dimanche 11 juillet 2010

par ordre d'apparition

Par ordre d'apparition dans la boîte à chaussures sur la place du village.
Nous commençons avec une vue assez rare du Casino de Royan de Monsieur Ferret.


Casino détruit je vous le rappelle. (et bientôt reconstruit)
On perçoit bien sur cette carte postale des éditions de L'Europe, la grande transparence de la rotonde et la somptueuse polychromie de son plafond.
On voit aussi sur le toit-terrasse le petit édicule. Sur ce toit comme Royan devait être belle, moderne et ensoleillée...
Certainement plus rare sous notre ciel français cette carte postale :


Nous sommes à Virginia Beach devant le Alan B. Shepard Convention Center dessiné par... Buckminster Fuller.
Aujourd'hui ce dôme est détruit malheureusement.
La carte postale nous livre pleins d'informations mais pas le nom de l'architecte !
Attention chef-d'œuvre :


Voici le magnifique siège de la société Nestlé à Vevey en Suisse par le remarquable architecte Jean Tschumi.
La prise de vue de cette carte postale Photoglob met en évidence la courbure du bâtiment, la richesse de sa façade, le toit en casquette et la beauté du dessin des piliers.
Absolument merveilleux au point que Architecture d'Aujourd' hui n°89 de 1960 lui consacre sa couverture et presque... 10 pages !
Je vous livre ici quelques extraits :







Regardez notamment l'escalier. Une leçon :


D'un peu loin maintenant et vu d'avion comme il se doit :


La Carte postale Pi ne nous donne pas le nom de l'architecte, Paul Andreu, qui pourtant a fait ici un travail remarquable.
L'éditeur insiste sur les aéronefs et la correspondante nous dit avoir bien vu les avions mais pas ses parents arrivés de nuit !
On remarquera un Concorde garé sur le tarmac. Toute une époque de bruit et fureur...
Cette autre vue d'avion :


Lyna éditeur nous livre ici une bien belle vue de la Défense.
Mais ce que j'aime au-delà de ce morceau de ville c'est que la correspondante a coché deux fois son paysage.
Une fois pour son immeuble d'habitation ici :


et une fois pour le bureau de son mari ici :


à moins que cela ne soit l'inverse... Si quelqu'un sait précisément où se situait la SOPAD, il remettra dans l'ordre !
Pour finir une blague, une boring postcard :


Nous sommes à Saint-Aygulf, dans un établissement familial de la gendarmerie géré par la maison de la gendarmerie.
Mais pour un lieu familial, je trouve la décoration picturale disons un rien joyeuse... et certainement que grâce à cette croûte des éveils bien particuliers ont dû avoir lieu entre le Camembert et le Flanby.


La gendarmerie française n'a pas froid aux yeux mon brave monsieur !

samedi 10 juillet 2010

Tadashi Kawamata blanchi

En l'an 2000, l'artiste japonais Tadashi Kawamata proposait à la Ville d'Evreux une installation nommée "sur la voie".
Hier, en visite à la Maison des Arts sous l'invitation de mon ami Emmanuel, je tombe en arrêt devant une série de cartes postales de l'événement, cartes postales totalement blanchies par le soleil.
Suite à la mobilisation généreuse du personnel et quelques fouilles archéologiques dans les tréfonds de la Maison des Arts je réussis à repartir avec cette série que je vous propose.
Je me souviens bien de cet événement et aussi un peu, à l'époque, finalement de ma déception.
J'aime le travail de cet artiste à n'en point douter.
Il sait faire de belles constructions étranges et légères nous permettant de voir autrement les lieux en les propulsant avec des constructions de bois vers un éphémère, une fragilité qui tient souvent du dessin dans l'espace plus que justement, de la construction dure et solide.
Il se trouve que l'intervention d'Evreux était.... euh.... très solide.
D'où mon désappointement sur le moment. On avait en effet le sentiment que les commissions de sécurité diverses avaient chacune, les unes après les autres, demandé que l'on épaississe les piliers, ajoute des échafaudages et solidifie les renforts.
Le résultat tenant plus du génie militaire que de la fragilité gracile d'un trait de crayon arpenté dans l'espace !
Mais...
Je jette mes yeux dans mes vues stéréoscopiques de l'époque (10 ans !) et finalement je vois que je m'étais surtout concentré sur la structure elle-même et sur les points de vues offerts par la construction.
Magie du relief, je suis encore dans cet espace d'une manière incroyable !
Merci le Vérascope Richard.
Donc il me faut relativiser mon souvenir et aussi bien revoir les intentions de l'artiste qui, il me semble, évoquait lui aussi le génie militaire et la période sombre de la ville détruite par les bombardements et constituée ainsi à la Libération d'un tissu urbain fait de ruines, de bâtiments et de constructions provisoires dans un esprit de chantier gigantesque. On ne peut qu'acquiescer à cette image même si on peut se demander à raison s'il était nécessaire de replonger la ville dans ce souvenir et de jouer ainsi avec ce moment douloureux.
Reste que... justement il n'en reste rien que des photographies stéréoscopiques, des cartes postales et les photographies prises sur le moment.
Et que les points de vue sur la ville visibles depuis ce parcours sont maintenant impossibles.
Reste aussi que chaque fois que je passe sous la fontaine de l'Hôtel de Ville je me souviens bien avoir eu la chance de regarder sa statue de très près et d'un peu haut !
Et permettre ainsi aux habitants de parcourir leur ville d'une autre manière est déjà une belle chose.
Voici donc cette série de carte postales nous offrant tour à tour des visions générales et des resserrements.
Voici les cartes postales de Leo van der Kleij :




Puis celles de Christophe Guais :



Toutes ont pour éditeur la Ville d'Evreux.
Je remercie encore Emmanuel et le personnel de la Maison des Arts pour ces cartes postales.
Vous trouverez ici un autre article du blog où l'on voit des oeuvres de Kawamata.
On peut aussi aller sur son site ici.

vendredi 9 juillet 2010

promenade parisienne

Mardi un petit tour dans Paris.
Toujours un peu le nez en l'air et donc quelques belles rencontres :
D'abord ce superbe immeuble de Monsieur Rouillon.



D'une superbe volumétrie de briques sachant rompre avec l'alignement en proposant à la fois une image un rien défensive et pourtant accueillante, l'immeuble est immédiatement perçu et reconnu comme différent.




Il offre une sorte de respiration bien typée dans cette rue Saint-Sabin tout en n'étant pas un spectacle ou une élucubration passagère.
C'est réussi.
Étrangement je ne trouve pas cet immeuble dans mon guide d'architecture de Paris de Mr Eric Lapierre.
Puis la visite de l'exposition Dynasty dans les deux ailes du Palais de Tokyo me remet sous les yeux entre autres les beaux volumes de Vincent Ganivet dont je vous ai déjà parlé ici.








Deux propositions toujours aussi spectaculaires et audacieuses d'arches de parpaings tenant par les forces de la gravité et des sangles tendues qui offrent une sorte de minima constructif comme une déclaration d'intention de ce que pourrait être l'acte architectural.
Tendre dans le vide du solide et par là même inventer de l'espace.
Car ce qui est construit par Monsieur Ganivet a bien à voir avec l'architecture.
Les références sont nombreuses et presque faciles mais ce travail est un travail de jonction au sens propre comme au sens figuré.
Il joue de l'équilibre des forces et des images, de la totale compréhension d'un matériau.
Un beau travail que j'envie.
N'oubliez pas de bien lire dans cette exposition les cartels des œuvres, c'est je crois l'un des moments de rigolade les plus forts qui soient ! Ne loupez pas ce plaisir ! Il faudra faire un travail avec ce verbiage, retrouver là les Incohérents et Alphonse Allais sinon on pourrait aussi pleurer...
Puis au détour d'une rue surgit...


Ça c'est Paris !
Toujours et encore mon admiration pour cette chose imposée et imposante venue se placer là sans crainte.
Le Centre Pompidou a cette force inouïe de captation. Il s'impose.
J'aime la ville ainsi totalement et en permanence comme brutalisée. C'est bien avec de telles surgissements que l'on forme une ville, dans le tissu urbain, dans sa trame rien ne me plaît plus que les nœuds et les déchirures.
Sur une carte postale Chantal, photo de l'agence Pix, je retrouve ma rue.


Posé là durement tout contre les immeubles, le Centre Pompidou est bien selon je crois les mots de Francis Ponge un pacemaker sur le cœur de Paris...
Et puis pour bien finir cette journée, une rencontre avec Julien Donada à l'actualité toujours pressante.
Vous pouvez voir cette vidéo qu'il a réalisée sur Marcel Lachat et sa bulle pirate ici.
Vous pouvez aussi enfin vous rendre à la librairie du Moniteur pour vous procurer son livre Bulles, Conversations avec Pascal Häusermann, chez Facteur Humain éditeur.
il est en effet disponible et indispensable.

Lettre de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris

Vous savez que sur ce blog, j'ai défendu un peu, trop peu, le Forum des Halles dans son état actuel.
C'est vrai que je le fais à rebours, surtout contre le nouveau projet.
Mais c'est vrai aussi que j'ai toujours trouvé que certains morceaux comme le puits de lumière , les verrières étaient de vraies réussites.
Alors lorsque j'ai lu hier la lettre de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris et la manière dont il démonte le futur projet, j'ai eu envie de me faire le relais de ce courrier et je me permets donc de vous le donner à lire.
Il s'agit aussi d'une énergie qui m'intéresse, d'une écriture qui argumente et d'une position qui s'affirme.
Et cela mérite toujours qu'on en prenne connaissance.

Je fais un intermède avec cette carte postale Guy qui dans la découpe des vues reprend la forme de la verrière.
Pour d'autres cartes postales et avis sur ce site parisien vous pouvez aller là et.


Lettre ouverte de Monsieur Pencreac'h au Maire de Paris

Avec mon confrère Claude Vasconi, malheureusement disparu en décembre 2009, j'ai signé l'architecture du Forum des Halles et en particulier celle des grandes verrières emblématiques de cet équipement, qui dessinent en son centre une succession de places publiques et introduisent une inestimable lumière naturelle sur la grande majorité des circulations souterraines. J'ai pris connaissance par les documents que vous avez communiqués à l'association « Accomplir » du dossier de Permis de construire relatif aux travaux projetés sur le Forum des Halles actuellement en cours d'instruction.

J'en suis très sincèrement scandalisé.

Lorsque furent identifiés les problèmes d'accès et de sécurité du pôle d'échange RER et les dysfonctionnements affectant les équipements publics et certaines parties du jardin des Halles, vous avez lancé une étude de définition en rappelant avec réalisme en juin 2003 qu'il ne s'agissait pas de faire « table rase » mais au contraire de « plutôt corriger que détruire ».

La complexité des lieux et des enjeux ainsi que la notoriété (et l'ego) des équipes invitées auraient dû imposer de cadrer clairement le programme et les limites de l'étude pour obtenir des réponses utiles. Au lieu de cela, c'est un catalogue de visions irréalistes qui a été livré au public lors de l'exposition d'images en 2004.

Le battage médiatique qui a suivi vous a malheureusement conduit à oublier votre sagesse initiale. Ainsi, au lieu de prendre acte du caractère infructueux de cette consultation dont aucune contribution ne répondait aux problèmes posés, vous avez d'un même mouvement couronné un modeste vainqueur et annoncé une nouvelle consultation chargée de transformer l'impéritie esthétique de son projet en « grand geste architectural ».

Ayant enlevé à ce lauréat son pouvoir de conception vous lui avez maintenu un pouvoir de nuisance qu'il a utilisé pour verrouiller le cahier des charges du concours de 2007. Celui-ci a produit des réponses totalement affligeantes, à l'exception d'une bien élégante proposition de « Canopée » qui confrontée aux contraintes de la réalité sera à son tour conduite au naufrage.

L'analyse de l'état actuel du projet des Halles permet de noter les points suivants :

1 - LA RÉPONSE URBAINE: le projet frappé d'un inexplicable acharnement destructif, prend sur tous les points et contre toute raison le contre-pied des solutions de l'aménagement existant.

- Le jardin se retrouve organisé selon l'axe Est/Ouest, suivant un schéma issu de la fonctionnalité des halles de Baltard, mais qui n'est pas adapté à l'environnement ni aux modes d'usage de l'espace actuel. - Aucun point du jardin n'échappe aux délires conjoints de la dictature de l'axe et du terrorisme d'une trame polyédrique omniprésente : des centaines d'arbres, la place René Cassin, le dessin sensible de la Porte du Louvre, les verrières des jardins d'hiver etc.., tout doit disparaître. - La visibilité du chevet de Saint Eustache et la lecture du jardin depuis la fontaine des Innocents sont effacées pour faire place à un mur de boutiques alignées sous un chapeau ridicule. - Le Forum se retrouve écrasé sous un couvercle et coupé de toute lumière naturelle. - Le caractère « public » des places centrales et des circulations souterraines est nié au profit du caractère exclusivement mercantile.

2 - L'ORGANISATION FONCTIONNELLE : la nécessaire prise en compte des contraintes fonctionnelles, techniques ou réglementaires, invalide toutes les hypothèses qui servaient à légitimer le parti retenu en 2004 :

- Les nouvelles sorties de la gare RER repositionnées sous les escalators Berger et Rambuteau du Forum et hors de son emprise vers la place Marguerite de Navarre, n'interfèrent nullement avec les circulations du Forum et ne justifient donc par elles-mêmes aucune modification de celui-ci. - Les dispositions de liaison entre les espaces en sous-sol et le jardin existent aujourd'hui, mais ont été désaffectées pour des raisons de gestion. Elles pourraient facilement être rouvertes et sans doute améliorées sans pour autant remettre en cause la totalité du Forum. - Dans la même logique de l'absurde, l'escalator « direct » Lescot est supprimé sans raison, pour faire place à un nouvel escalator vers le jardin, qui tourne le dos à la direction que prennent dans leur grande majorité les usagers du RER. - Il est reproché aux équipements publics existant leur absence de visibilité et l'inadaptation de leur organisation. Une réhabilitation fût-elle lourde des volumes de superstructure peut donc s'avérer nécessaire. - Mais au lieu d'améliorer la situation, le projet de « Canopée » après avoir tout détruit, accentue la confidentialité des accès et asservit les futurs équipements publics aux contraintes d'un nouveau formalisme architectural parfaitement inadapté à leurs besoins.

3 - L'ARCHITECTURE DU FORUM : la destruction des verrières et la suppression de toute pénétration de lumière naturelle dénature sauvagement une œuvre exceptionnelle.

- Les rives de planchers du Forum autour du vide central sont déplacées pour satisfaire une axialité théorique et indécelable, ce qui nécessite des tours de force techniques aussi inutiles que dispendieux (voir par exemple les quatre énormes poutres-échelles sous le niveau 0) - De ce fait, les verrières existantes qui sont en parfait état, sont détruites. Elles sont remplacées par de médiocres murs-rideaux. - Toute arrivée de lumière zénithale sur les circulations souterraines est supprimée pour faire place à des terrasses qui n'ont d'autre utilité que d'effacer définitivement l'arrivée dans les étages inférieurs de la maigre luminosité naturelle qui aurait pu filtrer au travers du couvercle.

4- L'ARCHITECTURE DE LA CANOPÉE : l'image actuelle est totalement indigne du cœur de Paris.

- Le projet de « Canopée » retenu en 2007 pour sa légèreté et son élégance s'est progressivement alourdi et dénaturé au fur et à mesure que les contraintes du site imposaient leur réalité. - Le vide central, coupé à la fois des espaces du Forum et de l'air libre, se dessine comme un parfait entonnoir à courants d'air. - Les surfaces commerciales ont totalement envahi le rez-de-chaussée et toutes les transparences se sont évanouies. - La pureté initiale du volume extérieur laisse place à un empilement de bandeaux, d'ouvertures parasites et d'éléments structurels au dessin particulièrement mal maîtrisé. - Le raccord au sol de ce volume et sa lecture depuis l'espace urbain qui l'apparente à un marché couvert bas de gamme, est d'une insondable médiocrité. - La couverture de l'espace central, devenue compliquée, pesante et illisible, n'est plus que la caricature d'une idée morte.

- 5 - LA COMMUNICATION: la forfaiture de la représentation. - Les vues et perspectives du concours qui présentent une « Canopée » immatérielle en lévitation au- dessus du site ne correspondent absolument pas à la réalité décelable dans les plans. - Ce sont pourtant ces images mensongères qui continuent à être exposées au public. - Les photomontages plus réalistes du dossier de Permis de construire, mais qui restent confidentiels, annoncent malheureusement une catastrophe architecturale majeure.

L'œuvre d'architecture qui répond à un usage et à une fonctionnalité définis, peut difficilement prétendre à l'intangibilité dans la mesure où l'ouvrage nécessite souvent des adaptations dans le temps. Cependant, ces adaptations relèvent en général d'impératifs justifiés. Or dans le cas présent, les réponses proposées par le parti architectural retenu se sont trouvées contredites par la réalité technique, réglementaire ou organisationnelle et rendues inapplicables dans les faits. Le projet actuel n'a plus aucune légitimité, ni fonctionnelle, ni esthétique, ni économique.

Monsieur le Maire vous aviez souhaité un « grand geste architectural », mais le projet qui devait porter cette ambition a perdu la qualification d'Architecture. Il reste un geste, qui en l'occurrence n'est qu'une gifle portée à l'opération des Halles et qui ne procède plus aujourd'hui que du vandalisme architectural.

J'espère que cette lettre vous inclinera à réexaminer attentivement le projet en cours d'instruction et que vous saurez arrêter à temps ce qui se présente comme une erreur majeure d'aménagement urbain.

jeudi 8 juillet 2010

des rafraîchissements s'il vous plait

Sous le soleil partout présent de ce début d'été, on voit les passants choisir les trottoirs à l'ombre et remplir les terrasses.
La ville offre souvent aux passants des allées, des fontaines et des jets d'eau qui deviennent des points de rafraîchissement idéaux.
Les cartes postales rendent bien compte de ces jets d'eau et sculptures aquatiques qui sont des animations idéales aux paysages urbains, des morceaux d'art, des expressions du goût municipal.
Entre délires ambitieux à la versaillaise et petits filets d'eau maigrelets, toujours ils expriment cette nécessité de fraîcheur et de tranquillité ludique du bruit de l'eau qui coule.
Certainement pour tous aussi, un arrière-goût du puits ancestral, de la fontaine publique nichée au creux des villages, lieu de papotages et de travail ménager.
Il m'a fallu faire une sélection car les cartes postales qui mettent en avant ces lieux sont nombreuses. Les photographes de cartes postales les visent comme des monuments dignes d'une image ou comme manière d'animer, de jouer avec la ville juste derrière.
Parfois on comprend même qu'il s'agit d'atténuer l'architecture, de rassurer le correspondant et de donner finalement une idée bien plus tranquille du paysage urbain.
Magie de l'eau qui coule finalement identique au bleu du ciel dans ce rôle apaisant....
On commence :


D'abord éteinte la pièce d'eau propose une étendue, un léger miroir.
Ici nous sommes à Levallois, place de Verdun grâce à une carte postale Raymon. On admirera le jeu des couleurs de la mosaïque et les beaux immeubles jute derrière.
Mais mon œil regarde surtout les deux gamins qui s'amusent de l'eau. Ils savent que les jours de grandes chaleurs on ne leur dira rien...


Voici Malakoff :


Vous entendez le gazouillis ?
Un rien maigrelets, les filets d'eau forment de belles courbes déstabilisées par le vent. Au fond l'hôtel de ville de Malakoff est finalement le vrai objet de cette carte postale Raymon encore.
Et Vincennes...


La carte postale nous dit bien les Fontaines et la gare du R.E.R comme objets de regard.
La brique en petite chute, la puissance relative des jets d'eau offrent là aussi une vision bien gentille et douce de cette sortie de R.E.R.
Mais qui, en sortant de là, jette un coup d'œil et s'assoie ici pour se reposer de sa journée de travail ?
Et là :


C'est Namur. Un ensemble moderne offre des boutiques sous un ciel radieux. La place vient d'être aménagée si on en croit la jeunesse des arbres. Là aussi, à gauche de l'image un garçonnet ne résiste pas à l'envie de jouer avec l'eau. Il faut dire que le muret est à sa hauteur.


Plus serré : Toulouse


Nous sommes sur la place Occitane devant la fontaine monumentale ainsi nommée. On devine un beau morceau de ville avec un étrange décrochement à droite. Mais il semble bien que tout cela fut remanié il y a peu.
En tout cas l'ensemble est très construit, solide et effectivement monumental. Le point de vue serré, éclairé brutalement, donne à cette image une force et une dureté que j'aime bien.
Voici des architectes :


Nous sommes à Draguignan.
La carte postale nous dit que nous sommes devant la nouvelle fontaine, devant la place et la maison de la culture.
La carte postale nous donne même le nom des architectes : messieurs Robert S. Biset à Paris et Lucien David à Hyères.
On trouve des informations sur ces deux architectes de qualité ici. Mais difficile de dire s'ils ont dessiné les fontaines.
On regardera le monsieur avec son chien. Tous deux ici cherchent la fraîcheur...


On regarde aussi ce goût encore pour la mosaïque ici bleu céladon. Mais pourquoi cette forme si alambiquée et massive ?
En Bretagne :


Pour cette Cart Com, le photographe choisit de faire jouer la Tour de Bretagne avec la masse d'eau de la fontaine et cela fonctionne bien. Rappelons que cette Tour de Bretagne est due à l'architecte Devorsine et que ce monolithe perdu, je l'aime bien.
Ambitieuse :


Nous sommes à Gennevilliers devant la fontaine. Aucune autre précision ni sur le lieu ni sur l'auteur de ce pourtant beau volume bien marqué. Au premier plan, le photographe n'a pas daigné faire le ménage...
Reste une belle construction dont on devine presque une plage sur le devant permettant de se rafraîchir les pieds au moins !
Du beau :


Nous sommes dans le quartier Farsta à Stockholm. Regardez comme ces grands déversoirs de métal s'accordent parfaitement avec l'architecture nouvelle en arrière-plan. J'aime beaucoup les châssis de fenêtres en bois qui jaillissent de la façade en aluminium.
Un beau morceau de ville. L'hiver on imagine les cascades de glace.
Malheureusement ni internet ni l'éditeur AB grafisk Konst ne nous donnent d'information.
Du métal encore :



Deux cartes postales des fontaines dessinées par Jacque Voitot, place Pasteur à Besançon.
Il faut croire que cette sculpture fontaine a été reconnue comme importante pour la ville puisqu'elle a eu droit à au moins deux cartes postales.
J'avoue mon goût pour ce genre métallique brillant et simple.
C'est bien dessiné, pas ostentatoire, un rien chic.
On pourrait y voir une référence à des plateaux de dessert pour buffet froid mais c'est mieux que cela.
On s'attardera également sur la construction de la place qui vient en appui sur la fontaine. La carte Combier insiste et insère la fontaine dans la ville avec une perspective sur la voie piétonne alors que la carte As insiste sur la fontaine elle-même. Mais cette dernière carte postale nous donne par contre d'autres informations comme les noms des architectes messieurs Demenge et Paul Lacroix DPLG. La place ici porte le nom de Place du 8 septembre...
Il semble bien que cette sculpture ait disparu.
Une place de mairie :


Ici c'est Alès dans le Gard.
Et ici aussi des plateaux forment des étages que l'eau vive dégringole. Bien serré sur le sujet le cadre de cette carte postale des éditions SL met en avant l'objet qui ne sait s'il est fontaine ou sculpture.
A gauche une jeune femme s'échappe de la place après avoir profité de la fraîcheur.
Une rose des sables :


C'est bien le nom de cette sculpture située sur la place du Ralliement à Angers.
Une merveille.
On peut voir ici la Rose des sables en suspension. On y apprend aussi sa date de création et les noms des auteurs, Bernard Perrin et André Hogommat.
Mais une nouvelle fois, je regarde.
Je regarde au fond le magasin Eram et sa façade modulée grâce, je crois, à Sculptura Panels que nous avons déjà vu ici.
Voilà pour aujourd'hui.
Il faudra aussi avec vous voir d'autres moyens de se rafraîchir en ville et en cartes postales.
Et les piscines ?

mercredi 7 juillet 2010

Le Corbusier paysan

La Quinzaine radieuse s'est tenue à Piacé.
Animée par Nicolas Hérisson, elle promeut l'héritage de papier de l'œuvre de le Corbusier dans ce village de la Sarthe qui a connu la visite de l'architecte suite à l'invitation de l'un de ses habitants à réfléchir sur une ferme moderne.
L'architecte n'y a rien construit que des hypothèses et tout le travail de Nicolas consiste à faire émerger dans le réel ce qui ne furent que des conjectures pourtant très abouties.
Il fait là un travail remarquable d'invitation d'artistes et de designers, de fabrication de maquettes, de documentation et surtout partout où cela est possible il propage cette histoire méconnue d'un Le Corbusier paysan.
Allez voir, allez rencontrer Nicolas Hérisson.
Il vous narrera cette histoire, vous montrera son travail et cela avec toujours une grande notion de partage et de générosité.
Vous êtes trop loin ?
Adhérez à l'association !
Voici par exemple des cartes postales qui rendent compte de ce travail :


Sur celle-ci on voit la très majestueuse maquette construite par Nicolas en suivant fidèlement les plans de l'architecte de ce qu'aurait pu être le village coopératif de Piacé, 1934-1938.
On reconnaît bien là les choix d'urbanisme de l'architecte, clarté des fonctions et leur séparation, base formelle moderniste et une certaine ampleur disons ambitieuse.
Le village ainsi ressemble bien plus à un aéroport, une zone industrielle.
Mais tous les outils de la vie villageoise sont là, éparpillés sur le terrain de Piacé : silos à grain, étables, rangement et entretien des matériels agricoles, immeubles d'habitation, et vie au grand air avec le stade.
Une sorte de Firminy dans la Sarthe.
Mais je ne peux m'empêcher d'ajouter à ce plan le pilier de soutien de la salle d'exposition, presque posée sur la table et qui agit comme un super-immeuble gigantesque.
Plus étonnant :


Cette œuvre de Christophe Terlinden nommée Lego Blaster, propose une construction Corbuséenne réalisée dans l'un des modules les plus populaires, la brique Lego.
Il semble que cela parcoure en ce moment les rêves des artistes contemporains puisque l'un de nos brillants étudiants, Florian Viel, nous proposa un bunker du mur de l'Atlantique traduit de la sorte.
Il faut dire ici que, étrangement, je ne sais pas comment prendre cette proposition.
S'agit-il avant tout de rire avec légèreté des concepts constructifs de Le Corbusier en les ramenant à une forme finalement simple car enfantine ?
S'agit-il par la couleur d'éteindre la lecture du plan par une sorte de pixellisation de la construction ?
S'agit-il enfin du simple mais heureux plaisir de saisir une forme par sa traduction et sa construction ?
Je le crois.
Reste un bel objet curieux car à cheval entre deux mondes, qui fait aussi vibrer certaines images de l'architecture contemporaine qui tente parfois de jouer ainsi de la couleur.
Donc si Le Corbusier vous intéresse (oui), si l'activisme généreux vous soulève (oui), si la vie à la campagne vous repose (oui), si le design est votre vie (oui), si l'art contemporain est un mode de lecture (oui) vous irez à Piacé le radieux un jour ou l'autre.
Puis vous adhérerez à l'association Piacé le radieux Bézard-le Corbusier, Moulin du Blaireau, 72170 Piacé.
02 43 33 47 97