Nous sommes au Logis du Clapet. Les boules sont suspendues au-dessus du sol sur des pilotis un peu frêles et la couleur interne doit procurer de belles sensations comme être à l'intérieur d'un globe oculaire.
Je n'avais pas réussi à trouver d'informations sur cet ensemble de jeux pour enfants jusqu'à ce que je trouve cela en faisant des recherches pour la Grande Motte.
La carte postale Yvon nous donne : la Grande Motte (Hérault) Group Ludic, au fond le petit train.
Voilà. Le Group(e) Ludic.
On reconnaît bien les même boules sauf que dans ce cas elles sont en demi-coques plastiques associées et bien lisses. Celles du Clapet devaient être en résine, plus rugueuses.
L'ensemble reste très beau et bien marqué dans son époque. Des petites architectures, des micro-cabanes que les enfants parcourent, habitent.
Le registre formel est celui de la capsule Spoutnik, de l'œuf, du cocon.
Mais comment diable cet enfant est-il arrivé sur le sommet de l'une des boules ?
Internet ne me donne que peu d'informations sur ce Group Ludic. Il semble qu'un article leur fut consacré dans Architecture d'Aujourd'hui. Je trouve les noms suivants : Group Ludic (David Roditi, Xavier de la Salle, Simon Koszel)
Étrangement en cherchant Simon Koszel je trouve ça et là on retrouve bien l'esprit et même les formes du Group Ludic. Mais quel lien entre Simon Koszel et Jacques Simon ?
En tout cas, on est parfaitement dans l'esprit d'un Land Art ludique dont on perçoit pleinement une poésie de l'espace laissé à la disposition du jeu de l'enfant et aussi de l'adulte.
L'espace du jeu doit offrir à la fois la qualité d'un encadrement et la liberté de l'inventer. Aujourd'hui, il semble que les normes européennes ont largement occupé cet espace infra-mince. Je me souviens d'un reportage ou des fabricants de jouets extérieurs italiens, français et allemands n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la hauteur d'un garde-fou pour toboggan...
Aujourd'hui les marelles sont normées et dessinées d'avance dans les cours d'écoles. La bêtise.
Parfois les enfants et parfois les artistes avec peu de choses forment des espaces. Marc Hamandjian, sculpteur me parla un jour de ses maisons sous les tables.
Je m'amuse parfois aussi à quelques rapprochements.
Par exemple :
l'orée du bois, caravaning
Soursac (Corrèze) le village vacances 1999 éditions Artaud
Tadashi Kawamata, People's garden, Photo : Dirk Bleicher, Kassel Série 201 Documenta de Kassel 1992
Structures à minimum, qui ne semblent être dessinées que par leurs contours, images de l'abri mais à la réalité fragile dont l'imaginaire poursuit et achève la forme.
L'enfance est là. Les photographes préfèrent ces espaces vides ou peu occupés. On pourrait dire abandonnés.
Mais les adultes s'amusent aussi dans des volumes incontrôlables, les pieds se dérobent et les rires fusent.
Bagatelle, parc d'attraction Monachrome
Tiffany's Auzouville-sur-Saâne, éditions Kettler
Difficile d'habiter une forme mouvante.
Sauf peut-être, l'automobile.
Il faudra être attentif à ce Group Ludic, voir comment il a travaillé avec les architectes et poursuivre ainsi un autre type d'exploration de l'espace, celui qui est vécu de rien à 1,20m de hauteur !
1 commentaire:
Sympa toutes ces observations. J'aime bien le truc tournant où deux adultes jouent. Pourquoi ne pas en construire dans les parcs ? Pourquoi ne peut-on plus s'amuser après l'enfance dans des jeux comme cela ?
Foutu société de merde.
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