dimanche 28 septembre 2008

du vrac

Un peu mélangées, un peu comme on les trouve dans les boîtes à chaussures, je vous propose quelques cartes sans rapport entre elles sauf d'être maintenant dans ma collection.
Je commence avec deux piscines dont une d'un type que vous connaissez bien : la piscine Tournesol de Monsieur Schoeller. En voici une nouvelle édition, celle des Abrets (Isère). La carte postale nous informe bien du type (Tournesol) et du nom de l'architecte qui est nommé. C'est sérieux parce que c'est une édition Combier datée par le correspondant de 1984. La prise de vue est un peu ombragée mais la forme est là toujours aussi étonnante. Je ne m'en lasse pas. L'autre piscine est aussi magnifique et en fait il s'agit d'un complexe avec lycée climatique (quid ?) et sa piscine. C'est puissant, dessiné, massif et d'une grande pureté plastique. Normal c'est une œuvre de Roger Taillibert dont il faudra un jour faire un article complet. J'ai tout de suite aimé cette carte aux éditions Iris, en Mexichrome sans nom d'architecte et sans date. L'ensemble date de 1966. Je trouve une autre carte postale du même bâtiment et quasiment du même point de vue dans un de mes classeurs, cette fois c'est animé de baigneurs et c'est une édition Mar sans date. Voyez ce qu'en dit notre guide préféré.
Poursuivons avec la tour Aurore à la Défense (c'est écrit dessus!). On connaît bien cette tour dont Ionel Schein nous dit dans son livre "Paris construit" : Les "astuces " formelles pour se distinguer du voisinage sont, sur ce bâtiment, plus volontaristes que sur d'autres ! La micro-échelle des subtilités est délibérement abandonnée pour caractériser -en bien ou en mal- le bâtiment, globalement ! Les allèges inclinées et les angles arrondis y contribuent.
C'est un peu dur et moqueur, ce que ne méritent pas les architectes Damery, Wetter et Weil. Je vous rappelle, oui encore, que Monsieur Weil est l'architecte de La Rafale à Reims une de mes icônes architecturales. La carte postale ne possède pas de nom d'éditeur mais nous indique celui du photographe Monsieur Salomon pour un document E.R.AD (?). Carte promotionnelle ?

La photographie du guide est due à Monsieur Thomas Cugini de Zürich en Suisse et les photographies de ce guide sont superbes, bravo.

la solution entre Parenthèses (les éditions)





Il y a quelque temps je vous montrais des cartes postales du centre Georges Pompidou en me demandant ce que pouvait bien être ce beau volume rouge posé sur le parvis. La solution m'est apparue lors de notre visite aux éditions Parenthèses de Marseille qui ont eu la bonne idée d'éditer un ouvrage intitulé "Musique de l'architecture" de Iannis Xenakis. Dans cet ouvrage, page 335, je trouve la solution. Il s'agit du Diatope, architecture prolongeant les expériences des Polytopes du musicien-architecte. Ce volume qui est à la fois le lieu et l'œuvre d'une combinaison musicale, lumineuse et volumétrique devait occuper le parvis de Beaubourg pour une année environ entre 1978 et 1979.
Je vous propose un extrait du texte mais vous invite à vous procurer rapidement cet ouvrage qui remet les pendules à l'heure sur la participation de Monsieur Xenakis à l'œuvre de Le Corbusier. Il semble, en effet que l'on doit beaucoup de ce que nous aimons du grand suisse à ce très grand grec !
Voici :
C'est à nouveau Robert Bordaz, président du Centre National d'Art et de Culture Georges-Pompidou, le commanditaire du Polytope de Montréal, qui invite Xénakis à "créer un projet lumineux et sonore destiné à animer la place et le centre du Plateau Beaubourg (...) pour l'ouverture de celui-ci ."
La musique, la légende d'Eer (en référence à La République de Platon), une commande Wolfgang Becker, alors directeur de la musique contemporaine au Westdeutscher Rundfunk (WDR) de Cologne, est partiellement réalisée dans les studios de cette radio, enregistrée sur une bande 7 pistes de 1 pouce et combine plusieurs familles de sons : des sons instrumentaux, de la musique concrète et des sons générés par l'ordinateur. Chaque piste de la bande est diffusée par les 11 haut-parleurs disposés en cercle dans l'enceinte du Diatope ; l'ensemble est commandé par un programme spécial, conçu à cet effet.
La coque du Diatope, formée de trois paraboloïdes hyperboliques, est recouverte d'une toile rouge translucide. Le plancher se trouve à 70cm sous terre et est parallèle au plan; le réseau de câbles d'acier, épousant la forme intérieure de la coque, est fixé à environ 50cm de la toile et soutient tout l'appareillage optique et électrique. L'intérieur de la coque est opacifié. La surface au sol est de 400m2 ; sa hauteur maximale, 16m ; son poids total, 100t (35 pour la structure, 65 pour les stabilisateur). Le choix de la toile de vinyle, un matériau léger, correspond bien à la seconde signification du préfixe "dia" : au travers. Une nouvelle interactivité se crée, qui va autant de l'intérieur vers l'extérieur du Diatope que dans le sens inverse. Pendant le spectacle, cette toile, non insonorisée, laissait passer, voire filtrer le son de la ville provenant de la place Beaubourg. Ce rapport direct avec l'environnement, Xénakis non seulement l'accepte, mais le recherche activement dans cette réalisation.
Voilà qui est dit. Merci aussi au Monsieur qui nous a reçu aux éditions Parenthèses est qui nous donna le nom de Zaha Hadid comme architecte de la tour ce qui nous précipita au chantier. Je veux également signaler que le catalogue d'une grande richesse de cette maison comporte également le livre "L'aventure du balnéaire, la Grande Motte de Jean Balladur" par Claude Prelorenzo et Antoine Picon dans la collection Eupalinos. Livre, vous vous en doutez bien qui vient de rejoindre ma bibliothèque. Merci aux éditions Parenthèses, 72, cours Julien 13006 Marseille.
Mais en fait, qu'est devenu après son démontage ce Diatope ? Traîne-t-il démonté dans un hangar perdu de la région parisienne ? Pourrait-on rêver à son remontage ? Si, parmi, mes lecteurs certains ont le souvenir de cette expérience musicale et architecturale qu'ils nous en fassent part. Des images ? Des sons ?
Je vous affiche la carte postale qui d'ailleurs est reproduite dans le livre : une édition Chantal qui nous donne le nom des architectes du centre Pompidou Piano et Rogers mais pas celui de Monsieur Xénakis. Pas de date pour cette belle vue aérienne qui a dû être prise entre 1978 et 1979 . L'autre carte postale est une édition V.E.T.S, aucun nom, aucune date. Puis une vue du livre avec l'image de la carte postale. Achetez-le.

construire détruire





Alors que j'ai sous les yeux le carton d'invitation pour la projection du dernier film de Julien Donada "Ce bureau, toute une vie", film qui propose le retour de l'un des architectes de l'atelier de Montrouge dans cette tour de L'E.D.F avant sa destruction, je suis troublé par la similitude des images de construction et de destruction. Le chantier semble organisé de la même manière. J'ai même cru un instant que cette image était celle de la construction. Nous avons eu la chance à Marseille d'assister à un moment du chantier de la tour de Madame Zaha Hadid. C'est une très grande architecte que j'ai découvert pour ma part avec la station de Tramway de Strasbourg, chef-d'œuvre absolu, et la caserne des pompiers des usines Vitra, encore un chef d'œuvre. Peut-être que la tour de Marseille sera un peu plus gentille, du moins c'est ce que laisse entendre le chantier et les images sur les panneaux mais je suis difficile et mal informé aussi. Le lieu d'implantation est incroyable ! La tour est prise entre deux ponts autoroutiers, sur un terrain triangulaire, les voitures frôleront les façades. La forme à facettes qui semble vouloir démarrer du sol est très marquée. J'aime voir les structures, tenter de comprendre comment cela tient et parfois je reste perplexe devant, et c'est stupide (et psychologiquement intéressant), l'étanchéité. Je peux par exemple mentalement tenter d'imaginer comment s'effectue le raccord entre le toit en voile de béton tendu et les murs en plis de l'église de Royan...
Et puis l'organisation, le rangement et le bordel ensemble sur le sol me ravissent.
Alors je ne sais pas si les éditeurs nous feront de belles cartes postales de la tour de Madame Hadid mais j'aimerais bien et j'aimerais bien aussi en trouver de la tour de l'E.D.F pour effacer sa destruction et continuer à croire que je pourrais aller la voir. Lire les plans (mal), fermer les yeux et déambuler dans ses espaces ne sera pas moins difficile que de rêver à une visite improbable de la Tour de Marseille...
"Ce bureau, toute une vie" est une réalisation de Julien Donada. Une coproduction Forum des images et Les Films d'Ici.

samedi 27 septembre 2008

les rosiers, des balcons




Encore un peu d'images des Rosiers de Marseille.
On peut voir le ravalement de façade en cours et l'un des longs couloirs intermédiaires qui offrent des points de vue superbes sur la ville. Et là, au loin la tour de Zaha Hadid en construction. Quelle chance de voir ça!
Vous verrez des vues un peu plus rapprochées.

Y être et voir




Des photographies prouvant ma présence à la Grande Motte. Oui je sais c'est un peu ego-centré mais quoi ?
Cela permettra à mes lecteurs qui ne m'ont jamais vu de découvrir enfin le pied photo en chair et en os !!
Les photographies sont de Claude Lothier. Merci.

les rosiers en vrai




Après avoir constaté l'existence réelle de la Grande Motte il nous fallait également nous rendre à Marseille pour constater de visu que la cité des Rosiers signalée grâce à de magnifiques cartes postales envoyées par Nicolas Mémain existe bel et bien.
Ce qui fut promptement fait.
C'est un endroit étrange où les enfants jouent sur de la terre battue, une sorte d'îlot un peu esseulé. C'est populaire comme on dit pudiquement. Garons la voiture à côté de la boulangerie et montons vers ces barres dont les façades très dures sont immédiatement contrecarrées par leur maigreur. Si nous avons bien saisi, les appartements sont traversants. Il existe donc bien deux paliers constitués en deux "rues" internes qui desservent les escaliers des appartements. Ces rues sont vides de toute activité, pas de commerces ici comme chez Le Corbusier. Pas d'habitants non plus. C'est assez étrange car ce sont de superbes balcons sur Marseille. Il faut comprendre que pour se rendre dans les étages, les ascenseurs ne connaissent que ces deux rues comme paliers. Ainsi si vous habitez au troisième étage, soit vous montez à pied les trois étages soit vous montez au premier palier en ascenseur et vous redescendez deux étages à pied... L'ensemble est en mauvais état, disons sale, je crois qu'une tradition locale veut que l'on fasse profiter de ses affaires en les balançant par les fenêtres ! Il faudra faire un inventaire à la Prévert (mauvais poète) de tous ces trucs que l'on trouve par terre. Mais les peintres sont à l'œuvre comme à la Cité Radieuse d'ailleurs (là une entreprise spéciale monument historique). C'est en tout cas un lieu attachant, surprenant qui mérite comme on dit le détour. Il est assez surprenant de comparer dans une même ville autant de types différents d'habitats collectifs. Il faudra une autre fois visiter les immeubles de Candilis. J'aimerais refaire le tour avec Nicolas Mémain qui doit connaître plein d'histoires sur ce bâtiment de l'architecte Rozan. Merci encore pour cette découverte.
Signalons que c'est depuis ces rues internes des Rosiers que nous avons visé la construction d'une tour étrange que nous apprendrons être de Zaha Hadid ! rien moins ! Autre monde...
N'oubliez pas de retourner voir les cartes postales dans l'article "les Rosiers, l'autre utopie construite de Marseille".
Je vous donne des images prises par votre serviteur et par Claude.

De retour






Le blanc de 5 jours sur ce blog n'est pas un vide, c'est un moment de voyage vers le sud.
Me voici de retour. Pendant ce séjour j'ai pu enfin découvrir la Grande Motte de Monsieur Balladur. Je rêvais sur des cartes postales de cette ville idéale et la réalité ne m'a pas trop déçu. Les bâtiments sont en place, un peu cachés par une végétation qui a bien poussé sous ce climat et qui cache parfois les points de vue de mes cartes postales. Il est parfois impossible de voir la construction, comme pour l'église par exemple. Mais il y a aussi des lieux abandonnés comme le point zéro qui pourtant ne le méritent pas car ils furent très dessinés, pensés et représentatifs de la ville. Ce n'est pas trop tard pour remettre de l'ordre encore faudrait-il trouver une volonté municipale qui au lieu d'inventer des places au Design douteux ferait mieux d'entretenir ce qui est exceptionnel et préserver les espaces publics de cette profusion inepte de marchands de frites et de saucisses. Je vais finir par nommer ce syndrome du nom d'une autre ville ainsi défigurée : Royan.
Comme toujours on attendra qu'il soit trop tard pour avoir la joie du regret, c'est si français comme attitude.
Mais c'est encore beau.
Je vous montre quelques images à la manière de Julien Donada mais bien moins réussies que lui.