En l'occurrence ici une lectrice qui me demande si j'ai l'intention de faire un article sur Maurice Novarina architecte.
Oui Mademoiselle Carine Bonnot, j'en ai l'intention. La preuve.
Comme Mademoiselle Carine Bonnot me signale qu'elle effectue une thèse sur l'architecte, je ne lui ferai pas la leçon sur cet architecte et du coup pour les autres non plus ! Et puis je n'ai pas les épaules pour ça...
Nous allons juste prendre plaisir à circuler dans les nombreuses cartes postales que je possède sur l'architecte car il fut très demandé et très publié. Je redécouvre aussi que des bâtiments de l'architecte sont dans ma région et qu'une promenade d'actualisation va s'imposer. Beaucoup d'églises dans ma collection alliant un subtil mélange de modernité et de régionalisme. C'est assez étrange parfois et je dois avouer que ce n'est pas toujours mon inclination. Mais soyons sereins, pour la plus part ces bâtiments ne sont pour moi que des cartes postales pas encore arpentées.
Commençons avec l'église Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le plateau d'Assy. Une véritable iconographie complète pour cette église existe.
De l'extérieur et en couleurs voici une image de la façade nous offrant une belle vue sur l'éclatante mosaïque de Fernand Léger. Le peintre trouve ici un terrain pour sa belle monumentalité et pour ses aplats de couleurs qui ravivent un peu cette pierre grise et rugueuse. La carte est datée de 1955, elle est une édition Paroissiale d'Assy.
On prend un peu d'angle avec cette carte Lumicap en Mexicrome ce qui nous permet de lire le volume global et de voir avec le recul le clocher (campanile ?). De la pierre, du bois, un toit à double pente tout cela s'insère parfaitement avec les maisons du cru. Les colonnes monumentales semblent disproportionnées pour un toit si mince et la tour bien vaillante semble vouloir faire la nique aux sommets environnants. Cela se veut un peu sans âge, tranquille et rassurant.
Du même point de vue, en noir et blanc cette autre carte postale, photographie de J. Merlin pour les éditions Lescuyer, situe mieux l'église dans son environnement.
Le Noir et blanc pour calmer la couleur trop vive et trop moderne pour l'époque et la réduire au dessin ? C'est bien possible car cet éditeur poursuit sans couleur avec cette vue de la façade. Notons que Fernand Léger est nommé pas Monsieur Novarina.
Avançons-nous un peu, visons le médaillon de la Vierge, beau dessin puissant du peintre. Les matériaux sont ici magnifiés par une merveilleuse qualité héliographique. C'est solide et construit pour longtemps ! Étrange petite lucarne au-dessus de la Sainte... La carte est expédiée le 1er juillet 1951.
Nous voici à l'intérieur, dans le choeur. Je dois l'avouer cela me déplaît totalement... La petite colonnade bien lourde a du mal à soutenir la belle tapisserie de Lurçat, le caissonnage du plafond semble intéressant mais cet arc de pierre sur le devant... C'est massif, un peu indéterminé, les décors ne semblent pas travaillés ensemble mais donnent le sentiment de se rassembler là en rajout. Pierre sur bois sur tapisserie sur béton...
Changeons de lieu avec l'église de Notre-Dame-du-Léman à Vongy sur la route de Thonon. Là encore on sent le désir d'utilisation des codes de ce qui fait église. C'est un peu sévère, sérieux dans un registre formel très connu et reconnu : une église.
C'est plein de pointes, de triangles, de pentes. La neige sûrement... faut que ça glisse du toit.
On devine un beau travail de façade avec une claustra que j'imagine en béton. L'ogive de l'entrée permet d'accéder à un portique sous colonnade pour s'abriter en cas d'averses et faire liaison entre intérieur et extérieur. L'église est sur une estrade. Le dessin de l'ensemble malgré tout reste moderne parce que les lignes sont nettes, emboîtantes, affermies. Le clocher s'élance fier dans un ciel étrange et retouché. La pierre est certainement du coin, tout est du coin d'ailleurs.
La carte postale Cap photographiée du sol nous donne à voir les bas-côtés que je trouve d'une tristesse grandiose. Une sorte de machine à prier n'affirmant que son désir de ne rien troubler et mettant tout ses atouts dans le matériau. Quelque chose de paysan au bon sens du terme, une efficacité redoutée, presque oserais-je protestant et suisse.
Une vue de nuit chez Combier. 1965. Admirons le travail de retouche pour rendre visible le clocher qui indique presque 10 heures du soir.
Nous voici à Annecy, Albigny. L'église Sainte-Bernadette semble plus inscrite dans son époque.
Du moins pour ce que laisse apparaître le campanile. Du béton brut parfaitement dessiné et découpé, accolé en un bâtiment en fentes successives. Mais que contient la base de ce cylindre ?
Un puits de lumière, un bénitier ?
L'architecte est nommé mais il semble que Monsieur Novarina ait travaillé avec Monsieur Claude Fay que l'on rencontre d'autres fois. La carte est imprimée en Ixakrome, couleurs réelles pour Gil éditeur. l'église est de 1965.
Voici Audincourt et le Sacré-Cœur. Une vue intérieure seulement qui nous laisse deviner un beau travail sur le plafond caissonné. La carte postale nous indique que les vitraux et la tapisserie sont de Fernand Léger là aussi. Cela me séduit plus. Lecture de l'espace aisé, espace lui-même particulièrement ouvert et lumineux, harmonies des matériaux et simplicité des volumes. il me faudra trouver une carte postale de l'extérieur de ce bâtiment.
Autre vue intérieure d'une chapelle de Monsieur Novarina avec cette carte postale de la Chapelle d'Amphion-les-Bains à Publier.
On devine une superbe pyramide avec un caissonnage là encore spectaculaire. j'aime beaucoup cette image. J'aime aussi la sobriété décorative, les ouvertures blanches de lumière. C'est vraiment très beau et quelle différence avec Assy ! L'architecte est nommé sur cette carte Combier datée de 1960.
4 commentaires:
Merci pour votre travail.
Bravo ! C'est un blog que je ne connaissais pas encore. J'aime beaucoup les photographies qui s'y trouve. Bon courage pour la suite.
Eglise de Vongy, il faut rentrer à l'intérieur pour prendre toute la mesure de la beauté des vitraux des claustras et des mosaïques.
Sainte Bernadette : le clocher au pied, il n'y a rien à part l'échelle pour monter.. juste aujourd'hui une petite "remise" fermée par une porte...
Merci à Herran pour tous ses commentaires très riches et précis.
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