mardi 19 avril 2011

du logement, des formes.

Voici trois exemples bien différents de ce qu'il était possible de produire comme logements en France.
On commence avec le plus simple sans aucun doute :


Nous sommes à Harfleur-Beaulieu (sic) en Seine Maritime au-dessus du groupe H.L.M. La carte fut expédiée en 1959 et les petites barres basses sont pour certaines encore en construction. Il s'agit du logement social dans sa définition la plus ... basse. La densité est grande, c'est très serré !
On remarque que la voisine, Le Havre de Monsieur Perret ici n'a pas de prise.
Certainement que ces constructions ont eu un mérite, celui minimum d'une certaine qualité de vie offrant l'eau courante, un chauffage décent et une pièce d'eau...
On remarque plus à gauche un ensemble de pavillons aux toits plats qui semble, vu d'ici, d'une veine plus moderniste. Il me faudra à mon prochain passage au Havre aller voir ce qu'il en est exactement. Les logements des cadres ? Au loin on devine les usines pétrochimiques. La carte postale est une édition Galf.
Sans aucun doute beaucoup plus beau :


Quelle ambiance !
Nous sommes au pied de très célèbres immeubles de Monsieur Fernand Pouillon à Boulogne-Billancourt. Il s'agit de l'opération "point-du-jour".
Au-delà du document exceptionnel que représente cette carte postale Lyna pour Abeille-cartes, on notera un effet photographique étonnant. Une zone de netteté est visible sur la façade puis disparaît laissant le flou sur le haut de l'immeuble visé.
On peut tout de même aisément se rendre compte de la très belle facture de l'ensemble. La façade creusée par les balcons est comme un pan de transparence généralisée.
Comme si l'immeuble était tout simplement ouvert.
C'est limpide.


Et au pied de l'ensemble la vie : bus, autos, station-service.
Un détail m'intrigue. A chaque coin en haut de l'immeuble semble être suspendu quelque chose.
Un éclairage urbain ? Un éclairage de l'immeuble ?
La carte postale n'est pas datée et ne donne pas le nom de l'architecte.
Une très belle carte postale :


Nous sommes à Vigneux dans l'Essonne devant la Croix-Blanche.
La carte postale Combier d'une grande qualité éditoriale nous donne le nom de son architecte : M. Sautelli.
Il s'agit plus certainement de Monsieur Santelli. L'éditeur a mal orthographié le nom de l'architecte !
Regardez le dessin des grilles, regardez le jeu des tours entre elles, formant des masses au rythme bien senti. C'est très sculpté et le jeu des vides et des pleins, des espaces ouverts et fermés forment un paysage, c'est certain.
J'aime tout particulièrement les pans gris quasiment aveugles et seulement ponctués de petites ouvertures qui viennent en contraste avec la grille très ouverte des autres pans.


Le dessin est parfois sophistiqué laissant monter du bas vers le haut un jeu de lignes brisées dont je n'arrive pas à déterminer ce qu'il signifie. Alternance des types d'appartements ?
Reste un magnifique paysage urbain construit par l'architecture. Pourtant le parking au pied des immeubles marque là une faiblesse. La minéralité cinétique de l'ensemble aurait pu trouver sur son sol l'occasion d'un vrai travail du paysage.
Mais quelle carte postale !
En m'appuyant sur la bonne orthographe (ouf !) je retrouve une autre carte postale de Vigneux-sur-Seine :

On devine derrière de petits ilôts d'ailleurs eux-aussi très bien dessinés, les tours de la Croix-Blanche.
La carte postale des éditions Combier nous offre un beau vert de gazon au premier plan et forme un horizon avec les tours au loin. La carte un rien mal colorisée est datée de 1969 et nous donne bien Santelli et non Sautelli comme architecte. Comme quoi le même éditeur, à quelques années d'intervalle peut faire une erreur de nomination !




4 commentaires:

Familia a dit…

You're very welcome my friend. No worries at all. Good luck with your project.
Best regards.
Rafael

Anonyme a dit…

Concernant l'éclairage au sommet des immeubles à Boulogne, il s'agissait simplement d'une signalisation pour les hélicoptères et avions, car à l'époque c'était les édifices les plus hauts de la ville. Après démontage, ces luminaires sont encore stockés de nos jours dans les sous-sols.

Liaudet David a dit…

j'aimerais bien les voir, ces éclairages !
Merci pour cette information judicieuse!

Anonyme a dit…

Pour Vigneux il n'en reste plus rien. Cette ville est redevenue un village de grande couronne sans intérêt. L'amateurisme politique et la délinquance débridée aura eu raison de cette œuvre. Le logement social est mort et les gens modestes retournerons a leur bidonville. La boucle est bouclée.