Je vous aurais attendu là, sous l'auvent de l'entrée du Casino.
L'ombre m'aurait protégé du soleil un peu dur de ce mois de juillet à Royan.
J'aurais dans ma poche les deux billets pour aller voir Angelo Branduardi qui après une trop longue absence en France aurait redémarré une tournée ici.
J'aurais regardé sur ma gauche le portique coupant la courbe des immeubles de la grande Conche de Royan.
J'aurais, un peu avant, de ce balcon suspendu admiré la vue sur la mer avant de descendre, tradition oblige, manger une sucette chaude à la banane.
Vous auriez un léger retard qui à la fois commencerait à m'agacer et m'inquiéter.
N'aurions-nous pas bien compris notre lieu et heure de rendez-vous ?
J'aurais pour patience la polychromie superbe et joyeuse du plafond du casino à regarder donnant cette sensation de légèreté et de joie à des moments comme celui-là.
Je tenterais également de voir les immatriculations des autos sur le parking pour me conforter sur le fait que oui, on vient de loin pour profiter de cette ville merveilleusement moderne.
Mais vous ne venez toujours pas...
Peut-être simplement parce que vous vous savez et acceptez que cet endroit n'existe plus.
Vous ne cherchez plus le casino depuis longtemps.
Et les rendez-vous dans des images finalement ne sont pas des rendez-vous.
A moins que, dans les airs vous soyez en train de photographier ce casino en essayant en vain de m'appeler et de me faire des signes.
Mais rien n'y fait.
Le casino de Royan sera pour toujours maintenant un rendez-vous manqué.
Dans le grand silence des souvenirs perdus, tu trembles, tu t'agites...
Tu veux ton enfance, ton ombre, ta voix.
Elles ne reviendront pas.
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