jeudi 22 avril 2010

Joyeux anniversaire Brasilia !

Chère Brasilia,
Monsieur Chaslin m'apprend dans son émission Métropolitains qu'aujourd'hui c'est ton anniversaire.
Alors voici une petite vidéo pour toi :

Je t'ai découverte avec Jean-Paul Belmondo bondissant de cascade en cascade sur ton chantier dans ce merveilleux film l'homme de Rio que j'ai vu tant et tant de fois.
J'ai appris à aimer ton audace, ta réalité.
Je ne t'ai pas encore visitée. Non. Tu restes floue, un peu loin, dans une poussière rouge.
Je ne sais pas si finalement j'irai te voir.
Mais je t'aime Brasilia
Je t'aime.
Comme on aime une aventure, une utopie.
Alors Joyeux anniversaire Brasilia !
Longue vie !
50 ans tout de même...
Alors je t'offre toutes mes cartes postales qui te montrent belle et incroyable, toutes...
On commence fort avec une série vue partiellement. J'ai cette série depuis... Oulala... longtemps !
On voit la ville soit en construction (magique...) soit juste sortie de terre. Un must de ma collection, une vraie rareté.
En plus la qualité éditoriale est au rendez-vous puisque l'ensemble est en véritable photographie par Agenor publié par Foto Postal Colombo.
Attention les yeux !




un détail des vitres couvertes d'inscriptions CVB (?).





On retrouve des sièges bien connus... Barcelona de Mies van der Rohe.

édition Edicard, Conjunto Nacional

édition Edicard, Aerial View-Alvorade Palace

édition Colombo, le même lieu, carte envoyée par Claude depuis... Paris !

édition Souvenir Brasilia Ltda.

édition Mercator, carte postale envoyée par Claude depuis... Ozoir la Ferrière !

édition Grafica Franco Brasileira LTDA, le congrès national, expédiée par Claude depuis... Charenton !

édition Brasilia Ltda, la Cathédrale

édition Edicard, la cathédrale

édition Souvenir Brasilia, les Super Quadra.

édition Edicard, la station de bus et l'axe monumental.

édition Souvenir Brasilia Ltda, le Congrès National, carte postale offerte par Marc Hamandjian avec une bise au singulier !

Mais lequel choisir ?

édition Brasilia Card, la cathédrale.

édition Mercator, le Congrès National.


Egon Jux, des ponts

J'aborde assez peu souvent ici le génie civil.
Pourtant derrière le pare-brise de mon automobile, je sais me régaler des piliers, des bretelles, des ponts que je croise en rêvant même parfois de pouvoir stopper la dite auto au bord de la route pour prendre quelques images.
Mais souvent il s'agit de lieux faits pour le passage rapide, moins pour la flânerie.
Alors quand je trouve des cartes postales me permettant soit de retrouver ces lieux soit de les espérer je ne résiste pas.
Voyez :


Nous sommes au Luxembourg et la carte postale Italcolor nous montre le Pont Grande Duchesse Charlotte.
La prise de vue spectaculaire projette les piliers du pont vers l'autre rive. On est tout de suite impressionné par la qualité du dessin et la couleur de cet ouvrage d'art. Mais aussi par sa position surplombante au-dessus de maisons qui semblent bien petites en dessous. Comment vit-on là sous la masse ?


Je retrouve en rangeant cette autre vue du pont. Ici le photographe a choisi de nous montrer la chaussée même si on devine les piliers rouges à gauche. Au fond une belle barre domine fièrement elle aussi l'horizon. Il s'agit d'une édition Paul Krauss.
Grâce au magnifique et prolixe site Structurae, je trouve facilement le nom de l'architecte de cet ouvrage : Monsieur Egon Jux.
Ce nom est bien étrange et sonne pour moi comme un nom de roman, de fiction, le héros de quelque livre d'aventures...
Mais il est bien réel.
Il a d'ailleurs aussi dessiné ça :


Superbe aussi non ?
Cette carte postale Color-Dia par Hanz Hartz, nous place à Hambourg. Des informations en allemand :
Köhlbranhochbrücke.
Gesamtlänge mit auffahrtrampen 3.975 m
Höhe : 53, 8 M über mittlerem Wasserstrand
Pylonhöhe : 135 m.
Quel dessin là aussi ! Quelle finesse de métal ! Comme des diapasons géants !
Le photographe a dû demander les horaires des marées, rendre visite à la capitainerie du port pour savoir à quel moment un cargo suffisamment spectaculaire passerait là pour nous donner l'échelle et nous faire croire au voyage. Le Victoria passe sous le pont tiré par deux remorqueurs avec la proue zébrée de l'ombre du pont.
Le métal flotte, le métal porte.

mardi 20 avril 2010

l'île de béton, lieux de tournage

Depuis quelques jours, je suis chargé de trouver les lieux de tournage pour l'adaptation cinématographique par David Cronenberg de l'île de béton de J.G. Ballard.
Ce travail je l'effectue, disons dans une fiction bien tempérée, un rêve tranquille, certainement pas un espoir...
Le livre c'est Catherine Schwartz qui me l'a offert. Alors que je le cherchais depuis un moment, j'appris qu'elle était justement en train de le lire. Nous avons, tous les deux, très souvent ce genre de liens secrets.
Donc l'histoire :
un homme, suite à un stupide accident de Jaguar (oui), un homme qui est architecte (oui) se retrouve comme prisonnier, naufragé sur un terre-plein d'autoroute, triangle de verdure entouré de voies express aux automobiles rageuses et rapides qui ne lui permettent ni d'être vu ni de sortir.
Cela fait bien sûr un bon démarrage, une belle idée, être perdu ainsi au milieu de la civilisation.
Mais... Même si je sais l'importance de Ballard pour David Cronenberg qui est l'un de mes cinéastes préférés, je dois avouer que je reste un peu sur ma faim.
Defoe fait bien mieux et le Vendredi de Maitland (l'architecte) ne fait pas le poids.
Mais il flotte tout de même une impression, un possible qui fait froid dans le dos et une question posée celle de territoires dont on ne sait rien, interdits de fait aux piétons.
Le livre de Philippe Vasset, un livre blanc y répond également avec une autre orientation peut-être plus intéressante et surtout qui a le mérite d'être une vraie expérience.
En fait, Ballard nous donne envie de croire que le réel de ce genre de situation est bien plus fort que les limites de son imaginaire.
Reste que j'ai un travail à faire et mon patron le cinéaste attend des lieux alors voici quelques pistes glanées dans ma collection de cartes postales, en attendant à mon tour de sentir cette ambiance.
Je me rappelle d'ailleurs un moment que nombre d'entre nous ont sûrement connu, celui de la panne sur l'autoroute. Une marche très longue, sous la pluie pour trouver le téléphone orange, marche forcée dans des herbes hautes, des rafales d'eau sale aéroportées par les roues des poids lourds....
On commence :


Ohio Turnpike, pub ; by Howard johnson "Host of the Highways.
ici c'est bien trop ouvert pour un naufrage mais pour un plan juste avant l'accident...


Holiday Inn of Toledo
Pub. by Tom Root Air studio
Un Holiday Inn est bien trop confortable pour se perdre et le pays un peu trop plat mais pour faire dormir l'équipe technique, pourquoi pas...


The Monument to the Pre-Hispanic Mexicans.
Une édition Ammex Asociados expédiée en 1978.
Il y a là quelques possibilités. Mais c'est un peu trop jardiné non ?


Anvers : échangeur routier de l'autoroute E3, tunnel Kennedy-Escaut, expédiée en 1972.
Une édition Demol.
Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer le dos tout tapé à la machine !


la carte suivante :


Los Angeles Freeway System.
Photographie couleur de Emil Cuhel pour Mitock and Sons.
Oui, possible.
Ici par exemple dans ce petit triangle.


En plus Los Angeles n'est vraiment pas loin. Intéressant pour le tournage...
Toujours à Los Angeles :


The double loop joins the Santa Monica and Harbor freeways.
Même si c'est encore un peu trop proche des habitations je vois une possibilité ici :


Retour en Europe :


Mannheim aux éditions Andres and Co.
On se rapproche de l'idéal notamment la petite zone de gauche en bas de la voie ferrée même s'il n'est pas question du train dans le livre...
Pour finir, la France :


Grenoble, l'échangeur des Sablons aux éditions André expédiée en 1976.
La grande goutte d'eau offre je crois un bon compromis.


Végétation sauvage, remblais de sable et creux très profond...
En fait, le cinéma ne craint pas les collages et David Cronenberg pourrait bien mélanger tous ces lieux pour nous faire la plus belle île de béton du monde.
Et n'oublions pas les studios qui savent tout reconstituer et inventer !
Et puis Ballard, par l'intermédiaire de son héros nous évoque rapidement la Grande Motte :
"....Ce n'est pas par hasard si la première fois qu'il avait emmené Helen dans le midi de la France, ils avaient filés droit à la Grande Motte, à quelques kilomètres de cette maison. Helen avait détesté cette architecture impitoyable, aux surfaces de béton stylisé ; elle rongeait son frein, agacée en outre par la gaieté de Maitland. Lui, à ce moment, regrettait de ne pas avoir emmené plutôt sa femme. Catherine aurait aimé les ziggurats où se nichent les hôtels et les appartements, et aussi les immenses aires de stationnement vides, installés par les architectes des années avant l'arrivée des premiers touristes - monstrueux forums d'une ville abandonnée d'avance...."
Quand Ballard rencontre Balladur !

L'île de béton
Concret Island
J.G. Ballard
éditions 10/18
1991

Un livre blanc
Philippe Vasset
Fayard éditeur
2007



faites vos jeux de jour comme de nuit

Un casino pour moi c'est celui de Royan détruit.
Mais un casino parfois c'est aussi ça :


Ici celui d'Argelès-sur-Mer au toit en dents de scie. La carte postale est une édition Yvon imprimée magnifiquement par Draeger en Procédé 301. Cette carte postale a été expédiée deux fois, une fois en 1969 puis le fut de nouveau en 2003 par Claude vers votre serviteur.
L'éditeur nous donne le nom de l'architecte : Monsieur Comolet. Ce casino est inscrit dans le guide d'architecture contemporaine en France, il est donc "remarquable".
Lisez :
Le parti architectural en spirale a été choisi pour résoudre les problèmes posés par une extension future. La couverture est assurée par un voile de béton plié en accordéon, rayonnant autour d'un mât central et d'une épaisseur maximum de 10cm.
Architctes : C . Colomet, P. Braslawsky, C . Delaugerre, E. Manolakakis, ingénieur M . Kostanjevac
1964
Le guide ne montre pas d'image mais je trouve d'autres cartes postales de cette construction.
Voici par exemple aux éditions Dino expédiée en 1968 une autre image avec beaucoup d'ombres !

Le photographe devait trouver le soleil bien dur et a choisi de s'abriter sous les pins. Mais un détail attire mon attention sur cette image, regardez en haut des escaliers...


On devine une automobile dans le hall d'entrée. Que fait-elle là ? Mais voyons, nous sommes dans un casino ! Il s'agit du gros lot ! Une 2 cv Citroën !
Qui est reparti de ses vacances avec une voiture en plus ?
Les amateurs d'autos comme moi se réjouiront aussi de la belle Ds, du couple de Renault 8 (ah lala...) et de la vaillante Renault 4.

édition de l'Europe, 1971

Faisons un tour le soir venu, l'étoile filante éclairant la nuit bleue. Et là assis dans de curieux et superbes sièges, prenons un dernier verre, dépouillés que nous sommes de nos derniers centimes...


Il se trouve que ce casino a connu les joies d'un article dans Architecture d'Aujourd'hui (N°112 1964). On comprend mieux d'ailleurs ainsi l'extrême originalité de la construction.




Rrose, c'est la vie russe

Rose Mansion est une étudiante de 4ème année à l'école des Beaux-Arts du Mans.
Oui je mets une majuscule à Beaux-Arts. Pourvu que ça dure...
Bref...
Rose est en séjour long à Léningrad que certains appellent encore aujourd'hui Saint-Petersbourg ce qui est une erreur.
Donc de ce séjour et depuis cette destination lointaine, Rose Mansion m'envoie cette carte postale :


un détail très canevas...

Vous ne pouvez de là où vous êtes apprécier parfaitement cette image car elle est dans sa réalité en relief, du type lenticulaire.
Rose sait ma pratique de la stéréoscopie et mon goût pour ce genre d'images bien particulières.
Et voilà que je me mets en quête dans ma collection d'une autre carte postale russe de ce type et je trouve :


Nous sommes à Moscou devant le Monument de Lénine grâce à une édition Novosti Press Agency.
Est-il encore en place ce monument ?
En tout cas, on perçoit donc une école russe de la carte postale en relief !
Un petit film permet sans doute de mieux apprécier l'effet, euh... de relief... (en prime en fond sonore des bruits de gamelles et Robert Charlebois !)


Un agrandissement d'un détail permet de voir le réseau lenticulaire, c'est beau non ?


Et pour les rappeurs russes voici une possibilité économique et d'avant-garde de joindre l'image en relief au son...