Tout est dit sur l'image.
Lieu, année, nom de l'objet architectural, nom des architectes (ici MM. Perret frères, arch. -constr.)
On nous donne aussi le nom du photographe, Pacalet !
Cette tour extrêmement fine pour sa hauteur semble surtout une sorte de prouesse technique pour démontrer la validité du béton armé.
Son dessin rigoureux est un peu allégé par la fantaisie minimum du haut de la lanterne hésitant entre phare maritime, lampe de mineur et minaret.
Mais ce qui me séduit dans cette image au-delà de son objet architectural, c'est le vide du ciel qui fait remonter la matière du papier.
La Tour Perret ainsi isolée dans ce crème léger est comme redessinée, recomposée. Elle se libère de son environnement et sans doute cela lui offre l'opportunité de paraître plus haute, plus majesteuse.
Comme si l'éditeur et le photographe avaient compris le jeu des architectes qui, en dessinant fin avec un étage souligné d'une corniche savaient que l'œil du dessous étirerait encore et encore cette tour.
Sa solitude fait avec son dessin son ambition technique et sa beauté.
1930 à Anvers :
Tout change. Le style de construction, le type d'édition.
Ici pour nous montrer ce très beau pavillon des arts décoratifs de l'exposition internationale d'Anvers, l'éditeur Belga Phot. (Géo Potié) nous propose une véritable photographie.
Au verso, il est surtout question dans les deux langues, de l'exclusivité de l'image pour cet éditeur, seul "concessionnaire" de l'exposition.
De la construction, on ne nous dit pas le nom de l'architecte. On doit se contenter du superbe cliché mettant dans le noir brouillon et feuillu la construction à la grande pureté géométrique et abstraite.
Malgré ce dessin un rien dur et presque trop, excusez-moi, expressif de ce désir moderne, il semble pourtant que le pavillon ait parfois du mal à jouer contre ce fond noir en contre-jour.
Le bas de l'image ne permet pas par exemple de lire correctement la construction.
Finalement tout tient dans l'angle de la petite tour marquée par sa perspective quasiment en axonométrie. Du moins, on devine que le dessin devait ainsi marquer sa modernité mettant en quelque sorte tout le paquet dans l'articulation des angles !
La courbe du rez-de-chaussée venant sans doute dans un contraste formel accentuer elle aussi le plaisir des règles et des équerres.
La blancheur de quelques lignes accentuant aussi ici le dessin finit ce plaisir moderne dans lequel Joost Swarte pourrait faire circuler ses personnages.
L'architecte ? Peut-être Monsieur Stynen. Mais rien n'est moins certain.
1 commentaire:
De JPS, je n'ai pas de lien a ma connaissance avec l'architecte Stynen. Dommage/
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