Une manière de croire que sur notre territoire on a su parsemer de loin en loin des constructions qui relèvent le goût un rien fade parfois de notre paysage.
Ainsi c'est un étrange plat, sorte de sucré-salé exotique, mais souvent c'est simplement comme la noix de muscade un exhausteur de goût qui fait monter la qualité des mélanges.
On commence :
Nous sommes à Vannes devant le marché de la place des Lices. Une construction moderne se loge dans le bâti ancien. Cela serait audacieux, cela serait vraiment de notre temps tout bonnement parce que sa forme tout en étant simple fait jouer la référence aux toits et à leur couverture d'ardoise. Moderne oui mais intégré. J'aime assez la rencontre des deux "morceaux " et les piliers sous ce toit qui fait architecture. Pas d'extravagance, une sorte de douceur anonyme. Pourtant loin de démériter, cette architecture ne semble pas être reconnue par sa ville. Je ne trouve ni le nom de l'architecte, ni aucune image.
Syndicale :
Le Centre éducatif de la C.G.T à Courcelle n'a pas plus de chance. Impossible de retrouver qui a dessiné ce petit bâtiment qui pourtant vu depuis ces deux cartes postales ne manque pas de qualités. Il semble prendre place directement sur la petite rivière et jouer d'un soubassement en béton et d'une structure en Lamellé-collé. Tout cela respire une réflexion aiguë sur les articulations entre le rez-de-chaussée et l'étage, une belle composition des volumes et une ouverture généreuse la construction sur son environnement paysagé. C'est, depuis les images une bien jolie construction qui mériterait de retrouver son concepteur. Comme il doit être joyeux, ici, de retrouver ses camarades pour une formation syndicale dans le bruit léger de la rivière, celle qui par sa force douce emporte toutes les aspérités de notre monde du travail.
Les deux cartes postales sont chez Cimcolor et les photos par Bloncourt.
Entreprise :
Directement signalée et imprimée par la Maison de l'Architecture de Bretagne, cette construction très contemporaine est lauréate du Prix d'Architecture Bretagne 2010, catégorie "Lieux d'entreprises".
Nous sommes devant le Taï Shogun (sic) à Rennes par Ren Investissement et Barré Lambot architectes. La grande qualité du bâti mais également de la photographie de Philippe Ruault font de cette carte postale un bel exemple de ce que pourrait être la carte postale d'architecture contemporaine. On trouve d'ailleurs d'autres photographies du lieu par Monsieur Ruault sur ce site. Ici le photographe choisit un moment bleu pour faire son cliché. Moment bleu d'hiver sans doute qui offre une belle manière de faire jouer le Taï Shogun dans son environnement en le détachant comme un monolithe sur sa pointe urbaine. Mais il faudra prendre des informations sur cet objet éditorial auprès de la Maison d'Architecture de Bretagne sur les objectifs d'une telle édition et sur sa diffusion. D'autres bâtiments ont-il eu droit à une carte postale ? D'autres points de vue de la même construction sont-ils édités ? Comment furent distribuées ces cartes postales ? J'oubliais de dire que la conception revient à "La manivelle" !
Une perfection française :
Depuis un moment déjà on dit ici tout le bien que l'on pense de Messieurs Andrault et Parat. Pourquoi ne pas continuer avec une nouvelle carte postale de leur Jardins-Gradins ici à Noyelles Godault avec la résidence des peupliers. Les éditions Europ nous en proposent une belle illustration et la mise en avant de cette résidence qui repousse à l'arrière plan les laideurs habituelles fait plaisir.
Ici l'habitat collectif trouve une réponse intelligente, sereine, presque africaine. La puissance simple des formes, leur épaisseur considérée (regardez les escaliers !) font du type jardins-gradins l'une des plus belles expressions françaises. Il faudra trouver dans cette architecture qui a su se répandre un lieu pour protéger ce modèle, lui donner l'occasion de faire histoire.
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