Si on devait mesurer la popularité d'une architecture ou d'une manifestation par le nombre de cartes postales que l'on déniche dans les boîtes à chaussures, cagettes et boîtes à galettes bretonnes on pourrait facilement décerner un prix d'honneur à l'Expo 58 à Bruxelles.
Voici un nouvel exemple, peut-être un peu moins courru car sortant de la série officielle de l'exposition. Il s'agit du beau petit pavillon, place de Brouckère, un pavillon d'information. On le doit aux architectes messieurs Baucher, Blondel et Filippone.
La carte postale est une Bromophoto expédiée en 1963.
J'aime, vous le savez, ces toits ainsi constitués, les paraboloïdes hyperboliques... C'est comme à Royan mais tendu dans l'autre sens.
Puisqu'on évoque Royan, nous sommes tout près de La Palmyre et des Mathes. Voyez cette Chapelle Notre-Dame des Pins.
Voyez sa simplicité de cabane de boys-scouts. Voyez l'énorme autel en pierre et la nature tout autour et les petits sièges au premier plan. C'est étrange mais cela me touche. Bien sûr c'est le ciel et l'air de Royan mais cet édicule est d'une candeur désarmante et d'une vérité œcuménique au fond très chrétienne.
Un signe, un lieu défini par lui, des matériaux pris sur place, un espace qui prend sa fonction et je crois que nous sommes là finalement devant quelque chose qui nous parle des premiers temps du Christianisme. Oui touché.
Je le suis aussi par la pause du curé et des enfants de chœur un peu au loin, un peu timides, regardant le photographe. Ils nous laissent l'espace, nous attendent et je ferais bien là une pause.
La carte postale est une édition Artaud en Mexichrome.
Je ne trouve rien sur cette construction. Si dans nos lecteurs spécialisés en Art Sacré du Vingtième siècle, quelqu'un se souvient de ce moment gracieux qu'il nous informe vite ! sait-on jamais, derrière cette pyramide de rondins se cache peut-être un architecte, un sculpteur ayant offert là aux fidèles une bien jolie chapelle. Comme cela contraste avec Monsieur Gillet à Royan et Notre-Dame.
Monsieur Gillet repose sous sa voûte de béton pré-contraint. Quel heureux homme ! Mais finalement si j'avais à choisir, j'opterais bien moi pour ce morceau de terre sous le ciel de la Charente Maritime, je vous rassure le plus tard possible ... Il me faudra alors me faire baptiser.
Sanctuaire de Notre Dame de Rocciamelone par Emanuele Godone en 1959. J'arriverais avec ma décapotable italienne et le gravier gris croustillerait sous les pneus. Le curé me mettrait un peu d'eau bénite et fraîche sur la tête et je repartirais dans l'air tiède, les cheveux mouillés séchant grâce au vent violent dû à ma vitesse...
Oui bon là il faut que je me calme.
2 commentaires:
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Blog fantastique! Je suis une architecte espagnole intéressée dans l'architecture sacrée du XXe siècle dans mon pays. J'ai découvert des fascinantes églises françaises grâce à toi. Merci.Je suivrai avec attention ton travail. Silvia.
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