Oui, tout tient dans le "finalement" qui pourrait être également un malgré tout...
Mais que voulez-vous, quand l'architecture produit des images qui sont certainement la seule chose qui reste à cette architecture et que, ces images sont fortement référencées, habilement déguisées et joyeusement transgressives, on ne peut qu'aimer rire avec l'architecte.
Alors on aime Ricardo Bofill.
Mais nous ne sommes pas seuls et les photographes de cartes postales font leur travail et y trouvent un décor, une richesse plastique pour former des photographies parfaites qui disent les espaces de la ville.
Et puis soudain, ce qui aurait pu être une carte postale comme tant d'autres, par une présence dont on ne saura pas si elle est de hasard, l'image enregistre un moment de vie, une complicité entre un corps et un lieu, d'autant plus émouvant que ce corps d'enfant est d'une échelle qui fonde l'architecture de Bofill comme un monstre de décorum, une scène de théâtre invraisemblable pour un être si jeune.
On dirait que les encorbellements se plient pour le voir passer là, seul, dans son polo bleu ciel que même le bleu retouché à outrance du ciel de Montpellier ne peut combattre.
Mais...
Comment pourrions-nous savoir si le photographe des éditions Yvon a trouvé là un acteur anonyme et heureux du post-modernisme ou a joué avec une connaissance, son fils, son neveu ou même le gamin de passage qui se prête volontiers, acteur au jeu du cadrage du photographe.
Il marche, ce garçon, d'un pas décidé vers le photographe, il évite de justesse les ombres qui affadiraient sa présence, parfois un peu loin, minuscule, parfois plus proche voire même dans une pose de marcheur arrêté dans sa course, un rien artificiel, comme finalement la belle architecture de Monsieur Bofill.
Oui, ici nous aimons Ricardo Bofill.
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