dimanche 12 juin 2011

Centre Pompidou de nacre et de carton




Et voilà !
Il fallait bien que ça arrive !
Le Centre Pompidou de Metz a rejoint ma collection. Les deux cartes postales seront les premières de ce bâtiment et les premières de son architecte dans ma collection.
Je n'ai toujours pas eu l'occasion de visiter le chapeau chinois et ses grandes boîtes mais j'ai hâte.
Les deux cartes postales sont assez curieuses et m'offrent l'occasion d'un doute bien typique de notre époque : s'agit-il de photographies ou d'images infographiques du projet ?
Oui, j'ai un doute.
Alors je plonge dans les détails mais surtout dans les impressions, les sensations de lumière et de transparence.
L'œil s'habitue et tombe alors la vérité de l'image : infographie !
Car sur ce détail, les visiteurs sont bien... fantomatiques !


J'imagine alors les infographistes collant à qui mieux mieux les silhouettes contemporaines de nos vies pour donner à la réalité virtuelle une réalité. Il doit y avoir des banques d'images avec des silhouettes à choisir selon la catégorie sociale, la saison, le profil du futur utilisateur du bâtiment. Je me souviens des somptueuses planches de LETRASET pleines de voitures, d'arbres, de wc et effectivement de personnages que l'on grattait pour les insérer dans les dessins.
Aujourd'hui on "glisse" un bobo au sac orange, une femme au corsage blanc, un costume bleu nuit...


Les visiteurs fantasmés du Centre Pompidou sont ainsi, marchant d'un pas assuré, plutôt jeunes et à leur place. Personne assis par terre, pas d'enfants, de poussettes. Le Centre est pour les adultes de trente ans bien habillés.
Mais qu'importe car les cartes postales et le lieu sont beaux. Mon regard ne peut s'empêcher de voir le motif de l'étoile de David dans l'entrelacs du toit. C'est très bête mais ça m'émeut. Vous savez, finalement, on ne voit bien que ce que l'on a envie de voir.


Le verso des cartes a une partincularité : il est nacré !
Il nous donne bien les noms des architectes : Messieurs Shigeru Ban Architects Europe avec Jean de Gastignes.
Mais de Shigeru Ban je me souviens avoir vu un hangar pour un musée à Pouilly-en-Auxois. Je vous en propose quelques vues en stéréoscopie. On retrouve ce qui fit la célébrité de l'architecte avec son utilisation de tubes en carton. C'est dans sa simplicité apparente et sa légèreté absolument remarquable.







D'ailleurs qui sait ce qu'est devenu le bâtiment éphémère posé dans les tubes du Centre Pompidou de Paris et que l'architecte occupait pour travailler sur le projet de Metz ?
Détruit ?
Remonté ailleurs ?

samedi 11 juin 2011

mais... mais qu'est-ce que c'est ?


C'est bien ce que je me suis dit ce matin sur la foire à tout d'Alizay lorsque j'ai eu cette carte postale en main.
Ce gros objet étrange qui ressemble à une pièce automobile agrandie m'a donné rapidement une réponse en retournant la carte postale : une église !
Nous sommes à Paris dans le 15 ème arrondissement au-dessus de l'église Notre-Dame de la Salette, 27 rue de Dantzig.
C'est la carte qui le dit et comme l'éditeur Gaud est très précis il nous donne également : 17.2.63 pose de la première pierre (sic !) et le 19.9.65 bénédiction de l'église.
Nous avons même les noms des architectes messieurs Henri Colboc et Dionis du Séjour (si si).
Alors pour moi qui aime l'art sacré moderne et contemporain, je me régale de ce drôle d'objet architectural que je découvre pour la première fois.
Je cherche dans mes ouvrages sur la question et je ne trouve rien. Mais dans ma collection de cartes postales, bien rangée, figure cette autre église :



Cette fois nous sommes au Havre devant l'église Saint Michel (1964). L'architecte Henri Colboc est bien nommé par les éditions Bellevue.
Si les deux formes sont bien différentes, il ne fait pas de doute que les deux églises offrent une plasticité forte et solide aux volumes bien déterminés. Le campanile de celle du Havre est absolument superbe. Monsieur Colboc a-t-il dessiné d'autres églises ?
Mais revenons à Paris. Amusons-nous de la manière dont le photographe a réussi dans le paysage de la ville à placer la Tour Eiffel !
J'aime aussi le bel immeuble aux stores rouges et je crois bien que celui juste derrière Notre-Dame de Salette a l'air aussi bien intéressant. Je sais où j'irai traîner à ma prochaine visite à Paris...

mercredi 8 juin 2011

monument historique

Disons tout de suite, je n'aime pas beaucoup cette architecture :


Nous sommes devant la gare de Néris-les-Bains grâce à une carte postale Real-Photo expédiée en 1939.
L'architecte de cette gare est bien inscrit sur la carte postale : Louis Brachet, arch S.A.M.
D'ailleurs si quelqu'un peut me dire ce que signifie ce S.A.M... (sans agrément du Ministère ?)
Mais ce qui est intéressant c'est de regarder si un bâtiment classé change d'image.
En effet sur cette autre carte postale de la gare de Néris-les-Bains...


...plus moderne et expédiée en 1984 figurent au dos les informations suivantes : Pavillon du lac-salles des fêtes, ancienne gare classée Monument Historique, mise en service en 1931 et conçue par l'architecte Brachet.
Nous avons donc deux images d'un même bâtiment, l'une dans son usage, l'autre dans sa position patrimoniale.
Cas assez rare dans ma collection et la mention du classement tenterait à prouver l'attachement et le caractère exceptionnel de la construction par l'éditeur, ici Combier. Comme si ce classement offrait une vraie et belle occasion d'éditer une carte postale.
Les deux cartes postales sont prises du même côté de la construction. on ne peut qu'admirer la qualité de la première, d'un noir et blanc parfait et le grand vide dans lequel elle se trouve ainsi présentée.
La carte postale Combier en couleurs joue le jeu que l'on attend d'une carte postale. Un premier plan offre verdure en contre-jour et un rien d'espace public pour introduire l'architecture dans son "milieu".
Une renault 5 isolée est la seule animation de cette gare et à en croire les deux images on peut se dire que finalement pour une telle affectation, cette gare est bien peu fréquentée en 1939 comme en 1984 !
On le voit, le regard du photographe change peu. Pourtant il faut avouer que le noir et blanc joue à merveille sur les pierres taillées.
Mais... certains d'entre vous jubileront sans aucun doute du rose de la pierre et de la polychromie des tuiles vernissées du cliché Combier...
Alors ?
Rien.
Pour ma part, cette architecture m'intéresse toujours aussi peu. Et finalement les cheminées qui dépassent du toit me laissent bien perplexe en attendant d'être pantois !

mardi 7 juin 2011

arlequin 8

Il avait été choisi par son patron pour faire la tournée des clichés des hôtels italiens clients de l'éditeur de cartes postales.
Il avait pourtant débuté par des études d'architecture, cru fermement qu'il construirait à son tour le bâtiment idéal répondant à la fois au programme, faisant œuvre de modernité et faisant surtout image.
Il avait gardé de bons souvenirs de ses débuts, de cette époque estudiantine mais la vie avait voulu autre chose et sa passion un peu éloignée pour la photographie le rattrapa un jour sur un job d'été.
Il ferait des photographies pour les cartes postales toute une saison.
Dans ce travail finalement il trouva tout ce qu'il aimait. D'abord un déplacement permanent mais pas sans but, un goût pour l'image et la technique photographique, une grande liberté et aussi une manière de trouver l'architecture, de la plus sensible à la plus modeste.
Il était ainsi dans le monde.


Il gara sa petite mais si nerveuse Fiat devant l'Hôtel Planet de Cervinia-Breuil. Il fut d'abord un peu déçu par ce mur de béton aveugle sur lequel était apposée l'enseigne rouge de l'hôtel. Il fit le tour de la bâtisse, chercha l'angle idéal mais n'arriva pas à atténuer le contraste trop fort entre le bois orange des balcons et le bleu de la montagne. Il ne passa qu'une nuit, ne demanda pas le nom de l'architecte et repartit dès le lendemain matin en faisant sans le vouloir déraper les pneus de la Fiat.


En cette fin d'automne la neige le surprit un peu sur la route. Il devait pourtant regagner le Riky Hôtel au plus vite pour poursuivre son exploration. La neige faisait un étrange tapis bleu-gris presque comme peint à la main, laissant l'hôtel dont la façade était de bois dans un brun jaune délavé un peu agaçant.
Mais c'était beau, bien dessiné avec une certaine classe internationale. Pas d'esbroufe, pas de formalisme, juste un ensemble cohérent et moderne. Il aimait surtout le contraste entre l'entrée très aplatie et lumineuse venant jouer contre les grilles de la façade.
Cette pensée fut interrompue par l'humidité et le froid qu'il sentait monter au travers de ses Clarks toutes neuves. Cela l'amusa et il était temps de rentrer dans l'hôtel pour profiter de son intérieur.
Et si demain, il prenait le temps de louer des skis ?


Deux ans plus tard, il avait bien réussi sa vie. Il avait repris la maison d'édition de cartes postales et avait gagné beaucoup d'argent en achetant les licences des émissions de la télévision italienne. Il éditait ainsi des cartes postales, cartes d'anniversaire avec les personnages des dessins animés et des feuilletons.
La collection coquine avait également remporté un beau succès, surtout, il ne se l'expliquait pas, dans le nord de l'Italie.
Mais aujourd'hui, il avait rangé sa toute neuve Fiat Dino jaune sur le parking de l'hôtel le Panorama. Il devait y rencontrer un homme d'affaires français pour l'édition de cartes postales de l'O.R.T.F en France. Les coûts de production étant moindres en Italie, il y avait là encore le moyen de gagner de l'argent facilement.
Il ne put s'empêcher de regarder l'hôtel avec son œil de photographe d'architecture. La bâtisse n'offrait vraiment rien d'extraordinaire et les balcons très encaissés dans la façade la creusaient de manière à former un sursaut décoratif et moderne.
Il ne put que s'amuser de la tentative d'invention de forme dans la cheminée de béton.
Il ne fit pas affaires avec le français. Trop à l'image de sa DS : pompidolien.
Qu'importe ! Que la route de retour serait belle derrière le pare-brise de sa belle italienne !

PS : Mon ami Marc Hamandjian me signale à juste titre que la FIAT Dino serait bien une Osi 20 mts ! Il a raison ! Par contre, il ne dit rien sur les DS qu'il connait aussi par coeur !
Merci Marc pour ta vigilance.



dimanche 5 juin 2011

une coupole internationale

On le sait les architectes parfois manquent d'imagination... enfin, disons que parfois, ils aiment se faire une forme comme certains se font un trip, un film, un sommet montagneux.
Quoi ? tu n'as pas encore fait ton porte-à-faux ?
Quoi, Tu rigoles... tu n'as pas encore fait ta colonnade ?
Moi, hier je me suis fait ma coupole....

Et puis il y a les modèles de la modernité et de l'utilité car parfois aussi une forme répond parfaitement à un programme. Il n'y a donc aucune raison de s'en priver.
Voici quelques exemples :


Cette carte est mystérieuse car écrite entièrement en cyrillique et donc totalement muette pour moi. J'ai tenté des traducteurs sur Internet en vain. Donc... je ne peux ni situer la ville ni donner le programme du bâtiment même si on devine une gare ou un aéroport. Nous sommes en tout cas dans l'ex-empire soviétique. Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui c'est la forme des trois coupoles sur le toit. C'est beau. Bien rangées sur le grand bâtiment tout en longueur elles offrent certainement un éclairage et une hauteur sous plafond remarquable. Tout cela tient sur les pointes et vous verrez que c'est là l'un des points communs des coupoles de cet article. Impossible de dater l'objet mais on devine tout de même que l'ensemble est rigoureux et bien dessiné. Regardez les volumes et comment la belle verticale de la tour vient contrebalancer l'horizontalité de l'ensemble. Si vous identifiez le lieu...
On poursuit :



Encore un peu à l'Est, nous sommes à Bucarest devant la Salle du Palais de la République Socialiste de Roumanie. On retrouve bien, sur ces deux cartes postales, notre forme de coupole posée cette fois sur un objet assez froid. C'est un rien solide, impressionnant et sévère mais on peut aussi bien y voir un classicisme sobre et finalement très transparent si on s'attache aux ouvertures. On dirait que l'on a évidé ce qui sert de socle au beau morceau d'architecture : sa coupole.
On devine, du moins depuis cette image, la très grande finesse de la coque qui contraste évidemment avec la charge de son socle qui semble, du coup un rien surdimensionné, presque comme un manque de confiance... Ne manquez pas d'aller sur le site officiel voir des images de l'intérieur c'est euh... marbré (?!)
Maintenant l'Allemagne :


Nous sommes à Dortmund devant le théâtre de la ville.
Ce qui reste étonnant c'est ce besoin de poser la coupole sur un socle de base. Ici d'une grande finesse et formant une véritable terrasse, ce socle semble bien vouloir faire autre chose que de porter la coupole. Le contraste est plus fort, plus riche. Certainement le plus beau parmi notre sélection. Mais...
Si on reste à ce point de vue, celui de la carte postale, on peut aussi faire une erreur car il est impossible de comprendre que cette coupole ne repose pas sur quatre points mais sur trois !


Nous sommes donc finalement plus proche d'un modèle ressemblant au C.N.I.T à Paris.
Voyez également comment la coupole est collée contre le bâtiment derrière elle. Pour toute information concernant les architectes, allez ici.
Plus au Sud :


Ce chef d'œuvre italien on le doit à l'architecte Adalberto Libera. Le Palais des Congrès de Rome Eur (éhourré comme prononce Claude et les italiens) nous propose également cette forme de coupole ici incroyablement écrasée et aplatie. Une fois de plus on remarquera ce socle juste en dessous parfaitement aveugle. Cette construction a eu droit à une superbe émission sur Arte dans la série Architectures 5. Tout y est filmé, raconté et dit avec comme toujours beaucoup de clarté. Je vous laisse aller voir.
Sachez que cet architecte dessina également la Villa Malaparte...

vendredi 3 juin 2011

images de France : les multi-vues

Il existe un type de cartes postales peu aimé des collectionneurs : les multi-vues.
Sur une même carte postale, des fenêtres s'ouvrent et donnent à voir divers aspects de la ville en regroupant et associant les intérêts locaux.
Si cela offre effectivement l'occasion de mieux saisir les "atouts" de la ville en question cela divise également la taille des images... et donc la jubilation de lire les photographies.
Mais nos puissants scanners nous permettent tout de même de regarder et d'aimer ces cartes postales. Je vous propose une petite sélection de cartes postales toutes sur le même type et toutes chez le même éditeur : Raymon. La série s'appelle "images de France".
Brunoy :



Brunoy détails :



Neuilly-sur-Marne :


Neuilly-sur-Marne détails :



Bagnolet :



Bagnolet détails :




Grigny :


Grigny détails :





jeudi 2 juin 2011

Sarcelles-Lochères, Calypso !

Nous voici de retour à Sarcelles-Lochères avec deux nouvelles cartes postales de ce grand ensemble.



Là, nous voyons l'école Anatole France.
Elle est belle cette école. J'aime son escalier dans sa cage de verre au coin du bâtiment et surtout la présence étrange et forte de ce cylindre de béton qui joue le contraste avec les matériaux de construction de l'ensemble.
C'est encore une école qui accueille d'un côté les garçons et de l'autre les filles. Ciel gris parfait, ombres à la verticale, ce qui indique le midi ou du moins le milieu de journée. Les enfants doivent être à la cantine.
On prend la Dauphine et on va faire des courses au centre commercial n°4 :


Au bar le Calypso, d'un œil surveillant la Dauphine, nous prendrons un verre. Il faudra aussi passer à la pharmacie. On se demandera combien d'autres centres commerciaux il y a à Sarcelles. Au moins trois autres...
Comment choisir ?
Y avait-il un Calypso et une pharmacie dans chacun des centres commerciaux ?