jeudi 19 août 2010

volumétries de banlieue

D'abord deux cartes postales Lyna qui nous font découvrir la cité Irène et la cité Isabelle de Sevran :



Ces deux cartes postales sont dues à un photographe bien connu ici Monsieur J.E. Pinet. On voit un ensemble immobilier aux façades parfaitement dessinées offrant une grande originalité spatiale jouant aussi avec une polychromie bien menée. J'aime les pignons d'angles animés par des balcons qui finissent en triangles. J'aime la rondeur généreuse des gardes-corps qui épaississent l'ensemble et lui donne un caractère solide et massif.
Les gardes-corps semblent aujourd'hui avoir pour certains d'entre eux disparu et été remplacés par des éléments tellement anodins et tristes. Dommage.
Mais ces cartes postales ne nous donnent pas le nom du ou des architectes de ces petits ensembles vraiment remarquables et étonnants.
Monsieur Pinet les photographie d'un peu loin plaçant beaucoup (trop ?) de parking au premier plan certainement aussi pour dire la verdure, le parc au pied des immeubles.
Je poursuis avec du bel art :


Nous sommes à Créteil à la cité des bleuets.
Même si la carte postale Scintex nous montre l'ensemble d'un peu loin, on devine parfaitement la qualité du traitement de la façade, sa rugosité si particulière et une chose qui ne trompe que rarement en architecture, le traitement des ouvertures.
Pour ce qui est de la critique et de la définition architecturales je laisserai parler notre guide d'architecture contemporaine en France.



Pour ce qui est de la prise de vue, il faut noter ce goût encore pour le premier plan tout en verdure ici tenu parfaitement par le sapin cadré... au milieu de la carte postale.
La carte postale n'indique ni le nom de l'architecte ni la date. Reste un travail d'une grande expressivité plastique qui démontre que le logement social peut et doit être beau. C'est la moindre des politesses que nous devons à Monsieur Bossard, architecte.
Puisque nous parlons de beauté :

Il s'agit du Foyer Maurice Ravel à Nanterre.
Tout est pour moi.
L'architecture au comble de sa jubilation modulaire, de sa structure affichée, de son béton sensible.
Jeux sobres d'une forme qui se décline dans la conscience d'un plan et surtout d'une fonction, confusion visuelle libératrice et ludique qui démontre le plaisir d'un jeu savant d'une forme sous le soleil...
Un vrai lieu.
L'éditeur Lyna réalise là encore un incroyable document par ce point de vue édité en carte postale et c'est encore Monsieur J.E. Pinet derrière l'objectif qui réalise ce cliché.
Je veux vous rencontrer Monsieur Pinet !
L'architecte ?
Eh oui j'allais l'oublier. Regardez derrière les barres colorées... Alors ?
Oui il s'agit de Monsieur Jacques Kalisz.



mercredi 18 août 2010

Shanghai Enjoy !

Alors là vous allez avoir les yeux qui vont sortir de la tête !
Et surtout plein de questions pour lesquelles je ne pourrais pas vous donner de réponse car je ne parle pas chinois !
Mais à la rentrée scolaire je sais vers qui je me tournerai !
Alors regardez ces cartes postales qui viennent de Chine, oui elles furent commandées par votre serviteur directement en Chine via un site de collectionneurs.
Lorsque j'ai vu ces images étranges je n'ai pu résister à la tentation :









Alors ?
Je vous assure que je n'ai rien trafiqué et que ces mains portant un cadre et systématiquement placées devant la ville sont bien imprimées !
J'adore cela j'avoue...
Mais que signifie cette occultation ? Que veulent dire les douze croix percées dans ce rectangle blanc ? On remarque que ce cadre passe une fois à gauche une fois à droite et que sa présence quoique toujours très marquée diffère légèrement selon les cartes postales. On remarque aussi que le vêtement du porteur de pancarte est toujours lui aussi identique et neutre.
Est-ce une forme de protestation contre la politique architecturale ? Un test pour imprimer correctement les cartes postales ou pour une mise au point parfaite ? L'oeuvre d'un artiste contemporain chinois (ou étranger d'ailleurs) ? une bonne blague faite à la curiosité d'un occidental ?
Voici le dos des cartes postales, dos toujours identique :


Alors ?
Claude ? Ta connaissance du chinois peut-elle nous aider ?
Il faut aussi s'attarder sur les morceaux de ville derrière cette pancarte car il y a de beaux morceaux dont malheureusement je n' arrive pas à trouver de nom d'architecte sauf pour la première carte postale sur la liste qui représente un musée par l'architecte Xing Tonghe.
Alors pour le reste, jouons ensemble à un quizz et jouissons de Shanghai grâce à Shanghai Enjoy Postcard !

mardi 17 août 2010

Dieu aime les pointes

Si on en croit l'art sacré contemporain, Dieu aime les pointes.
Nous avions déjà remarqué cet élan vers le ciel dans d'autres articles mais voici à nouveau une série de cartes postales et surtout de constructions qui confirment que pour louer Dieu rien ne vaut une belle pointe, un beau triangle pointe en l'air.
Il ne faut pas trop vite juger les architectes modernes et contemporains sur cette fantaisie car après tout, tous nos clochers sont aussi des aiguilles plantées dans le ciel.
Commençons donc par l'étranger avec une bien jolie carte postale norvégienne nous montrant la Tromsdalen Kirke, l'église de Tromsladen.


Une succession de triangles se rapetissant vers le centre de la construction laisse un espace entre eux qui fait passer la lumière. 11 triangles, 12 aurait été plus... symbolique !
Je ne sais pas ce qui a pu conduire l'architecte à une telle rigueur géométrique mais on devine les analogies formelles : montagne, glace, flèche, tente et soufflet d'accordéon (?)
Cela fait bien signe dans le paysage, cela est parfaitement original (donc cela se veut moderne) et cela ne manque pas de compléter la collection d'architectures excentriques et curieuses de l'art sacré contemporain. Mais c'est beau aussi surtout je crois par la lecture de la structure.
Depuis le pont cela doit se repérer à des kilomètres dans des oh ! et des ah! des automobilistes.
La carte postale est en tout cas bien éditée avec une belle photographie de Giovanni Trimboli pour les éditions Grako Kortforlag.
L'architecte serait Jan Inge Hovig. L'église fut construite entre 1960 et 1965.
Revenons en France avec une belle église :


Nous sommes au Mont-Cenis, devant la chapelle qui abrite également un musée. La carte postale Iris pour Lumicap nous la montre parfaitement intégrée dans son paysage, du moins tente de nous faire passer ce sommet pour l'un des sommets de la montagne en perdant l'architecture dans le paysage. Mais elle résiste et ses arêtes franches et belles donnent du fil à retordre à cette intégration !
J'aime beaucoup ça cette dureté et cette étrangeté formelle alors que là aussi les analogies avec la nature pourraient sembler être le désir de cette forme si commune, une pyramide.
Mais ici, c'est parfait juste décalé comme il faut et aussi tout gagne à cette dureté formelle sans aucune concession. On admirera le lisse des pans de mur sans fioritures.
Superbe.
Superbe comme souvent les réalisations de ce cabinet d'architectes connus sous le nom d' Atelier d' Architecture en Montagne.

On retrouve cette chapelle ici appelée prieuré sur cette très jolie carte postale Covin expédiée en 1971. L'éditeur nous donne là aussi le nom de l'Atelier d'Architecture en Montagne comme architecte mais aussi Eve Hanrioud pour les sculptures que... nous ne voyons pas !
Mais la carte postale dans son ton bleu généralisé et dans la belle opposition entre l'objet architectural et le paysage est un beau document.
Encore un peu :


ici le Prieuré du Mont-Cenis est totalement perdu dans son paysage de montagne et perd totalement son échelle. Mais la forme tient toujours et sa solidité géométrique oblige bien l'œil à la considérer.
C'est fort une pyramide !
Les éditions Jansol ont fait aussi un beau travail et la photographie rend parfaitement la transparence et la netteté de l'air montagnard.
Un peu moins en altitude :


L'église des Trois-Epis est une belle chose. On retrouve là dans cette réalisation l'architecte Pierre Dumas associé ici avec Monsieur Keller.
On retrouve bien aussi les principes constructifs de l'époque avec encore un toit en paraboloïde hyperbolique parfaitement tendu sur une structure en lamellé-collé. La carte postale Europ met en évidence la différence de traitement entre les deux parties, une très ouverte sous colonnade et l'autre totalement occultée. L'ensemble rattrape la pente du terrain à droite.
On voit aussi sur le toit des hublots que, si l'on veut faire référence, nous nommerons canons de lumière !
J'ai la chance de posséder une petite série de trois cartes postales de la maquette de cette église et elles nous permettent de mieux saisir le plan et la forme de l'édifice. Les trois cartes nomment bien Monsieur Keller mais oublient Monsieur Dumas.




Reste un bel édifice qui ne reçut ses trois épis qu'en ...1991.

lundi 16 août 2010

la natation à la française

Même si sur ce blog on accorde une place tout à fait particulière aux magnifiques piscines Tournesol de Monsieur Schoeller architecte, on n'oublie pas de signaler quelques autres créations de piscines françaises par nos architectes en régions.
Et ils furent créatifs et audacieux parfois, ce qui fut remarqué par nos éditeurs de cartes postales sachant trouver dans ces constructions l'expression du génie français et de sa modernité...
Mais commençons d'abord par notre vedette, l'incontournable piscine Tournesol :

Celle-ci nous la connaissons déjà avec une autre carte postale. Nous sommes à Chantonnay. On remarque que l'éditeur As a toujours photographié la piscine ouverte et ici ce qui est amusant c'est le degré d'ouverture plus petit. La piscine est neuve. Il n'y a pas de doute. On notera que ces piscines sont conçues avec un terrain adjacent qui participe à son côté piscine en plein air lors de l'ouverture.


On voit parfaitement l'intérieur et les cabines oranges.
Plus conventionnelle, la piscine de Gournay-en-Bray :

Peu de choses à en dire en vérité.


Un pédiluve à l'entrée, en plein air, semblerait indiquer la présence d'un bassin à l'extérieur. Peut-être que l'intérieur recèle quelques intérêts architecturaux. Mais dans sa modestie, cette piscine ne manque pas d'une certaine rigueur et le jeu des ouvertures et ses proportions lui confèrent tout de même une belle allure. La carte postale Cap est bien typique de ces cartes postales en photographie noir et blanc colorisée. Nous avons le nom de l'architecte Eric Le Verdier que nous connaissons un peu par la piscine d'Yvetot vue ici.
Une piscine plus intéressante :

C'est beau non ?
Regardez ce toit en vagues successives posées sur des piliers bien travaillés en béton. Il semble qu'ici le ou les architectes ont réussi avec un matériau assez pauvre à faire un beau travail. Le toit transparent fait de plaques de plastique ondulées flotte au-dessus du bassin. C'est d'une grande élégance et très transparent.
Cela fut détruit semble-t-il... Et nous n'avons aucune information sur les architectes. Si vous avez la réponse...
Il s'agit d'une carte postale Lyna sans date.
Pour finir :


Une belle carte postale Combier. Une belle image de la piscine de Saint-Germain-en-Laye par l'architecte Louis Blanchet, Grand Prix de Rome.
La qualité de l'image tient dans l'architecture de la piscine mais aussi dans ce cadrage. Le parking vide seulement occupé par l'Opel Manta et une dame qui se dirige vers elle créent un trouble curieux, une envie d'histoire.
Cette piscine a eu droit à un article dans notre guide vénéré, ce qui est bon signe, voyez :



dimanche 15 août 2010

bains urbains bulgares

Claude a découvert un lot de cartes postales de la Bulgarie des années soixante. Une Bulgarie balnéaire et heureuse si on en croit les images...
La série nous montre au milieu d'une architecture toute moderne et neuve, des hommes et des femmes semblant jouir là des bonheurs de la mer et du soleil et se promenant en ville en maillot de bain.
La qualité des cartes postales est disons aléatoire. Du flou, du décalage de couleurs parfois un rien criardes, tout cela contribue aussi à une ambiance étrange au bonheur peut-être trop désiré.
Mais certains morceaux d'architectures, certains détails ne manquent pas de qualités et sont finalement bien internationalement inscrits dans l'époque.
Enfilades de fenêtres toutes tournées vers la plage, petites tours chapeautées de terrasses à casquettes, modules de logements alignés et sévèrement identiques.
On pourrait être en Espagne, à St Jean de Mont, en banlieue.
Les deux villes représentées sont Nessèbre et Varna. Le lot étant très important, j'ai fait une sélection déjà impressionnante qui ne vous découragera pas j'espère !


Commençons par Varna, avec l'hôtel Astoria à Sables d'Or. C'est écrit en français au dos de la carte postale comme pour toutes les cartes postales d'ailleurs. C'est daté par l'imprimeur de 1963. Pas de nom d'architecte.
Voici l'hôtel Iagoda :


La qualité pastel de l'ensemble est bien curieuse et on peut se demander quel rapport direct il pouvait y avoir avec une polychromie effective sur la construction !
Voici l'hôtel Giadioia :


Même principe coloré pour cette carte postale qui nous montre un bien joli bâtiment assez gracieusement posé sur des pilotis. C'est joyeux et frais non ?
Un autre hôtel, le Rodina :


Des chambres bien alignées sur trois niveaux. Rien d'exceptionnel, on devine un auvent en vaguelette à l'entrée. On pourra aussi, si on veut, s'attarder sur les automobiles et sur les silhouettes féminines et cela dans l'ordre que l'on souhaite !
L'une de ces silhouettes me fait irrésistiblement penser à la voisine de la famille Arpel dans Mon Oncle de Tati ; certainement le ridicule chapeau de paille pointu !
Mais si on n'aime pas les hôtels, à Varna on peut aussi profiter des bungalows !
Voyez :


C'est euh... sobre ! Et là aussi l'éditeur a eu la main un peu lourde sur le jaune !
Et là c'est aussi très surprenant :


Il s'agit du Bar Kolibité. Une sorte de fantaisie africaine, de robinsonade...
Continuons avec les hôtels de Varna, ici le Akatzia :


Puis le Mimosa :

On regardera le lit installé sur le balcon.
Puis encore l'hôtel Obzor :

Un peu pareil que les autres... La carte est datée de 1961.
Nous laissons un peu les hôtels pour nous trouver devant la Maison Internationale des journalistes.

Est-ce là que les journalistes de la Pravda, de l'Humanité venaient en vacances ? La carte est datée de 1960.
Un beau morceau avec maintenant cette station de repos de l'Assemblée Nationale.

L'architecture n'a rien d'extraordinaire depuis ce point de vue à part bien sûr ce bel escalier et son promontoire qui a séduit le photographe.
Continuons avec les escaliers :
Toujours à Varna et encore un hôtel, le Siréna:

Le photographe a bien choisi l'objet et le détail ; il a en effet de l'allure cet escalier cage !
Et la pin-up un peu ronde qui pose à l'intérieur ajoute un charme bien bulgare à cette carte postale. Nous sommes encore en 1960.
Toujours l'hôtel Siréna et un autre escalier. Du jaune partout:

Pour changer (!) l'hôtel Perounika d'une architecture... vraiment originale !

Ça va ? Vous en voulez encore ?
Alors voici l'hôtel Javor :

Très fleuri et un rien mal entretenu pour les abords aux herbes folles !
Vous voulez jouer et perdre à Varna ? Allez au casino :

1963, la jeunesse fascinée par un jet d'eau... et les chapeaux de paille pointus sont décidément à la mode.
Mais retournons à l'hôtel, voici le Morsko Oko !

D'une belle prestance, même assez élégant cet hôtel.

Quittons Varna pour Nessèbre:

Avec ce beau morceau, le Bar Variété. Là, il faut bien le reconnaître il se passe quelque chose.
L'ensemble a l'air bien dessiné, tout en ouverture. L'étrange traitement des volumes sur le toit, sortes d'aérateurs et la courbe du bâtiment ainsi que la finesse des huisseries confèrent à ce bar une allure très belle et bien moderne. On admirera l'enseigne absolument superbe.
Maintenant voici ce que c'est devenu... :

Passons à l'hôtel Tintivia posé sur la plage:

Il ne manque pas non plus de qualité dans sa simplicité.
Maintenant trois vues de l'hôtel Globous :



On remarquera sur le toit le changement de l'enseigne.
Reste là aussi une belle construction moderne et sobre avec un traitement du toit terrasse bien marqué. C'est élégant et tellement, tellement international !
Nous sommes en 1962.
Pour en finir avec les hôtels voici le Ropotamo :

D'un peu loin, un peu pareil, la carte postale ne nous aide pas à apprécier la construction. Par contre pas de difficulté à apprécier le lampadaire...
Dans le lot de Claude un hôtel à Budapest le Forum Hotel.

Il me fait penser depuis ce point de vue à la Préfecture de Créteil ! Il s'appelle aujourd'hui l'Inter-Continental Hôtel.
La carte postale est une photographie de MTI Zaray Peter. Nous n'avons pas le nom de l'architecte sur la carte postale mais nous le trouvons assez facilement : Jozsef Finta.
Et, au hasard, je m'amuse avec le scanner :