dimanche 28 novembre 2010

Novarina entre campagne et montagne



Cette carte postale nous montre une église réalisée par l'architecte Novarina, architecte à Thonon, là c'est l'éditeur Lumicap qui précise.
Pourquoi d'ailleurs ?
Un besoin d'asseoir le travail moderne de l'architecte dans une tradition régionaliste ?
On sait par ailleurs que ce grand architecte savait bien faire cela, jouer avec les influences, les matériaux et les images des bâtiments leur donnant à la fois, oui, une forme traditionnelle et oui une rigueur moderniste.
Ici encore c'est démontré avec cette église Notre-Dame-des-Alpes de Le Fayet. Mais ce qui est drôle c'est que le correspondant expédiant sa carte vers Evreux, parle également de l'église de Saint Michel de cette ville de l'Eure.
Il rapproche les deux lieux et l'architecte.
Alors comme en ce moment je suis en plein travail pour l'exposition à la Maison des Arts d'Evreux l'envie d'aller voir fut bien grande...
Et Emmanuel m'emmena voir cette église Saint-Michel.
Voici quelques images qui vous prouveront encore les qualités de Monsieur Novarina. Rien d'ostentatoire, tout dans les détails et la justesse des matériaux. Ici à Evreux un socle de béton brut fait la clôture de l'église, clôture largement ouverte sur l'extérieur et qui supporte un toit somptueux à la charpente qui fait à elle seule le spectacle du lieu pourtant modeste.
Un de ces petits chefs-d'œuvre dont la France est couverte et qui souvent dépérissent dans l'oubli.
Ce n'est pas le cas à Evreux, l'église est en bon état, vivante car ouverte à tous.
On peut pousser la porte et vivre son architecture dans la belle simplicité de l'accueil que devrait toujours garder ce genre de lieu.



lundi 22 novembre 2010

ALTRA au SICOB



Il venait juste de retrouver ce travail après avoir été renvoyé de la fabrique de tuyaux en plastique rouge.
Il était content et la pipe dans la poche, il avait réussi à mettre le feu à son imperméable tant le vent était fort sur l'esplanade.
C'était son premier rendez-vous et il n'avait vraiment pas su où ranger son Solex sur le parking. En suivant une troupe joyeuse d'enfants perdus là sur les restes du chantier, il avait finalement trouvé une place sous un échafaudage, sorte de nid boueux pour son destrier mécanique.
Il avait lancé des cailloux avec les mômes sur les parpaings bien rangés et avait gagné le concours du morceau de ficelle le mieux noué mais il devait quitter la petite troupe pour rejoindre le monde des autres.
Le vent battait le tissu, entraînait sa démarche un peu dégingandée mais qui conservait toujours ce rien de sérieux rigide qui faisait finalement en contraste du déséquilibre permanent sa drôlerie.
Il n'avait pas peur, il était confiant car il était poli.
Il ne voyait pas que le monde faisait parfois d'étranges circonvolutions autour de lui, comment chaque chose prenait une autre dimension une fois qu'il était passé.
Non.
Il regardait le C.N.I.T admiratif et s'interrogeait sur les jeux de lettres qu'il pourrait bien faire avec l'acronyme SICOB. Il proposerait cela à son neveu Gérard ce dimanche prochain. On rirait bien avec... SOB IC !
Mais il devait pour le moment trouver les bureaux de ALTRA, fabriquant de camping-cars sur base de Renault 4. Il ne se demandait pas pourquoi une telle société était ainsi présente dans un salon sur l'organisation du bureau.
Car jamais il n'était inquiet.
Monsieur Hulot, seul sur l'esplanade rêvait déjà un peu à Saint Marc sur Mer.




carte postale Yvon expédiée en 1975, les architectes Zehrfuss et Camelot sont nommés.

dimanche 21 novembre 2010

Group Ludic : un document rare.



Julien Donada est important pour moi et pour ce blog.
Nous avons déjà maintes fois évoqué son travail de vidéaste, de passionné d'images et ses publications de vidéos et de livres sur Monsieur Haüsermann par exemple.
Voici que Julien Donada nous offre un beau et rare cadeau avec un petit tract passionnant sur le Group Ludic que vous connaissez également.
Ce petit document est vraiment important pour nous d'abord parce qu'il nous informe vraiment bien sur ce Group Ludic, ses membres et ses lieux d'interventions.
Mais en plus il est d'une belle beauté graphique.
Je vous le propose en version large et en version détaillée.
On remarquera que ce Group Ludic devient Aires et Volumes.










Mais comme nous sommes un blog consacré à l'architecture et les cartes postales, je vous propose une carte de Saint Quentin en Yvelynes. On y voit dans l'une des vues multiples les beaux volumes de Simon Koszel, David Roditi et Xavier de la Salle.




Comme cette intervention n'est pas listée sur le tract daté de 1971, on peut facilement déclarer que les jeux de Saint Quentin sont postérieurs.
Et pour finir, Julien Donada joint également à son courrier une carte postale superbe de Grenoble Villeneuve. On y voit les très beaux bâtiments du quartier à la polychromie aventureuse.

On remarquera la très belle qualité éditoriale de cette carte postale André pas datée malheureusement.


Il nous reste à remercier Julien pour ces beaux cadeaux et pour l'occasion qui nous est donnée d'évoquer encore le Group Ludic et sa belle inventivité.

samedi 20 novembre 2010

discontinuité

Vous aurez, fidèles lecteurs et lectrices, noté sans doute un léger ralentissement dans l'écriture de ce blog.
Je tiens à vous rassurer : tout va bien.
Je suis en pleine préparation d'une exposition et vous aurez certainement un blog un peu moins fourni ces jours-ci.
Veuillez excuser cette rupture momentanée et discontinue de l'image...

lundi 15 novembre 2010

André Gomis repéré et aimé

Il faut croire que depuis que je fais ce travail d'inventaire mon œil se cultive.
A force de chercher, de lire, bref d'avoir le plaisir d'apprendre je finis par reconnaître un peu mieux certains travaux, à sentir certaines formes.
Ce fut le cas avec cette carte postale :


Nous sommes à M'Diq au Maroc devant le V.V.T grâce à une édition Libreria Escolar.
On voit au milieu et à droite un ensemble de constructions blanches sous voûtes qui m'ont fait immédiatement penser en même temps à Monsieur Candilis mais aussi à André Gomis et son travail de Balaruc-les-Bains que nous avions vu ici.
Il est clair en tout cas, à la vue même de la plasticité de l'ensemble que nous avons affaire à une œuvre pensée, construite, aboutie.
En faisant des recherches dans mes archives, je trouve finalement dans un article consacré à la disparition trop rapide de l'architecte André Gomis sur une photographie de cet ensemble.


Pas de doute donc, ce V.V.T est bien une œuvre de cet architecte.
Mais les autres petites constructions sur la colline ?
L'article d'Architecture d'Aujourd'hui de 1971 est très élogieux et complet. Et il est vrai que depuis que je croise les constructions de cet architecte cette impression est validée.
Mais cet article permet également d'attribuer à André Gomis une autre construction représentée en carte postale :


On retourne une fois encore à Balaruc-les-Bains devant le V.V.F.
Au loin, une construction plate et allongée est surmontée d'un pyramidion transparent qui maintenant ne peut que nous évoquer une autre pyramide célèbre.
Difficile de dire quoi que ce soit.
Juste le sentiment d'un certaine discrétion paysagère contredite par un signal fort.
On remarquera que le photographe place la sculpture bien dans la ligne de la petite pyramide comme pour les faire jouer ensemble. Mais de qui est cette sculpture ? Philolaos ?
Je n'ose pas aller voir ce que l'œuvre élégante et sérieuse de Monsieur Gomis est devenue.
J'ai trop peur que toutes les subtilités d'un jeu humaniste ne soient maintenant noyées dans un plan de profits immobiliers.
Je vous donne l'article d'Architecture d'Aujourd'hui, et on peut se demander ce qu'est devenu l'héritage de cet architecte.






dimanche 14 novembre 2010

Mario Botta mouvant



J'ai reçu cette semaine de notre correspondant à San Francisco, Rafael, une étrange carte postale.
Celle-ci présente la particularité d'être couverte d'un réseau de lentilles qui permet de voir deux images successivement en faisant bouger la carte postale.
On connaît ce système pour les cartes postales en relief, on appelle cela du réseau lenticulaire mais ici pas d'effet de ce genre juste deux images l'une après l'autre.
Le bâtiment n'est rien moins que le Musée d'Art Moderne de San Francisco, œuvre de Mario Botta que nous avons déjà vu sur ce blog pour la cathédrale d'Evry.
Ce musée est assez incroyable et reprend l'ensemble du vocabulaire de l'architecte : formes simples combinées et encastrées, variété des matériaux jouant de leurs couleurs.
On trouve toutes les images désirées sur le net.
Je vous rappelle l'excellent site de Rafael, Postales Inventadas qui, comme moi, s'amuse de la représentation de l'architecture moderne au travers des cartes postales. Et comme il est un peu plus à l'ouest, ses références et ses trouvailles sont bien différentes. Ainsi nous nous complétons parfaitement.
Alors allez ici aussi de temps en temps.
Et merci à lui pour cet envoi !

samedi 13 novembre 2010

André Wogenscky connu moins connu.

On trouve facilement des cartes postales de la Maison de la Culture de Grenoble de Monsieur Wogenscky. Cette œuvre a eu un grand retentissement et elle est devenue avec d'autres constructions de Grenoble le symbole du modernisme de cette ville autour des jeux olympiques de 1968.
Je vous propose cette version des éditions André :


L'éditeur nous informe bien sur le nom de l'architecte Monsieur Wogenscky et nous donne aussi des informations sur le négatif photographique : Kodak Ektachrome !
La carte fut expédiée en 1968.
On y voit parfaitement la Maison des Arts dans un point de vue assez commun mais qui révèle bien la belle construction très carrossée.
On se reportera à l'article pertinent de notre guide d'architecture contemporaine en France :


Mais certainement plus rare et moins connu dans l'œuvre de Monsieur Wogenscky on trouvera en cartes postales ce village vacances "les aludes" à la Garde-Freinet dans le Var.
Dans le paysage :


La carte postale Combier nous montre très bien comment Monsieur Wogenscky a réussi à jouer avec la topographie du lieu, comment il est parvenu de manière très délicate à installer son œuvre face au village.
Les toitures entièrement végétalisées permettent ce jeu d'apparition et de disparition de l'architecture sans céder au pastiche et même avec une certaine vigueur géométrique. Il place l'ensemble des petits pavillons sur la pente, les fait glisser doucement en un étagement qui suit la colline.
On retrouve ce travail sur cette carte postale :


La carte postale Combier nous offre ainsi la possibilité de voir en détail l'œuvre de Monsieur Wogenscky.
On reconnaît aussi certains aspects bien inspirés de Le Corbusier comme les voussures, le béton brut et la polychromie.
C'est beau, c'est franc et délicat en même temps.
On notera pour finir l'incapacité des éditeurs de cartes postales à trouver la bonne orthographe de Wogenscky écrit parfois avec un i parfois sans le c.
Qu'importe finalement, il nous reste beaucoup de belles œuvres à admirer et à vivre.

guide d'architecture contemporaine en France
Messieurs Amouroux, Crettol et Monnet
technic-union 1972