Pour les cartophiles, juste un truc à mettre à la poubelle.
La différence de jugement ne tiendra pas seulement compte de l'objet photographié, de l'époque de la carte postale ou de sa rareté mais bien plus de son état.
Regardez :
Superbe...
J'ai tout de suite beaucoup aimé comment cette tache rouge de gouache est venue se poser sur l'abstraction de la grille de cette architecture en noir et blanc.
Tout s'oppose. Gestualité, brutalité, exubérance, retenue, liberté.
Mais tout tient aussi dans la pictorialité de ce geste certainement involontaire, comme glissé sur la surface de la carte postale.
Mais je vous sens trépigner. Où sommes-nous ?
Il s'agit de Nantes, de Breil-Malville. La carte postale fut expédiée en 1965 et fut éditée (sans la tache) par Artaud.
On pourra sans aucun problème aimer la belle architecture de ces logements sociaux que l'on doit à un architecte que nous avons découvert récemment ici : Monsieur Evano.
Alors, je le redis, j'aime tout particulièrement cette carte postale et cette position, celle d'une forme de plasticité hasardeuse qui est bien le signe de mon regard sur ces objets éditoriaux.
A la fois orienté sur l'objet photographié, sur le but éditorial mais également sur l'image débordante, glissante qui donne à voir autant l'architecture qu'une certaine forme d'art, le plus grand sans doute parce que le moins attendu.
Au verso, sur le coin en bas à droite, des fragments d'une empreinte digitale du même rouge me laissent croire à une trace possible de l'auteur de ce mouvement lyrique.
Comme la signature involontaire et pataude d'un artiste qui s'ignore.
un détail du recto :
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