Parce que la journée de demain sera très pleine, parce que rien de ce que j'ai vu ni entendu ne me permet de vous offrir une architecture plus affirmée, je vous propose un vide, un espace qui ne demande qu'à être rempli.
Il s'agit d'un terrain de sport, lieu le plus étranger pour moi.
C'est sans doute aussi parce que je ne le pratique pas qu'il me semble vide.
A bien y regarder on y trouve pourtant, un peu loin du bâti, du clos, du portique et même du jeune en short en plein effort, du saut en hauteur.
Mais comment en vouloir au photographe d'avoir saisi l'espace ainsi, d'un peu loin essayant de dire justement l'étendue du stade, du terrain. Cette étendue est la richesse même de ce genre de lieu, sous le ciel de la ville il est la preuve de l'attachement communal pour la pratique physique. Dire sa grandeur c'est dire la politique sportive.
Pour moi, je le vois comme du silence artificiel, comme un dessin net et aussi, oui, comme le lieu des corps, leur balistique.
Souvenirs de mes essoufflements en cours d'éducation sportive, de la douleur de la pointe de côté et de l'inutile plaisir de la compétition de mes (presque) camarades de classe.
Alors, demain j'aurai au retour de Paris les yeux brillants.
Je les repose aujourd'hui avec vous, je les exerce en quelque sorte pour pouvoir dans la force d'inertie du vide des stades mieux aimer demain les rêves construits et graphiques de Claude Parent.
A demain donc.
La carte postale est une photographie du stade de Port-de-Bouc aux éditions Ary en véritable photographie au bromure, sans date.
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