mardi 12 juin 2012

3 journées d'étude avec Guillaume Gillet

Je me permets de vous informer que trois jours de rencontres et de débats autour de l'œuvre de Guillaume Gillet vont se tenir à Royan et à Bordeaux et vu la programmation je regrette vivement de ne pas habiter plus près de ma plus belle ville du Monde ! En tout cas c'est à nouveau une preuve du dynamisme de la ville de Royan autour de son patrimoine et la reconnaissance de l'ensemble de l'œuvre de Guillaume Gillet.
Vous trouverez en bas de ce post la programmation et les infos pratiques ! Bonne visite !
Et pour fêter cela comme il se doit sur ce blog je vous offre en prime quelques cartes inédites consacrées à l'œuvre architecturale de Monsieur Gillet :



Du ciel, la ville donne à voir ses trésors dont le casino aujourd'hui disparu. Nous reste la magnifique église de Monsieur Gillet qui d'ailleurs est le seul nommé sur cette carte postale Théojac non datée.
Depuis le sol :



Comment dire, comment encore chanter la merveille ? Et dire une fois de plus la très belle qualité éditoriale de cette carte postale Artaud. Le chantier vient de s'achever, la terre au pied est encore comme retournée. La porte est ouverte, et si nous entrions ?



Les éditions Charentaises d'Art A. Gilbert n'ont-elles pas à leur tour fait un travail remarquable ? En plus elles n'oublient ni de nommer notre architecte ni messieurs Bernard Laffaille comme ingénieur conseil ni René Sarger comme ingénieur et encore moins Monsieur Hébrard comme architecte d'opération. Vous devinez comme ce lieu est fait pour la lumière ? Vous êtes surpris par sa présence aussi forte alors que l'image de son extérieur donne une sensation toute autre... Oui, c'est l'un des beaux secrets de ce lieu.
Soyons un peu belges :



Cette carte postale de l'exposition universelle de Bruxelles nous montre l'avenue des Nations grâce aux éditions Egicarte. On voit parfaitement le pavillon français de Monsieur Gillet et sa flèche décorée du drapeau national. On voit aussi le ciel bas de Bruxelles !



Le dos nous révèle une information intéressante puisque le destinataire de cette carte postale est un architecte ! Monsieur Durand, architecte D.P.L.G à la Roche-sur-Yon. Il s'agit de Jean-Baptiste Durand qui fut souvent associé à Yves Ménard et auxquels nous devons la superbe mairie de la Baule vue ici.
Pour finir et revenir sur la donation de Nicolas Moulin, voici l'une des cartes postales envoyées par l'artiste :



On retrouve le Palais des Congrès de Paris dans une édition La Cigogne. Celle-ci nous donne bien les noms des architectes : Guillaume Gillet, H. Guibout et S. Maloletenkov.

























Voilà pour cette petite visite de l'œuvre de Monsieur Gillet par les images mais comme rien ne vaut le réel, vous irez aux journées d'étude à Royan et à Bordeaux !
(cliquez pour mieux lire !)








lundi 11 juin 2012

Jacques Kalisz : une actualité

Je me fais le passeur d'une communication et d'une invitation à propos d'une actualité brûlante sur l'héritage de l'architecte Jacques Kalisz et le devenir de l'école d'architecture de Nanterre pour laquelle nous devons rester mobilisés !
Donc prenez note :





Nicolas Moulin, donation volume 3

Un peu à l'Est, avec Nicolas Moulin. N'oublions pas que ce dernier a séjourné en Hongrie dans le cadre de Germination 9, résidence pour jeunes artistes européens.
Pour commencer cette visite, je vous propose :



Nous sommes à Prague (Praha) devant le Palais de la Culture grâce à cette belle carte postale Press-Photo dont la photographie serait de Milan Racek.
On aimera l'ambiance étrange due au soleil qui fait vibrer d'un éclat puissant la façade de verre. Dans un grand style soviétique comme Frédéric Chaubin nous les a fait redécouvrir, la construction serait de l'architecte Jaroslav Mayer et daterait de 1975.
J'avoue beaucoup aimer cela. Regardons aussi le traitement des niveaux du sol, les combinaisons de passerelles et contre-forts qui ajoutent à la massivité de l'ensemble. A Prague, la Culture c'est... solide !
Les deux pointes qui grattent le ciel font un beau signal à cette architecture.
Pour la détente :





Nous sommes en Hongrie à Hajduszoboszlo dans ce qui est toujours un hôtel le Hunguest Hotel Beke. Avouez que cela est bien beau non ?
Dans une ville thermale hongroise, une piscine extérieure est bordée par un belle courbe ouverte qui couvre à son tour une piscine. L'ensemble s'articule ainsi courbe contre barre et l'ensemble existe toujours ! Voici quelques images piquées sur le site de l'hôtel... cela laisse rêveur, on dirait bien que Martin Parr a inventé le mot "boring" pour ce type de photographies :




Dans la même ville :



C'est bien plus brutal ! Et j'adore ça ! 
J'aime beaucoup la "sécheresse" de la piscine au pied de la tour de la "Recréation Home EDOSZ of the Trade Union " ! J'irai sans doute un jour car cet hôtel existe encore et une fois de plus admirons le sens de la communication de cet hôtel en regardant des images prises sur son site...


On continue avec la Hongrie :



Cette fois nous sommes à Bük-Gyógyfürdő devant "Trade Union Recreation Home" ! Pas grand chose à en raconter. On pourrait regarder la curieuse grille de sa façade où chaque fenêtre possède un petit auvent rose, on pourrait s'interroger sur le volume orange du toit. L'artiste a-t-il séjourné dans ce lieu ? La photographie de cette carte postale est due à Konya Guido.
Beaucoup, beaucoup plus à l'Est et aussi beaucoup beaucoup plus... sévères deux cartes postales de monuments provenant de Pyongyang en Corée du Nord ! Le premier est le "Monument to Party Founding" et le second la "Tower of the Juche Idea " (sic).





Finissons avec une beauté mystérieuse :



Je ne sais pas si nous sommes encore en Corée mais j'imagine vu la calligraphie au dos de la carte postale et vu la qualité d'impression que nous devrions bien encore y être.
Je sais que ce n'est pas bien mais j'aime énormément ce genre de monstre puissant. On remarquera que là aussi, le réflexe de premier plan en verdure est respecté ! Il s'agit vraiment d'une mode internationale !  Je vous donne le verso également, on ne sait jamais si quelqu'un peut nous traduire cette carte postale...
Je vous rappelle également que Nicolas Moulin a réalisé à partir d'une architecture coréenne et nordique  des travaux qui me fascinent... le Datchotel Ryugyong.





dimanche 10 juin 2012

Nicolas Moulin, une donation Volume 2

Reprenons de suite l'exploration de cette donation.
Et reprenons en n'oubliant pas que c'est un artiste qui nous envoie ces cartes postales. On pourrait ainsi, l'air de rien, remarquer et isoler un petit groupe de cartes postales provenant d'une ville qui fut importante pour ce dernier puisque c'est celle de son école des Beaux-Arts : Cergy !
Ce n'est donc certainement pas un hasard que Nicolas Moulin ait pu posséder des images de cette ville. Les a-t-il achetées sur place pendant sa formation ? Forment-elles une sorte de corpus nostalgique ? Sont-elles simplement des cartes postales comme les autres ?
On ne peut en tout cas mettre de côté le fait que l'image d'une telle ville et ce type de représentation soient un signe de son travail presque un contre-pied à celui-ci !
Et vlan !



Cette carte postale Lyna nous montre donc Cergy dans une vue générale bien axée. Au premier plan les constructions de Bofill qui n'arrive pas depuis ce point de vue à camoufler les tuyauteries extérieures. Les corniches moulées ici ne servent à rien ! On voit une ville encore en construction et une grue s'amuse elle, à se désaxer derrière la pendule ! Sans doute que d'ici, le photographe des éditions Lyna, Paul Viard, voulait nous dire la densité de l'urbain et l'horizon campagnard...
Descendons un peu...



...Même éditeur et toujours Monsieur Viard comme photographe pour cette carte postale qui nous montre la Place du Marché et la Mairie de Cergy. Le Photographe, bien campé sur ses deux pieds, se place exactement dans l'axe évoqué plus haut. Quelque chose d'italien, quelque chose de Sienne dans une géométrie dure pourtant adoucie par une coloration pierreuse blonde et chaude. Il faudrait enlever les parasols et les chaises en plastique, les géraniums toujours inutiles pour trouver un point de vue digne d'une cité idéale vide, parfaite, presque terrifiante.
Malheureusement la pendule dans son design digne d'une swatch trouvée dans un leader price brise un rien cette capacité onirique. Nicolas Moulin, assis en terrasse, a dû un jour de mai un peu chaud, lire ici l'autobiographie de Claude Parent et s'éveiller encore un peu plus à l'espace qui l'entourait. La prise de conscience dans un lieu tel que celui-ci est redoutable, troublante et motrice.
Il a alors marché, le nez au vent, regardant le ciel au travers...



...des jeunes arbres chétifs. Il a compris, son corps passant dans la Place de la Fontaine que les espaces qu'il aimait il devrait bien plus souvent les inventer que les parcourir. Et la brique encore, le béton moulé encore, et les messieurs sérieux qui vivent là lui donnèrent à jamais l'envie d'être celui qui fabrique, qui manipule, qui génère ses lieux. Il a levé la tête. Novomond. Il a levé la tête et l'horizon presque seul a basculé.
Les formes grandes des architectures, les formes sont devenues étranges, inconnues et de nouveau...



...elles s'offraient comme des sculptures, hors d'un programme utile : déprogrammées. La préfecture de Cergy devenait aztèque, perse, babylonnienne comme tombée là. Il voulait arracher les fleurs, piétiner l'inutile décorum, faire venir la terre rouge. Il voulait être seul devant son soudain éclaircissement. Tout était à la fois clair et confus. Il voulait le réel comme point d'appui...



...il voulait sa vulgate. Les couleurs des céramiques chutant des façades de la bibliothèque de Cergy formées au sol comme des cailloux venus d'ailleurs. Les échafaudages de sa restauration comme une antenne mystérieuse et le vide de l'espace ponctué d'hommes en bleu était le signe d'une fiction bien orchestrée mais maintenant dévoilée. Il avait soudain la sensation d'une extralucidité sur ce monde. Il percevait.



Derrière le buisson misérable, il regardait l'architecture de l'ESSEC. Il cherchait alors dans l'anagramme les définitions possibles, les signes d'un code secret. Il croyait que tout soudain était langage à décrypter. Il avait raison. Il suffisait de ce pas de côté, de ce regard à l'oblique pour briser l'évidence. Pourtant aucune image ne rendait compte encore de ce bouleversement. Aucune. Il devra les faire, il devra montrer à tous ce qu'il avait vu là.
Et...



...le bleu trop fort d'un ciel trop chaud, le blanc trop dur d'une arcade inventée le réveilla. La silhouette vert pomme d'une jeune fille au loin, lui rappelèrent sa vie, sa joie.
On rira de cette architecture, on l'aimera aussi parce qu'elle dit aussi son onirisme et qu'il faut lui reconnaître d'avoir inventé un lieu. Le jeune artiste alors, le corps collé contre la colonne de marbre blanc de Dani Karavan visera ce ciel. Il verra alors la surface du monolithe blanc comme un gigantesque terrain de jeu, une piste infinie sur un sol inconnu. Superstudio.
Plus aucune expérience architecturale ne sera ignorée. Plus aucune. C'était la promesse qu'il se faisait à lui-même en glissant dans l'ombre grasse du monolithe.
C'était à jamais son Axe Majeur.

samedi 9 juin 2012

Nicolas Moulin, une donation Volume 1

130 cartes postales !
Voilà ce que je viens de recevoir d'Allemagne de la part de Nicolas Moulin.
C'est l'une des plus belles et fortes donations de ce blog à n'en point douter !
Vous connaissez sans aucun doute le travail de Nicolas Moulin car sur ce blog nous avons déjà évoqué notre jalousie à son égard. Il fait partie de ces artistes dont je suis avidement les productions en me réjouissant toujours d'y retrouver mes références, mes utopies, mes désirs et mes belles constructions. C'est Nicolas Moulin qui m'avait également invité au Maroc pour faire une conférence au mois de septembre dernier. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore son travail, je vous invite vivement à aller le voir  ici par exemple ou encore sur son site consacré à son Label Grautag. Nicolas Moulin est inscrit dans les 100 déclarations du Comité de Vigilance Brutaliste, cela va de soi.
Alors comment vous faire partager 130 cartes postales ? Comment le remercier ?
Nous allons faire comme d'habitude, par quelques volumes un peu brutaux puis, distillées dans des articles plus fouillés, nous trouverons alors certaines images. Il ne faudra pas oublier aussi que "cette collection dans ma collection" est aussi une forme de portrait de l'artiste dont ses exégètes pourront à loisir analyser les références et les appuis à son travail. Un classeur particulier sera dévolu à cette donation comme celui de Monsieur Persitz de Claude Lothier afin que soit préservée son unicité. Je ne sais rien de la provenance de cet ensemble de Nicolas. Certaines cartes postales sont marquées au dos par des traces de colle provenant sans doute d'un album de photo avec feuilles autocollantes, d'autres comportent des traces de Patafix et d'autres furent même expédiées à l'artiste à son adresse parisienne ! Peut-être ont-elles décoré les murs des appartements successifs de l'artiste, peut-être a-t-il trouvé un album complet, peut-être avait-il démarré à son tour une collection.
On commence ?
En France...



La Grande Motte, le quai d'Honneur par Combier. Puis...



Les Résidences fleuries par Yvon et...



La Ville de L'An 2000, la Motte Fleurie (sic !), rue du port par les éditions Mar. Encore...



Le Palais des Congrès inauguré en 1983 par Yvon éditeur. Enfin...



La Place des Cosmonautes ! Mais où sont-ils ?
Presque pareil...



Port-Camargue toujours de Jean Balladur par Combier éditeur, on retrouve bien là le registre formel de l'architecte.
De l'incroyable ? Allez en voilà !



Cette carte postales des Orgues de Flandres (1969-1975) à elle seule aurait pu faire un article. On retrouve de manière superbe le bel ensemble si spectaculaire de l'architecte Martin S. Van Treeck. Nous sommes bien à Paris dans le 19ème arrondissement. Mais depuis quel bâtiment cette vue fut-elle prise ?
Sans aucun doute depuis cette tour non ?
















Continuons dans Paris et retrouvons la gare Montparnasse vue il y a peu ici :



Cette fois il s'agit d'une édition Lyna dont la tenue de l'image provient de la couleur unifiée : bleu, gris.
Puis plusieurs cartes du Forum des Halles :



Cette carte postale est relativement récente mais déjà historique ! Il s'agit d'une édition Ovet par J.C. Pinheira, photographe.
Entrons dans le "trou" :



Magnifique carte postale aux éditions Chantal par D. Barbier, photographe. L'église St-Eustache est prise dans le réseau de la structure et dans ses reflets. La coloration est irréelle, étrange comme un soir finissant, une agonie programmée. Sans aucun doute l'une des plus belles cartes postales du Forum. En voici deux autres quasiment identiques que je vous montre d'un coup. Hop !





Vous voyez le petit décalage de point de vue ?
La première aux éditions Yvon va chercher elle aussi St-Eustache, la seconde aux éditions Chantal semble viser un peu plus le très beau et disparu mur peint de Fabio Rieti malheureusement un peu loin.
On remarquera que les deux images ne furent pas prises en même temps car des spots et des fils électriques affirment bien la différence. Poursuivons et finissons notre balade d'aujourd'hui avec le Palais des Congrès de Guillaume Gillet. On notera que l'éditeur La Cigogne nous donne aussi H. Guibout et S. Maloletenko comme architectes. Aujourd'hui ce Palais des Congrès est agrandi par une extension de Monsieur de Portzamparc.
A demain pour la suite !