En octobre 2008, je vous faisais part de la très belle thèse de Monsieur Pierre Lebrun sur la construction des églises pendant les trente glorieuses.
Aujourd'hui cette thèse a fait l'objet d'une édition sous la forme d'un livre qui mérite notre attention.
Je dois ici remercier tout de suite Valérie Herran, une fidèle parmi les fidèles de ce blog pour m'avoir envoyé l'ouvrage que j'ai lu toutes affaires cessantes.
On y retrouve tous les aspects de la thèse dans une écriture limpide. On ne s'ennuie pas tant les informations sont nombreuses, parfaitement documentées.
Ce qui semble le plus particulier dans cet ouvrage c'est la place que l'auteur accorde aux expériences de disparition d'une certaine forme d'ouvrages architecturaux par trop monumentaux et agités au profit d'œuvres plus modestes, plus discrètes mais néanmoins souvent subtiles dans leurs constructions qui tentent le "multi-service" religieux, un œcuménisme polyvalent !
C'est absolument passionnant comme question pour ce blog qui vous donne souvent à voir effectivement des églises qui sont soit des exploits formels soit au contraire des hangars pour la Foi.
On sent bien que la mobilité nouvelle des paroissiens, l'avenir incertain de leur nombre et de leur localisation et l'évolution probable des mœurs religieuses argumentent des constructions plus sereines qui vont à l'encontre par exemple de Ronchamp.
Fondre le lieu de culte dans la vie, en faire un événement important mais pas figé sur le sol furent des voies de recherches parfois hardies et extrêmement modernes comme l'expérience d'une église gonflable par Hans-Walter Müller à Montigny-lès-Cormeilles.
Pourtant Pierre Lebrun termine son livre par l'expérience de Sainte Bernadette du Banlay de messieurs Parent et Virilio. L'analyse en est solide.
Je ne peux donc que vous conseiller vivement ce livre qui déborde les questionnements des seuls gens de Foi.
Il s'agit d'architecture, d'urbanisme, de programmes et de questions essentielles comme la pérennité ou l'éphémère d'une construction.
Comme je vous sais gourmand(e), je vous propose par exemple cette église de Creil dans l'Oise par Monsieur Prioleau architecte.
Pierre Lebrun en fait une analyse complète dans son ouvrage qui nous dit combien une carte postale tout en étant souvent une sorte de porte d'entrée pour la découverte d'un lieu ne peut remplacer la visite de celui-ci.
La carte postale Combier nous donne également les noms des sculpteurs, Messieurs Zaco Léon et Kozppelin Philippe.
Mais un indice sur cette carte postale nous révèle bien cet édifice.
C'est la modestie de la croix sur le très beau porte-à-faux de l'entrée.
Cette modestie du signe religieux est à la hauteur de l'ensemble d'une grande rigueur constructive.
Alors si vous voulez connaître les autres particularités de cet édifice, plongez-vous rapidement dans le livre de Pierre Lebrun.
le temps des églises mobiles
l'architecture religieuse des trente glorieuses.
Pierre Le brun
Collection Archigraphy, édition Infolio.
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