dimanche 19 juin 2011

Orly tout neuf volume 2

Poursuivons notre visite d'Orly et cette fois par les cartes postales. La série que vous allez voir est éditée par les éditions P.I


On commence avec cette carte expédiée en 1964 par Jean-Claude. J'aime bien la petite silhouette de l'homme en blanc qui semble égaré sur la route.
Cette fois :



Ce cliché Dalmas nous propose une vue depuis les pistes de l'aéroport. C'est toujours beau un avion. Au fait, on devine les stores jaunes qui ponctuent la façade d'Orly. Ils sont toujours très présents et forment à eux seuls l'un des éléments forts de l'image de l'aérogare. Curieux comme un élément de la sorte signe en fait un bâtiment.
En 1967 :

Nous sommes sur les terrasses de l'aérogare. C'était un but de promenade à l'époque, venir voir le départ et l'arrivée des Jets ! Le cliché est de L. Coirier.
En 1966 :


Toujours sur les terrasses grâce au cliché d'Alain Maisonneuve. On retrouve bien nos stores jaunes.
A la verticale :



Voici la nouvelle tour de contrôle. Elle est un rien étrange, composite. On dirait une tour de bureau chapeautée par le château de commandement d'un cargo !
Pour Claude et pour tous les amoureux de la France à 100 000 volts :




samedi 18 juin 2011

Orly tout neuf volume 1

Claude m'offre un livre superbe sur l'inauguration de l'aéroport d'Orly. Il est l'occasion de vous montrer les cartes postales correspondant à cette construction qui marqua la France un peu comme le Paquebot France, l'invention de la DS et Brigitte Bardot.
Mais d'abord explorons le livre de Claude.
Il s'agit d'un livre officiel, d'un album souvenir édité à 12 000 exemplaires dont seulement (!) 4000 sont numérotés et couverts avec une jaquette en papier Arches. Mon exemplaire est le numéro 1411.
Ce livre fut édité en novembre 1961 alors que l'aérogare fut inaugurée en février 1961. Voilà pour les circonstances.
Dans ce livre sont glissées également les cartes de remerciements de Pierre Boursicot, Président du conseil d'administration et de Pierre D. Cot directeur général.
On trouve également les allocutions de Mr Boursicot et de Mr Buron, le ministre des travaux publics et des transports.
Tout ce grand monde s'adresse au Général De Gaulle. Et il y est question de la grandeur de la France, de la grandeur de la tâche, de la grandeur de l'aérogare, de la grandeur du projet, de la grandeur, de la grandeur, de la grandeur...
Dans cette allocution, Madame De Gaulle est nommée mais pas les architectes... Cette France...
Puis on trouve une image aérienne de l'aérogare et en face De Gaulle les bras levés, ce qu'il faisait si bien. Un extrait de son discours : " C'est qu'en effet, dans la compétition des peuples, faute de laquelle l'humanité serait vouée à se pourrir et à mourir, nous voulons avoir notre place et, à l'occasion, l'emporter."
Il devait sans aucun doute penser à l'Algérie...
Puis on visite en quelque sorte l'aérogare (aéroport) en y trouvant au fil des pages chiffres techniques sur le fonctionnement, réalité du programme, affirmation du bon goût français, et autosatisfaction mesurée mais aussi bien méritée il faut le dire.
Je vous laisse feuilleter ce livre et prendre plaisir au voyage.














vendredi 17 juin 2011

c'est fait ! Sens est protégé !

Hier soir, alors que je quittais l'école, Claude Parent me téléphone.
La nouvelle vient de tomber : la Préfet de Bourgogne vient de signer l'arrêté d'inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le centre commercial de Sens de Monsieur Parent !
Deux années de procédure, de travail, de découverte et le soutien de tous par l'envoi des cartes postales ont permis cette réussite.
Il s'agit donc du premier centre commercial de France protégé de la sorte.
Je suis particulièrement heureux (et fier ?) de cette conclusion. Je veux aussi joindre à cette victoire la DRAC Bourgogne pour son soutien et son travail d'une grande qualité et tout particulièrement Madame Rat-Morisse qui m'a guidé, soutenu, encouragé dans les moments de doute et lors de ma visite à Dijon.
Merci.
Il faudra poursuivre la vigilance et le Comité de Vigilance Brutaliste est là pour ça !

redonner de la dignité à une chaise Bertoia

Aujourd'hui, il me fallait redonner de la dignité à cette chaise Bertoia invisible sous le corps des vêtements...







mercredi 15 juin 2011

les Courtillières : plusieurs histoires.

Une carte postale :


La perspective de l'avenue de la Division Leclerc est bordée d'arbres qui disent bien que les objets lointains sont plus petits que les objets proches.
Rien à faire, c'est ainsi, il ne s'agit pas d'une imprégnation culturelle mais de la réalité objective de la perspective. Il fallait bien la découvrir et non l'inventer.
Cette perspective fait aussi que l'immeuble du premier plan n'est pas en entier dans l'image alors que le suivant offre toute sa hauteur...
Mais surtout cette édition Godneff a le derrière entre deux chaises. Cette carte postale est à la fois en couleurs et en noir et blanc !
Certainement déstabilisé par la polychromie des immeubles de Emile Aillaud, l'imprimeur n'a pas su comment faire pour sortir les immeubles du gris du ciel !
Cela produit une étrange image où le vert, le jaune délavé et le bleu d'une grande pâleur n'arrivent pas bien à briser le cliché en noir et blanc.
un détail :


une carte postale :


"Immeuble très courant ici à Pantin, tout va bien, il est 10h25, je vais chercher le pain."
C'est Lucette qui nous le dit le 15 septembre 1962.
La poste de Pantin par l'intermédiaire de son cachet postal nous dit : " Pantin-Piscine moderne-eau chaude naturelle"
Le photographe des éditions Raymon cadre les immeubles de Monsieur Aillaud dans toute leur hauteur. Non, l'arbre n'est pas aussi haut que l'immeuble. Je le répète plus les objets sont loin plus ils sont petits donc par un jeu optique appelée perspective l'arbre au premier plan semble plus grand que l'immeuble derrière lui.
Là aussi la polychromie de la carte postale a bien du mal à se sortir de la polychromie du paysage urbain.
Un détail :


Une carte postale :

En octobre 1972, les éditions Lyna pour Abeilles-Cartes retrouvent l'avenue de la Division Leclerc. Finalement que raconte cette carte postale ?
Rien d'autre qu'un espace à traverser par une droite infinie qui fuit à l'horizon ?
Comme si, finalement, alors même qu'une carte postale sert à se situer, à affirmer son point d'ancrage, dire ici que la route permet de passer vite à l'ombre minuscule et à l'ombre majuscule des arbres et des immeubles.
Une carte postale :


Il s'agit d'une bien particulière carte postale puisqu'il s'agit d'une publicité pour un livre sur les Courtillières.
Le livre s'appelle aux Courtillières, Histoires singulières et exemplaires. C'est aux éditions CREAPHIS, il s'agit d'entendre les témoignages de ceux qui vivent là.
Mais que nous dit l'image qui est une photographie de Pierre Gaudin ?
Coupée en trois parties, la photographie nous offre le serpent de Monsieur Aillaud pris entre le ciel et un jardin ouvrier. Ciel et jardin à égalité, immeuble réduit à une bande dont on devine à peine la courbe.
Mettre les grands ensembles à la campagne ? Resserrer l'urbain dans un paysage bucolique ?
Faire croire à la proximité de la nature ?
Dire que, aux Courtillières, on jardine et donc définir les habitants comme étant à l'origine de cette poésie jardinière du premier plan. Dire aussi que cela finalement camoufle l'architecture ?
Dire que vivre ici au premier plan de l'image c'est diminuer le fait de vivre au deuxième plan ou que, l'un et l'autre se vivent en même temps ?
Cadrer c'est toujours mentir car c'est toujours réduire.
Alors nous pouvons nous aussi regarder :



Je peux aussi construire une fiction. Si je cherche sur Google Earth un point de vue similaire, je peux viser depuis l'avenue de la Division Leclerc à la fois les jardins ouvriers et les Courtillières. Et est-ce vraiment un hasard si mon point de vue en face à face nous offre à la fois la verdure des jardins et le panneau annonçant la "réhabilitation des Courtillières " ?
Je crois que les espaces urbains savent bien nous dire au-delà des clichés de tous types, la réalité brutale de ce qui les compose.
Dans un ouvrage à la mise en page d'une grande clarté, ensembles d'habitations économiques en Europe chez Eyrolles éditeur par Giulio Segoloni on retrouve les Courtillières. Les photographies, les plans se partagent les espaces des pages.
C'est beau : architecture, composition, photographie.
Difficile de croire que, aujourd'hui, cet ensemble soit devenu ce qu'il est.
Aurait-on le droit de dire que, parfois, la belle architecture cela se mérite ?








lundi 13 juin 2011

l'enfance au Petit Clamart

Regardez ça :


Ce que nous voyons est extraordinaire.
Il s'agit d'une sculpture de Pierre Székely installée au Petit Clamart. Les enfants font ce qu'ils ont à faire, ils grimpent dessus car cette sculpture fait aussi fonction de jeu.
On retrouve le vocabulaire formel de Pierre Székely à la fois simple, organique et parfaitement senti pour sa fonction, comme une extension des gestes (et de l'imaginaire) des enfants.
Ce qui est merveilleux également c'est la distorsion entre l'architecture de la Cité de la Plaine juste derrière qui semble bien vieille et la modernité de l'œuvre du sculpteur.
Tout s'oppose, les formes, les échelles, le programme !
Et puis bien évidemment l'autre sensation de cette carte postale des éditions Raymon pour Brual c'est le regard des enfants vers le photographe de la carte postale !
Quelle photo de famille ! Avec le poupon en celluloïd !
Tous de la même tranche d'âge, ils sont là par hasard ou parce que le photographe les a regroupés ?
Regardons-les en détail et si vous vous reconnaissez...







dimanche 12 juin 2011

Centre Pompidou de nacre et de carton




Et voilà !
Il fallait bien que ça arrive !
Le Centre Pompidou de Metz a rejoint ma collection. Les deux cartes postales seront les premières de ce bâtiment et les premières de son architecte dans ma collection.
Je n'ai toujours pas eu l'occasion de visiter le chapeau chinois et ses grandes boîtes mais j'ai hâte.
Les deux cartes postales sont assez curieuses et m'offrent l'occasion d'un doute bien typique de notre époque : s'agit-il de photographies ou d'images infographiques du projet ?
Oui, j'ai un doute.
Alors je plonge dans les détails mais surtout dans les impressions, les sensations de lumière et de transparence.
L'œil s'habitue et tombe alors la vérité de l'image : infographie !
Car sur ce détail, les visiteurs sont bien... fantomatiques !


J'imagine alors les infographistes collant à qui mieux mieux les silhouettes contemporaines de nos vies pour donner à la réalité virtuelle une réalité. Il doit y avoir des banques d'images avec des silhouettes à choisir selon la catégorie sociale, la saison, le profil du futur utilisateur du bâtiment. Je me souviens des somptueuses planches de LETRASET pleines de voitures, d'arbres, de wc et effectivement de personnages que l'on grattait pour les insérer dans les dessins.
Aujourd'hui on "glisse" un bobo au sac orange, une femme au corsage blanc, un costume bleu nuit...


Les visiteurs fantasmés du Centre Pompidou sont ainsi, marchant d'un pas assuré, plutôt jeunes et à leur place. Personne assis par terre, pas d'enfants, de poussettes. Le Centre est pour les adultes de trente ans bien habillés.
Mais qu'importe car les cartes postales et le lieu sont beaux. Mon regard ne peut s'empêcher de voir le motif de l'étoile de David dans l'entrelacs du toit. C'est très bête mais ça m'émeut. Vous savez, finalement, on ne voit bien que ce que l'on a envie de voir.


Le verso des cartes a une partincularité : il est nacré !
Il nous donne bien les noms des architectes : Messieurs Shigeru Ban Architects Europe avec Jean de Gastignes.
Mais de Shigeru Ban je me souviens avoir vu un hangar pour un musée à Pouilly-en-Auxois. Je vous en propose quelques vues en stéréoscopie. On retrouve ce qui fit la célébrité de l'architecte avec son utilisation de tubes en carton. C'est dans sa simplicité apparente et sa légèreté absolument remarquable.







D'ailleurs qui sait ce qu'est devenu le bâtiment éphémère posé dans les tubes du Centre Pompidou de Paris et que l'architecte occupait pour travailler sur le projet de Metz ?
Détruit ?
Remonté ailleurs ?