mercredi 23 mai 2012

Les pieds sur Terre d'Evry

Evry est une ville que l'on aime voir sur ce blog. Une ville dont on sait l'importance de l'expérience architecturale.
Vous trouverez de nombreuses cartes postales sur ce blog en cherchant du côté de messieurs Andrault et Parat dans la gare de triage.
Aujourd'hui l'excellente émission de France Culture les pieds sur Terre de Sonia Kronlund nous a permis d'écouter les habitants évoquer leur vie là, l'importance de leur jardin sur leur terrasse. Pour une fois, rien de récriminant vis-à-vis des architectes, rien qui dise une misère, un cynisme, un doute.
Non.
La terrasse c'est les herbes folles parfois, parfois les géraniums.
Alors écoutez cette émission, enregistrez-la pour la faire partager à tous. Remercions encore les architectes des gradins-jardins d'avoir réalisé cette utopie qui 40 ans après poursuit sa réalité souvent joyeuse. Et comme ici c'est par les cartes postales que l'on aborde l'architecture voici deux nouvelles venues dans ma collection.
Les gradins-jardins :


































Dans un passage piétonnier, les pyramides de messieurs Andrault et Parat arborent déjà une végétation joyeuse. On regardera également la qualité du traitement des passages et des circulations en briques. La carte postale des éditions Raymon est du toujours excellent J.N. Duchâteau. Une autre image d'Evry avec une autre typologie des constructions que nous avions en partie déjà vues ici :









































Qualité des dégagements extérieurs, recherches décoratives par moulage du béton, cet ensemble est aussi d'une belle qualité que l'on doit à Bernard Lassus. 
Déjà le linge sèche, déjà le parasol fait des ombres rouges sur cette carte postale toujours de Raymon éditeur et de toujours Monsieur Duchâteau.
On trouve dans un ouvrage sur la SAE, promoteur et constructeur une superbe photographie de cet ensemble en construction.




mardi 22 mai 2012

Learning Las Vegas and Marseille

Parfois les noms permettent d'étranges rapprochements que les images accentuent.
Mais aussi, ne soyons pas dupes, ces rapprochements sont volontaires et sont l'œuvre de brainstormings copieux dans des boîtes de communication.
Là, entre la machine à café, la table ovale et au milieu des corps légèrement échauffés, des idées fusent sur la manière de nommer les entreprises, les commerces.
Comment appeler un supermarché ? Comment nommer une entreprise de vente en hyper ? Comment faire de ce moment qu'est l'achat un moment festif qui pourrait même vous faire croire que vous ne venez pas là pour donner votre argent mais pour en gagner ?
La solution :

édition Demara Géant Presse Marseille
















Géant Casino !
Non mais !
Puis quoi encore ?
Géant c'est la taille. Dire que c'est géant c'est dire que c'est spectaculaire, exceptionnel, inévitable. Dans ma jeunesse "c'est géant" voulait dire "wahou !" "Super !"
Casino c'est l'exotisme, le rêve, une vie de stars, de cinéma. Casino c'est la chance au rendez-vous, le hasard élevé en espérance, l'argent qui coule à flot (dans un seul sens...), une ambiance feutrée, bref la scène d'un James Bond...
C'est l'arnaque.
Alors il faut bien que la forme corresponde à la nomination. Il faut bien que, en plein après-midi du jeudi du mois de février à Marseille, vous puissiez en allant chercher le paquet de couches-culottes, le déo des dessous de bras et le tube de mayonnaise vous croire un peu là :

Stardust resort and Casino




















Laaaaaaas Vegassss !
Laaaaaaas Vegassss !
Mais ici, dans la ville du jeu, on ne rigole pas. Ici le néon rouge brille autrement plus haut, autrement plus fort.
Ici c'est ouvert 24 heures sur 24 pas de 10h à 10h !
Ici les voitures sont vachement américaines. Ici la mafia tient les cordons de la bourse. 

Pourtant le Casino de Marseille fait briller les néons de nuit tout pareil, annonce par une flèche sa présence. Car, de jour la tristesse d'une architecture de boîte à chaussures ne ferait pas une belle carte postale, car la distance entre le modèle américain et la réalité brutale de l'indigence de cette architecture commerciale nous ferait revenir de nos rêves. Au dos de la carte postale du Géant Casino la correspondante indique que David Alexandre Winter et Gilles Marchal sont venus faire un gala. Des chanteurs de supermarchés donc qui doivent faire rêver les consommateurs marseillais d'un Franck Sinatra viril. Et d'une croix la correspondante indique le magasin de son père sous le mot géant "Géant". 
On a, finalement, l'enseignement de Las Vegas que l'on peut. Learning Las Vegas but understanding anything....





lundi 21 mai 2012

Tre Saluti da Lignano

Une ville en Italie que je ne connais pas mais que sa rencontre par trois cartes postales me donne envie de visiter : Lignano.
D'abord une sorte de grande perspective...















...un peu trop bleue, trop colorée comme une vue infographique, une gouache de promoteur immobilier, quelque chose de pimpant et d'artificiel.
Répétition des motifs, répétition des formes se prolongeant jusqu'à la mer au loin. La carte postale fut expédiée en 1974 et l'éditeur est Modiano.
Puis...















Dans un graphisme un peu atomique quelques vues de la ville. On retrouve en bas à gauche le lieu vu au-dessus. Mais c'est bien la vue centrale qui est la plus intéressante :









On devine un très beau bâtiment au toit en courbes. L'ensemble n'est pas anodin, parfaitement dessiné, c'est l'œuvre sans aucun doute d'un bon architecte. Mais qui ?
Sur la toile je trouve bien quelques pistes autour de Marcello d'Olivo mais rien n'est certain. Pourquoi parfois est-ce si difficile de trouver et d'attribuer aux bâtiments leurs architectes ?
Un lecteur italien de Lignano nous donnera la réponse. La carte postale est une édition GM expédiée en 1975. Et cette dernière carte postale confirme l'intérêt de cette construction :


On retrouve la très belle jetée qui se termine par deux bâtiments très différents : une coquille coupée net et ouverte sur la mer, une construction en éventail avec son toit fait de courbes fines et pliées. Pourquoi l'ensemble ainsi se jette-t-il à la mer ?


Est-ce pour des raisons fiscales comme sur certains Pier qui permettent hors de la terre ferme d'offrir des casinos libres de certains droits d'impôts ? Ou, simplement (?) pour des raisons esthétiques voire de place sur la commune de Lignano ?
Il s'agit en tout cas d'une édition CILA dont la légende est écrite en italien et en... allemand ce qui tendrait à prouver que le tourisme dans cette ville italienne est surtout germanique !

samedi 19 mai 2012

depuis la forêt
















L'éditeur Raymon place ce point de vue sur Issy-les-Moulineaux depuis la forêt.
Enfin c'est bien la sensation que procure cette carte postale qui inscrit le paysage de la ville entre deux troncs d'arbres puissants et buissonnants dont notre regard semble devoir écarter les branches pour voir la ville.





















La ville d'Issy-les-Moulineaux était alors encore marquée par les tours E.D.F, œuvre majeure... et donc détruite des architectes de l'Atelier de Montrouge.
Pas de doute, c'est bien ce qui est visé par le photographe car ces tours sont signalées au verso de la carte postale mais sans le nom de leurs auteurs.
La ville alors devait être fière de cet objet architectural tombé aujourd'hui. La preuve de sa chute :





















Cette image n'est pas celle de la construction mais bien celle de la destruction des tours et provient du carton d'invitation pour la projection du film  Ce bureau, toute une vie que Julien Donada a réalisé à l'occasion de la destruction pour garder une mémoire de ce lieu superbe de l'architecture du XXème siècle.
On trouvera également dans notre guide d'architecture contemporaine en France de Monsieur Amouroux un article consacré à cet édifice mais ne vous laissez pas avoir, l'image est celle du projet :
























dimanche 13 mai 2012

la tête la première

















Ne me demandez rien.
Je ne sais pas !
Alors, je vous sais saisi par l'envie d'en savoir plus sur l'architecte de ce plongeoir de piscine magnifique. Mais je vous le redis : je n'en ai aucune idée !
Nous sommes à Lagnieu dans l'Ain par les éditions Combier. La carte postale n'est pas datée mais doit nous venir du début des années soixante.
Quelle belle pièce ! Quel traitement sculptural pour un objet aussi simple finalement qu'un plongeoir ! 
Le travail du béton est superbe et le dessin oscillant entre esprit Streamline et brutalisme d'un monument aux morts de l'ex-bloc communiste est surprenant et beau. La chair des baigneurs semble bien fragile face à ces coquilles.













On pourrait dans cet esprit mélangeant objet utile et sculptural y voir une œuvre de Monsieur Szekely mais rien ne me permet de le confirmer.
On observe que le bas du tronc portant les plates-formes est creux, on devine une silhouette. 
Une douche ?





















Mais on devine aussi que l'architecture même de la piscine pourrait bien être passionnante.
Notre guide vénéré reste muet, le réseau reste muet...
Et vous ?
Y a-t-il derrière nos écrans un habitant de Lagnieu qui nous donnera la clé du mystère de cette belle œuvre plastique.




mardi 8 mai 2012

Columbo, sa femme, son chien à Royan

Parce que quelque chose de certainement incroyable va avoir lieu* j'étais ce matin en plein classement de mes cartes postales de Royan et notamment ces deux cartes postales aux éditions Marcou :









































Comme vous, et comme souvent, j'ai cru avoir cette carte postale en double et je pensais que l'éditeur s'était contenté de recadrer un peu son image.
Mais voyez-vous un détail curieux ?
Saurez-vous voir qu'entre ces deux clichés nous montrant notre belle église de Royan quelques secondes se sont écoulées...
Regardez bien...
Oui, comme vous j'ai bien vu que le bleu du ciel avait changé mais ce n'est pas cela... Alors ?



Non, la dame en cuir noir et aux cheveux d'un blond superbe n'a pas bougé. Mais ce qu'elle surveille oui !
Son chien !
Regardons ensemble le clébard en question :






On voit bien que ce chien a changé de position ! Il s'agit d'un basset hound popularisé par l'inspecteur Columbo !
Alors j'imagine que cette carte postale est une grande rareté. Nous avons sous les yeux la première photographie où l'on peut reconnaître la femme de Columbo et son chien en visite à Royan ! Peut-être que l'inspecteur est sur une enquête dans le coin...
Il faudrait trouver une carte postale de Royan avec une 403 Peugeot cabriolet et là nous serions certain de tenir un scoop !



Une fois de plus, ce micro-film nous montre un photographe au travail faisant deux clichés au moins du bâtiment visé puis, revenant sur ces deux images à deux périodes différentes, publie les deux versions. On note en effet une différence notable de temps entre les deux impressions. Peut-être que l'éditeur Marcou n'a même pas vu qu'il avait choisi un nouveau cliché...
Mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai le sentiment que cette femme, ce chien sont des familiers du photographe.
Je sais qu'à ce point vous vous dites que c'est vraiment une bien drôle de manière d'évoquer l'architecture superbe de cette église mais voyez-vous on est ainsi fait : on projette ce que l'on peut... Et l'imaginaire ouvre bien des tiroirs parfois étrangement étiquetés !

* Pour ce qui est de l'aventure à venir... certains savent, d'autres non... mais soyez attentifs à ce blog cette semaine et la semaine prochaine ! Les rêves parfois se réalisent.

dimanche 6 mai 2012

Charlety business


Ce que ne savent pas les éditeurs de cartes postales (du moins ce dont ils se moquent) c'est bien que l'objet visé par leurs éditions et leurs cartes postales peut permettre d'en voir d'autres souvent plus importants pour nous.
Dans l'image, dans le cadre, mais non en son centre, un détail nous fait sursauter et fait du rendez-vous avec l'image bien plus une rencontre fortuite et amicale comme de tomber sur un ami vu depuis longtemps au coin d'une rue inconnue.
Voici :
















Cette carte postale qui ne donne pas de nom d'éditeur mais seulement le nom de son photographe, Stéphane Renauld, veut nous montrer le Stade Charlety à Paris. N'ayant pour ma part aucune fascination pour le football, mais alors vraiment aucune, je pourrais bien me satisfaire de ce beau stade comme architecture. Il le mérite assez. Mais voyez-vous, ce n'est pas lui que je regarde. Je ne regarde pas plus le cimetière et l'étrangeté de l'urbanisme sur cette image découpée en trois zones : cimetière, stade, îlot d'immeubles...
Non, mon goût me porte dans le fouillis de la ville au fond de l'image. Je regarde ça...
















Je retrouve bien là la Fondation Avicenne, Maison de l'Iran de Monsieur Claude Parent son architecte.
Et j'avoue que la cité universitaire dans son ensemble devrait bien me satisfaire mais, que voulez-vous, je vise surtout ce bâtiment pour des raisons que vous connaissez bien.
Je vous laisse le plaisir de trouver à quel pays appartiennent ces Maisons. Pour vous aider, vous pouvez aller sur ce beau site.