Voici pour ce faire quelques nouveautés sur Ronchamp qui seront accompagnées de quelques pages du très beau livre offert par Marc Hamandjian à votre serviteur. Merci Marc, merci.
Quand l'amitié rejoint la beauté architecturale... et même un peu de spiritualité religieuse (si si un peu...) on ne devrait que pouvoir se réjouir.
depuis dehors :
Ces deux cartes postales ont une particularité étonnante dans la matière même du papier photographique qui possède un grain très marqué. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit de "vraies photographies". La première de ces photographies est de J. Falke, Francfort et la seconde est de Silvester, Lörrach. La première porte le numéro 57 ce qui laisse penser à au moins... 57 images et cartes postales de cette série !
On notera pour ces deux photographies une grande qualité d'équilibre du cadrage et du tirage. C'est doux, juste, sans effet mais subtilement bien fait pour mettre d'abord en avant la construction. La silhouette du personnage de dos donne l'échelle. Serait-ce Silvester photographié par J. Falke ? Les cartes nomment l'architecte mais ne sont pas datées.
En 1983 :
Une "vraie" carte postale Combier. La Chapelle est encadrée de verdure, le ciel se doit d'être bleu et le soleil écrase un peu l'ensemble dont les ombres elles-même bleuissent. Un vrai cliché.
C'est un peu comme si on découvrait au détour d'un chemin la Chapelle surgissante. Retrouvons exactement cette façade depuis l'intérieur :
Cette autre carte postale Combier nous offre un détail des vitraux pris dans les meurtrières creusées dans l'épaisseur superbe des murs blanchis de crépi généreux. La lumière brûle un rien les vitraux et cela est beau cette lumière puissante. Les flammes des bougies ont bien du mal à combattre celle-ci mais ce n'est pas leur rôle. La lumière extérieure est une présence avérée, celle des cierges est une lumière souhaitée... espérée. On pourrait dire que finalement l'une acquiesce à l'autre.
La preuve :
Cette superbe image est une carte postale des éditions Guy Janin. La carte est imprimée en Espagne !
La lumière ici est plus chaude, orangée. Le point de vue est celui du croyant, du visiteur qui s'assoit sur les bancs. Il vise ainsi le nom de Marie. Marie dans la lumière. Celle du dehors qui traverse son nom et celle du dedans apportée par le photographe. Regardez bien... On devine les lampes et les câbles au pied des bancs !
C'est aussi ce qui rend le crépi intérieur si fort à ses ombres et qui durcit les volumes. C'est dramatique comme effet. Mais j'aime, que voulez-vous, qu'ainsi pris entre deux lumières, le nom de Marie s'évanouisse doucement. C'est à son image et celle de son culte. A trop vouloir la voir, elle disparaît simplement. C'est elle qui doit éclairer.
Il y a donc dans ce trop plein de lumière du photographe comme un trop plein d'hommage. Comme une dévotion embarrassante mais tendre.
Voici Le livre. Il s'appelle simplement Ronchamp, le texte est de Robert Th. Stoll et les photographies sont de Paul et Esther Merkle. C'est une édition Desclée de Brouwer de 1958 dont la superbe maquette sur format carré est d'Emile Ruder. L'ensemble est imprimé chez nos amis suisses qui savent y faire...
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