mercredi 18 février 2009

il n'aime pas

Aujourd'hui mercredi c'est Métropolitains.
Sur France Culture j'écoute toujours très attentivement François Chaslin et ses invités nous promener dans l'architecture. Tout cela avec un ton que j'aime beaucoup, critique sarcastique parfois mais aussi passionnant, et c'est l'essentiel un ton qui donne terriblement envie d'aller voir.
Et puis parfois François Chaslin nous donne d'une phrase limpide son avis. Oui, il existe des critiques qui donnent leur avis.
Aujourd'hui j'ai ri derrière mon poste de radio à l'écoute de son dégoût pour Auguste Perret. J'adore sa manière de le dire mais je ne partage pas cet avis et c'est aussi ça que j'aime à l'écoute de ses émissions, sa capacité à nous obliger à revoir notre position et à parfois relativiser la sienne.
C'est vraiment formidable.
Alors, un peu pour me moquer et parce que je sais que de toute manière il y a peu de chances qu'il lise cet article je vais vous donner à voir des images de l'œuvre de Monsieur Perret. Et comme l'actualité nous parle de la place d'Amiens restructurée par Monsieur Vasconi je vous montre des cartes postales de cette place et de la tour qui a eu également droit à une transformation. Voir ici, c'est terrifiant :
http://interdits.net/interdits/index.php?option=com_content&task=view&id=210&Itemid=71


Je commence avec un portrait de l'architecte. C'est rare une carte postale qui représente ainsi l'architecte. C'est même la seule sur les 4000 cartes postales que je possède.  Je sais qu'il en existe une de Guimard au travail, carte postale très très rare. On doit celle de Perret à la Ville du Havre (oui). On nous donne comme titre architectures du Havre 1840/1989 Auguste Perret (1874-1954) Architecte en Chef de la reconstruction du Havre. Photographie de M. Barbaux.


Voici une vue d'Amiens chez Combier datée de 1951, Perret était donc vivant. La carte postale indique au premier plan "la Tour Perret" ce qui signifie que déjà le nom de l'architecte était bien repéré et permettait de nommer le bâtiment. On voit bien devant celle-ci la place que Monsieur Vasconi a redessinée. (là je suis gentil). On peut aller là pour en savoir plus :
http://www.claude-vasconi.fr/findex.htm


Regardons cette place grâce à cette autre carte postale "la Cigogne" expédiée en 1986. Je me rappelle lors de ma visite à Amiens d'avoir la sensation d'être au Havre sur la place de la Mairie...
On parlera de rigueur, de classicisme et de géométrie.



Une autre carte postale "la Cigogne" expédiée en 1964 nous rapproche de la gare du Nord. Ce que j'aime en particulier chez Perret c'est le dessin des ouvertures avec toujours une sorte de bourrelet, d'épaisseur du cadre qui appuie terriblement le dessin fait de grands coups de règle. On entend presque le tubulaire glisser sur le papier en lâchant sa ligne d'encre.
Ziiiiippppp......
Vous ai-je dit que j'avais enfin retrouvé un hachurateur Linex comme celui de Monsieur Ramondot ?
Monsieur Chaslin continuez à descendre les idoles des socles même si ceux-ci sont très beaux mais trop hauts à votre goût. On pourra toujours tenter avec d'autres de les remettre en place. On rigolera bien vous verrez !
A mercredi prochain, sans faute.
www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/metropolitains/index.php?emission_id=76

lundi 16 février 2009

Patrick veut publier ça


Vous connaissez bien Patrick Gaïaudo maintenant chers lecteurs et lectrices et comme il est un grand donateur de ce blog je ne peux lui refuser cette publication.
Il s'agit d'un extrait de l'ouvrage de véronique Fabbri  danse et philosophie : une pensée en construction.
Je crois que ce texte est parfait pour Sens et son supermarché.

très à l'Est recto verso




Un peu parce que je range mon livre ville et révolution d'Anatole Kopp, un peu parce qu'une de nos étudiantes va partir à Leningrad, je vous propose quelques cartes postales de la Russie, et de l'Oural.
Commençons avec une vraie rareté je crois...
Il s'agit d'une carte postale représentant le comité régional du parti communiste de l'Oural et le comité exécutif (?) régional photographiés par Skurikhin.
Cette image date de 1933 !
Le papier est mou et fragile et l'impression comme vous pouvez le voir très étonnante. Une image fortement retouchée et redessinée, l'ensemble en héliogravure. On remarque les calèches devant les bâtiments qui semblent eux d'un modernisme affirmé sans concession malheureuse encore au Réalisme Soviétique qui viendra briser l'élan radical et moderne de l'architecture et de l'ensemble des arts de l'avant-garde russe.
Je vous donne à voir le dos de cette carte postale car souvent les cartes de l'ex-U.R.S.S. sont très organisées et les timbres souvent très beaux.
Nous n'avons pas le nom de l'architecte de ce bâtiment. C'est dommage. On remarquera que le correspondant n'écrit pas en français et j'avoue ne pas reconnaître cette langue. J'ai pourtant bien acheté cette carte en France. (du roumain ?)
Voici maintenant deux images de l'hôtel Rossia ou Rossiya selon...
L'une envoyée en 1974 et l'autre en 1970. Il semble que cet hôtel fut détruit en 2006 si les informations d'internet sont bonnes pour le remplacer par une construction plus "vieux Moscou" ! Walt Disney en Russie !
L'architecte de ce bâtiment est Tchetchoulin que l'on trouve également orthographié Ceciulin. L'hôtel fut bâti entre 1957 et 1967. Sur les deux images on remarquera l'intensité de la circulation sur ces grandes avenues de Moscou...



vendredi 13 février 2009

Sens Oblique, la grande boucle !

Bon voici ma journée de téléphone pour savoir comment constituer un dossier afin d'effectuer une demande de classement du supermarché de Sens dessiné par Monsieur Claude Parent.
1 Suite au courrier que la D.R.AC Bourgogne m'a adressé j'ai suivi ses conseils et j'ai appelé le Service de l'inventaire du conseil régional de Bourgogne.
2 J'ai appelé également le Conseil d'architecture et d'urbanisme de la Saône et loire.
3 Puis de là je fus orienté vers le service départemental de l'architecture et du patrimoine.
4 J'ai obtenu le téléphone du cabinet de l'architecte des monuments historiques qui me donna un autre numéro de téléphone.
5 La personne que je devais y joindre étant partie en retraite, on me communiqua un nouveau numéro de téléphone... à la D.R.A.C Bourgogne !
6 Enfin à ce numéro un monsieur me donna la marche exacte à suivre pour le démarrage officiel de mon action de protection.
Je dois dire que tout le monde me répondit de bonne grâce et très gentiment. Chacun y alla de son conseil et tout le monde sembla très intéressé par le projet. C'est heureux.
En fait pour terminer, tout le monde me signala qu'il serait difficile sans l'accord du propriétaire d'obtenir un classement. C'est donc un peu dur mais le Ministère de la Culture, d'autorité peut légalement passer par-dessus ce détail. Pour ce qui est d'informer le propriétaire c'est fait.
Voilà. Donc il me faudra bien retourner à Sens pour obtenir des photographies supplémentaires et des plans et envoyer ce dossier et attendre... qu'il passe en commission.
J'irai donc à Sens.
Qui m'aime me suive !

mercredi 11 février 2009

Science et Vie et Buckminster Fuller


Bon, ce n'est pas une carte postale mais ça valait 50 centimes, le même prix.
La couverture est de René Ravo un grand illustrateur comme Géo Ham. Je rêve encore parfois sur ces images à la gouache magnifiques et il fut une époque où on les trouvait, ces numéros de Science et Vie par années entières sur les foires.
Voilà.
La couverture est très intéressante et résume parfaitement le contenu de l'article. Une maison sur un camion est débarquée ou embarquée sur un cargo. Tout est dit : mobilité, légèreté et référence appuyée par le cargo et le camion à l'industrie. La petite maison, cube luminescent, est un modèle de série puisque un autre camion attend derrière. (débarquement donc). Nous sommes en octobre 1945...
Il s'agit donc bien de reconstruire la France. L'article veut faire le tour de la question en interrogeant les différentes options les plus sérieuses et les plus surprenantes. On y trouve la maison gonflable sur laquelle on projette du béton, la maison en bois vert dont la charpente en planches contrariées séchera sur place et assurera la solidité (une idée tout bonnement géniale) et aussi la maison de notre cher Buckminster Fuller dont je vous ai déjà parlé ici. A noter que le journal le nomme Backminster. Une maison de plâtre et maison de papier suivent. Référence également à la maison en fusée de céramique dont je sais depuis peu que André Bruyère aurait établi des projets... Tout se recoupe, je vous dis.


mardi 10 février 2009

je suis à Brasilia


Ce matin je me suis levé de bonne heure.
Il faut dire qu'hier soir j'ai pu découvrir Brasilia de nuit et que cette vision rêvée pendant longtemps m'est apparue enfin après un très long vol et un atterrissage tardif. Depuis la vitre du taxi, j'ai pu voir rapidement l'objet de ce désir lointain et m'assurer ainsi que, oui j'étais enfin à Brasilia.
Épuisé mais heureux j'avais hâte de rejoindre la ville. La nuit fut donc courte et ce matin sous une lumière un peu étrange et mystérieuse, j'ai pu comparer ma vision nocturne avec celle de ce matin radieux.
C'est assez curieux de voir comme les formes changent et comme soudain l'architecture semble beaucoup plus affirmer ses références à des objets du quotidien. Oscar Niemeyer a dû assembler ses idées formelles sur la table de sa cuisine. Le paysage reste sublime malgré ma difficulté à lire enfin cette architecture de visu et de ne pouvoir me détacher de cet aspect très domestique. Je n'avais jamais vu non plus la référence à Matisse sur mes nombreuses cartes postales et dans mes lectures. L'inscription en très gros caractères du nom du peintre sur les deux tours centrales est certainement un hommage tardif de l'architecte pour le peintre dont la ligne n'est pas si éloignée que ça de celle de l'architecte. (à moins que ce ne soit le contraire)
Mais je suis là sous le ciel bleu de Brasilia. Enfin je saisis le vide sous les pieds de Jean-Paul Belmondo dans le magnifique film de De Broca l'homme de Rio. J'ai dû voir ce film une bonne dizaine de fois, tout autant que les aventuriers de l'Arche perdue pour lequel Spielberg reconnaît une influence directe.
Dire que dès ce soir je reprends l'avion pour Chandigarh... 
 

La carte postale est une édition Mercator envoyée en 1981 par François et Roselyne. Ils ont vu eux, ils ont vu...

dimanche 8 février 2009

du noir et blanc, de l'histoire



Ceux qui suivent mes deux blogs savent que ce matin j'ai fouillé dans des vieux papiers à vendre. Je suis aussi revenu avec ça.
Voici pour commencer une connaissance. Les gratte-ciels de la Région Parisienne qui sont de Marcel Lods pour ceux qui l'ignoreraient encore. J'ai déjà évoqué ce grand Monsieur ici. Je suis d'une ville qu'il a modelée.
Cette belle carte postale de Drancy est une édition Godneft écrite le 5 octobre 1934, parle de repas d'huîtres et de bon poulet. C'est déjà une bonne chose à retenir et écrire à Abel !


Voici un autre magnifique document. Il s'agit d'une carte postale de la Clinique Saint-Charles de Montpellier. C'est un superbe bâtiment superbement photographié et superbement imprimé en héliogravure. On admirera les jeux des volumes de l'entrée très spectaculaire et marquée par son temps, les années trente. On admirera les coursives en façade faisant de l'ensemble un paquebot. On admirera les lignes épurées de ce centre hospitalier de type "bloc". Lumière, espace, blancheur, géométrie, tout est là pour dire la modernité. C'est superbe. On doit cette belle image aux architectes Pelletier et Teisseire. C'est une édition photographique languedocienne imprimée eh oui chez Braun et Compagnie.
Si vous voulez en savoir un peu plus :
http://www2.logement.gouv.fr/publi/accesbat/coll98/055_057.PDF


Finissons avec la Neues Rathaus de Stuttgart. Une belle vue d'un bel ensemble urbain moderne. Là aussi les formes simples se marient à de grandes ouvertures. C'est puissant et ça dit bien le caractère officiel du bâtiment. Mais je reste sur ma faim en ne trouvant pas le nom de ou des architectes. On n'oubliera pas de jeter un coup d'œil au très beau petit bâtiment au premier plan avec son escalier cylindrique et également au chantier sur la droite. Des hommes s'affairent sur un toit. La carte postale n'a pas de nom d'éditeur et je pense qu'on peut la dater de la fin des années quarante début des années cinquante. Non ?