nous informant qu’un crime affreux y avait été commis il y a quelques années...
Mais pour le moment nous tournons autour, nous régalons des grandes ouvertures, des pavés de verre et des portiques gigantesques. Nous trouvons une porte ouverte et nous nous engouffrons à l’intérieur. Belle surprise, le métal se lie au verre et la cage d'escalier laisse pendre une rampe d’ampoules d’une simplicité déconcertante. C’est très beau. un Jeanneret sur une des boîtes aux lettres. Photos, photos, photos...
Puis plus tard, nous visitons l’église catholique de la Sainte Trinité. Il s’agit d’une boule.
Une boule entourée d’eau en cascade. Nous visitons la chapelle au rez-de-chaussée aux vitraux représentant le cosmos. C’est étrange, sombre et un peu kitsch manière Las Vegas.
Nous réussissons enfin à pénétrer dans l’église elle-même et il faut l’avouer c’est assez réussi. D’abord de la lumière tombe des lanterneaux du clocher et des oculi colorés.
Une soucoupe volante ?
Le mobilier est minimaliste en plus d’être minimal ; des cubes de marbre blanc qui se colorent sous l’effet des oculi. Une charmante dame à l’accent italien nous explique la symbolique et l’intégration de l’église à un vaste complexe immobilier appartenant à l’Eglise Catholique Suisse. Nous achetons en partant des cartes postales pour ma collection.
Sylvain et Willerval
Je reçois ce matin un message de Sylvain Bonniol m’indiquant la création de son site de photographe. Je vous conseille vivement d’y effectuer une visite. On peut y voir sa série sur le quartier Mériadeck vidé de ses habitants. L’image est solide, construite et se joue des géométries architecturales. Il aime ça Sylvain.
Il évoque un bâtiment de Willerval, construit sur dalle comme c’était le goût de l’époque.
J’aime beaucoup la caserne de pompiers de Paris de cet architecte et je me demande si dans ma collection de cartes postales je possède une image d’une construction de cet architecte. Je ne trouve ni le bâtiment de Mériadeck, ni la caserne des pompiers mais le nouveau Palais de Justice de Lille qu’il co-signe avec Mr Spender.
Je vous le fais donc partager.
http://bonniol-photo.com/
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