Il a pris du recul.
Il voulait surtout montrer la hauteur, l'ambition d'un bâtiment administratif qui, de par ses fonctions est aussi une sorte de déclaration, un signe, une image de la ville.
Alors il a tourné autour de la nouvelle mairie de Grenoble, le pied photo sur l'épaule, regardant aussi les ombres et la place du soleil.
C'était un bon jour pour faire une image et de toute manière c'était ce jour que le patron avait choisi pour l'envoyer à Grenoble.
Il se lamentait un peu des peupliers qui formaient un écran au cadrage jusqu'au moment où, là entre deux arbres, il trouva son cadrage.
Le format serait en hauteur, visant la tour de la mairie, la faisant depuis le bas monter vers le haut et fuir vers la droite.
D'ici, la vache c'est super-moderne !
Et puis le contraste avec les arbres, les branches, les feuilles, cela adoucirait la bâtisse et lui donnerait un caractère encore plus novateur.
Il fallait faire vite, un petit nuage agrémentait le ciel, brisant un bleu trop régulier.
Tout était parfait dans le cadre, les verticales redressées, les horizontales posant la construction, et même la petite ligne bleu sombre des montagnes à gauche.
La mairie de Grenoble ainsi tirée elle aussi vers le bleu jouant de sa façade superbe et de son assise solide de béton au dessin sobre et élégant.
Chez l'éditeur seront ajoutés les noms des architectes Messieurs Novarina et Giovannoni et le nom du film photographique, un Kodak Ektachrome.
La carte postale André sera achetée et expédiée en 1968 vers l'ORTF pour un concours...
On pourra retourner ici pour voir comment une prise de vue change parfois la perception d'une construction.
On y trouvera également la page écrite par Monsieur Amouroux sur cette mairie de Grenoble dans notre guide d'architecture.
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