mardi 6 octobre 2009

double pente

Dans le dernier message j'évoquais le toit double pente comme une double peine. Laideur et inutilité.
Mais en même temps, j'entends s'élever les voix majestueuses des montagnards du cru me moquer et me dire que dans les beaux pays enneigés, il ne faut pas accumuler le poids de la neige, son humidité et le froid.
Oui.
Mais il est alors possible parfois, c'est tenté au moins, de faire de cette pente un élément soit constructif, soit esthétique.
De, en quelque sorte, le justifier autrement que par un attachement traditionnel qui peut avoir ses raisons.
Comme nous étions à Super-Besse restons-y encore un peu :



Voici le centre d'accueil permanent du centre de Vacances de la ville de Besse, Chalet du C.U.C.
Une édition du Lys qui ne mentionne pas d'architecte.
C'est spectaculaire non ? Ce toit métallique bien glaçant presque effrayant. Les ouvertures très petites et comme découpées dans les plaques d'acier (?) sur un volume gigantesque donnent à l'ensemble un air un rien défensif. J'aime assez d'ailleurs que ces ouvertures semblent un peu posées au hasard et rythment bien et étrangement ce toit.
C'est presque dommage l'édicule qui vient se coller contre et brise ainsi le volume. Petit édicule, lui bien ouvert. La neige, le ciel bouché, tout cela me fait un peu peur.
On quitte un peu la montagne pour se retrouver en Lozère aux portes des gorges du Tarn, dans un relais hôtel du col de Montmirat.



Là le toit descend, descend, descend...
Il ne s'arrête qu'au sol venu et forme un beau triangle qui se veut très dynamique et certainement moderne. Ce qu'il réussit assez bien grâce à des détails comme la façade en retrait, des ouvertures généreuses et parfaitement bien ordonnées, des matériaux francs et bien traités.
Bref, s'il n'y a pas ici de désir de faire un coup architectural, l'ensemble est bien dessiné. La prise de vue, un peu en contrebas accentue ce jeu du toit qui fait à lui seul le bâtiment. Il s'agit d'une carte postale Apa, en Apacolor !
Un peu plus original et ambitieux :



Nous sommes à Saint-Gervais au Logis Savoyard. Ici aussi le toit fait l'architecture et les décalages successifs forment des balcons. On les a décrochés en lignes comme si le toit venait en écho régulier sur la façade. C'est bien tenté. On peut percevoir que le bâtiment se colle à la pente et joue aussi de niveaux avec elle. Tentative de suivre le paysage, de descendre avec lui. Bien.
L'architecte pose même ainsi une terrasse offrant certainement une belle vue dans la cime des arbres. Ce n'est pas si mal.


Ce qui est étrange c'est que, malgré les pentes bien accentuées, le toit est finalement... plat recevant des panneaux solaires !
Et puis j'aime bien cette image car on peut presque la lire dans les deux sens nous donnant là aussi une architecture bien amusante :



Voici deux modèles semblant jouer d'un autre principe de construction. Une charpente qui descend là aussi jusqu'au sol et en appui direct sur des petites culées de béton recevant le poids de l'ensemble.
On voit bien ici :



Nous sommes à nouveau dans le Tarn aux grottes de l'Avenn Armand, devant le bar et souvenirs. Encore une édition Apa en Apacolor expédiée en 1976.
J'aime bien.
Cette manière de dire ouvertement et clairement le procédé de construction, de le jouer presque comme un décor, la base libre formant un espace autour de la bâtisse bien rythmé, espace ni dedans ni dehors. Il doit s'agir là d'un procédé d'entreprise, charpente en lamellé-collé montée sur place. On observera les fenêtres très hautes, debout.
Exactement pareil :



Ici nous sommes à Brigueil-Le-Chantre dans la Vienne. Étape verte, Le "Club House" du village Vacances. On retrouve bien le procédé et il semble au loin décliné à d'autres constructions. Ici la structure est également dégagée à l'étage et un balcon s'y loge dans le creux du toit. On admirera le toit rose... Et le fait que le toit ne descende pas de la même manière à gauche et à droite, offrant d'un côté un raccord de nivellement et formant la terrasse. C'est un rien pataud, le pignon est peut-être un peu trop fermé et sa surface toute de bois est un peu triste. Il semble que cela soit une œuvre de Monsieur Pierre Ursault architecte qui n'est pas un inconnu.
Nous finirons avec un chalet moderne enfin... neuf !



C'est le Châlet Sunset (!) à La Clusaz. District de la région de Paluel, Cany-Barville. Cliché photo Fix pour Combier édition.
Il s'agit certainement là aussi d'un lieu de vacances pour la Ville de Cany-Barville.
Peu de choses à dire...
Du bois, du bois, du bois en enrobage. Je crains que cela ne camoufle une structure bien plus pauvre en béton. Les fenêtres encaissées comme prises dans l'enrobage dans des huisseries blanches bien dissonantes font un peu pitié.
C'est une image de chalet. Regardez la prise au sol et la juxtaposition à l'envi des matériaux qui arrivent, semble-t-il les uns après les autres. Tout est écrasé sur le sol, comme si on appuyait sur le toit en permanence. Pourtant, là, la neige n'est pas encore tombée...

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