dimanche 21 novembre 2010

Group Ludic : un document rare.



Julien Donada est important pour moi et pour ce blog.
Nous avons déjà maintes fois évoqué son travail de vidéaste, de passionné d'images et ses publications de vidéos et de livres sur Monsieur Haüsermann par exemple.
Voici que Julien Donada nous offre un beau et rare cadeau avec un petit tract passionnant sur le Group Ludic que vous connaissez également.
Ce petit document est vraiment important pour nous d'abord parce qu'il nous informe vraiment bien sur ce Group Ludic, ses membres et ses lieux d'interventions.
Mais en plus il est d'une belle beauté graphique.
Je vous le propose en version large et en version détaillée.
On remarquera que ce Group Ludic devient Aires et Volumes.










Mais comme nous sommes un blog consacré à l'architecture et les cartes postales, je vous propose une carte de Saint Quentin en Yvelynes. On y voit dans l'une des vues multiples les beaux volumes de Simon Koszel, David Roditi et Xavier de la Salle.




Comme cette intervention n'est pas listée sur le tract daté de 1971, on peut facilement déclarer que les jeux de Saint Quentin sont postérieurs.
Et pour finir, Julien Donada joint également à son courrier une carte postale superbe de Grenoble Villeneuve. On y voit les très beaux bâtiments du quartier à la polychromie aventureuse.

On remarquera la très belle qualité éditoriale de cette carte postale André pas datée malheureusement.


Il nous reste à remercier Julien pour ces beaux cadeaux et pour l'occasion qui nous est donnée d'évoquer encore le Group Ludic et sa belle inventivité.

samedi 20 novembre 2010

discontinuité

Vous aurez, fidèles lecteurs et lectrices, noté sans doute un léger ralentissement dans l'écriture de ce blog.
Je tiens à vous rassurer : tout va bien.
Je suis en pleine préparation d'une exposition et vous aurez certainement un blog un peu moins fourni ces jours-ci.
Veuillez excuser cette rupture momentanée et discontinue de l'image...

lundi 15 novembre 2010

André Gomis repéré et aimé

Il faut croire que depuis que je fais ce travail d'inventaire mon œil se cultive.
A force de chercher, de lire, bref d'avoir le plaisir d'apprendre je finis par reconnaître un peu mieux certains travaux, à sentir certaines formes.
Ce fut le cas avec cette carte postale :


Nous sommes à M'Diq au Maroc devant le V.V.T grâce à une édition Libreria Escolar.
On voit au milieu et à droite un ensemble de constructions blanches sous voûtes qui m'ont fait immédiatement penser en même temps à Monsieur Candilis mais aussi à André Gomis et son travail de Balaruc-les-Bains que nous avions vu ici.
Il est clair en tout cas, à la vue même de la plasticité de l'ensemble que nous avons affaire à une œuvre pensée, construite, aboutie.
En faisant des recherches dans mes archives, je trouve finalement dans un article consacré à la disparition trop rapide de l'architecte André Gomis sur une photographie de cet ensemble.


Pas de doute donc, ce V.V.T est bien une œuvre de cet architecte.
Mais les autres petites constructions sur la colline ?
L'article d'Architecture d'Aujourd'hui de 1971 est très élogieux et complet. Et il est vrai que depuis que je croise les constructions de cet architecte cette impression est validée.
Mais cet article permet également d'attribuer à André Gomis une autre construction représentée en carte postale :


On retourne une fois encore à Balaruc-les-Bains devant le V.V.F.
Au loin, une construction plate et allongée est surmontée d'un pyramidion transparent qui maintenant ne peut que nous évoquer une autre pyramide célèbre.
Difficile de dire quoi que ce soit.
Juste le sentiment d'un certaine discrétion paysagère contredite par un signal fort.
On remarquera que le photographe place la sculpture bien dans la ligne de la petite pyramide comme pour les faire jouer ensemble. Mais de qui est cette sculpture ? Philolaos ?
Je n'ose pas aller voir ce que l'œuvre élégante et sérieuse de Monsieur Gomis est devenue.
J'ai trop peur que toutes les subtilités d'un jeu humaniste ne soient maintenant noyées dans un plan de profits immobiliers.
Je vous donne l'article d'Architecture d'Aujourd'hui, et on peut se demander ce qu'est devenu l'héritage de cet architecte.






dimanche 14 novembre 2010

Mario Botta mouvant



J'ai reçu cette semaine de notre correspondant à San Francisco, Rafael, une étrange carte postale.
Celle-ci présente la particularité d'être couverte d'un réseau de lentilles qui permet de voir deux images successivement en faisant bouger la carte postale.
On connaît ce système pour les cartes postales en relief, on appelle cela du réseau lenticulaire mais ici pas d'effet de ce genre juste deux images l'une après l'autre.
Le bâtiment n'est rien moins que le Musée d'Art Moderne de San Francisco, œuvre de Mario Botta que nous avons déjà vu sur ce blog pour la cathédrale d'Evry.
Ce musée est assez incroyable et reprend l'ensemble du vocabulaire de l'architecte : formes simples combinées et encastrées, variété des matériaux jouant de leurs couleurs.
On trouve toutes les images désirées sur le net.
Je vous rappelle l'excellent site de Rafael, Postales Inventadas qui, comme moi, s'amuse de la représentation de l'architecture moderne au travers des cartes postales. Et comme il est un peu plus à l'ouest, ses références et ses trouvailles sont bien différentes. Ainsi nous nous complétons parfaitement.
Alors allez ici aussi de temps en temps.
Et merci à lui pour cet envoi !

samedi 13 novembre 2010

André Wogenscky connu moins connu.

On trouve facilement des cartes postales de la Maison de la Culture de Grenoble de Monsieur Wogenscky. Cette œuvre a eu un grand retentissement et elle est devenue avec d'autres constructions de Grenoble le symbole du modernisme de cette ville autour des jeux olympiques de 1968.
Je vous propose cette version des éditions André :


L'éditeur nous informe bien sur le nom de l'architecte Monsieur Wogenscky et nous donne aussi des informations sur le négatif photographique : Kodak Ektachrome !
La carte fut expédiée en 1968.
On y voit parfaitement la Maison des Arts dans un point de vue assez commun mais qui révèle bien la belle construction très carrossée.
On se reportera à l'article pertinent de notre guide d'architecture contemporaine en France :


Mais certainement plus rare et moins connu dans l'œuvre de Monsieur Wogenscky on trouvera en cartes postales ce village vacances "les aludes" à la Garde-Freinet dans le Var.
Dans le paysage :


La carte postale Combier nous montre très bien comment Monsieur Wogenscky a réussi à jouer avec la topographie du lieu, comment il est parvenu de manière très délicate à installer son œuvre face au village.
Les toitures entièrement végétalisées permettent ce jeu d'apparition et de disparition de l'architecture sans céder au pastiche et même avec une certaine vigueur géométrique. Il place l'ensemble des petits pavillons sur la pente, les fait glisser doucement en un étagement qui suit la colline.
On retrouve ce travail sur cette carte postale :


La carte postale Combier nous offre ainsi la possibilité de voir en détail l'œuvre de Monsieur Wogenscky.
On reconnaît aussi certains aspects bien inspirés de Le Corbusier comme les voussures, le béton brut et la polychromie.
C'est beau, c'est franc et délicat en même temps.
On notera pour finir l'incapacité des éditeurs de cartes postales à trouver la bonne orthographe de Wogenscky écrit parfois avec un i parfois sans le c.
Qu'importe finalement, il nous reste beaucoup de belles œuvres à admirer et à vivre.

guide d'architecture contemporaine en France
Messieurs Amouroux, Crettol et Monnet
technic-union 1972

jeudi 11 novembre 2010

Rotterdam non attribuée

Voici un cas bien intéressant qui souligne encore l'effort pour faire parfois des cartes postales différentes qui lorgnent du côté de l'art.
Voici une carte postale de Rotterdam :

Alors ?
C'est beau non ce collage ?
Trois vues dont une d'un détail au centre, une parfaite dynamique du montage. On remarque comment la verticalité des arbres de l'image du haut joue avec les obliques de l'image en dessous, elle-même stabilisée par la toute première en bas, celle avec le sol.
Oh ce n'est pas grand-chose ce collage mais on sent bien là une envie, une tentative de faire autre chose.
Regardez aussi le choix des images, leurs largeurs respectives et les blancs laissés de gauche et de droite. Le tronc d'un arbre à droite vient parfaitement dans cette épaisseur. Subtil.


Mais j'ai un souci, il m'est difficile d'attribuer des architectes à ces constructions. Au dos figurent les indications suivantes : Phoenix-Serie, Architectuur van het nieuwe Rotterdam, Wolkenkrabbers rondom, Winkelcentrum lijnbaan.
A. Carré Rotterdam.
Pourrait-on penser qu'il s'agisse de l'œuvre de Van der Broek et Bakema ?
Mais plus amusant, sur une carte postale bien plus traditionnelle je retrouve le point de vue :


Cette fois on lit Rotterdam, Flats aan Karel, Doormanstraat.
Mais surtout on voit ces superbes immeubles parfaitement dessinés et si marqués.
Alors qui attribuera ces merveilles à leurs architectes ?

mardi 9 novembre 2010

Pierre Dufau pour de vrai (oui...)

Parce que finalement je croise assez régulièrement son œuvre au travers des cartes postales, je propose un petit récapitulatif du travail de Pierre Dufau.


Je commence par une carte postale absolument superbe et étonnante du Paris-Sheraton Hôtel.
Il s'agit bien d'une carte promotionnelle éditée par l'hôtel-même et certainement offerte aux clients venant ici chercher confort et luxe au milieu des années 70.
Au verso on lit : Le plus grand hôtel de la Rive Gauche, les pus belles chambres de Paris.
Rien que ça... et en anglais également !
Mais la photographie que l'on doit à un mystérieux Groupe MSP est surprenante :
Bleu, bleu, bleu.
Je ne sais pas quelle réalité cette image prend en compte mais le bâtiment est ainsi (il faut bien le dire) totalement magnifié comme se détachant du ciel, en faisant partie, et surgissant du fond de l'air d'une nuit tombante.
Le dessin aride et fermé presque secret de l'ensemble est encore accentué par ce traitement et il est à parier que la retouche de l'image fut un gros travail...
Mais quelle image ! Quelle qualité d'impression également !
Le bordel lumineux du bas de l'image qui fait penser à un temps de pose long qui contraste parfaitement avec la tranquillité radicale de l'hôtel un peu esseulé. L'hôtel affiche quatre étoiles, j'en donne autant pour la carte postale !
Partons pour Bordeaux :


Cette carte postale aux éditions Elcé nous montre la nouvelle Préfecture de la Gironde. Elle nous donne le nom de Pierre Dufau comme architecte mais associé ici avec Jean-Pierre Dacbert (?) dans une Association des Architectes Parisiens. Il s'agit bien plus sûrement de Jean-Pierre DaGbert ici mal orthographié par l'éditeur.
La construction semble un prisme pour les reflets de la ville. Il semble bien que ce goût pour l'effet miroir qui tente la fameuse intégration n'arrive pas ici à éradiquer la géométrie puissante de l'ensemble. Et même dans un jeu de reprises, les reflets les uns dans les autres font une mise en abîme de l'immeuble se reflétant dans lui-même et révèlent encore plus par les lignes croisées et les angles cette géométrie.
Ces brisures des reflets divers troublent la lecture du bâtiment et à la fois en font sa particularité.
La carte postale est d'un grand classicisme de cadrage, pas d'effet, la préfecture au centre dans une symétrie solide. Le creux sombre sous le bâtiment semble vouloir nous parler d'un travail de jonction très poussé entre le sol paysagé en jardin et gradins et la construction même.
Ce même travail :


Ici la carte postale Elcé nous montre le très beau travail de jardin à la base de la Préfecture, on reconnaît bien ce style de l'époque de sculpture intégrée faisant suite et prolongeant la construction. On connaît cela à la Grande Motte mais je pense aussi aux constructions de messieurs Andrault et Parat qui comportent à leur base le même type de jardin. Souvent d'ailleurs cela est maintenant totalement abîmé.
On voit ici un jeu de courbes, de vides, de plantations qui offrent un grand contraste avec la préfecture dont on devine ici dans ce tout petit détail en contre-jour la transparence.


Nous sommes dans le quartier Mériadeck de Bordeaux l'un des plus beaux ensembles sur dalle. L'éditeur nous donne bien encore le nom de Monsieur Dufau mais orthographie encore étrangement son associé en Bagdebert !
Reste encore un beau document montrant les qualités du travail paysagé et architectural d'une époque souvent à tort décriée.
Et encore :


Toujours la Préfecture de Bordeaux, cette fois dans une édition qui se veut artistique. Pour appuyer cette différence le photographe joue habilement des lignes et construit une image dont la composition met en avant une tonalité bleue grise et des lignes franches. Le photographe Michel Guillard est nommé et travaille pour IN' EDITE. Le nom même de cet éditeur dit son désir d'images exclusives se détachant de la production habituelle des cartes postales. Si on peut dire que le photographe a fait ici un beau travail, on regrettera l'énorme et disproportionné bord noir si conventionnel de l'image d'art qui finit par être un tic bien embêtant. La qualité de tirage de la carte postale est pourtant irréprochable et la matité lui apporte également une grande qualité et sert bien la belle image de Monsieur Guillard. Qui reconnaîtra le bâtiment reflété par celui de Monsieur Dufau ?
Les deux architectes sont parfaitement nommés au dos de cette carte postale sans date.
Au nord:


J'ai tout de suite aimé cette carte postale et donc la construction qu'elle présente. Nous sommes à Créteil devant son hôtel de ville. La carte postale Lyna pour Abeille-Cartes nous donne bien le nom de Pierre Dufau et nous indique également la hauteur de la construction : 75 m.
Comment ne pas être sensible à une architecture à la forme si appuyée qui sans complexe affiche son mode de construction ?
Comment ne pas voir ici une structure solide comme une pièce de génie civil habillée d'un voile de verre ?
Et les courbes donnent à l'ensemble la sensation d'un mouvement de rotation que le piéton doit faire fonctionner dans un cinétisme à échelle humaine.
C'est beau.
Cela me rappelle dans son concept constructif là aussi une œuvre de Messieurs Andrault et Parat : la Tour Totem. Est-ce juste ?
Le photographe ne peut s'empêcher de cadrer la croix de Lorraine dans l'image mettant en contraste sa solennité lourde et épuisante avec la puissance formelle de la construction de Monsieur Dufau.
L'architecture gagne à ce jeu et c'est tant mieux.