jeudi 1 juillet 2010

47 + 3, Portbou

Me voici de retour du périple estudiantin, du voyage d'études.
Encore un peu fatigué par la densité des choses vues, je tente de vous faire partager les objets architecturaux visités ou juste parfois aperçus.
Et comme ce blog est consacré à l'image de l'architecture contemporaine au travers de la carte postale, dans la mesure du possible vous en parler par ce type d'images.
Je devrai, malheureusement, trop souvent vous montrer mes propres clichés, la récolte étant fort maigre...

Portbou.
Ville étonnante au bord d'une falaise, petit port avec une gare superbement disproportionnée qui faisait vivre la ville par sa position frontalière.
Puis l'Europe arrive et la douane est inutile.
La ville s'éteint un peu.
Mais c'est là que Walter Benjamin meurt lors de sa fuite dans sa tentative d'échapper à l'avancée de l'Allemagne nazie.
Et c'est là que Dani Karavan construit pour lui rendre hommage un monument d'une beauté incroyable.
Bien plus qu'une construction, l'artiste nous invite à un parcours puis à une expérience forte de l'espace et de la vision.
Sorte de tranchée permettant la visée dangereuse sur une parcelle tourbillonnante de mer, le corps semble se précipiter dans le vide comme obligé à un saut.
Admirable à la fois par son intégration paysagère, sa modestie presque et par aussi sa puissance formelle faite d'une géométrie métallique le monument s'éparpille dans le paysage en plusieurs séquences allant d'un olivier à la tombe du philosophe dans le cimetière en passant par des petites sculptures dessinant des points de vue.


Sur cette première carte postale multiple Styl Crom on perçoit bien ces séquences.
Trois moments, trois rythmes ici un peu retouchés accentuant l'orange de l'acier rouillant.
Sur cette carte de Portbou aux éditions postales internacional color une flèche est obligée de vous signaler l'endroit car vous ne pourriez le deviner tant la tranchée métallique est dans le paysage, fait paysage.


Sur cette dernière carte postale nous nous trouvons dans cette tranchée étroite. Il reste encore quelques marches à descendre avant d'être retenu par la plaque de verre nous empêchant de tomber dans le précipice.


Verre à la fois fragile et fort, on pourrait dire frustrant.
Mais des vandales dans un geste de dédain essayèrent de le fracturer en vain.
La résistance de cette plaque de verre aux assauts de la stupidité est une bien belle image aussi.
Voici quelques-unes de mes photographies.
La plaque de verre fracturée est donc dans sa résistance encore plus belle :


Le cimetière de Portbou où repose le philosophe. On aperçoit pleinement le monument.





La matière de l'acier est superbe.

Puissance de l'écart produit entre le point de fuite et le sol.

Deux étudiantes, les bras tendus, tentent de mesurer la construction. Il s'agit là d'un travail bien mené et la preuve du désir de comprendre comment l'œuvre fonctionne dans ses proportions.



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